- Nicolás de Piérola
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Nicolás de Piérola, né le 5 janvier 1839 à Arequipa, et mort le 23 juin 1913 à Lima, est un homme politique péruvien, président du Pérou de 1879 à 1881, puis de 1895 à 1899.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Nicolás de Piérola est né et éduqué dans la ville d'Arequipa, au sud du Pérou. Il se rend ensuite à la capitale, Lima, pour mener des études de theologie, au Séminaire de Santo Toribio, et de droit à la Faculté de Lima.
Ses parents meurent en 1857.
Il se marie à Doña Jesusa de Iturbide, la fille illégitime supposée de Agustin Jerónimo de Iturbide y Huarte, fils de l'empereur du Mexique Agustín de Iturbide.
Carrière politique
Ministre des Finances (1868 - 1871)
De 1868 à 1871, il est ministre des Finances sous la présidence de José Balta. Il reçoit du Parlement des pouvoirs étendus afin de négocier avec plusieurs compagnies occidentales l'exploitation de la production de guano. Un traité est ainsi signé avec la société française d'Auguste Dreyfus. Le traité garantit à la maison Dreyfus un monopole sur les exportations péruviennes de guano. Plus tard, Nicolás de Piérola est accusé de concussion à la suite de cet accord, avant d'être blanchi.
Rébellion et coup d'État
À la fin des années 1870, Nicolás de Piérola mène une rébellion farouche contre le président Mariano Ignacio Prado. Ainsi, en mai 1877, un groupe de rebelles dépendant de Piérola s'empare du navire militaire Huascar, et l'utilise notamment pour inspecter des navires britanniques. Avec la bénédiction du gouvernement péruvien, la Royal Navy capturet alors le Huascar lors du Combat de Pachoca, avant de le rendre aux autorités.
En décembre 1879, il profite du voyage en Europe du président Prado (parti négocier l'achat d'armes, le Pérou étant alors, depuis quelques mois, en guerre avec le Chili) pour mener avec succès un coup d'État, et s'autoproclame le 23 Commandant suprême de la République (Jefe supremo de la Republica).
Commandant suprême de la République (1879 - 1881)
Nicolás de Piérola, après s'être assuré de la loyauté des troupes de la capitale, Lima, cherche à affermir son nouveau pouvoir. Il lance ainsi une implacable campagne de censure de la presse (El Comercio, le plus ancien journal de la capitale ne paraît pas durant trois ans, par exemple). L'armée est purgée, et, dans plusieurs cas, la hiérarchie militaire est ignorée au profit des officiers fidèles à Piérola (et au détriment de l'expérience militaire) : le général Andrés Avelino Cáceres (futur président du Pérou) et l'amiral Lizardo Montero voient ainsi leur influence diminuer (la disgrâce ne sera cependant que temporaire pour Cáceres).
Dans le même temps, les négociations de paix avec le Chili échouent, et les forces armées chiliennes envahissent le Pérou. Santiago, qui ne reconnaît pas Piérola, installe en 1880 Francisco García Calderón à la « présidence » de l'État péruvien. Mais Calderon, soutenu par les États-Unis, se retourne contre le Chili auquel il n'accorde aucune concession territoriale. Furieux, le Chili dissout son gouvernement fantoche et marche sur Lima en janvier 1881, contraignant Nicolás de Piérola à fuir à Ayacucho. Andrés Avelino Cáceres refuse la défaite et rejoint Piérola, qui le nomme chef militaire des départements du centre du pays, toujours gouvernés par Piérola. Mais, malgré quelques batailles victorieuses menés par Cáceres, les Chiliens résistent, et, refusant naturellement de reconnaître Piérola, installent leur gouvernement (avec, notamment, la présidence de Miguel Iglesias en 1883). Nicolás de Piérola préfère démissionner le 28 novembre 1881, laissant ce qui reste de son pouvoir et de ses forces à Cáceres, qui rallie finalement Iglesias en 1884 (avant de lui disputer, avec succès, le pouvoir).
Opposition et reconstruction
Dès 1882, Nicolás de Piérola fonde la Parti démocratique du Pérou et entre dans l'opposition. En juin 1886, il soutient Andrés Avelino Cáceres à la présidence, espérant lui succéder (un président ne pouvant alors, selon la Constitution en vigueur, se succéder à lui-même). Mais, en 1890, peu désireux de lâcher les rênes, Cáceres installe au pouvoir un de ses intimes, le général Remigio Morales Bermudez, puis est à nouveau élu en 1894.
Redevenu fort politiquement, grâce, notamment, à une alliance avec le parti civiliste, Nicolás de Piérola conteste la réélection de Cáceres, et parvient à l'évincer à l'issue d'une courte guerre civile. Il prend de fait le pouvoir en mars 1895, bien que l'intérim soit officiellement assuré par Manuel Cansamo Iriarte, puis accède officiellement à la présidence le 8 septembre 1895.
Président du Pérou (1895 - 1899)
Il est généralement considéré que le mandat de Nicolás de Piérola marque le début, au Pérou, de la « République aristocratique », une période durant laquelle l'élite politique et économique du pays est la seule et indiscutable classe dominante. Cette ère est caractérisée par l'entreprise de reconstruction du Pérou, dévasté par des années de guerre, par le biais de profondes réformes militaires, religieuses, sociales, économique et fiscales. Nicolás de Piérola est ainsi l'artisan d'une réforme monétaire (Libra Peruana), qui garantit enfin aux Péruviens une monnaie stable.
En 1899, Nicolás de Piérola, ne pouvant se représenter, laisse le pouvoir à Eduardo López de Romaña, un membre du parti civiliste.
Fin de vie et mort
Après son départ de la présidence, l'influence politique de Nicolás de Piérola diminue.
Il meurt à Lima le 23 juin 1913.
Notes et références
Précédé par Nicolás de Piérola Suivi par Manuel Cansamo Iriarte Président du Pérou de 1895 à 1899 Eduardo López de Romaña Catégories :- Président du Pérou
- Naissance au Pérou
- Naissance en 1839
- Décès en 1913
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