- Tortue de Floride
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Trachemys scripta elegans Tortue de Floride Classification selon TFTSG Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Reptilia Sous-classe Chelonii Ordre Testudines Sous-ordre Cryptodira Famille Emydidae Sous-famille Deirochelyinae Genre Trachemys Espèce Trachemys scripta Sous-espèce Trachemys scripta elegans
(Wied, 1839)Synonymes - Emys elegans Wied 1839
- Pseudemys scripta elegans (Wied 1839)
- Emys holbrooki Gray 1844
- Emys sanguinolenta Gray 1856
- Trachemys lineata Gray 1873
Trachemys scripta elegans, la Tortue de Floride est une sous-espèce de tortue de la famille des Emydidae[1].
Elle est facilement identifiable par les taches uniques de couleur rougeâtre qu'elle a sur ses tempes. On peut noter, également, son plastron de couleur jaune et sa carapace dorsale de couleur vert marron à brun. Jeunes, elles sont vertes à vert jaunâtre.
Sommaire
Distribution
Cette sous-espèce se rencontre originellement dans l'est des États-Unis entre les Appalaches et les Rocheuses et dans le nord-est du Mexique. Elle a été introduite dans de nombreux pays.
Il s'agit d'une tortue aquatique vivant normalement dans les lacs, étangs et marécages.
Description
La Tortue de Floride a une longévité évaluée à environ 50 ans.
Lorsque la Trachemys scripta elegans est juvénile, sa nourriture se compose de 90 % de poisson et 10 % de végétaux.
Cette tortue fut assimilée à la transmission de la salmonellose qui eut pour conséquence d'interdire la vente des jeunes, mais les adultes plus robustes sont encore en vente[réf. nécessaire].
Dimorphisme sexuel
On peut différencier le mâle de la femelle par quelques caractéristiques :
- La taille et la forme des griffes : en effet, les griffes du mâle sont courbées et longues tandis que les griffes de la femelle sont droites et plus courtes.
- La forme du plastron : la forme du plastron du mâle est plutôt concave et convexe chez la femelle.
- La taille de la queue : Le mâle a une queue plus grande que la femelle. L'ouverture cloacale de la queue est plus éloignée de sa base chez les mâles.
- Généralement, les femelles sont plus grandes que les mâles.
- Noter que, comme pour les autres espèces de tortue, il est très difficile de déterminer le sexe des jeunes.
La reproduction
L'accouplement se passe peu de temps après que la tortue ait fini d'hiberner. Il se traduit par une attitude assez agressive du mâle avant de vraiment passer à l'action. Lors de la parade, le mâle se met devant la femelle, tend ses bras parallèlement à sa tête, et, paumes à l'extérieur, fait vibrer ses longues griffes qui effleurent la tête de la désirée. Il peut mordre la femelle. Cette attitude est parfois observée, sans accouplement : il s'agit dans ce cas d'une pose d'intimidation (défense du territoire principalement). Il faut alors observer attentivement les animaux et les séparer pour de bon dans 2 bacs différents si les bagarres sont trop graves.
Si l'accouplement a bien été effectué, la femelle peut effectuer plusieurs pontes par an (2 en moyenne). Chacune des pontes comprend entre 5 et 20 œufs. La durée d'incubation varie entre 60 et 80 jours. Il est important de maintenir un bon taux d'hygrométrie ainsi qu'une température constante pendant toute la durée de l'incubation.
La Tortue de Floride espèce invasive
Mode et délaissement
Vers les années 1970, des tortues de Floride ont été importées massivement d'Amérique par des animaleries d'Europe.
Une mode a été entretenue durant deux décennies au moins, par des vendeurs qui « omettaient » souvent d'expliquer aux acheteurs que ces tortues naines, (pas plus grosses qu'une pièce d'un euro à la naissance) grandiraient pour atteindre 15 à 20 cm et 2 ou 3 kg à l'âge adulte, voire un jour 30 à 40 cm.
Des importations massives ont eu lieu aussi dans plusieurs régions d'Asie, comme à Hong Kong. De 1989 à 1994, plus de 4 millions de tortues auraient été importées et vendues rien qu'en France[2].Problèmes engendrés
- De nombreux parents, souvent sous la pression de leurs enfants, ont acheté des tortues comme s'il s'agissait d'un bien de consommation banal, sans réfléchir aux responsabilités qu'ils prenaient.
- Ces tortues comme d'autres reptiles (iguanes par exemple[3]) sont depuis longtemps reconnus comme sources d'infections humaines à Salmonella[4],[5], ce qui a été une des motivations pour l'interdiction de vente de ces tortues aux États-Unis à partir de 1975[6],[7]. Une étude faite en 2008 par les CDC avec divers organismes locaux de santé a conclu que sur 135 salmonelloses identifiées dans 25 états, 45% concernaient des enfants de 5 ans ou moins. Parmi les 70 patients ayant eu une infection primaire, 37% ont rapporté un contact avec une tortue (dont 81% était de petites tortues couramment achetées auprès de vendeurs ambulants. Une approche avec cas-témoins appariés a montré une association statistiquement significative entre la maladie et l'exposition aux tortues[8].
- Beaucoup de propriétaires ne savaient pas comment s'en occuper. En donnant par exemple trop de nourriture carnée aux tortues, ces dernières garderont des bosses monstrueuses sur leur carapace.
- Ces personnes étaient souvent mal conseillées par des commerçants vendant des animaux sans les accessoires obligatoires à leur bien-être. (filtre, pompe, lumière, espace, changement régulier d'une partie de l'eau). Nombre d'entre elles ont cru bien faire en relâchant dans la nature leurs tortues devenues trop grandes pour les aquariums ou aqua-terrariums d'appartements.
- Le commerce de ces tortues, tout en réduisant la population sauvage du bassin du Mississippi, a introduit une nouvelle espèce invasive en Europe.
- Les populations naturelles ne suffisant plus à ce marché juteux, des élevages intensifs sont apparus, produisant des jeunes anormaux, affaiblis voire albinos ou à deux têtes [2].
- Une partie significative des tortues de Floride relâchées dans les étangs et autres cours d'eau ont réussi à s'acclimater, malgré le fait qu'elles ne se reproduisent pas au nord d'une ligne Lyon-La Rochelle[2] (Elle se reproduit avec succès dans les zones humides du pourtour méditerranéen[2]).
Dans certaines régions, elles ne semblent pas avoir causé de problèmes, ailleurs, dont en Suisse par exemple, elles sont jugées être une menace écologique. Cette ligne risque de remonter vers le nord si le réchauffement climatique se confirme. En effet, les Trachemys scripta elegans adultes sont réputées assez voraces pour vider une mare de la plupart de ses amphibiens et végétaux supérieurs. En 1998, une énorme tortue de Floride a été capturée des vétérinaires et pompiers, sur les rives du Main (Allemagne). Le "monstre", qu'on a pu voir au zoo de Frankfort, pesait 25 kg [réf. nécessaire]. En France, une étude a porté sur les impacts de jeunes adultes de cette espèce[9], qui a confirmé que l'adulte était bien omnivore et qu'il pouvait provoquer la régression de certaines espèces (gastéropodes par exemple) au profit d'autres (certaines plantes aquatiques et arthropodes). - Beaucoup plus agressive, elle menace la cistude d'Europe (tortue aquatique indigène, menacée en Suisse et en France), notamment en monopolisant les postes de basking (postes intéressants pour se chauffer au soleil et bénéficier des ultraviolets solaires).
- Des centres d'accueil pour tortues ont été créés pour récupérer des animaux retrouvés dans la nature, ou pour accueillir ceux des gens qui voulaient quand même offrir un meilleur environnement à leur animal.
Récupérer les tortues
Quelques centres d'accueil spécialisés ont été inaugurés pour accueillir ces tortues délaissées.
En France un programme de récupération a été mis en place[10]. Les sites d'accueil ont signé une charte les engageant à prendre soin des individus en bonne santé qui leur sont remis et qui servent à des actions de sensibilisation auprès du grand public.
Début août 2006, le jardin zoologique du Parc de la Tête d'Or à Lyon a inauguré son Centre de récupération des tortues de Floride, en partenariat avec le Laboratoire d'écologie systématique et évolution de l'université Paris Sud. Ainsi, le jardin espère ne plus avoir à constater d’abandons anonymes qui risqueraient de nuire à l’écosystème et à l’équilibre des espèces cohabitantes. Désormais, il faudra se signaler à l’administration du Parc qui fournira au "déposant" une fiche de dépôt.
En Suisse romande, notamment, on peut trouver l’Association de protection et récupération des tortues (PRT)[11] à Chavornay, entièrement bénévole. Le centre accueille également toute autre espèce exotique. Depuis peu, le centre de Chavornay participe même à des programmes de sauvegarde de tortues menacées (dont la cistude par exemple).
Le commerce de bon nombre d'espèces de tortues exotiques est interdit en Europe depuis la fin des années 1990[12] mais une vente « au noir » continue.
En Suisse, une ordonnance de l'office fédéral de l'environnement OFEV interdisant la vente et l'importation a été adoptée le 1er octobre 2008[13].
En captivité
En bassin extérieur
Sous les latitudes françaises, elle peut vivre toute l'année dans un bassin extérieur clôturé en veillant bien à ce qu'elle ne puisse absolument pas en sortir. Elle est très habile pour creuser et ainsi s'évader en passant sous la clôture mais elle se montre aussi très adroite pour escalader toutes sortes de barrières. La clôture doit donc être profondément enfouie et monter suffisamment haut pour éviter tout risque d'évasion sauvage. On évitera les clôtures de type grillagé car il leur est facile d'escalader ce genre de structures.
On évitera dans ce bassin toutes végétations car la tortue devient omnivore une fois adulte et aura très vite fait de manger tous les végétaux du bassin. Préférez donc les fausses plantes qui tiendront bien plus longtemps, en veillant à ce que celles-ci soient adaptées à un usage aquariophile.
Le bassin doit être muni d'une zone relativement profonde pour que la tortue puisse hiberner tout l'hiver, enfouie dans la vase de sa partie profonde. Il doit aussi être muni d'une partie moins profonde donnant accès à la plage sur laquelle elle n'hésitera pas à venir prendre des bains de soleil pendant de longues heures. La plage doit être relativement vaste (la dimension est estimée à 1/3 pour la partie terrestre et 2/3 pour la partie aquatique).
En aquarium
La maintenance en aquarium n'est pas recommandée pour les tortues et on préfèrera toujours le bassin, même d'intérieur.
Comme le bassin extérieur, l'aquarium doit disposer d'une partie terrestre (appelée plage) en plus de sa partie aquatique (1/3 partie terrestre pour 2/3 partie aquatique). Ce type d'aquarium aménagé pour tortue est souvent appelé "aqua-terrarium" par les chénophiles.
L'aqua-terrarium ou le bassin d'intérieur doit être muni d'un néon diffusant 5 % d'UVB sur toute la longueur de la partie aquatique mais aussi de la partie terrestre. Les UVB sont indispensables pour le bien être de la majorité des tortues et c'est le cas pour la Trachemys scripta elegans. En effet ils sont nécessaires à la synthèse de la vitamine D3 qui permet de fixer le calcium sur les os. Sans UVB, l'ossature va se déformer (carapace comprise évidemment) de plus en plus (et ce ne sont que les dégâts visibles de l'absence d'UVB) et la tortue finira par mourir.
L'aqua-terrarium ou le bassin d'intérieur doit aussi être muni d'un éclairage puissant recouvrant toute sa surface.
La plage doit être chauffée grâce à la lampe chauffante à une température d'environ 30 à 32 °C le jour et 5 à 10 °C de moins la nuit pendant le printemps, l'été et l'automne et sera éteint l'hiver pour que la tortue hiberne.
Quant à l'eau, elle doit être chauffée grâce à un chauffe-eau (type résistance ou autre) qui sera branché sur un thermostat pour que la température reste entre 25 et 28 °C le jour et 5 °C de moins la nuit pendant le printemps, l'été et l'automne. On éteindra complètement le chauffage de l'eau en hiver pour que la tortue hiberne.
La tortue à tempes rouges est une bonne nageuse. On recommande une profondeur d'eau d'au moins 30 cm, moins lorsqu'elle est jeune.
Alimentation
Les crevettes séchées, ainsi que les sticks "pour tortues aquatiques" vendues en animalerie et dans les grandes surfaces doivent être proscrites, car ils sont très pauvres en apport nutritif contrairement à ce que l'on peut penser. Il est préférable de privilégier des aliments frais comme des morceaux crus de poisson (frais ou décongelé) ainsi que de crevette. On peut également donner de la viande blanche.
Il est nécessaire de donner du foie de volaille ou de poisson une fois par semaine[14]. Cet aliment permet d'apporter de la vitamine A, très importante pour prévenir les maladies liées à l'hypovitaminose A comme la cécité. Attention, l'hypervitaminose A est tout aussi néfaste. Tout est une question de dosage et d'alimentation variée et équilibrée.
Pour ce qui est des végétaux, privilégiez les aliments avec un fort taux de calcium/phosphore (2/1 minimum) comme le pissenlit, les jacinthes d'eau, le cresson, la chicorée (scarole et frisée) etc. À éviter, les viandes rouges en général, trop riches pour les tortues qui deviendront rapidement obèses. La pâtée pour chien/chat ou les croquettes, souvent considérés comme de bons aliments d'appoint, sont eux aussi à proscrire pour les mêmes raisons.
Pour une tortue adulte, la seule différence réside dans la ration de végétaux qui est bien plus importante lorsqu'elle est adulte (environ 65 % de viande pour 35 % de végétaux). Le rapport viandes/végétaux dépendra uniquement des préférences de votre tortue (elles sont généralement plus carnivores que végétariennes.). Pour que la tortue prenne l'habitude de consommer des végétaux, il est conseillé de leur proposer de la verdure dès l'"adolescence". De l'endive et des rondelles de pommes pas acides sont appréciées. Peut-être que l'animal ne s'intéressera pas tout de suite à cette nourriture, mais il en mangera plus facilement une fois adulte. Les tortues adultes habituées mangeront volontiers ces produits frais et auront moins de problèmes de poids et de santé que si elles restaient exclusivement carnivores.
Les tortues sont des reptiles, donc des animaux à sang froid. Elles n'ont pas une température corporelle aussi élevée que la nôtre et elles peuvent se chauffer au soleil et se rafraîchir dans l'eau. Elles n'ont donc pas besoin d'autant d'énergie que nous; par conséquent, il est inutile de les nourrir tous les jours (sauf lorsqu'elles sont encore jeunes et que leur carapace n'est pas encore bien dure). 2 à 4 fois par semaine suffisent en principe.
Si en se rétractant, vous apercevez des bourrelets autour des membres, diminuez simplement la ration habituelle les jours de nourrissage. En aucun cas l'on ne devrait les affamer pour les faire maigrir. Cette procédure est nuisible pour sa santé.
Publication originale
- Wied, 1839 : Reise in das Innere Nord-Amerika in den Jahren 1832 bis 1834.
Liens externes
- Référence ITIS : Trachemys scripta elegans (Wied-Neuwied, 1839) (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Trachemys scripta elegans (en)
- Référence TFTSG : (en)
- Fiche sur Trachemys scripta elegans
Bibliographie
- Guide des tortues - 190 espèces du monde entier de V. Ferri, aux éditions delachaux et niestlé, 2000. (Les tortues sont décrites par région et on met surtout l'accent sur leur situation actuelle.)
- L'atlas de la Terrariophilie volume 2 2002 Animalia Editions (excellent livre pour néophyte comme confirmé)
- Toutes les tortues du monde de Franck Bonin, Bernard Devaux et Alain Dupré aux éditions delachaux et niestlé.
- Tortues - bien les comprendre, bien les soigner d'Hartmut Wilke, éditions Hachette, 1992 (Petit guide très complet pour s'occuper de ses tortues terrestres, palustres ou/et aquatiques)
- La Salamandre n°139: les envahisseurs, revue naturaliste. (Numéro consacré aux espèces invasives, dont la tortue de Floride.)
Notes et références
- Turtles of the World, 2010 Update:Annotated Checklist of Taxonomy, Synonymy, Distribution, and Conservation Status (Checklist 000v3), p. 103
- biodiversitaire (brèves d'information)] CNRS UMR 8079, et Université de Liège, consulté 2009/11/01 Voir p 73 du
- Mermin J, Hoar B, Angulo FJ. Iguanas and Salmonella Marina infection in children: a reflection of the increasing incidence of reptile-associated salmonellosis in the United States. Pediatrics 1997;99:399--402.
- Lamm S, Taylor A, Gangarosa E, et al. Turtle-associated salmonellosis. I. An estimation of the magnitude of the problem in the United States, 1970--1971. Am J Epidemiol 1972;95:511--7
- Salmonella and turtle safety (Consulté 18 Février 2010). Food and Drug Administration (FDA).
- Code of Federal Regulations. Turtles intrastate and interstate requirements (21 CFR 1240.62) ; (consulté 2010/02/19)
- Mermin J, Hutwagner L, Vugia D, et al. Reptiles, amphibians, and human Salmonella infection : a population-based, case-control study. Clin Infect Dis 2004;38:S253--61
- CDC ; Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR) ; 26 février 2010 / 59(07);191-196] [Multistate Outbreak of Human Salmonella Typhimurium Infections Associated with Pet Turtle Exposure ; United States, 2008] ;
- Prévot-Julliard, A.C., E. Gousset, C. Archinard, A. Cadi, M. Girondot. 2007. Pets and invasion risks: is the Slider turtle strictly carnivorous? /Amphibia-Reptilia/ 28: 139-143
- Information sur le programme de récupération en France
- Centre de récupération et protection des tortues
- la sous-espèce à tempes rouges Trachemys scripta elegans est interdite de vente dans l'Union Européenne depuis novembre 1997
- A propos de l'ordonnance de l'office fédérale de l'environnement (OFEV)
- [1]
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