- Pays-Bas du Sud
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Pays-Bas méridionaux
L'appellation Pays-Bas méridionaux ou Pays-Bas du Sud, ou encore Pays-Bas catholiques était utilisée pour désigner les territoires qui forment aujourd'hui la Belgique (à l'exception de la Principauté de Liège), le Luxembourg et le Nord-Pas-de-Calais, resté sous domination espagnole après la sécession des Provinces-Unies (Pays-Bas actuels) en 1581 .
Initialement, les différentes principautés ont été unifiés par les ducs de Bourgogne, par héritage ou acquisition : ce sont les Dix-sept Provinces des Pays-Bas bourguignons ; en 1581, par l'Acte de La Haye, les sept provinces du nord font sécession et forment les Provinces-Unies.
Les 10 provinces du sud restent sous le contrôle des Habsbourg et constituent donc les Pays-Bas méridionaux ; deux États s'y succèderont : les Pays-Bas espagnols de 1581 à 1713 puis les Pays-Bas autrichiens de 1713 à 1795.
Sommaire
Un État catholique
En 1581, les provinces pour la plupart protestantes et néerlandophones, situées au nord et au centre des Pays-Bas espagnols firent abjuration du roi (espagnol) et constituèrent les Provinces-Unies. Quelques provinces catholiques restèrent fidèles à la couronne d'Espagne dans l'Union d'Arras ; les autres furent reconquises par l'armée royale.
Henri Pirenne souligne que toute la période espagnole puis autrichienne est marquée par la Contre-Réforme catholique qui mobilise les ordres religieux, notamment les Jésuites et dont on estime le nombre à près de 3% de la population globale au XVIIe siècle. Les Jésuites et les Capucins divisèrent les Pays-Bas méridionaux en deux provinces ecclésiastiques suivant la frontière linguistique, une province Flandro-Belge, et une la province Gallo-Belge, soulignant la dualité culturelle et ethnique du pays qui, dans leurs diverses activités (religieuses et caritatives), les obligea à des approches différentes en fonction d'espaces et de populations différenciés[1].
Johan Huizinga dira : « (Les Pays-Bas méridionaux) formaient un État et une nationalité mais, pendant deux siècles et demi, il leur a manqué ce qui forme un État et une nationalité à part entière : la liberté[2]. »
Un État satellite
Les Pays-Bas du Sud ne furent plus qu'un État satellite d'un empire plus vaste, dirigé depuis Madrid par les Habsbourg. Après Philippe II, plus aucun souverain ne viendra dans le pays jusqu'à Joseph II en 1781. Les Pays-Bas du Sud allaient alors proclamer leur indépendance (ce sont les États-Belgiques-Unis)…
Le 12 juillet 1611, l'archiduc Albert, à qui on a confié, avec son épouse Isabelle, le gouvernement des anciens Pays-Bas espagnols, promulgue à Bruxelles l’Édit perpétuel, fruit des travaux d'une commission de magistrats et de légistes chargés d’unifier le droit applicable sur ces territoires depuis le droit romain. L’Édit Perpétuel est à l’origine du premier code de lois belge.
En 1648 la séparation des Pays-Bas fut consolidée par les traités de Westphalie. Le Sud restait sous la domination espagnole mais perdit quelques provinces :
- en 1659, le comté d'Artois devient français, par le traité des Pyrénées
- en 1678, une partie de la Flandre (Saint-Omer, Cassel, Bailleul, Ypres), par le traité de Nimègue, conséquence de la bataille de la Peene, à Noordpeene, le 11 avril 1677.
En 1713, les Pays-Bas espagnols deviennent les Pays-Bas autrichiens par le traité d'Utrecht.
Notes et références
- ↑ Voir l'article Réorganisation religieuse des Pays-Bas espagnols
- ↑ Johan Huizinga, "De Nederlandse Natie, Vijf opstellen", page 79.
Voir aussi
Articles connexes
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