- Noahide
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Lois noahides
Les Sept Lois de Noé (hébreu: שבע מצוות בני נח - Sheva mitzvot B'nei Noa'h), plus souvent référées comme les lois noahides, sont une liste de sept impératifs moraux qui auraient été données, d'après la tradition rabbinique par Dieu à Noa'h comme une alliance éternelle avec toute l'humanité.
Sommaire
Judaïsme intertestamentaire
Au chapitre VII du Livre des Jubilés, verset 21, Noé « prescrit à ses enfants d'accomplir la justice, de couvrir la honte de leur corps, de bénir leur Créateur, d'honorer père et mère, d'aimer chacun son prochain, de se garder de la fornication, de l'impureté et de toute violence. » Les éditeurs des Ecrits intertestamentaires (Pléiade) précisent (note 20) : « la notion de commandements noachiques est commune à l'essénisme et au pharisaïsme, mais leur nombre et leur liste paraissent avoir varié. »
Judéo-christianisme
Dans les Actes des Apôtres, Luc raconte que, lors du concile de Jérusalem, sous la présidence de Jacques et en présence de Pierre, on convint d'imposer aux païens qui se convertissent à la religion de Jésus (qui ne s'appelait pas encore le christianisme), des obligations dont il donne à trois reprises la liste (Ac. 15, 20.29; 21, 25) et auxquelles Paul fait probablement allusion dans le Première aux Corinthiens (I Co. 5, 1 et 8, 1ss notamment). On s'accorde en général à y reconnaître une allusion (mal perçue par Luc) aux lois noachides:
- s'abstenir des viandes immolées aux idoles (comparer la troisième loi noachide: interdiction de l'idolatrie),
- s'abstenir de l'impudicité (comparer la quatrième loi noachide: interdiction des unions illicites, c'est-à-dire l'inceste),
- s'abstenir des animaux étouffés, c'est-à-dire des viandes non-saignées (comparer la dernière loi noachide, dont la formulation rabbinique, toutefois, ne correspond pas exactement: interdiction d’arracher un membre d'un animal vivant),
- s'abstenir du sang (comparer la cinquième loi noachide; interdiction de l'assassinat).
La Première aux Corinthiens ferait allusion aux deux premières (I Co. 5, 1: allusion à l'interdit de l'inceste; I Co. 8, 1ss: allusion à l'interdit des viandes offertes aux idoles), mais aussi à la première loi noachide (obligation de respecter un tribunal, v. I Co. 6, 1-10) et à la sixième (interdiction du vol, v. I Co. 6, 10); quant à la première (interdiction de blasphémer), elle pourrait être évoquée dans d'autres passages pauliniens, comme l'épître aux Romains, 2, 24.[1]
Judaïsme rabbinique
La tradition juive actuelle, qui se base notamment sur Gen. 2, 24; 9, 4-6 et Lv. 17-18; 24, 16, se lit principalement dans une baraïtha (IIe s. de notre ère) du Talmud de Babylone (Sanhédrin 56a), à laquelle fait allusion aussi la Tosefta (Avoda Zara, IX). Elle énumère:
Liste traditionnelle des sept lois noachides
les commandements
- d'établir des tribunaux,
- de l'interdiction de blasphémer,
- de l'interdiction de l'idolâtrie,
- de l'interdiction des unions illicites,
- de l'interdiction de l'assassinat;
- de l'interdiction du vol,
- de l'interdiction d’arracher un membre d'un animal vivant.
Selon le judaïsme, tout non-Juif vivant en accord avec ces sept lois est considéré comme un Gentil Vertueux et a, par l'observance de ces lois, sa part au monde à venir[2]. Les adhérents à ces lois sont souvent appelés B'nei Noah (Enfants de Noé) ou Noahides, et peuvent souvent se retrouver dans des synagogues juives.
Les lois noahides furent, toujours selon la tradition rabbinique, précédées par les Six Lois d'Adam, données à Adam par Dieu dans le jardin d'Éden[3]. Lors de la révélation sur le Sinaï, les sept lois furent suivies des Dix Commandements. Les 613 mitzvot contenues dans la Torah écrite et leurs élaborations dans la Torah orale (bien que ce nombre de 613 remonte probablement lui-même à un enseignement rabbinique), n'ont de caractère obligatoire que pour les seuls Juifs, ayant hérité des obligations de leurs ancêtres, qui reçurent ce "joug des commandements" de leur plein gré. De plus, il serait en réalité interdit aux non-Juifs, par la Torah elle-même, d'élever leur observance au niveau des mitzvot astreintes aux Juifs[4].
On précisera toutefois que les lois noachides se retrouvent dans les 613 commandements mosaïques, et même le décalogue lui-même, pour les interdictions du blasphème, de l'idolâtrie, du meurtre et du vol.
Christianisme
Les chrétiens trinitaires comme les catholiques, les orthodoxes et les protestants ne bénéficient pas des lois noahides. La raison pour cela est que la Trinité est radicalement rejetée par les rabbins juifs.
Ce statut peut aussi expliquer les relations difficiles entre l'État d'Israël et l'État de la Cité du Vatican.
À l'inverse, seuls les petits groupes religieux comme christadelphiens et les unitariens sont reconnus par les autorités juives.[réf. nécessaire]
Notes et références
- ↑ Sur les lois noachides dans le décret apostolique du concile de Jérusalem, voir par exemple l'article de J. DELOBEL dans Noé, l'homme universel (Publ. de l'Inst. Jud., Bruxelles, n°3)
- ↑ Sheva M Bnei Noach, Mishneh Torah
- ↑ Gn. 2, 16.24
- ↑ Yerousha LeYaakov, Talmud Bavli
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