- Pierre Roger de Beaufort
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Grégoire XI
Grégoire XI
Pape de l’Église catholique romaineNom de naissance Pierre Roger de Beaufort Naissance 1329 ou 1331
Rosiers-d’Égletons, Château de Maumont, diocèse de Limoges, FranceÉlection
au pontificat30 décembre 1370 Intronisation: 5 janvier 1371 Fin du
pontificat :27 mars 1378 Prédécesseur : Urbain V Successeur : Urbain VI Listes des papes : chronologie · alphabétique Projets Catholicisme et Histoire · Modèle Pierre Roger de Beaufort (château de Maumont, diocèse de Limoges, France (aujourd’hui commune de Rosiers-d’Égletons, département de la Corrèze) 1329 ou 1331 – Rome, 27 mars 1378) fut le 201e pape du 30 décembre 1370 à sa mort sous le nom de Grégoire XI[1]. Il fut le dernier pape français.
Sommaire
Sa vie
Naissance et jeunesse
Pierre Roger, fils de Marie de Chambon et de Guillaume Roger comte de Beaufort, frère du pape Clément VI, naît en 1329, parmi neuf frères et sœurs dont :
- Guillaume III Roger de Beaufort, vicomte de Turenne époux d'Aliénor de Comminges dont le fils ainé est le fameux Raymond de Turenne [2] qui participe aux opérations militaires de Grégoire XI et, par la suite, devient le chef de bandes qui, à partir de 1389, multiplie les pillages dans la vallée de la moyenne et basse Durance.
- Delphine, épouse de Hugues de la Roche, recteur du Comtat Venaissin et Maréchal pontifical.
- Jean, évêque de Carpentras, archevêque d'Auch, puis archevêque de Narbonne.
- Roger, fait prisonnier par Jean de Grailly en septembre 1370 et pour la libération duquel Grégoire XI dés son élection intervient de nombreuses fois.
- Elise ( ou Alix ou Hélène ), épouse de Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, nommé recteur du comtat par Grégoire XI [3]
Il parcourt rapidement la hiérarchie ecclésiastique : à dix neuf ans, son oncle Clément VI le nomme cardinal le 28 mai 1348. Le jeune homme se rend à Pérouse pour suivre les cours de droit de Piétro Baldo degli Ubaldi. Il devient docteur en droit canonique et théologien, fort habile d’après ses pairs. « Là, il gagna l’estime de tous par son humilité et sa grande pureté de cœur » (CE).
Le 23 juin 1364, grâce à ses nombreuses relations, il réussit à réunir la rançon pour faire libérer Brioude.[4]
Cet homme habile et de grandes qualités morales, est de faible constitution physique. À la mort d' Urbain V, les cardinaux se réunissent en conclave à Avignon le 29 décembre 1370 et, dès le lendemain matin l'élisent pape à l'unanimité des voix. Il faut l'ordonner prêtre le 4 janvier 1371 pour l'ordonner évêque, et le couronner comme pape, le jour suivant. Il choisit le nom de Grégoire XI.
Le pape
La méditation l'a habitué à la compagnie des livres, dont il est un amateur éclairé, ce qui le porte à la recherche de manuscrits précieux. C'est aussi un amateur de toutes les manifestations de la culture. Il a un grand talent de diplomate ce qui lui est d'un grand secours pour les difficiles négociations qu'il doit entreprendre. Enfin il poursuit la réforme de l'Église entreprise par ses prédécesseurs. Il apporte tous ses soins à ramener les Hospitaliers dans la discipline et l'observation de leurs règles. Il entreprend la réforme intérieure de l'ordre des Dominicains. Devant la recrudescence des hérésies il relance l'Inquisition et fait poursuivre les pauvres de Lyon ( Vaudois ), les béguins et les flagellants en Allemagne.
Lutte contre les Visconti
Article détaillé : Bataille de Montichiari.A la mort du marquis de Montferrat, Jean II Paléologue, à la mi-mars 1372, les Milanais tentent de s'emparer de cette région. Ayant mesuré l'ambition menaçante de Bernabo Visconti sur toute l'Italie du Nord, Grégoire XI entreprend la formation d'une ligue comprenant plusieurs participants : Othon de Brunswick, Amédée VI de Savoie, son légat Philippe de Cabassole, John Hawkwood qui vient d'abandonner les Visconti et Nicole Spinelli. Ces armées remportent divers succès avec notamment la prise de Verceil. Ces succès dans le Piémont incitent le pape à annoncer en février 1374 son départ prochain pour Rome.
Lutte contre Florence
La trêve signée le 4 juin 1375 avec Bernabo Visconti pousse Florence à l'action, car elle craint le retour du Saint-Siège à Rome et le relèvement de cette ville à son détriment. Florence exploite avec habileté le mécontentement suscité par l'administration des officiers pontificaux (français ou non), et entraîne le soulèvement des États de l'Église. Les villes et bourgades des États pontificaux rejoignent peu à peu le parti des Florentins. D'octobre 1375 au mois de mars 1376, l'Église perd ses domaines.
Ce mécontentement général est accentué, pour ce qui concerne les États pontificaux, par l'arrêt des préparatifs du retour du pape à Rome. En effet, après la trêve de Bruges du 27 juin 1375, Grégoire XI demande à Venise et à la reine Jeanne d'envoyer pour son voyage de retour à Rome, des galères dans le port de Marseille pour la période du 25/31 juillet 1375. Sous la pression du roi de France et dans l'espoir de la signature d'un traité de paix entre la France et l'Angleterre dont il peut mieux suivre l'élaboration à partir d'Avignon, Grégoire XI reporte sa décision.
Florence entre donc en rébellion ouverte d'où la guerre des "Huit Saints" ainsi dénommée par allusion aux huit chefs que Florence s'était donné à cette occasion. Le pape réagit avec une vigueur extrême en mettant la ville de Florence au ban de la chrétienté ( 31 mars 1376 ), et place Florence sous interdit, excommuniant tous ses habitants. Cette implacable condamnation s'explique par le risque de voir le retour du pape impossible. Outre l'interdit prononcé contre la ville, Grégoire XI invite les monarques européens à expulser de leurs terres les marchands florentins et à confisquer leurs biens.
Retour à Rome
Pétrarque, décédé le 28 juillet 1374, est intervenu à plusieurs reprises pour plaider le retour du pape à Rome. De même Catherine de Sienne, par la suite canonisée, intervient avec vigueur pour ce retour. Le pape reçoit d'abord un de ses compagnons, Raymond de Capoue, puis elle-même qui arrive à Avignon le 18 juin 1376. L'influence de Catherine de Sienne a été souvent exagérée; la décision d'abandonner Avignon est déjà prise depuis longtemps par le pape. L'intervention de Catherine de Sienne vient seulement raffermir le pape dans son choix.[5]
Le voyage de retour est bien connu, grâce à un fidèle compte rendu établi par Pierre Amiel de Brénac, évêque de Sinigaglia, qui accompagne Grégoire XI durant tout le voyage. Le départ d'Avignon a lieu le 13 septembre 1376 à destination de Marseille pour s'y embarquer le 2 octobre. La flotte pontificale fait de nombreuses escales ( Port-Miou, Saint-Nazaire actuellement Sanary, Saint-Tropez, Antibes, Nice, Villefranche) pour arriver à Gènes le 18 octobre. Après des arrêts à Porto Fino, Livourne, Piombino, l'arrivée à Cornéto a lieu le 6 décembre 1376. le 13 janvier 1377, il quitte Cornéto, débarque à Ostie le jour suivant, et remonte le Tibre vers le monastère San Paolo. Le 17 janvier 1377, Grégoire XI descend de sa galère amarrée sur les berges du Tibre et pénètre dans Rome entouré des soldats de son neveu Raymond de Turenne et des grands seigneurs de la cour de Naples.
Dès son arrivée il travaille à la soumission définitive de Florence et des Etats pontificaux. Il doit faire face à la résistance des uns, ainsi qu'à l'indiscipline et les excès des troupes pontificales, comme le massacre de la population de Césène près de Rimini où environ 4000 personnes furent tuées le 1er février 1377 par les compagnies bretonnes commandées par le cardinal Robert de Genève, qui va devenir l'antipape Clément VII, avec l'appui de celles de Hawkwood. Les émeutes romaines quasi-continues induisent le pape à se retirer à Anagni vers la fin du mois de mai 1377. Cependant la Romagne se soumet, Bologne signe un traité, et Florence accepte la médiation de Bernabo Visconti pour aboutir à la paix. Progressivement remis de ses émotions, il revient à Rome le 7 novembre 1377. Mais, se sentant menacé, il envisage de rentrer à Avignon.
Décès
Un véritable congrès européen se réunit à Sarzana en présence des mandataires de Rome et de Florence, des représentants de l'empereur, des rois de France, de Hongrie, d'Espagne et de Naples. Au cours de ce congrès on apprend que le pape vient de mourir dans la nuit du 26 au 27 mars 1378.
Comme son oncle Clément VI, le pape Grégoire XI a souhaité une sépulture dans l'église de l'abbaye de La Chaise-Dieu (Haute-Loire), mais les Romains n'acceptent pas de laisser emporter le corps, et il est enterré à Rome. Son tombeau que le peuple romain fait ériger par Oliviéri en 1585, se trouve dans le transept droit de l'église romaine de Sainte Marie la Neuve qui est devenue Sainte-Françoise Romaine lors de la canonisation de la sainte en 1608.
Les clefs de voûte de l'abbaye de La Chaise-Dieu portent les armes de Clément VI aux premières travées et de Grégoire XI aux dernières.[6]
Grégoire XI est le dernier pape de français. Instruit et pieux, il a cependant une certaine tendance au népotisme.
Après sa mort, s'ouvre le Grand Schisme d'Occident (1378-1417).
Dès son accession, il tente de réconcilier les rois de France et d’Angleterre, mais cette mission est vouée à l'échec. Il réussit cependant à pacifier la Castille, l’Aragon, la Navarre, la Sicile et Naples. Il déploie également beaucoup d’efforts pour réunir les églises grecque et romaine, pour entreprendre une nouvelle croisade, et pour réformer le clergé.
Il doit néanmoins accorder rapidement toute son attention aux affaires turbulentes de l’Italie. En effet, le duc Bernabo Visconti de Milan, ennemi invétéré de la papauté, s’est emparé, en 1371, de Reggio et d’autres places que détenaient les vassaux du Saint-Siège en Italie. Quand Grégoire XI s’aperçoit que tous les moyens diplomatiques ont échoué, il place Bernarbo sous l’interdiction. Mais Bernabo contraint les légats qui lui ont apporté la bulle d’excommunication à manger le parchemin sur lequel son excommunication est écrite, et les abreuve d’injures et d’insultes.
Grégoire XI lui déclare alors la guerre en 1372. Au début, Bernabo remporte quelques succès, mais quand Grégoire XI obtient l’appui de l’empereur, de la reine de Naples et du roi de Hongrie, puis prend à son service (contre 10 000 ducats sonnants et trébuchants) le condottiere anglais John Hawkwood, Bernabo penche pour la paix. En subornant certains des conseillers papaux, il obtient même une trêve favorable le 6 juin 1374.
Les choses auraient pu s’arrêter là, mais, comme ses prédécesseurs d’Avignon, Grégoire XI commet l’erreur fatale de nommer des Français comme légats et gouverneurs des provinces ecclésiastiques d’Italie. Or les Français ne sont pas familiers des affaires italiennes et les Italiens les détestent.
Les Florentins voient ainsi échapper des charges ecclésiastiques qui sont traditionnellement leurs (et de plus fort lucratives). Craignant qu’un renforcement de la puissance papale dans la péninsule n’altère leur propre influence en Italie centrale, ils s’allient avec Bernabo, en juillet 1375. Bernabo et les Florentins tentent de faire éclater des insurrections dans le territoire pontifical, spécialement chez ceux (et ils sont nombreux) qui sont exaspérés par l’attitude des légats du Pape en Italie. Ils réussissent si bien qu’en peu de temps le Pape est dépossédé de la totalité de son patrimoine.
Son œuvre apostolique
- 1371 : sur ordre de Grégoire XI, les inquisiteurs condamnent les propositions de Pierre de Bonageta et Jean de Lalone sur la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie.
- 1372 : constitution de Grégoire XI contre des propositions fatalistes Albert d’Alberstadt (ou d’Halberstadt) en Allemagne.
- 1372 : Grégoire XI excommunie le mouvement des Turlupins (sobriquet qu’on appliqua à l’époque aux adeptes du Libre-Esprit). Jeanne Daubenton, membre très active des Turlupins est brûlée vive, à Paris, en place de grève. Les Turlupins étaient les héritiers des Adamistes qui prêchaient un dénuement complet, associé à une totale nudité.
- 1374 : il agrée l’ordre espagnol des ermites de Saint Jérôme.
- 1377 : le 22 mai, il publie cinq bulles condamnant les erreurs de Wyclif.
À la même époque
- 1369 : le corps de Thomas d'Aquin est transféré dans l’église des Jacobins à Toulouse.
- 1370 : année probable de la naissance de Jan Hus (à Husinec, en Bohême). Ce grand réformateur religieux tchèque mourra brûlé vif en 1415.
Notes et références
- ↑ Le nom de Grégoire XI aurait été porté avant lui en 1276 par un pape éphémère mort le lendemain de son élection, mais son nom n’a jamais été retenu par les listes officielles. Voir l’article Grégoire XI (pape éphémère).
- ↑ Raoul Busquet, Histoire de Provence, Monaco, 1954, page 204
- ↑ Joseph Fornery, Histoire du Comté Venaissin et de la ville d'Avignon, Roumanille, Avignon s.d. 3 volumes T1 page 351
- ↑ Auzon: ville royale fortifiée : une des treize "bonnes villes" d'Auvergne, de Pierre Cubizolles, publié par EDITIONS CREER, 2000, ISBN 2909797562, 9782909797564, page 212
- ↑ Jacques Chiffoleau, La rencontre Catherine et l'institution, dans " Catherine de Sienne ", Catalogue d'exposition, page 175.
- ↑ Dictionnaires des églises de France, Robert Laffont, 1966 , 5 volumes, Tome 2 B 30
Bibliographie
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- J. Froissart, Chroniques, texte et notes de Kervyn de Lettenhove, Bruxelles (T. IV à VIII), 1868.
- J. Froissart, Chroniques, texte et notes de Siméon Lucé, Paris (T. IV à VIII), 1873 - 1874
- G. Villani, puis M. Villani et F. Villani, Cronica e Istorie Fiorentine, Florence, 1823.
- Études générales
- É. Baluze, Vitae paparum Avenionensium, sive collectio actorum veterum, Vol. I et II. Paris, 1693.
- J.F. Fornéry, Histoire ecclésiastique et civile du Comté Venaissin et de la ville d’Avignon, Roumanille, Avignon, 1741.
- Tessier, Histoire des souverains pontifes qui ont siégé dans Avignon, Avignon, 1774.
- J. B. Christophe, Histoire de la papauté pendant le XIVe siècle avec des notes et des pièces justificatives, T. I & II, Paris, 1853.
- J. B. Joudou, Histoire des souverains pontifes qui ont siégé à Avignon, Avignon, T. I et II, 1855.
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- Guillaume Mollat, Les papes d'Avignon, Letouzey & Ané, Paris, 1950
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- Dominique Paladilhe, Les papes d'Avignon, Perrin, Paris, 1999 isbn 2-262-01505-08
- Bernard Guillemain, Les papes d’Avignon (1309 – 1376), Paris. 1998
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- G. Mollat, Lettres secrètes et curiales du pape Grégoire XI intéressant les autres pays que la France, Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Rome, fasc. I, II et III, 1962-1965.
- Michel Hayez, Un codicille de Grégoire XI, Bibliothèque de l’école des Chartes, T. CXXVI, pp. 223 et passim, 1968.
- H. Bresc, La correspondance de Pierre Amielh, archevêque de Naples puis d’Embrun (1363 – 1369), C. N. R. S. Paris, 1972.
- B. Galland, Le rôle du comte de Savoie dans la ligue de Grégoire XI contre les Visconti (1372-1375), Mélanges de l’École Française de Rome, Vol. 105, n° 105-2, 1993.
- B. Guillemain, Les papes limousins, Les Cahiers de Carrefour Ventadour, n° 4, 1999.
- J. P. Saltarelli, Les véritables portraits de Clément VI, Grégoire XI et des Roger de Beaufort, vicomtes de Turenne ? Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, T. 128, 2006.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- CE : CATHOLIC ENCYCLOPEDIA http://www.newadvent.org/cathen/06799a.htm
- Chronologie de Paris : http://encyclopedie.snyke.com/articles/chronologie_de_paris.html
- France-spiritualité : http://www.france-spiritualites.fr/chronologie-papes-3.htm
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