- Oratoire carolingien de Germigny-des-Prés
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Oratoire carolingien de
Germigny-des-PrésPrésentation Nom local Oratoire carolingien ou église de la Très-Sainte-Trinité Culte Catholique Type Église paroissiale Rattaché à Évêché d'Orléans Début de la construction IXe siècle Fin des travaux XIXe siècle Architecte(s) Théodulf d'Orléans, Juste Lisch Style(s) dominant(s) Carolingien Protection Classé MH (1840) Géographie Pays France Région Centre Département Loiret Ville Germigny-des-Prés Coordonnées Géoportail modifier L'oratoire carolingien de Germigny-des-Prés ou église de la Très-Sainte-Trinité est situé à Germigny-des-Prés, commune du Val de Loire, dans le Loiret. C'est l'une une des plus anciennes églises de France, rare exemple du style architectural carolingien.
Sommaire
Histoire
L'oratoire est construit entre 803 et 806 par Théodulf d'Orléans selon un plan centré en croix grecque.
Au XVe siècle, le bâtiment est transformé en forme de basilique par ajout d'une nef.
De 1867 à 1876, l'oratoire est reconstruit par Juste Lisch.
Description
L'Oratoire
Celle-ci a été bâtie par Théodulf, évêque d'Orléans, théologien et poète du IXe siècle qui était un familier de Charlemagne. Elle adopte un plan en forme de croix grecque (quatre absides semi-circulaires sur quatre côtés d'un carré, l'abside orientale étant celle de la mosaïque), imité de l'oratoire du palais impérial à Aix-la-Chapelle et dont le prototype est la cathédrale d'Etchmiadzin (Arménie)[réf. nécessaire].
Elle a été consacrée le 3 janvier 806 sous le vocable de Sainte Geneviève et Saint Germain. Elle aurait été alors la plus riche de Neustrie. Elle fut le siège d'un concile en 843, et incendiée avant 854. Érigée en prieuré en 1067, en paroisse au XIIIe siècle. Une nef est construite au XVe siècle et XVIe siècle après destruction de l'abside occidentale. Cette nef est rallongée au XIXe siècle, le massif initial étant surmonté d'un clocher. L'église a été classée « monument historique » en 1840 et restaurée à partir de 1867[1].
La partie la plus ancienne (en croix grecque) est constituée d'arcatures outrepassées (c'est-à-dire, dont la courbure est supérieure à celle de l'arc en plein cintre) de style wisigothique. La coupole n'est pas d'origine. Elle couronne une tour lanterne avec deux niveaux d'ouvertures : quatre séries de trois arcatures en dessous de fenêtres garnis de carreaux d'albâtre tamisant la lumière.
La mosaïque se situe au-dessus d'une série de petites arcatures aveugles, mais dont l'intérieur était manifestement décoré de mosaïques dont on voit encore les traces.
Le mobilier est peu abondant. On distingue essentiellement une Pietà de l'école bourguignonne, située près de l'oratoire. L'église comporte un petit musée avec notamment un reliquaire du XIIe siècle.
La mosaïque byzantine
L'église contient, sur le cul de four de l'abside, la seule mosaïque byzantine de France, elle représente deux anges qui entourent l'Arche d'alliance. Cette scène s'inspire à l'évidence de mosaïques de la Basilique Saint-Vital de Ravenne.
Elle a été badigeonnée lors de la Révolution française, puis redécouverte au milieu du XIXe.
Cette représentation est particulièrement intéressante par les liens étroits qu'elle entretient avec la crise iconoclaste qui sévissait à l'époque de sa réalisation.
La mosaïque occupe dans l'église la place que la tradition byzantine réserve aux images de la Vierge Marie trônant, le Christ sur ses genoux, et entourée de deux anges, l'un à droite et l'autre à gauche. Ces deux anges signifient le caractère divin de Celui qu'ils entourent.
Le mosaïste de Germigny, qui connaît visiblement bien les usages de Byzance, s'il n'est pas Romain (Byzantin) lui-même, a renoncé à la représentation de la Mère de Dieu pour une image équivalente sur le plan symbolique. L'arche d'alliance en effet qui contient la manne, le pain descendu du ciel, est tenue par les exégètes chrétiens pour une préfiguration de la Sainte Mère qui tient le Christ, né à Bethléem, la ville du pain.
On peut donc se demander si l'artiste n'est pas influencé par l'iconoclasme qui remplaçait les images réelles par les "ombres" et les symboles.
Il représente l'arche d'alliance entourée des deux anges d'or qui, selon la Bible, entourent le propitiatoire et il ajoute encore deux autres anges, images "réelles" cette fois, comme s'il s'agissait d'entourer la Vierge Marie et son divin fils.
Il faut savoir que les passages de l'Exode (36,35 et 37, 7-9) qui décrivent le voile du Temple et le propitiatoire ont été abondamment utilisés à Byzance par les partisans de la vénération des images. Ils constituent en effet une exception de taille à l'interdiction de fabriquer images taillées ou figures (Ex. 20, 4-5).
Le mosaïste, et derrière lui Théodulf d'Orléans, semblent se situer à mi-chemin entre l'iconoclasme et la position des partisans byzantins des images (Jean Damascène et Théodore Studite, par exemple). Cette position intermédiaire est exactement celle des théologiens de Charlemagne, du concile de Francfort de 794 qui condamne les iconoclastes et des Livres carolins. Elle n'a été acceptée, à l'époque, par aucun pape.
Divers
La mosaïque byzantine de l'oratoire fut l'objet d'un timbre émis par la Poste en 2000.
Galerie d'images
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Relevé de 1873 de l'abside par Juste Lisch
Notes et références
- Notice no PA00098783, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
Pour approfondir
Bibliographie
Articles connexes
Lien externe
- (de) (en) (fr) L'oratoire sur la base de données internationales d'ouvrages d'art, Structuræ
- Historique et description de l'église sur un site personnel
- L'oratoire carolingien sur le site du conseil général du Loiret
- - Plans et vues satellites de l'oratoire carolingien de Germigny-des-Prés.
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