Jean Gabaret

Jean Gabaret
Jean de Gabaret Seigneur d'Angoulins
Jean Gabaret.jpg
Surnom « Grand Gabaret »
Naissance 5 juin 1631
à Saint-Martin de Ré
Décès 31 mars 1697 (à 77 ans)
à Rochefort
Origine Royaume de France Royaume de France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant général des armées navales
Années de service 1653 - 1697
Conflits Guerre de Hollande
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Faits d'armes Bataille de Solebay
Première bataille de Schooneveld
Bataille du cap Béveziers
Bataille de Barfleur
Distinctions Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Autres fonctions Commandant la marine à Rochefort
Gouverneur de la Martinique
Famille Mathurin Gabaret, chef d'escadre
(Son père)
Nicolas de Gabaret, gouverneur de la Martinique
(Son frère)

Jean de Gabaret, écuyer, seigneur d'Angoulins, né à Saint-Martin de Ré le 5 juin 1631 et mort à Rochefort le 31 mars 1697, est un officier de marine français du XVIIe siècle. Il est lieutenant général des armées navales sous le règne de Louis XIV, et devint gouverneur de la Martinique.

Sommaire

Biographie

Origines et famille

Issu d'une famille roturière originaire du Sud-ouest de la France, Jean Gabaret est le fils de Mathurin Gabaret (1600-1671), chef d'escadre qui sera anobli par Louis XIV en 1655, et de sa femme Marie Regnier. Son frère Nicolas de Gabaret, sera lui aussi gouverneur de la Martinique.

Carrière militaire

Jean Gabaret s'engage dans la marine royale à l'âge de 16 ans et commence à servir sous son père sur un navire de guerre alors qu'au même âge son père servait sur navire marchands. Le 26 mars 1653, il est nommé capitaine de vaisseau, à l’âge de 22 ans, ce qui est jeune pour l'époque[1].

Il effectue plusieurs campagnes. En 1666, il est capitaine du Saint-Philippe, l'année suivante La Vierge et en 1670 du Charente. En 1672, il reçoit le commandement du Foudroyant. À bord de ce navire il se distingue à la bataille de Solebay (7 juin 1672) et à celle de Schooneveldt (7 juin 1673). Lors de cette dernière bataille, il est accusé par Valbelle de ne pas être monté sur le Deventer, un navire hollandais. Il passe en conseil de guerre et est acquitté. Le secrétaire d'État à la Marine Seignelay écrira par la suite « Il a tout fait ce que l’on pouvait attendre de lui, et c’est le seul qui ait abordé un vaisseau ennemi. Il a remporté par là une grande réputation parmi les Anglais et je crois qu’il mérite quelque récompense ». Ce sera fait. Il est nommé chef d'escadre de Normandie le 16 décembre 1673. Le 3 janvier 1674, il reçoit du roi une pension de 2 000 livres en même temps que Preuilly d’Humières, Châteaurenault et Valbelle. En 1674, il patrouille dans la Manche et en 1675 commande la marine à Rochefort. En 1676, il participe à la campagne méditerranéenne sous les ordres de l'amiral Duquesne.

De 1677 à 1682, il mène plusieurs campagnes de protection de navires marchands en Méditerranée et dans les Antilles. En 1677, il commande l'avant-garde de l'escadre du comte d’Estrée aux Indes Occidentales. Le 27 février, il force l'entrée du port de Tobago sous le feu des batteries et des canons des flûtes hollandaises. Il s'empare de nouveau de cette île en 1678 puis, après avoir incendié Grenade. Il retourne en Europe et, en 1683, il porte secours au roi du Danemark, avec Preuilly d'Humières. Il commande la marine à Rochefort en 1681, puis de 1682 à 1686 et en 1688.

Bataille du cap Bévésiers, 10 juillet 1690 Gravure de Théodore Gudin

C'est pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg qu'il acquiert son surnom de « Grand Gabaret ». En 1689 à bord du Saint Michel, il dirige l’avant-garde de la flotte sous les ordres du marquis de Châteaurenault. Cette flotte est chargée de débarquer des troupes en Irlande pour soutenir Jacques II. Or la flotte française rencontre celle anglaise dirigée par amiral Herbert à Bantry Bay. Le combat a lieu le 11 mai. L'engagement est indécis quand à la victoire d'un camp ou de l'autre. Le 1er novembre de la même année, Jean Gabaret est nommé lieutenant général des armées navales. Il participe ensuite aux batailles navales de Béveziers en 1690 sur L’Intrépide et à celle de Barfleur le 29 mai 1692 sur La Perle ou il seconde le maréchal de Tourville. Mais en 1693 à Lagos, au large du Portugal, il manœuvre mal et empêche une victoire totale sur le convoi anglo-hollandais en provenance de Smyrne. A la suite de cela, il ne naviguera plus.

Nommé gouverneur de la Martinique en 1693, il entreprit de former une milice armée et de fortifier l'île, encore désarmée.

Le 1er avril 1693, une escadre anglaise forte de 28 galions et de huit cargos débarque à Port Royal 4 200 fantassins sous les ordres de Sir Francis Wheeler. Les 1600 fantassins du colonel Foulke sont battus et doivent réembarquer, tandis que Francis Wheeler fait débarquer 2 600 hommes à Diamond bay. Le 15 avril, les assaillants reçoivent des renforts du général Codrington depuis Antigua. Les Britanniques, regroupant toutes leurs forces (plus de 5000 hommes) à Fond-Canonville, marchent sur la capitale, Saint-Pierre. Gabaret ne pouvait leur opposer que 400 soldats et 1 500 esclaves qu'il avait fait armer : le choc, qui eut lieu le 31 mai 1693 à Précheurs, se solda par une défaite des Britanniques, qui durent ré-embarquer une nouvelle fois. Gabaret attaqua à son tour le port de Kingston en Jamaïque en 1694, et incendia quelques navires ennemis. Il commande alors la marine à Rochefort en 1694.

À son retour, Gabaret réforme l'administration de l'île, fait édifier l'hôtel de ville, et recreuser le port en 1695-96. En signe de reconnaissance aux esclaves qui avaient participé à la défense de la colonie, il réforme le Code noir et soumet en 1696 à Louis XIV un projet d'émancipation progressive[2], fondé sur le déplacement des esclaves affranchis à Cayenne et en Patagonie, pour y encourager l’immigration des colons de Martinique, et étendre ainsi les colonies françaises en Amérique du Sud. Le marquis de Chamillard, ministre de la guerre, parle favorablement de ce projet au roi, lequel rappelle Gabaret en France. Gabaret prend la mer en janvier 1697, mais meurt de froid peu après son arrivée en France.

Il décède le 28 mars 1697 et est inhumé le 28 dans l'église de la paroisse d'Angoulins. Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis à la création de l’ordre en 1693, il en est fait commandeur en 1696.

Mariage et descendance

Il se marie le 16 mai 1655 à Saint-Martin de Ré à Marie Jamon, fille du seigneur de Jaurelles, procureur fiscal en la baronnie de Ré. La famille d'Oléron est présente: Pierre et son fils Alain capitaines marchands père et frère de Louis.

De son premier lit, il y a

Il se remarie le 7 juin 1688 à Longèves[Lequel ?] à Olympe de Cailhaut.

Notes et références

  1. L’âge moyen à la nomination de capitaine de vaisseau au cour de la période 1643-1669 est de 32-33 ans
  2. Mémoire intitulé « Memoire presente à Sa Majeste par le comte de Gabaret, gouverneur de la Martinique sur l'emancipation graduelle des esclaves ».

Bibliographie

  • René Carbonnet, Jean Gabaret (1631-1697), lieutenant-général, Aulnays-sous-Bois, 1992, 2 tomes 
  • Roberto Barazzutti, Les Gabaret : trois générations d’officiers de la marine de Louis XIII à Louis XIV, Pièces et notices pour servir à l'histoire d'Angoulins, p. 13 Consultable ici

Liens externes


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