- Nouveaux animaux de compagnie
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Pour les articles homonymes, voir NAC.
Les nouveaux animaux de compagnie (plus généralement nommés par l'acronyme NAC) sont des animaux de compagnie appartenant à des espèces bien moins conventionnelles que les chiens et chats, comme des oiseaux, des rongeurs, des poissons, des reptiles, des amphibiens, des insectes et araignées, voire des cochons, des fennecs ou même des singes.
Sommaire
Origine de l'expression
L'expression « nouveaux animaux de compagnie » a été créée en 1984 par un vétérinaire lyonnais, Michel Bellangeon, lors d'une conférence[1] prononcée à l'École nationale vétérinaire de Lyon. Il avait été surpris de voir le nombre de consultations consacrées à ces « N.A.C. », animaux de compagnie autre que Chiens et Chats, reflet de l'engouement du public pour cette nouvelle population animale[2]. Il fondera par la suite, en 1988, le Groupe d'Étude des Nouveaux Animaux de Compagnie (GENAC).
Cette expression pouvait prêter à confusion puisque ce qui était véritablement nouveau, c'était uniquement leur médicalisation et les soins médicaux et chirurgicaux que la profession vétérinaire pouvait leur apporter.
Quelques NAC
La liste des NAC, est très diversifiée et parfois inattendue. En effet, pour les vétérinaires, cet acronyme peut désigner tous les petits animaux, autres que le chien et le chat, vus en consultation. Elle regroupe un très grand nombre d'espèces très variées qui peuvent être des espèces exotiques et rares, des espèces déjà domestiquées et réaffectées comme animal de compagnie tel les rats ou les furets, des espèces avec une mauvaise réputation comme les serpents ou les araignées ou des espèces insolites appartenant à des groupes déjà connus comme les chinchillas chez les rongeurs[3].
Les NAC peuvent être des animaux capturés dans la nature, des individus issus d'élevages spécialisés ou encore des animaux domestiques détournés de leur emploi traditionnellement utilitaire, comme le furet de chasse ou le rat de laboratoire[3].
On y trouve principalement :
- des mammifères
- rongeurs : chinchilla, souris, cochon d'Inde, rat, hamster, octodon, écureuil de Corée, gerbille, chien de prairie...
- moufettes
- carnivores : furets, fennecs, hermines, visons ...
- Lapins, cochons, primates...
- des reptiles :
- des arthropodes : scorpions, araignées, myriapodes ...
- des insectes : phasmes, phylliidae ...
- des crustacés : Bernard l'ermite...
- des amphibiens : grenouilles rieuses, dendrobates, axolotls ...
- des oiseaux : Psittacidae (perruches, perroquets), Passereaux (diamant mandarin, canaris), mainates, toucans ...
- des poissons
- des mollusques : escargots, etc.
Aspect commercial et légal
En France, les NAC seraient présents dans environ 5% des foyers[2]. Ces animaux ne sont pas toujours considérés comme des animaux domestiques. Leur possession doit donc respecter certaines règles qui diffèrent selon les pays et les conventions internationales. La loi française reconnaît peu de NAC comme étant « domestiques »[4]. Si ce n'est pas le cas il convient dans certains cas d'obtenir un certificat de capacité pour l'entretien d'animaux d'espèces non domestiques et leur élevage[5].
Journée mondiale du NAC
La journée mondiale du NAC a lieu tous les 14 Janvier
Quelques problématiques liées aux NAC
Trafic et protection des espèces
Dangerosité
Certains NAC sont dangereux pour l'homme, avec des risques de morsures, venimeuse ou non, et de griffures, sans compter les risques de transmission de maladie à l’homme (zoonose).
Certains NAC tels les araignées et les serpents peuvent poser des problèmes d'envenimation. D'autres comme les crocodiles et des animaux non venimeux peuvent causer également de graves blessures car leurs morsures peuvent être très septiques et délabrantes.
En France, les animaux venimeux doivent être déclarés à la DSV (Direction des Services Vétérinaires) et les propriétaires doivent être titulaires d’un certificat de capacité spécifique[6]. Parmi les NAC venimeux, les plus dangereux sont les serpents venimeux exotiques. Les accidents restent peu fréquents mais leur nombre augmente régulièrement. En France on recensait un à deux cas annuels d'envenimation dus à des serpents exotiques au début des années 80, et 12 cas en 1999[7]. En 2000, un médecin du centre antipoison de Marseille constatait que les antivenins permettant de traiter les patients envenimés n'étaient pas facilement disponibles en France et que le corps médical français n’était pas formé pour prendre en charge des patients envenimés par des animaux exotiques[8].
Zoonoses
Quand ils sont importés, ils sont susceptibles de véhiculer des pathogènes auxquels notre système immunitaire n'est pas préparé, de transmettre des parasites ou d'infecter d'autres espèces animales et/ou l'homme. C'est ce qu'on appelle une zoonose, dont l'une des plus redoutées en 2008 est la grippe aviaire[9]
Les pays prennent souvent des dispositions légales, allant jusqu'à l'euthanasie, pour éviter la propagation de ces maladies.
Marronnage et risque d'invasion
Les NAC peuvent parfois être lâchés ou s'évader dans la nature, et former des populations vivant partiellement ou totalement à l'état sauvage, c'est ce que l'on appelle le marronnage.
Ils peuvent parfois appartenir à des espèces susceptibles de devenir invasives et peuvent dans ce cas nuire à la faune locale.
C'est le cas par exemple de la tortue de Floride qui a été importée massivement en Europe par les animaleries à la fin du XXe siècle. Elle a été relâchée en grand nombre dans la nature, par des propriétaires incapables de s'occuper de leur petite tortue devenue grande. Elle a réussi à s'acclimater et elle est devenue invasive en France où elle prend peu à peu la place de la tortue indigène, la Cistude[11] Autre exemple comparable avec l'introduction à la même époque, via les animaleries, de l'« écureuil de Corée » (Tamias sibiricus) qui s'est implanté en Europe et pourrait aussi être vecteur de la maladie de Lyme[12].
C'est pour cette raison également que le furet est banni préventivement de certains états d'Australie, afin de préserver la précieuse faune endémique de ces régions[13].
Difficulté d'élevage
Assurer de bonnes conditions de vie, un bon environnement et une bonne alimentation à des animaux non domestiques, sauvages et exotiques, peut être particulièrement difficile et les propriétaires de NAC peuvent être rapidement confrontés à certaines difficultés[15].
Les vétérinaires des zones urbaines sont principalement formés et équipés (outils et médicaments) pour les chats et les chiens. Rares sont les personnes qui iront rencontrer le vétérinaire de leur quartier avant la décision de l'adoption, à titre préventif, pour se renseigner sur ses capacités de soin. Le « coup de foudre » pour un animal fait que les vétérinaires sont mis devant le fait accompli d'un animal malade dont ils ne connaissent rien. Pour les nouvelles générations de vétérinaires, le Québec et la France ont maintenant dans le cursus des écoles vétérinaires (Laval, Maisons-Alfort, Lyon, Nantes, Toulouse) des heures d'enseignement sur les NAC, pour les étudiants vétérinaires ou pour les ASV, mais c'est chose récente. En dehors de leurs cliniques privées, les vétérinaires spécialistes français se rencontrent dans certains centres hospitaliers vétérinaires ou certaines écoles vétérinaires (Lyon, Maisons-Alfort, Nantes). La reconstitution du milieu naturel d'un NAC, permettant de satisfaire ses besoins physiologiques et comportementaux, peut d'avérer particulièrement ardue pour les espèces nécessitant de grands espaces, un hivernage, une vie nocturne, de l'eau de mer, une température, une hygrométrie ou une qualité de lumière données.
De plus apporter l'alimentation adaptée à son NAC peut également s'avérer difficile et onéreux pour les espèces se nourrissant d'insectes variés, de petits mammifères ou de poissons vivants, de fruits ou de plantes bien spécifiques, de nectar…
Les informations données par certains vendeurs sont parfois insuffisantes et même erronées. Par exemple certains annoncent que le poids maximal d'un cochon nain ne sera que de 20 ou 30 kg alors qu'ils peuvent atteindre plus de 80 kg[16]. Des chiens de prairie, des gerbilles, des octodons, des rats ou des écureuil de Corée par exemple sont vendus seuls alors qu'ils sont sociaux et vivent en colonie, ce qui entraine des troubles du comportement tels des démangeaisons et de l'agressivité[17]. Certains achètent des reptiles ou des amphibiens sans posséder de terrarium ou de vivarium, pourtant indispensable pour recréer le biotope nécessaire au bien être de tels animaux[17].
Soins
Pour soigner les NAC, il existe des vétérinaires spécialistes aptes à prendre en charge ces animaux parfois assez méconnus des vétérinaires habituels.
Notes et références
- dont le titre était : Problèmes posés au vétérinaire par la consultation de ces Nouveaux Animaux de Compagnie dans Scie.vet.Med.Comp. 1984, 86, n°3
- NAC : du hamster à l'escargot, sur lyon-webzine.com
- Lire le document PDF, page 3 Cours le l'École Vétérinaire de Lyon, Les nouveaux animaux de compagnie (NAC),
- Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques
- Le certificat de capacité, la législation
- Envenimation par un Crotalidé en Haute-Normandie », mercredi 11 juillet 2007. Consulté le 20 février 2008 Jérôme Seyer, Sébastien Liné, «
- Expérience du Centre Antipoison de Marseille durant l’année 1999 », revue Urgence Pratique - Novembre 2000 n°43, 2000. Consulté le 20 février 2008 Luc de Haro, Jocelyne Arditti, Jean-Marc David et Marc Valli, «
- Problèmes posés par les morsures de serpents exotiques en France métropolitaine », 2000. Consulté le 20 février 2008 Dr L. de Haro - Centre Antipoison - Marseille, «
- La grippe aviaire chez l’animal sur le site du gouvernement français
- The wild parrots of Telegraph Hill, Independent Lens, pbs.org
- Espèces envahissante : La tortue de Floride
- (fr) Les écureuils introduits en France et en Europe occidentale : de la connaissance à la prévention Actes du 13ème Forum des gestionnaires du 16 mars 2007 (31 p)
- (en) Ferret sur le site du gouvernement du Queensland
- Les origines du cochon nain
- Les Nouveaux Animaux de Compagnie ou NAC sur www.fondation-droits-animal.org.
- Eleveur cochon nain
- « Les NAC ne sont pas des paquets de nouilles ». Le bien-être des animaux de compagnie, Pierre Desnoyers.
Voir aussi
Articles connexes
- Animal de compagnie
- Animal domestique en droit français
- Certificat de capacité pour l'entretien d'animaux d'espèces non domestiques
- Liste des conventions internationales relatives à la protection de l'animal
- Vétérinaire spécialiste
- Centre hospitalier vétérinaire
- École nationale vétérinaire de Lyon
Liens externes
- Nouveaux animaux de compagnie sur le site d'un vétérinaire belge.
- Règlementations :
Bibliographie
- Teresa Bradley Bays et al. Comprendre le comportement des NAC: Oiseaux, reptiles et petits mammifères. Publié par Elsevier Masson, 2008. ISBN 2294704614, 9782294704611. 419 pages. Lire en ligne une partie des pages
- Anne Praud, Barbara Dufour et François Moutou, NAC exotiques : importations illégales et risques zoonotiques, dans Le Point Vétérinaire N° 296, Juin 2009, pp 25-29.
- Anne, Isabelle Praud Risques zoonotiques liés à l'importation de nouveaux animaux de compagnie, thèse de 2009 pour le doctorat vétérinaires présentée et soutenue publiquement devant la Faculté de médecins de Créteil.
- Cours le l'École Vétérinaire de Lyon, Les nouveaux animaux de compagnie (NAC), sept 2002.
- David Drosnes, Faune sauvage captive. Règlementation et déontologie. Application aux amphibiens et reptiles. Direction départementale des services vétérinaires. Version 08/10/2008.
- Béatrice Quinet, Zoonoses chez l’enfant et Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC). Consultation de Pédiatrie du Pr Grimprel, Hôpital d’enfants A. Trousseau de Paris. Nice, JNI 2005.
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