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Place Masséna
Vue en direction du Vieux-NiceSituation Coordonnées Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Ville Nice Quartier Jean Médecin Morphologie Type Place Forme Rectangulaire et semi-circulaire Histoire Création 1820-1852 Anciens noms Place du Faubourg, place Carrée, place Charles-Albert Monuments Fontaine du Soleil, Conversation à Nice Géolocalisation sur la carte : Nice
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : France
modifier La place Masséna est une grande place de Nice, située dans le centre de la ville.
Il s'agissait à l'origine de deux places : la place Charles-Albert, semi-circulaire et de style néoclassique, construite en 1820-1830 en bordure du Vieux-Nice[1], et la place Masséna elle-même, de l'autre côté du Paillon, réalisée en 1840-1852 par Joseph Vernier[1] et de style XVIIIe siècle.
Sommaire
Localisation et description
Elle est située entre le Vieux-Nice au sud et l'avenue Jean-Médecin au nord. Sa partie centrale recouvre le lit du Paillon et est bordée par le jardin Albert Ier à l'ouest et le forum Jacques Médecin à l'est[2]. La ligne 1 du tramway de Nice parcourt la place et les arrêts Masséna et Opéra - Vieille ville la desservent[3] de part et d'autre. Semi-piétonne, elle est traversée par deux voies de circulation : l'avenue Félix Faure à l'est qui est prolongée par l'avenue de Verdun et l'avenue des Phocéens, plus au sud, prolongée par le boulevard Jean-Jaurès[2]. Un parking de 325 places, le parking Masséna, se trouve sous la place[4].
La place Masséna est de forme rectangulaire dans sa partie nord et semi-circulaire au sud. Elle est en grande partie recouverte de dalles bicolores noires et blanches[5], formant une sorte de damier. La partie centrale est entourée de trente-six pins parasols[5].
Le nord-est de la place est bordé par l'immeuble des Galeries Lafayette, construit en 1859[6].
Sur la partie sud de la place est installée la fontaine du soleil, inaugurée en 1956[7]. Dans sa vasque sont disposées cinq statues de bronze sculptées par Alfred Janniot, représentant des personnages de la mythologie gréco-romaine : la Terre, Mars, Vénus, Mercure et Saturne[7]. Au centre se trouve une grande statue d'Apollon en marbre de plus de sept mètres de haut. Cette dernière fut enlevée dans les années 1970[7], officieusement en raison de sa nudité qui pouvait choquer certaines personnes. En 1990, les autres statues furent démontées pour pouvoir être restaurées mais c'est ensuite toute la fontaine qui fut supprimée à cause de problèmes d'étanchéité[8]. Ce n'est qu'en 2007, avec la fin des travaux du tramway, qu'elle refit son apparition sur la place avec les statues, à l'exception de celle d'Apollon[8] restée sur le site du parc des sports Charles-Ehrmann. Celle-ci est finalement réinstallée au milieu de la fontaine le 20 juin 2011[9].
Depuis 2007, dans le cadre de l'installation d'œuvres d'art contemporain tout au long du parcours du tramway, la place Masséna est jalonnée par sept statues en résine blanche juchées sur des mâts, à une dizaine de mètres au-dessus du sol[10]. Ces statues, en forme de scribes et souvent assimilées à tort à des bouddhas à cause de leur position accroupie ou assise, s'éclairent la nuit grâce à des jeux de lumière qui changent progressivement et alternativement de couleur pour passer de l'une à l'autre, afin de représenter les sept continents[11] et les échanges et apports des différentes communautés. L'ensemble, créé par l'artiste catalan Jaume Plensa, constitue l'œuvre dénommée Conversation à Nice[11].
Histoire
Au début du XIXe siècle la rive droite du Paillon offre le panorama d’un paysage champêtre. En 1832, le Plan régulateur du Consiglio d'Ornato définit dans ses index no 46 et no 96, la création de deux places semi-circulaires identiques situées chacune de part et d’autre du torrent Paillon et dans l’axe du pont Saint-Charles[12]. En réalité, lorsque le plan régulateur paraît, la construction de la place dite Charles-Albert, sur la rive gauche, est bien avancée. L’arc de cercle est tracé et quelques maisons le bordent déjà.
L’année 1832 marque aussi la volonté de la municipalité d’élever une église nommée Notre-Dame-des-Grâces[13], protectrice de la dernière épidémie de choléra, conformément au vœu adopté par le conseil municipal en séance solennelle. Cette église devait au départ être placée au fond de la place, côté nord, mais le terrain appartient à un particulier. Les parties en présence ne peuvent s’entendre sur un prix de cession et la municipalité doit passer par la procédure d’expropriation. L’acte de vente du terrain est signé le 5 décembre 1834. Dans le même temps, le Consiglio d’Ornato s’aperçoit qu’à cet endroit, l’érection de l’église empêche toute perspective de développement d’un axe vers le nord. En collaboration avec l’Academia Reale delle Belle Arti de Turin, il organise en janvier 1835 un concours d’architecture sur le projet du site[14]. C'est l’architecte Joseph Vernier qui est retenu. Celui-ci soumet au Consiglio un nouveau plan d’une place rectangulaire dite « quadrata » en encadrant l’église votive. Une fois encore, le résultat produit n’est pas celui escompté. À la fin de l’année 1835, suite à une inondation qui transforme l’esplanade en véritable bourbier, la décision est prise de déplacer le projet de l’église du vœu sur le quai Saint-Jean-Baptiste, en amont, son emplacement actuel.
La voie est libre et la ville possède la majorité des parcelles de terrains où doit se former la base (partie non constructible) de la future place. Vernier se remet au travail en modifiant en profondeur son projet primitif et le soumet au Consiglio le 12 novembre 1839. Le projet adopté prévoit[15] : « La construction de dix-sept portiques avec pilastre lisse et corniche composite au rez-de-chaussée à la place du bossage. Deux étages avec avant-corps médians décoré de pilastres et d’un attique en matière de galerie avec balustres. Au premier étage, il y aura un balcon (selon un modèle vu rue de Rivoli à Paris écrit-il) pour les trois fenêtres du milieu de l’avant-corps ». Ainsi se présente la façade type imposée par le Consiglio d’Ornato aux futurs propriétaires des immeubles construits de chaque côté de la place. Le dernier immeuble est terminé en 1852. La place Masséna existe. Avant de prendre ce nom en hommage au maréchal d'Empire André Masséna, elle s'appela place du Faubourg, puis place Carrée (quadrata). Elle apparaît dans les textes officiels comme place Masséna à partir de 1852[16]. La place est nivelée et définitivement aménagée en 1860 lors de la visite à Nice de Napoléon III.
Elle constitue le point de départ du développement de la ville sur sa rive droite[17]. Elle est reliée à la rive gauche du Paillon par le pont Saint-Charles ou Pont-Neuf, construit dès 1824[18]. Les deux places de chaque côté du cours d'eau n'en forment plus qu'une, après la couverture d'une partie du Paillon entre 1879 et 1882[16]. Ce nouvel espace ainsi créé permet la construction, sous les ordres de l'architecte Omer Lazard, du Casino municipal qui est inauguré le 6 février 1884[16]. Le casino est détruit en 1979[16] et remplacé par une large esplanade appelée espace Masséna ou forum Masséna, et récemment renommée forum Jacques Médecin[19].
Au début des années 2000, la municipalité conduite par Jacques Peyrat décide de transformer la place Masséna en vue du passage du nouveau tramway de Nice. La place, devenue au fil du temps un dense carrefour routier, est alors piétonnisée, suivant les plans de l'architecte urbaniste Bruno Fortier[5]. Les travaux auront coûté quatorze millions et demi d'euros[20]. La place a été primée en avril 2008 lors des Trophées de l'aménagement urbain organisés par le groupe Moniteur, en se voyant décerner une mention spéciale[21].
Galerie d’images
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Le projet de la place Masséna vu par le Consiglio d'Ornato
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La place Masséna vers 1900 avec le tramway au centre et le casino municipal à gauche
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Carnaval sur la place dans les années 1900
Notes et références
Références
- ISBN 9782842340711), p. 632 Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes, Flohic, Paris, 2000, (
- Plan de la ville de Nice, mis en ligne par la mairie
- Le parcours de la ligne T1 du tramway, site du tramway de Nice
- Les parcs de stationnement à Nice - Masséna, vincipark.com
- « Nice : La place Masséna primée », Nice-Matin, 24 avril 2008
- p. 642 Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes,
- Janniot et Nice - la fontaine du soleil, Alfred Janniot : sculpteur des années trente, site du musée des beaux arts de Nice
- « La fontaine du Soleil a retrouvé ses statues ! », Le Petit Niçois, 29 mars 2007
- « Apollon fait son retour à Nice », Nice-Matin, 21 juin 2011.
- « Nice expose à ciel ouvert », Le Figaro, 27 novembre 2007
- Conversation à Nice, L'art dans la ville - Les pièces urbaines majeures, site de la CANCA
- ISBN 9782864102960), p. 134 Édouard Scoffier et Félix Blanchi, Le Consiglio d'Ornato : L'essor de Nice 1832-1860, Serre, 1998 (
- Nice : Renouvellement solennel du Voeu de 1832, site d'actualités niçoises Nice rendez-vous, 27 mai 2006
- p. 88 Édouard Scoffier et Félix Blanchi, op. cit.,
- p. 92 Édouard Scoffier et Félix Blanchi, op. cit.,
- ISBN 978-2864101956), p. 56 Luc Thevenon, Nice, cité d'histoire, ville d'art, Serre, Nice, 1993, (
- Au couchant, le luxe de la Vila Nova, Nice néo-classique, une ville à découvrir, site municipal
- Place Masséna - Le Vieux-Nice, site d'actualités niçoises Nice rendez-vous
- « Nice : Le forum Jacques-Médecin inauguré avant les élections », nice-matin, 13 novembre 2007
- « La place Masséna renaît », Metro, 18 juin 2007
- Trophées de l'Aménagement Urbain - Palmarès 2008, groupe Moniteur
Voir aussi
Articles connexes
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