Piere Lefranc

Piere Lefranc

Pierre Lefranc

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Pierre Lefranc, né le 23 janvier 1922, à Paris, est un ancien Résistant et proche collaborateur du général de Gaulle, ainsi que le cofondateur (avec André Malraux) et premier président de l'Institut et de la Fondation Charles de Gaulle[1]. Il fait partie des « barons du gaullisme »[2]. Il est aujourd'hui président de l'association nationale d'action pour la fidélité au général de Gaulle[3].

Sommaire

Biographie

Pierre Lefranc naît le 23 janvier 1922 à Paris.

Le 11 novembre 1940, encore électrisé par l'Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, dont il avait eu connaissance le 20[4], il fait partie des 1000 manifestants[4] contre l'occupant allemand, sur les Champs-Élysées. À cette occasion, il est blessé par une grenade et placé en état d'arrestation[1]. Libéré au bout de six mois[5], il gagne la zone libre, et contribue à fonder le réseau de Résistance Liberté[1], avant de gagner l'Espagne et Gibraltar, où il rencontre pour la première fois le général de Gaulle, qui l'accueille en ces termes : « Vous en avez mis, du temps, à venir ! Il nous reste beaucoup à faire. »[4]. Il accompagne ensuite le Général à Londres[1].

En 1944, il sort diplômé de l'École de Saint-Cyr de la France libre, est parachuté dans le maquis, puis participe les armes à la main à la Libération de la France et à la campagne d'Allemagne qui s'ensuit[1].

Après la guerre, il reste fidèle à de Gaulle, et intègre donc les instances dirigeantes du Rassemblement pour la France (RPF), le parti politique créé par le Général, renonçant par la même occasion à un emploi dans le privé[1]. Il retrouve finalement ce dernier en 1951.

En 1958, cependant, le général de Gaulle lui demande de prendre la direction de son cabinet à la Présidence du Conseil[1]. Une fois le Général à l'Élysée, il devient conseiller technique à la Présidence de la République jusqu'en 1963, date à laquelle il intègre le corps préfectoral[1]. En 1965, le Général le charge de diriger sa campagne présidentielle[1]. Pierre Lefranc doit alors faire avec l'inertie de son mentor, qui se refuse à « descendre dans l'arène », et axe en conséquence la campagne sur le travail de terrain des militants en créant des comités départementaux et une « Association pour le soutien au général de Gaulle »[6]. Il est ensuite nommé Président de la Société financière de radiodiffusion (SOFIRAD)[1]. En mai 1968, il organise, en collaboration avec Pierre Juillet et Jacques Foccart la grande contre-manifestation du 30 mai 1968[4]. Après le succès de l'entreprise, André Malraux lui dit avec humour : « Maintenant, Lefranc, vous pouvez aller à la pêche... »[4].

En 1971, quelques mois après la mort du Général, et conformément aux instructions que celui-ci lui avait laissées[7], il crée avec André Malraux l'Institut Charles de Gaulle[1].

Il s'éloigne dès lors du champ politique pour se consacrer à cet Institut, ainsi qu'à l'écriture de plusieurs ouvrages consacrés au Général et au gaullisme.

Il sort toutefois de sa réserve dans les années 1990 et 2000 pour critiquer la Présidence de Jacques Chirac[4], auquel il reproche notamment l'instauration du quinquennat et la reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans la déportation des Juifs français au cours de la Seconde guerre mondiale, qui met à bas la doctrine gaullienne déclarant « nul et non avenu » le Régime de Vichy[2] [8]. Il se monte également critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Il figure d'ailleurs parmi les signataires de « l'appel républicain » de l'hebdomadaire Marianne, aux côtés notamment de Ségolène Royal ou de François Bayrou[9]. Déçu par la droite actuelle, qui n'incarne plus à ses yeux le gaullisme, il se rapproche de Jean-Pierre Chevènement, pour lequel il appelle à voter en 2002[2].

Pierre Lefranc et le gaullisme

Pierre Lefranc est l'un des théoriciens actuels du gaullisme. Pour lui, le gaullisme est à la fois la défense de certaines valeurs (l'indépendance et l'identité nationale, par exemple), une théorie politique et constitutionnelle (acceptation du principe de séparation des pouvoirs cher à Montesquieu, mais en affirmant la primauté du pouvoir exécutif sur le législatif, refus en conséquence du régime d'assemblée, élection du Président de la République au suffrage universel direct...) et un comportement particulier (l'insoumission, la capacité à dire « non », un certain goût, finalement, pour la rébellion...)[3]. Il estime aujourd'hui que le gaullisme n'existe pratiquement plus au sein de la classe politique actuelle : « Le gaullisme aura duré trente ans. Une génération, en somme... »[4].

Publications

  • Avec de Gaulle, pendant et après : 1947-2005, Fayard, 2007.
  • Gouverner selon de Gaulle, en collaboration avec Geneviève Moll, Fayard, 2008.
  • D'une Résistance l'autre : 1940-1947, Éditions François-Xavier de Guibert-Œil, 2004.
  • Avec qui vous savez, Plon, 1979.
  • Le vent de la liberté, 1940-1945, Plon, 1976.
  • De Gaulle, un portrait, Flammarion, 1992.
  • Demain, la liberté, 1944-1945, Flammarion, 1997.
  • La tentation de Charles de Gaulle, Flammarion, 1993.
  • Voici tes fils, Plon, 1974.
  • De Gaulle à Londres, Éditions Lie Ernest Flam, 1993.
  • Bengali, en collaboration avec Paul Durand, Éditions G.P, 1976.
  • De Gaulle raconté aux jeunes, en collaboration avec Paul Durand, Éditions G.P, 1975.
  • Quinquennat ? Dites leur non « parce que sept ans c'est une chance pour la France », Collectif, Éditions François-Xavier de Guibert-Œil, 2000.
  • Vrais et faux gaullistes, en collaboration avec Charles Pasqua, Pierre Messmer, Jean Charbonnel, Pierre Maillard,Nicolas Dupont-Aignan, Jean Foyer, Max Gallo, Alain Larcan et Yves Guéna, Revue Libres du quatrième trimestre 2006.

Articles connexes

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j  et k « Biographies de membres du RPF », Charles-de-Gaulle.org (site officiel de la Fondation Charles de Gaulle)
  2. a , b  et c [1], Gaullisme.fr
  3. a  et b « Entretien avec Pierre Lefranc. À la recherche du gaullisme des gaullistes », arkheia-revue.org, Guillaume Bourgeois
  4. a , b , c , d , e , f  et g « Pierre Lefranc, premier et dernier vrai gaulliste », Marianne2.fr, Philippe Cohen, 10 août 1998
  5. « Pierre Lefranc, essayiste, Français libre », FranceCulture.fr, 5 octobre 2008
  6. « L'élection présidentielle de 1965 : les dessous d'une campagne », Espoir, n°145 de décembre 2005
  7. « Pierre Lefranc : le premier président de l'Institut de Charles de Gaulle », Charles-de-Gaulle.org, site officiel de la Fondation Charles de Gaulle
  8. Denis Jeambar, « Le devoir d'Histoire », dans L'Express du 2 octobre 1997
  9. « L'Appel républicain de Marianne », Marianne, 16 février 2008
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