Jeanne Daubenton

Jeanne ( dite Peronne ou encore Piéronne mais le vrai sobriquet était Pieronne à partir de 1353 à Coucy !) Daubenton, Daubentonne ou Dabentonne mais plus vraisemblablement d'Aubenton commune de l'Aisne. Elle serait née au XIV^e siècle en 1337 à Aubenton et y a été brûlée vive le lundi 26 juillet 1372 place de Grève dite des pourceaux à Paris. Ce sont les habits et les livres des deux condamnés de la Compagnie de la Fraternité des Pauvres qui furent brûlés Place de Grève le dernier dimanche du mois de juillet de la même année, lire la chronique des règnes de Jean II le Bon et de Charles V.

Contexte

Les Écritures triomphant sur l'Hérésie, dans l'église Gustaf Vasakyrkan de Stockholm.

Comme à ses débuts, du XII^e au XV^e siècle siècle, l'Église catholique romaine dut faire face à une multitude de mouvements contestataires dont certains apparaissaient comme purement hérétiques. Dépassant le cadre religieux, ces mouvements remettaient également en cause l'ordre établi (politique comme social). Aussi les pouvoirs en place, religieux comme civil, optèrent pour une répression « tout azimut », sans aucun discernement, usant de l'amalgame, de la torture (la Question) jusqu'à l'extermination (Albigeois).

Son histoire

D'après la Nouvelle Biographie Universelle ( 1873 ) de Firmin Didot ; elle serait venue de Savoie, ce qui rejette l'hypothèse qu'elle serait née à Paris ! Le père de Johanne était Savoyard d'origine mais habitait à Aubenton  !

Vers 1350, Johanne d'Aubenton est une jeunne bergère qui rentre en contact avec le mouvement hérétique du dit Libre-Esprit par l'intermédiare de béguines, probablement celles du béguinage de la commune d'Aubenton en Picardie  ! C'est à partir de ce cette époque qu'elle va commencer à se faire connaître par son volontarisme et son éloquence peu commune .

Devenue l'éloquente interprète de ses idées , elle se livra à la prédication, annonçant que :

• l'idéal de la perfection chrétienne consiste à être pauvre .
• tous les devoirs religieux doivent se réduire à des oraisons mentales ou autres , et enfin faire le Bien autour de soi .
• Elle pensait qu' il n'y avait nul péché à satisfaire toutes ses passions quand elles sont honnêtes et tous les désirs de ses sens lorsqu'ils sont légitimes .

Condamnée au supplice du feu, Jeanne D'Aubenton fut brûlée en [ Place des Pourceaux ] après avoir été longuement torturée au Châtelet à Paris .

Ses Pensées

Elle était prédicatrice de la Compagnie de la Fraternité des Pauvres qu'elle propagea activement à Paris comme dans d'autres villes telles Amiens et Beauvais .( voir les Archives ) . Les membres de la Compagnie des Pauvres s'appelaient entre eux ; frérots & frérotes .

En effet ce mouvement mettait en pratique :

1. Informer les gens sur les dépenses gaspillées par les belligérants lors du conflit de la France & de l' Angleterre .
2. Défense des pauvres contre la famine .
3. Défense de l'égalité entre les vivants . Elle était aussi opposée au conflit de la France & de l'Angleterre ( la Guerre de Cent Ans ) par amour de la Paix .

Une partie de l'idéalisme de Johanne s'apparenterait plutôt aujourd'hui au naturisme ou au [nudisme]. Elle écrivit en 1350 le Parchemin de l'Esprit , sortes de pensées sur la vie. ( voir les Archives ) . Ses idées furent adoptées dans une ville de Savoie de la Tarentaise en 1361 .

Attaches

Ne pas confondre les dits turlupins de Lille en 1367 avec les membres de la Compagnie de la Fraternité des Pauvres. C'est une noble Lilloise qui inventa le sobriquet : turlupin ! Quant aux membres de la Compagnie de la Fraternité ils furent accusés en 1371 de formuler des critiques envers la richesse excessive de certains ecclésiastiques. Excommuniés par Grégoire XI en 1372, ils furent détruits par ordre du roi de France Charles V. En fait, deux furent effectivement brûlés , la plupart réussirent à se disperser ou à se faire massacrer .

Sources

• Grand Dictionnaire Universel (Larousse 1876).

• Portail de Paris
• Portail du christianisme
• Portail du Moyen Âge tardif