Pierre-Jacques-Etienne Cambronne

Pierre-Jacques-Etienne Cambronne

Pierre Cambronne

Pierre Cambronne
Pierre Cambronne
Naissance 26 décembre 1770
Nantes, France
Décès 29 janvier 1842 71 ans)
Nantes, France
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France Première République
Drapeau de la France Directoire
Drapeau de la France Consulat
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau français Empire français (Cent-Jours)
Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Royaume de France
Grade Général d'Empire
Service 1792 - après 1820
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Faits d’armes Bataille de Zurich
Bataille d'Iéna
Campagne de Russie
Bataille de Waterloo
Distinctions Grand Officier de la Légion d'honneur
Comte d'Empire

Pierre Jacques Étienne Cambronne, devenu Pierre, vicomte Cambronne, est un général d’Empire, né à Nantes[1] [2] (Loire-Atlantique) le 26 décembre 1770 et mort à Nantes le 29 janvier 1842.

Sommaire

Carrière militaire

Destiné au commerce, il s'enrôle dans un bataillon de volontaires nantais dans les grenadiers en 1792, qui allait se battre contre les rebelles de la Vendée ; il sert sous les ordres de Dumouriez en Belgique, en Vendée, participe à la bataille de Quiberon.

D'une bravoure remarquable, il parvient rapidement au grade de capitaine. La Vendée pacifiée, il s'embarque pour l'expédition d'Irlande sous les ordres de Hoche en 1796.

Il passe ensuite à l'armée des Alpes sous les ordres de Masséna, où il se fait remarquer à la tête d'une compagnie de grenadiers à la bataille de Zurich (1799).

Il passe ensuite à l'armée d'Helvétie, où il enlève une batterie russe avec une poignée d'hommes. Il voit périr à ses côtés La Tour d'Auvergne, et refusa le titre de premier grenadier de France que ses soldats voulaient lui donner.

L'Empire

Colonel à Iéna, il est nommé major commandant du 3e régiment de voltigeurs de la Garde en 1810 et fait baron la même année et participe pendant deux ans à la Campagne d'Espagne.

Il rejoint la Grande Armée pendant la campagne de Russie. Il y commande le 3e régiment de voltigeurs et participe aux batailles de Bautzen, Dresde, Leipzig, avant d'être nommé général à la Bataille de Hanau.

Les Cent-Jours et Waterloo

Pierre Cambronne

Nommé major de la Garde impériale en 1814, il prend part à toutes les opérations de la campagne de 1814, il est blessé plusieurs fois.

Fidèle parmi les fidèles à l'Empereur, il est commandant militaire (dirigeant la garde impériale et la place de Porto-Ferraio) de l'île d'Elbe en 1814-1815. Il accompagne Napoléon Ier en 1815 lors de son retour sur le continent, et commande l'avant-garde de sa petite armée.

Il neutralise la forteresse de Sisteron (5 mars). Arrivé à Paris, il est nommé comte par Napoléon. Il est aussi décoré du grand cordon de la Légion d'honneur et lieutenant-général, mais il refuse ce dernier grade.

Selon une légende très populaire, commandant le dernier carré de la Vieille Garde à Waterloo, sommé de se rendre par le général britannique Colville, Cambronne aurait répondu [3] :

« La garde meurt mais ne se rend pas ! »

Puis, devant l'insistance du Britannique, il fait une réponse aussi énergique que concise, aujourd'hui connue comme le « mot de Cambronne » qu'il nia cependant toute sa vie avoir faite, [4],[5]

« Merde ! »

Sa détermination provoqua l'admiration des Britanniques, qui firent tout pour le capturer[6]. Grièvement blessé, il est en effet fait prisonnier après le massacre des derniers carrés.

Plus tard, il ironise sur la phrase qui lui a été attribuée : "Je n'ai pas pu dire 'la Garde meurt mais ne se rend pas', puisque je ne suis pas mort et que je me suis rendu", citée dans Levot, biographie bretonne, 1900, retranscrite dans le dictionnaire de la bêtise.

À propos du mot de Cambronne

On a souvent contesté la réponse qui a illustré Cambronne. La paternité de cette réponse, devenue honorable, fut disputée et valut même un procès aux descendants de Cambronne, par ceux du général Michel. Le Conseil d'État ne trancha pas.

Le témoignage d'Antoine Deleau semble sujet à caution, car paru après la première édition des Misérables.

Soigné par Mary Osburn, une infirmière d'origine écossaise, durant sa captivité, Cambronne l'épousa, et lui aurait alors juré ne pas être l'auteur de cette réplique. Ce qui lui aurait valu de recevoir une montre en cadeau.

Cette grossièreté héroïque a inspiré une pièce à Sacha Guitry : Le Mot de Cambronne. Comme elle est en vers et que le mot en question ne possède qu'une seule rime (« perde »), l'oreille du spectateur est évidemment aux aguets.

Victor Hugo, lui, a écrit : "Cambronne à Waterloo a enterré le premier empire dans un mot où est né le second".

On trouve aussi une allusion dans L'Aiglon d'Edmond Rostand. Au cours d'un bal à la Cour de Vienne, deux invités évoquent la Cour de Napoléon :

Un paillasse, avec le plus aristocratique dégoût
Et cette cour qu'en un clin d'œil il fagota !

- Tiburce
Quand on y parlait titre, étiquette, Gotha,
Mon cher, pour vous répondre, il n'y avait personne !

- Flambeau, (doucement)
Il n'y avait donc pas le général Cambronne ?

Que le mot soit authentique ou non, le nom du général y est maintenant indissociablement attaché, à ce point qu'il est devenu un euphémisme (« Oh, et puis Cambronne à la fin ! ») et l'on trouve parfois le verbe cambronniser.

Et comme le mot est censé porter chance à celui à qui on le dit, Tristan Bernard a eu cette constatation désabusée :

Cambronne, on y pense avec peine,
Ne se montra pas bien français :
Crier aux ennemis le mot qui porte veine,
C'était fatalement assurer leur succès.

Cambronne ne mâchait pas ses mots. Heureusement pour lui (Jean Yanne)

Fin de carrière

Détail de la statue de Cambronne à Nantes

Conduit en Angleterre, il écrit à Louis XVIII pour obtenir la permission de rentrer en France. Il revient sans avoir reçu de réponse, est arrêté, conduit à Paris, traduit devant le conseil de guerre et acquitté. Il est libéré pour pouvoir assister à son procès pour trahison (attaque de la France à main armée) en France. Défendu par le royaliste Berryer, il est acquitté le 26 avril 1816.

Cambronne vient ensuite résider à Nantes (3 rue Jean-Jacques Rousseau, où se trouve le Cercle Cambronne [1] actuellement). Sa résidence d'été se trouvait à Saint-Sébastien[7], près de Nantes, d'abord dans une propriété de famille, puis dans le manoir de la Baugerie, propriété de Marie Osburn[8], qu'il épouse le 10 mai 1820. Il est décédé à Nantes.

En 1820, Louis XVIII le nomme commandant de la place de Lille avec le grade de maréchal de camp, puis le fait vicomte au mois d'août 1822. Il prend alors sa retraite. En 1832, le préfet de Loire-Inférieure le nomme conseiller municipal de Saint-Sébastien, mais il démissionne immédiatement, alléguant des raisons de santé.

Il meurt à Nantes le 28 janvier 1842 et est inhumé au Cimetière de la Miséricorde. Par une ordonnance du 5 décembre 1842, le roi Louis-Philippe Ier autorise sa ville natale à élever une statue en son honneur. Le monument est inauguré le 28 juillet 1848 et placé au centre du cours qui porte son nom.

Il est représenté sur la frise Le départ des armées de l'Arc de triomphe de l'Étoile et son nom est inscrit sur le pilier Nord du même monument.

Blessures et décorations

Il est blessé :

Notes et références

  1. Le cours Cambronne retrouve la statue du Général, Nantes.fr
  2. M... ! Cambronne a été enlevé, Nantes.maville.com, 12 juin 2008
  3. Note : cette phrase est généralement attribuée à Cambronne mais les historiens ne sont pas certains qu'il l'ait jamais prononcée. Citation_apocryphe
  4. « Dire ce mot, et mourir ensuite. Quoi de plus grand ! car c’est mourir que de le vouloir, et ce n’est pas la faute de cet homme, si, mitraillé, il a survécu. (…) L’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, c’est Cambronne. Foudroyer d’un tel mot le tonnerre qui vous tue, c’est vaincre. » - Victor Hugo, dans les Misérables
  5. Le Journal général de France, édition du 24, la nouvelle étant parvenue à Paris le 21)
  6. Le colonel britannique Hugh Halkett, commandant de la 3e brigade hanovrienne et, à cet instant, à la tête du bataillon d'Osnabrück, affirme être l'auteur de cette capture alors que Cambronne « se promenait » en dehors du carré.
  7. Saint-Sébastien-sur-Loire : depuis 1920. Références sur Cambronne à Saint-Sébastien : Robert Durand, Didier Guyvarc'h, François Macé et alii : Du village à la cité-jardin Saint-Sébastien-sur-Loire depuis ses origines, Nantes, Editions Arts-Culture-Loisirs, 1986
  8. D'origine écossaise, née en 1773, naturalisée française en 1813

Source partielle

« Pierre Cambronne », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)

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