- Paul-Marc-Joseph Chenavard
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Paul Chenavard
Paul-Marc-Joseph Chenavard, né à Lyon le 9 décembre 1808[1] et mort à Paris en 1895, est un peintre français.
Sommaire
Biographie
Entré à l'École des beaux-arts en 1825, il étudie dans les ateliers de Dominique Ingres, où le rejoindra son ami Joseph Guichard, puis dans ceux de Louis Hersent et de Eugène Delacroix.
En 1848, Alexandre Ledru-Rollin et le gouvernement provisoire lui passent commande de la décoration intérieure du Panthéon de Paris[2]. Chenavard imagine de réaliser une histoire de l'humanité et de son évolution morale, interprétée comme une suite de transformations devant aboutir à une fin générale et providentielle. La partie gauche représenterait l'ère païenne, le chœur une Prédication de l'Évangile, fin des temps antiques et début des temps nouveaux. À droite, des fresques illustreraient les temps modernes. Enfin, sur le pavage serait placée, au centre, une gigantesque synthèse de la Philosophie de l'histoire, nouvelle École d'Athènes du XIXe siècle, entourée par l'Enfer, le Purgatoire, la Résurrection et le Paradis. Mais en 1851, la commande est annulée. Napoléon III, en rendant l'édifice au culte catholique, refusait de voir dans ce syncrétisme encyclopédique une affirmation suffisante du rôle de l'Église dans la constitution de l'État français. Les cartons préparatoires, présentés en à l'Exposition universelle de 1855, relancèrent la polémique. Ils sont actuellement conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon.
En 1872, il fréquente le salon littéraire et musical de Berthe de Rayssac, l'épouse du poète Saint-Cyr-Marie-Joseph de Rayssac, avec Odilon Redon, Henri Fantin-Latour, le musicien Ernest Chausson et le peintre Louis Janmot. C'était un causeur et un jouteur d'idées prodigieux[réf. nécessaire].
Il est inhumé au nouveau Cimetière de Loyasse de Lyon.
Critiques
Sous l'influence de la philosophie et de la peinture allemande, il considère que le but de l'art doit être humanitaire et civilisateur. Cela lui vaudra les foudres de Honoré de Balzac contre l'art humanitaire et de Charles Baudelaire contre l'art philosophique. Le premier, dans Les Comédiens sans le savoir, raille le personnage de Dubourdieu, un peintre de tout premier plan dont, malheureusement, les idées philosophiques ont gâté le talent. Il fait partie de ces artistes qui, dans La Comédie humaine, illustrent l'axiome fondamental des Études philosophiques selon lequel « la pensée tue le penseur ». Au même moment où il compose Les Comédiens sans le savoir, Balzac publie le 17 avril 1846 dans Le Courrier français une charge contre Chenavard. Il est suivi deux jours plus tard, le 19 avril, par Arsène Houssaye qui publie un compte rendu du Salon de 1846 dans lequel il pose la question suivante : « Dira-t-on qu'il ne sait pas créer parce qu'il est toujours à la tribune ? » Baudelaire, de son côté, compare le cerveau de Chenavard à la ville de Lyon : « Il est brumeux, fuligineux, hérissé de pointes comme la ville de clochers et de fourneaux » [3]. Il mentionne le Calendrier emblématique de Chenavard selon lequel « tel art appartient à tel âge de l’humanité comme telle passion à tel âge de l'homme » et conclut : « Chenavard est un grand esprit de décadence et il restera comme signe monstrueux du temps. » [4]
Œuvres
- L'Enfer (1846), Montpellier, Musée Fabre
- La Continence de Scipion (1848) Lyon, Musée des Beaux-Arts
- Divina Tragedia (Entre 1865 et 1869) Paris, Musée d'Orsay
Bibliographie
- Joseph C. Sloane, Paul Marc Joseph Chenavard: Artist of 1848, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 214 p.
- Théophile Silvestre, Histoire des artistes vivants français et étrangers, Paris, 1856
Notes
- ↑ D'après Joseph C. Sloane, « Paul Chenavard », The Art Bulletin, vol 33, n° 4, décembre 1951, p. 240-258, qui note p. 241, que c'est à tort qu'on le fait souvent naître en 1807.
- ↑ « Il sera exécuté dans l'intérieur du Panthéon une suite de peintures murales par le citoyen Paul Chenavard, et sous sa direction, conformément aux projets et aux esquisses qui ont été mises sous les yeux du ministre ». Philippe de Chennevières, Les Décorations du Panthéon, Paris, 1885.
- ↑ Baudelaire, Critique d'art suivi de Critique musicale, édition de C. Pichois, Gallimard, Folio essais, 1992, p. 261.
- ↑ Ibid., p. 263.
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