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Argos
(el) ΆργοςLa ville moderne d'Argos et les ruines du théâtre antiqueAdministration Pays Grèce Périphérie Péloponnèse Nome Argolide Code postal 21200 Indicatif téléphonique (+30) 2751 Immatriculation AP Maire Vasilios Mpoures Géographie Coordonnées Altitude 42 m Superficie 13 800 ha = 138 km2 Démographie Population 24 239 hab. (2001) Densité 175,6 hab./km2 Localisation Internet Site de la ville http://www.argos.gr Argos (en grec ancien Ἄργος) est une ville d'Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Son nom viendrait de la racine grecque arg-, qui signifie « quelque chose de brillant » (cf. argyros signifie « argent »). Située au pied de deux acropoles remontant à l'antiquité (Larissa et Aspis), elle est aujourd'hui un centre agricole (élevage, plantations de tabac et citrons).
Sommaire
Géographie
Alimentation en eau
Argos dépend pour son alimentation en eau des très nombreux puits qui se trouvent dans la plaine argolide, appelés matia (les yeux) et dont on attribue la création aux Danaïdes. Depuis 1954, les eaux de l'Erasinos approvisionnent la ville et en 1972, les eaux de l'Amymoni sont venues s'y joindre.
Économie
Agriculture
La plaine d'Argos est très fertile en raison des alluvions déposés par les rivières, dont l'Erasinos. La principale activité agricole est maraîchère. Au XIXe siècle, les agriculteurs se consacraient surtout à la viticulture ainsi qu'à la culture spéculative du tabac, mais les diverses crises de la fin du siècle les ont poussé vers le maraîchage.
Les principales productions actuelles sont les fruits, les légumes et les légumes secs, les citronniers, les céréales, les oliviers, le tabac, le coton et la vigne. Les melons et les citrons d'Argos sont très réputés. Il y a aussi un peu d'élevage.
Industrie
Les principales industries à Argos sont le tissage et les conserveries.
Histoire
Mythologie
La ville a pour fondateur mythique Argos, fils de Zeus. La ville est également associée à la légende de Io, Danaos, Persée ainsi qu'à la geste des Atrides.
Homère mentionne dans ses épopées l'« Argos pélagique », qui désigne les plaines de Thessalie, ainsi que l'« Argos achéenne », expression qui recouvre aussi bien le Péloponnèse dans son ensemble que la ville d'Argos à proprement parler. Aux côtés de Tirynthe ou encore d'Épidaure, Argos prit part à la guerre de Troie sous le commandement de Diomède[1]. Elle est également citée comme étant l'une des villes chères à Héra[2].
Antiquité
À la fin de l'âge du Bronze, Argos fut l'un des centres et l'une des principales places-fortes de la civilisation mycénienne. Cependant, le nom pré-grec de son acropole, Larissa, suggère que le site était auparavant occupé par les Pélasges. Le site d'Argos fut, avec Mycènes et Tirynthe, occupé très tôt pour son emplacement géographique et sa position dans les plaines fertiles d'Argolide.
Après les siècles obscurs, elle remplaça Mycènes. Sous le règne du tyran Pheidon, au VIIe siècle av. J.‑C., elle soumit les cités péloponnésiennes. On lui attribue la première utilisation des pièces de monnaie et de la balance en Grèce continentale. Pheidon fut défait par les Spartiates en 668 avant notre ère. Argos fut définitivement éclipsée par Sparte à partir du VIe siècle av. J.‑C.. Elle ne participa pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu'Argos ait adopté systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit en restant neutre, soit en s'alliant à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. J.-C., finit par convaincre Argos de s'allier avec Sparte[3]. Elle rompit cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. J.-C..
Pyrrhus s'attaqua à Argos en 272 avant notre ère, au cours de sa guerre contre le Macédonien Antigone II Gonatas. Il y fut tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme.
Le tyran Aristomachos fit adhérer sa cité à la Ligue achéenne en -229. En -198, lors de la Deuxième Guerre macédonienne elle resta fidèle à Philippe V de Macédoine contrairement à la majorité des États de la Ligue ; le roi la confia à son allié Nabis, qui la conserva suite à son ralliement aux Romains. Elle fut l'enjeu de la Guerre contre Nabis en -195, et retourna alors à la confédération achéenne après la défaite de Sparte.
La cité fut soumise par les Romains en -146 en même temps que le reste de la ligue achéenne, puis incluse dans la province romaine d'Achaïe en 27 avant notre ère.
Moyen Âge
Article connexe : Seigneurie d'Argos.Argos devint le centre d'un évêché au Ve siècle avant d'être élevée au rang de métropole en 1088.
Au XIIe siècle, une forteresse fut construite au sommet de l'acropole de Larissa. Argos fut conquise vers 1212 par les « Francs » de la principauté d'Achaïe ; elle fut alors cédée en fief au duc d'Athènes Othon de La Roche, formant avec sa voisine Nauplie la seigneurie d'Argos. Elle fut ensuite vendue en 1388 aux Vénitiens, mais le despote de Mistra Théodore Ier Paléologue s'en empara avant qu'ils en aient pris possession. Menacé par les Ottomans, Théodore leur vendit finalement la cité en 1394. La ville fut ravagée par les Ottomans en 1397. Il la prirent finalement en 1463 au cours d'une guerre contre les Vénitiens.
Ils la contrôlèrent alors jusqu'en 1686, date à laquelle elle fut reprise par les Vénitiens, avant de retomber sous domination ottomane en 1716 et ce jusqu'à la guerre d'indépendance grecque en 1821.
Guerre d'indépendance
La ville fut brûlée en mai 1821 par l'armée ottomane de secours envoyée de Patras pour renforcer Tripolizza et commandée par le Kehaya bey (lieutenant d'un pacha) Ahmet (ou Moustapha). Les troupes turques venaient de Corinthe, et affrontèrent à Argos des miliciens grecs de la ville renforcés d'insulaires de Spetses et Hydra ; les Grecs furent battus et perdirent 700 hommes, dont le fils de Laskarina Bouboulina. Après avoir mis la cité à sac, l'armée ottomane se dirigea vers Tripolizza pour en lever le siège[4].
En 1822, Khursit Pacha, le général en chef ottoman, demanda à Mahmud, Pacha de Dráma, dit Dramali Pacha, de reconquérir la péninsule alors presqu'aux mains des insurgés grecs. Un de ses objectifs était Argos, alors siège du gouvernement provisoire de la Grèce insurgée. Dramali Pacha aurait eu 20 000 soldats ; partant de la ville de Larissa, il ne rencontra pas d'opposition dans sa progression et le 24 juin (julien) 1822, il mit le siège devant la citadelle d'Argos, Larissa, où s'était retranché Dimítrios Ypsilántis à la tête de 700 hommes. Malgré la disproportion des forces, la citadelle tint bon, principalement grâce à l'inefficacité de l'artillerie ottomane. Theódoros Kolokotrónis envoya fin juillet une colonne de secours à la ville. Elle fut repoussée et perdit plus de 150 hommes. Le 1er août, il tenta une nouvelle attaque pour dégager la forteresse, à la tête de ses hommes renforcés par 1 300 Arcadiens. Les combats se déroulèrent pendant trois jours et trois nuits entre des moulins proches d'Argos et la citadelle. L'objectif de dégager la ville ne put être atteint. Cependant, les défenseurs purent profiter du tumulte pour évacuer. Le 3 août, les Ottomans s'emparèrent donc de la citadelle d'Argos. Cependant, leurs vivres s'épuisèrent. Ils durent se replier et furent massacrés par les Grecs dans les défilés de Dervénakia.
En juin 1825, la ville fut à nouveau ravagée par Ibrahim Pacha. En 1829, la quatrième assemblée nationale se tint à Argos, à la demande de Ioánnis Kapodístrias. Il y obtint les pleins-pouvoirs. En 1832, la ville fut occupée par les troupes françaises de l'expédition de Morée après une altercation avec des pallikares.
Archéologie
La ville moderne couvre en grande partie la ville antique. Les fouilles ont commencé dans les années 1920, dirigées par l'archéologue néerlandais Wihlem Vollgraff. Dans les années 1950, l'école française d'Athènes a pris le relais.
Les fouilles d'Argos ont permis de mettre au jour des murailles mycéniennes, les vestiges de temples d'Apollon Python et d'Athéna ainsi que d'un théâtre. Les tombes ont également livré une abondante quantité de céramique de la période géométrique.
Jumelage
Notes
- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 559).
- Iliade (IV, 51-52).
- Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 6, 82).
- Gordon, History of the Greek Revolution T1 p 158-159
Bibliographie
- Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine [détail des éditions] [lire en ligne], chap. XV (« Légendes argiennes »).
- Jean-François Bommelaer, La salle hypostyle d'Argos, Paris, de Boccard, coll. " Etudes péloponnésiennes ; 10 ", 1994.
- Table ronde, Polydipsion Argos : Argos de la fin des palais mycéniens à la constitution de l'État classique, Paris, De Boccard, coll. " Bulletin de correspondance hellénique ", 1987.
- Spyros E. Iakovidis, Mycènes, Epidaure, Argos, Tirynthe, Nauplie : Un guide complet des musées et des sites archéologiques de l'Argolide, Athènes, Ekdotike Athenon, 1988.
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