Nicolas-Joseph Scalfort

Nicolas-Joseph Scalfort
Stèle funéraire du baron Scalfort au porche de l'église de Lallaing

Nicolas-Joseph Schelfauldt ou Schelfondt dit « Scalfort » né à Douai le 16 février 1752 décédé le 8 novembre 1833 à Lallaing[1],[2]

Sommaire

Biographie

Nicolas-Joseph Schelfauldt s'enrôla comme dragon dans le régiment de Lanan, devenu 4e chasseurs, le 1er avril 1768. Nommé brigadier le 18 avril 1773, il devint maréchal-des-logis le 15 août 1775, fourrier le 10 août 1781, adjudant-sous-officier le 6 septembre 1784, sous-lieutenant le 25 janvier 1792, Lieutenant le 15 mai, chevalier de Saint-Louis le 3 août de la même année.

Promu au grade de capitaine le 26 février 1793, il obtint celui de chef d'escadron le « 20 février an II », et reçut le brevet de chef de brigade le 9 fructidor. Il a combattu aux armées du Rhin, de Rhin-et-Moselle, de l'Ouest, de Hollande, d'Italie et des côtes de l'Océan.

Il fut blessé dans la Vendée d'un coup de feu à la cuisse, de la suite duquel il avait gardé une forte claudication. Nommé colonel, il fit les campagnes des ans VIII et IX, à l'armée d'Italie. Il força les passages de la Piave et du Tagliamento, à la tête de son régiment, et décida en partie le résultat de ces journées.

Élevé au grade de général de brigade le 11 fructidor an XI, ce fut à regret qu'il quitta le régiment auquel il appartenait depuis 40 ans. Scalfort fut créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, puis commandant de l'Ordre le 25 prairial suivant. Il se distingua à la bataille d'Austerlitz. Quoique grièvement blessé d'un coup de feu au visage, dès la première charge qu'il exécuta sur la cavalerie russe, il ne voulut point quitter sa division de toute la journée, et il eut un cheval tué sous lui. Déjà il avait éprouvé cet accident dans la retraite de Moreau et à l'armée de l'Ouest.

Pour le récompenser de ses services, Napoléon lui accorda le titre de baron de l'Empire au mois de décembre 1808 et lui assura une dotation en Westphalie.

« Je me fais un plaisir de vous prévenir, lui écrivait le vice-connétable, major-général, que l'Empereur vient de vous donner un témoignage de la satisfaction qu'il a de votre attachement à sa personne, et des services que vous lui avez rendus, notamment dans la dernière campagne, et qu'il vous accorde un domaine du revenu de 4 000 francs. »

Le général Scalfort retourna en Italie, pour y prendre, sous le prince Eugène, le commandement de la réserve de cavalerie. Ses longs services et ses blessures le forcèrent bientôt à demander sa retraite, qu'il obtint en 1809. Cependant ses connaissances, comme officier général de cavalerie, le firent encore rappeler à l'activité, en 1812. Il dut prendre à Tours le commandement général d'un grand dépôt de remonte.

En 1815, le général Scalfort était retiré à Douai, il y commandait, comme colonel, la Garde nationale. La garnison de cette place, après la désastreuse journée de Waterloo, refusait de se soumettre au pouvoir des Bourbons, que les alliés traînaient à la suite de leurs équipages. Elle ne voulait point ouvrir les portes de la ville à des paysans qui vociféraient aux pieds des murailles et insultaient les braves qui la gardaient. Le peuple, qui souffrait de l'état de siège, et que d'ailleurs quelques meneurs avaient insidieusement excité, s'agitait dans la ville et se répandait en invectives contre la garnison. Des pièces de canon furent braquées sur la Place. L'artillerie et les autres troupes s'y formèrent en bataille. Alors, la populace, toujours lâchement poussée, ne se contenta plus de crier, elle lança des pierres aux artilleurs. Ces braves, que depuis trois jours on abreuvait d'outrages, que l'on contenait avec peine, se portent avec impétuosité à leurs pièces, les dirigent vers la rue de la Mairie , où se trouvaient une affluence considérable de Douaisiens de tous âges et de tous sexes.... La mèche s'approchait de la lumière, lorsque le général Scalfort, malgré son infirmité, s'élance à la bouche du canon : « Amis, si vous faites feu, c'est moi que vous frapperez le premier. »

Cette action hardie, au-dessus des éloges, arrêta la guerre civile, dont était menacée notre malheureuse cité.

Remplacé dans son commandement, après la Restauration française, le général Scalfort n'est plus sorti de la vie privée. Seulement il a continué à faire partie du conseil municipal de Douai jusqu'en 1830, époque à laquelle il se retira presque entièrement à Lallaing.

Ce fut là qu'il mourut le 8 novembre 1833, vénéré et chéri de tous et couronnant sa belle vie par ses vertus patriarcales et par une inépuisable bonté. Des adieux lui furent adressés sur sa tombe par celui qui écrit ces lignes et qu'il honorait d'une amitié particulière.

Un monument en marbre, simple et de bon goût lui a été élevé dans le cimetière de Lallaing. Le général a donné la maison qu'il habitait et ses biens à cette commune, afin qu'elle y établît un refuge de bienfaisance : ses vœux seront prochainement accomplis.

Scalfort a appartenu à la Réunion du Nord dès sa fondation.

Chronologie

  • 1er avril 1768 : s'enrôle dans le régiment de Lanan devenu le 4ème chasseurs
  • 15 août 1775 : devient maréchal des logis
  • 10 août 1781 : fourrier
  • 6 septembre 1784 : adjudant
  • 25 janvier 1792 : sous-lieutenant
  • 15 mai 1792 : Lieutenant
  • 3 août 1792 : Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis
  • 26 février 1793 : Capitaine
  • 20 février an II : Chef d'escadron
  • 11 fructidor an II : élevé au grade de Général
  • 19 frimaire : membre de la Légion d'honneur
  • 2 décembre 1805 : blessé d'un coup de feu au menton à la Bataille d'Austerlitz
  • 1808 : nommé baron d'Empire par Napoléon
  • 1809 : retraite
  • 1815 : Le général Scalfort se retire à Douai
  • le 18 juin 1815 se déroule la bataille de Waterloo et aussitôt après la garnison de Douai refuse de soumettre au pouvoir des Bourbons, le peuple s'agite dans la ville et se répand en invectives contre la garnison, jetant même des pierres aux artilleurs. Ceux-ci pointent leurs pièces vers la populace située dans la Rue de la Mairie. Scalfort arrête la guerre civile en s'élançant à la bouche à feu et criant Amis, si vous faites feu, c'est moi que vous frapperez le premier.
  • 1830 : fait partie du conseil municipal de Douai

Bibliographie

  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, Bureau de l'administration, 1844 [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)]  ;
  • Hippolyte Romain Joseph Duthilloeul, Galerie Douaisienne : ou, Biographie des hommes remarquables de la ville de Douai, vol. 3, A. d'Aubers, Impr., 1844 [lire en ligne (page consultée le 7 déc. 2009)]  ;

Notes et références

  1. Page544- Fastes de la Légion d'Honneur par A. Lievyns, Jean-Maurice Verdot, Pierre Bégat - Publié en 1844 - archivé à l'université du Wisconsin-Madison - numérisé par Google Books
  2. Page 350- Galerie Douaisienne ou Biographie de la Ville de Douai par Hippolyte-Romain-Joseph Duthillœul - imprimé par Adam Aubers à Douai en 1884 - archivé à la Bibliotheca Bodletana numérisé par Google Books

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