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Théodulf d'Orléans
Théodulf d'Orléans, évêque d'Orléans, fut un érudit de la « Renaissance carolingienne » et un saint catholique. Il est mort le 18 décembre 821 à Angers). Fête le 1er mai.
Sommaire
Ses origines et sa formation
D'origine wisigothique, Théodulf est né vers 750 ou 760 en Espagne. Il a pu naître soit dans la partie Nord de l'Espagne, demeurée chrétienne après l'invasion des sarrazins en 710, soit dans le Sud-Ouest de la France.
Réfugié avec sa famille en Gothie dans le Sud-Ouest de la Gaule vers 778 après une contre-offensive musulmane, il se consacre aux études. Très cultivé, théologien, savant, poète, il devient enseignant en Italie où il est repéré par Charlemagne roi des Francs et des Lombards : il est accueilli à sa cour pour participer à la « Renaissance carolingienne » aux côtés notamment d'érudits comme l' anglo-saxon Alcuin ou le lombard Paul Diacre. Il fut membre de l'Académie palatine sur le siège de Pindare.
Son rôle politique
La plus importante mission d'État que nous lui connaissions est celle de missus dominici, ce fonctionnaire de justice représentant le roi des Francs. En 797, Charlemagne le nomme évêque d'Orléans. Il assume cette charge environ vingt ans, de 798 à 818. Il est en même temps abbé de Fleury, abbaye devenue Saint-Benoît-sur-Loire. Il assiste, à Rome, au couronnement impérial du roi franc (800), y reçoit du pape le pallium, et succède à Alcuin comme conseiller théologique de l'empereur en 804.
Après la mort de l'empereur, il est souçonné de soutenir la révolte du roi Bernard d'Italie contre son père l'empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne (817). Il fut accusé d'avoir participé à la conspiration, démis de son évêché et emprisonné en 818, à Angers, probablement à l'abbaye Saint-Aubin, où il mourut en 821.
Son rôle dans la renaissance carolingienne
Théodulfe organise l'enseignement essentiellement dans l'Orléanais, créant des écoles paroissiales gratuites, des écoles épiscopales pour le niveau secondaire et des écoles monastiques, destinées à former les cadres de l'Empire. Il réforme le système d'hospitalisation et établit dans les couvents, où la discipline avait trop souvent fléchi, la règle bénédictine qui astreint les moines à la prière et au travail[1].
Il collationnait des manuscrits de la Bible, et, anticipant les méthodes de Loup de Ferrières, utilisait des annotations précises pour distinguer les différentes leçons[2].
Son œuvre liturgique et artistique
Il écrivit un poème adressé aux juges dans lequel il décrit — peut-être de façon ironique — les sortes d'objets de valeur par lesquels ceux-ci pourraient être corrompus. Dans ce texte, il montre au lecteur son goût pour les antiquités romaines, bien que les exemples qu'il en décrit ne soient peut-être qu'imaginaires.
Pendant le règne de Charlemagne, la crise iconoclastique ou querelle des images, initiée à Constantinople vint à sa fin. Théodulf rédigea le Libri Carolini, ainsi intitulé parce qu'il l'écrivit au nom de Charlemagne en réponse officielle de l'empire franc au document venu de l'empire byzantin à la suite du second concile de Nicée. Dans ce texte, Théodulf fustige la pratique de l'adoration des images, considérée comme idolâtre.
Ceci n'empêchait toutefois pas Théodulf d'en installer dans ses propres bâtiments : la chapelle qu'il fit édifier à Germigny-des-Prés non loin d'Orléans possède en effet une mosaïque d'inspiration byzantine, unique exemple existant en France, qui représente l'Arche d'alliance portée par deux anges (la chapelle est elle-même un des très rares monuments d'époque carolingienne subsistant en France).
Il fut aussi impliqué dans la controverse du filioque.
Il est l'auteur de l'hymne Gloria laus et honor Tibi, qu'il a composé durant sa détention à Angers et qui est toujours en usage dans la liturgie catholique romaine du Dimanche des Rameaux. L'authenticité de cette attribution est désormais admise.
Il fut canonisé, considéré comme saint par l'Église catholique qui le fête le 1er mai.
Notes et références
- ↑ Théodulfe Théodulf d'Orléans sur le site Encyclopédie universelle de la langue française
- ↑ Cf. L.D. Reynolds et N.G. Wilson (trad. C. Bertrand, P. Petitmengin), D'Homère à Erasme : la transmission des classiques grecs et latins [« Scribes and scholars: A Guide to the Transmission of Greek and Latin Literature »], Editions du CNRS, Paris, 1986 (réimpr. 1986, 1991), 16x24 cm, XVI pl. + 262 p. (ISBN 2-222-03290-3), « III- L’Occident latin », p. 72
Liens externes
- THÉODULF, un grand intellectuel, un conseiller de Charlemagne
- Théodulf, évêque d'Orléans sur le site officiel du Conseil Général du Loiret
- Théodulfe ou Théodulf, évêque d'Orléans
- THEODULFE
Bibliographie
- M. Baunard, Théodulfe, évêque d'Orléans et Abbé de Fleury-sur-Loire, Orléans, 1860.
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