- Organisme nuisible
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Un organisme nuisible est un organisme dont l'activité est considérée comme négative envers l'homme. Il peut s'agir de plantes, d'animaux, de virus, de bactéries, de mycoplasmes ou autres agents pathogènes.
Sommaire
La notion de nuisible en écologie
Les parasites d'une espèce non sujet de sollicitude (le plus souvent non domestiquée) ne sont pas qualifiés de nuisibles. Cette notion n'est donc pas utilisée en écologie, tous les animaux jouant un rôle dans leur écosystème. Le problème se pose toutefois pour les animaux introduits artificiellement ou ceux dont le milieu a été modifié par l'homme (par l'élimination de prédateurs par exemple).
Aujourd'hui, certaines espèces considérées par erreur autrefois comme nuisibles sont protégées et bénéficient parfois de programmes de réintroductions : c'est par exemple le cas en France de grands carnassiers comme le lynx, ou encore l'ours, du Hamster d'Europe ou de certains vautours.
La notion de nuisible en protection des végétaux
Dans le domaine de la protection des cultures, un organisme nuisible est un organisme vivant appartenant au règne animal ou végétal, ainsi que les virus, bactéries ou autres agents pathogènes, dont la présence n'est pas souhaitée en raison d'un effet néfaste pour les végétaux ou les produits végétaux. On parle de « ravageurs » pour les animaux déprédateurs ou parasites des plantes, et de maladies pour les attaques de champignons, bactéries, phytoplasmes et virus.
Les animaux considérés en France comme des ravageurs des cultures appartiennent aux groupes suivants :
- des mammifères : principalement des rongeurs tels que mulot, campagnol, lapin de garenne mais aussi d'autres genres comme la taupe (qui est protégée en Allemagne), le sanglier ou le chevreuil;
- des oiseaux (corbeau freux, corneille noire, étourneau sansonnet, pie bavarde, pigeon ramier. La France est l'un des rares pays d'Europe à les considérer nuisibles.
- des mollusques (limace, escargot) (qui est lui strictement protégé en Suisse) ;
- des arachnides (acariens, comme les tétraniques ou araignées rouges);
- des insectes (groupe de loin le plus important) ;
- des myriapodes (mille-pattes, blaniule) ;
- des nématodes (anguillule).
Les végétaux supérieurs peuvent aussi être des ennemis des plantes cultivées :
- plantes parasites (gui, cuscute, orobanche, rhinanthe…) ;
- mauvaises herbes, dont l'action néfaste sur les cultures s'exerce, en tant que parasites indirects, par une concurrence pour l'accès aux éléments nutritifs, à l'eau, à la lumière et à l'espace.
Processus
L'entrée d'un organisme nuisible est l'arrivée d'un organisme nuisible dans une zone où il est soit absent, soit présent mais non largement disséminé et faisant l'objet d'une lutte officielle.
L’établissement d'un organisme nuisible est la perpétuation, dans un avenir prévisible, d'un organisme nuisible dans une zone après son entrée.
La dissémination d'un organisme nuisible est l'extension de la distribution géographique d'un organisme nuisible à l'intérieur d'une zone.
Catégorisation
La catégorisation d'un organisme nuisible vise à déterminer si un organisme nuisible présente ou non les caractéristiques d'un organisme de quarantaine ou d'un organisme réglementé non de quarantaine.
L'enjeu de cette catégorisation est de déterminer si l'organisme examiné présente une nuisibilité importante au point de justifier des mesures de protection des cultures rendues obligatoires par la réglementation.
La catégorisation est la première étape du processus d'évaluation du risque phytosanitaire lié à l'introduction d'un organisme nuisible dans une zone de production.
Les principaux éléments de la catégorisation d'un organisme nuisible sont les suivants :
- Identité de l'organisme nuisible : l'unité taxonomique généralement employée est l'espèce. Si un niveau taxonomique inférieur à l'espèce est employé, il faut démontrer que des facteurs comme les différences de virulence, la gamme des plantes hôtes, ou les relations avec les vecteurs influencent significativement le risque phytosanitaire.
- Présence ou absence dans la zone étudiée, ou une partie de cette zone.
- Situation réglementaire concernant la lutte contre cet organisme, si l'organisme nuisible est présent dans la zone étudiée sans être largement disséminé.
- Possibilités d'établissement et de dissémination dans la zone étudiée, en fonction des conditions écologiques, du climat (y compris sous abris, tunnels, serres...), des espèces hôtes (ou proches), des hôtes alternes, et des vecteurs.
- Possibilités de conséquences économiques et environnementales inacceptables dans la zone étudiée.
La lutte contre les nuisibles
Les secteurs d'activités potentiellement intéressés par la lutte contre les nuisibles :
- agriculture (protection des plantes) et élevage (protection des animaux domestiques)
- domaine médical (acariens, parasites ...)
- demande domestique (lutte contre les rongeurs, blattes, mouches ... et protection des animaux de compagnie)
- gestion cynégétique
Techniques de lutte
Article détaillé : défense des cultures.Les organismes nuisibles des plantes peuvent être combattus par différentes méthodes :
- des méthodes indirectes (de prévention) ;
- des méthodes directes :
- lutte physique ou mécanique (désinsectiseur électrique);
- lutte chimique à l'aide de produits phytopharmaceutiques dans le domaine de la protection des cultures; ou produits insecticides vétérinaires;
- lutte biologique. La plus spectaculaire a été l'introduction de la myxomatose chez les lapins, avec des résultats qui ont d'ailleurs largement dépassé les prévisions.
Aspect légal
Dans certains pays, la notion d'espèce nuisible est définie juridiquement. Par exemple, en France, c'est le Code rural[1] qui définit les conditions d'exercice de la chasse et la façon dont une espèce peut être déclarée nuisible.
Son article R227-5 stipule que le ministre chargé de la chasse fixe la liste des espèces d'animaux susceptibles d'être classés nuisibles.... L'article suivant indique que dans chaque département, le préfet détermine les espèces d'animaux nuisibles... en fonction de la situation locale.
Le classement s'effectue en fonction de trois motifs:
- dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques;
- pour prévenir les dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles;
- pour la protection de la flore et de la faune.
L'appréciation de ces critères fait l'objet de longues discussions, voire de polémiques. Ainsi l'arrêté du 21 mars 2002 avait retiré la belette, la martre et le putois (protégés dans d'autrea pays européens) de la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles en France. L'arrêté du 6 novembre de la même année les y a replacés.
En France la lutte contre les organismes nuisibles est confiée au SRPV (Service Régional de Protection des Végétaux), généralement avec la participation des GDON (Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles).
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Avertissement agricole
- Insecte ravageur
- Espèce invasive
- Liste d'espèces invasives classées parmi les plus nuisibles au XXIe siècle
- Défense des cultures
- Liste des ravageurs des plantes cultivées
- Liste des animaux susceptibles d'êtres classés nuisibles en droit français.
- Auxiliaires en protection des cultures
- Pathologie végétale
- Plante parasite
- Bien-être animal
Bibliographie
- Ministère de l'Agriculture / Plante&Cité, Guide d’observation et de suivi des organismes nuisibles en zones non agricoles, 01/09/2011.
Liens externes
- (fr)Ravageurs sur le site de l'INRA.
- (en) Global Invasive Species Database
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