Niccolò Paganini

Niccolò Paganini
Niccolò Paganini
NiccoloPaganini.jpeg
Naissance 27 octobre 1782
Gênes,
Flag of Genoa.svg République de Gênes
Décès 27 mai 1840 (à 57 ans)
Nice, Comté de Nice,
Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne
Activité principale violoniste, altiste, guitariste, compositeur

Niccolò Paganini est un violoniste, altiste, guitariste et compositeur italien, né à Gênes le 27 octobre 1782, et mort à Nice le 27 mai 1840. Il est souvent évoqué comme étant le plus grand violoniste jamais connu. Il fut aussi un compositeur réputé, ayant inventé de nouvelles façons de jouer du violon. L'ensemble ou presque des techniques modernes du violon est de son fait (sauts, bariolages, trémolo, pizz main gauche, glissando, alternances rapides pizz et saltato, entre autres), même si parfois il a seulement actualisé ou magnifié des effets déjà existants (trilles, double-cordes, démanché).

Une version romancée de la dernière partie de sa vie fut adaptée à l'écran en 1989 par le comédien allemand Klaus Kinski sous le titre Kinski Paganini.

Sommaire

Biographie

Après avoir appris le violon avec son père, il étudia à Parme avec Alessandro Rolla et commença à effectuer des tournées de concerts dès l'âge de quinze ans. Pour montrer l'étendue de son talent, il jouait des compositions écrites. Il s'attachait à conserver un certain mystère sur ses techniques de jeu, et fut un des premiers musiciens à gérer sa carrière avec un sens certain de la publicité.

Beaucoup de professeurs se succédèrent au cours de la scolarité de Paganini. Le jeune élève étant trop doué, beaucoup ne furent pas à la hauteur (Giovanni Servetto, violon maître de chapelle ; Giacomo Costa, premier violon des principales églises de Gênes).[réf. nécessaire] D'autres estimaient n'avoir rien à lui apprendre dans la technique du violon, comme Alessandro Rolla de Parme, qui avait été recommandé à la famille du virtuose par le marquis di Negro, ébahi par les prestations musicales de Niccolò.

Cependant, en dehors du violon, Paganini reçut, de la part notamment de Gasparo Ghiretti et son élève Ferdinando Paër, des leçons de composition : harmonie, contrepoint et instrumentation lui furent enseignés trois fois par semaine par Paër durant six mois environ.

Ses compositions, dont les Vingt-quatre Caprices pour violon solo, contribuèrent à développer le jeu de l'instrument par l'emploi du mélange des techniques pizzicato et arco, avec la particularité de faire son pizzicato de la main gauche, les doubles harmoniques, ou le jeu sur une corde lui permettant d'effectuer toute la Mose-Fantasia sur la seule corde de sol, corde la plus grave du violon.

Outre ses talents de violoniste, il fut un guitariste de qualité, et écrivit de nombreuses pièces pour violon et guitare ainsi que pour guitare seule ; il était même capable de présenter des concerts dans lesquels il jouait alternativement de ces deux instruments.

Il est fort possible que Paganini souffrait du syndrome de Marfan, qui consiste en une hyperlaxité ligamentaire[1]. Quoi qu'il en soit, il benéficia, en plus d'une technique developpée, d'une morphologie particulière : ses mains, sans être plus grandes que la normale, étaient dotées d'une extensibilité hors normes. « Ainsi, par exemple, il imprimait aux dernières phalanges de la main gauche qui touchait les cordes, un mouvement de flexion extraordinaire, qui les portait, sans que sa main ne se dérange, dans le sens latéral à leur flexion naturelle, et cela avec facilité, précision et vitesse. » Sa technique fit sensation dès son plus jeune âge.

On rapporte que son ouïe était remarquablement développée : « La délicatesse de l'ouïe de Paganini surpasse tout ce qu’on pourrait imaginer [...] Au milieu de l'activité la plus bruyante des instruments de percussion de l'orchestre, il lui suffisait d'un léger toucher du doigt pour accorder son violon ; il jugeait également, dans les mêmes circonstances, de la discordance d'un instrument des moins bruyants et cela, à une distance incroyable. » (Bennati)

Deux rencontres ont marqué sensiblement le musicien :

  • Frédéric Durant (ou Duranowski), violoniste polonais d'origine française, rencontré vers 1795.
  • Hector Berlioz, rencontré en 1833 lors d'un voyage qu'il fit en Italie. Paganini lui commanda un concerto pour alto qui fut en fait la symphonie concertante pour alto Harold en Italie (1834). Cependant, jamais le violoniste ne joua l'œuvre. Il fit à Berlioz un don de vingt mille francs, une fortune à l'époque, qui lui permit de se consacrer à la composition de Roméo et Juliette, dédiée à Paganini.

Les instruments remarquables

Son violon dit Il Cannone exposé au Palazzo Doria-Tursi de Gênes.
  • le « Cannone »[2] - Il était incontestablement le violon préféré de Paganini. Il fut réalisé à Crémone en 1743 par le luthier Guarnerius del Gesù. L'artiste avait une réelle prédilection pour ce violon et, en raison de sa plénitude de son, il l'appelait affectueusement « il mio Cannonne violino ». En 1937, le luthier Cesare Candi fut chargé de restaurer l'instrument.
  • le « Vuillaume »[3] - Un autre violon que Paganini appréciait tout particulièrement était celui réalisé par Jean Baptiste Vuillaume. Ce violon a été fabriqué à Paris par le luthier français en 1840, et offert par lui à Paganini. Il est une fidèle reproduction du « Cannone ». En 1840, Paganini accepta de le céder à son fidèle élève Camillo Sivori pour une somme de cinq cents francs, montant que Paganini fit envoyer à Vuillaume en signe de sa reconnaissance et de son amitié artistique.

Ces deux instruments, transmis par donation et legs, sont la propriété de la commune de Gênes. Ils sont aujourd'hui conservés à l'Hôtel de ville, le Palazzo Tursi. À noter que, contrairement au « Cannone », le « Vuillaume » resta presque inutilisé jusqu’en 1992, lorsque la municipalité confia au luthier Scrollavezza le soin de sa restauration pour le ressusciter à la vie des concerts.

Paganini possédait également les instruments suivants :

Violons
  • Antonio Amati 1600
  • Nicolò Amati 1657
  • Paganini-Desaint 1680 Stradivari
  • Guarneri-filius Andrea 1706
  • Le Brun 1712 Stradivari
  • Vuillaume 1720c Bergonzi
  • Hubay 1726 Stradivari
  • Comte Cozio di Salabue 1727
Altos
  • Comtesse des Flandres 1582 da Salò-di Bertolotti
  • Mendelssohn 1731 Stradivari
Violoncelles
  • Piatti 1700 Goffriller
  • Stanlein 1707 Stradivari
  • Ladenburg 1736 Stradivari
Guitare

Influence

Paganini fut un compositeur de la fort riche période, intermédiaire entre la fin du classicisme et le début du romantisme, au début du XIXe siècle. Il était contemporain de Beethoven, Schubert, Rossini, Chopin, Liszt, Berlioz, et certains d'entre eux devinrent ses amis : Berlioz composa pour lui Harold en Italie, Liszt s’inspira de ses Caprices pour écrire différentes œuvres pour piano seul, par exemple. Mais Paganini n’est pas un simple spectateur de l’avènement du romantisme, il en est l'un des créateurs primordiaux. Tout comme les travaux de Chopin et Liszt vont faire entrer le piano dans l’univers romantique, tout comme ceux de Beethoven et Berlioz métamorphosent l’art symphonique, Paganini révolutionne la façon de jouer du violon.

Bien qu’ayant relativement peu composé, Paganini laissa des œuvres majeures qui ont influencé la plupart des compositeurs d’œuvres pour le violon, ou pour violon et orchestre, après lui : Vieuxtemps, Spohr, Wienawski, Mendelssohn, Saint-Saëns, Sibelius, Jenő Hubay, Lipinski ou Glière, entre autres. On constate que cette influence ne se limite pas au XIXe siècle, mais se poursuit au cours du XXe, en même temps que l’on voit apparaître tardivement des compositions différentes, comme celles de Chostakovitch ou Prokofiev. De même que parmi les premiers romantiques sus-cités, il est assez difficile de trouver des précurseurs du style et de la technique de Paganini. On peut penser cependant aux travaux de Locatelli dans L’Arte del violino, ou à Vivaldi dans une certaine mesure.

L’influence de Paganini est en particulier marquée par les 24 Caprices, exposition directe, virtuose et impressionnante de toutes les capacités du violoniste, et qui demeurent les références pour tout violoniste d'aujourd'hui. Paganini y condensa en effet toutes les difficultés techniques de l’instrument, y apportant une nouvelle façon de l’employer, puissamment vivante et expressive. Cette volonté se retrouve, peut-être amplifiée, dans ses six concertos pour violon et orchestre. Ces œuvres sont parfois vues comme de pures glorifications du soliste dont les démonstrations techniques avaient été écrites dans le but principal de révéler les talents stupéfiants du virtuose Paganini; il serait erroné de les réduire à cette seule dimension. Si l’orchestration reste peu développée en comparaison de celle des compositeurs qui ont suivi, elle n’est pas pour autant rudimentaire. Outre le violon lui-même, de nombreux effets de l’accompagnement, utilisation des bois, des pizzicati, et du triangle, notamment, frappèrent les esprits par leur originalité et leur perspicacité, et furent repris dans d’autres œuvres.

Ce qui frappe peut-être le plus chez Paganini, c’est la pertinence et la précision des effets et des thèmes qu’il propose, que ce soit à travers le violon ou l’orchestre. Nombre de ces thèmes ont été imités dans d’autres œuvres, intégralement dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov, la Campanella de Liszt, ou par bribes (bariolages du violon de ses 4e et 5e concertos par exemple se retrouvent dans les oeuvres de Mendelssohn (Op. 64), de Saint-Saëns (Introduction e Rondo Capriccioso), de Sibélius (Op. 47), de Rimski-Korsakov (Schéhérazade, 3ème mouvement), pour ne citer que les plus connus). C’est peut-être cela, cette « puissance magnétiquement communicatrice » comme le disait Balzac, qui justifie le mieux l’expression consacrée pour décrire l’art de Paganini : le « violon du Diable ».

Plus posément, Carl Guhr, Kapellmeister (directeur artistique) du théâtre de Francfort, après avoir maintes fois observé et écouté Paganini, distingua dans un article consacré à l’art de Paganini au violon[4], vers 1829–1830, six différences majeures, entre Paganini et « tous les autres violonistes », six innovations principales :

  • la méthode de réglage de l’instrument décalant certaines notes d’un demi-ton, par exemple, « il est à espérer qu’il partagera ce secret avec le monde entier ».
  • la façon dont son corps s’incline, pendant qu’il joue, selon la vitalité et l’énergie de ses œuvres.
  • la combinaison des notes à l’archet et les pizzicati de la main gauche. Cette technique semble avoir existé dans les anciennes œuvres italiennes, mais a été éclipsée par les écoles française et allemande.
  • son utilisation des harmoniques : « On peut dire avec certitude que la plupart de l'assurance et de la clarté de Paganini au violon est liée à sa complète maîtrise des harmoniques. »
  • ses compositions pour la seule corde de sol.
  • son « tour de force » : « Je ne peux pas mieux décrire ce dont il s’agit. Chaque personne l’entendant pour la première fois est à la fois excitée et étonnée […] Paganini peut toucher les plus profonds gouffres de l’âme. […] Ce qui est sans précédent. L’effet est au-delà de toute description. »

Précisons également que le jeu de Paganini a eu une influence notoire dans le monde du hard rock instrumental à base de guitare électrique. Son style éblouissant a notamment profondément marqué le guitariste suédois Yngwie Malmsteen dans l’album Yngwie J. Malmsteen’s Rising Force. Suite à cette influence paganinienne, ainsi que celle de Jean-Sébastien Bach, représentant du violon classico-baroque germanique, à l'opposé du franc romantisme de Paganini, il créa un nouveau genre musical : le hard néoclassique ou « baroque and roll », où la virtuosité instrumentale est mise en avant. Malmsteen reprend en effet dans sa musique certains thèmes de Paganini : le Concerto nº 4 en concert et le Caprice nº 24 dans la chanson Prophet of doom. Suivant le courant néoclassique créé par Malmsteen, plusieurs guitaristes, tels Vinnie Moore, Tony MacAlpine, Georges Bellas, Theodore Ziras ou Jason Becker se sont inspirés du style de Paganini. Ajoutons enfin que Steve Vaï fera une adaptation de ce caprice dans le célèbre duel de guitare du film Crossroads.

Anecdotes et citations

Rossini avait pleuré trois fois dans sa vie : lors de la chute de son premier opéra, au cours d'une promenade en bateau lorsqu'une dinde truffée tomba malencontreusement à l'eau, et enfin, lorsqu'il entendit pour la première fois Paganini[5].

Dans l'Interdiction, Balzac écrivit à propos d'un peintre : " [Il] a dans son pinceau ce que Paganini avait dans son archet, une puissance magnétiquement communicative".

Schubert dit de lui : "Dans l'adagio de Paganini, j'entendis le chant des Anges. On ne verra jamais personne comme lui".

Liszt : "Quel homme ! Quel violon ! Quel artiste ! Quelle souffrance, quelle angoisse, quels tourments ces quatre cordes peuvent exprimer !"

Suite au premier concert de Paganini à Paris en 1831, le prix des entrées doubla, et, Ludwig Boerne déclara : "Ce fut un enthousiasme divin, diabolique, je n'ai jamais vu ou entendu quelque chose de semblable de toute ma vie. Tous les gens sont devenus fous."

François Castil-Blaze : "Vendez tous ce que vous possédez, bradez tout, mais allez l'entendre. C'est le plus impressionnant, le plus surprenant, le plus merveilleux, le plus miraculeux, [...], le plus inattendu des phénomènes jamais survenus."

En 1831, Castil-Blaze parla de Paganini en ces termes : " Cinq pieds, cinq pouces, taille de dragon, visage long et pâle, fortement caractérisé, bien avantagé au nez, oeil d'aigle, cheveux noirs, longs et bouclés. Les prunelles, étincelantes de verve et de génie, voyagent dans l'orbite de ses yeux".

Spohr le qualifia de sorcier : "On dit que c'est un véritable sorcier car il tire de son violon des sons jamais entendus avant lui"

Grâce à plusieurs centaines de concerts en quelques années, en Europe, dont à partir de 1831 à Paris, puis Londres, Paganini gagna plusieurs fois son propre poids en or, ce qui n'avait jamais été réalisé.

Le célèbre violoniste Ivry Gitlis estime qu'il y a "un avant Paganini, et un après Paganini, que tout la musique, que toute l'écriture de la musique a été métamorphosée par Paganini"[6].

Œuvres

  • Six concertos pour violon :
    • Concerto nº 1 pour violon, opus 6 de 1816
    • Concerto nº 2 pour violon, de 1826
    • Concerto nº 3 pour violon, de 1826
    • Concerto nº 4 pour violon, de 1830
    • Concerto nº 5 pour violon, de 1830
    • Concerto nº 6 pour violon est une œuvre de jeunesse d'avant 1815, retrouvée en 1972 chez un antiquaire londonien parvenu sous la forme de deux fascicules non autographes)
  • Vingt-quatre Caprices pour violon solo
  • Deux séries de six sonates pour violon et guitare : Sei sonata opus 2 et 3
  • Deux sonates et deux sonatines pour guitare
  • Quinze quatuors pour cordes et guitare
  • Cinq trios pour cordes et guitare
  • Trois quatuors pour cordes
  • Sonate pour la grande viole avec orchestre.
  • Variations sur un thème comique continué par l’orchestre.
  • God Save The King, Maestosa sonata sentimentale opus 9, varié pour le violon, avec orchestre.
  • Le Streghe, opus 8, variations sur un air de ballet de S. Mayer et Vigano, avec orchestre.
  • Variations sur Non più mesta, opus 12, de La cenerentola.
  • Sonata a preghiera « Mosè variations » (Mose-Fantasia)
  • Grande sonate sentimentale
  • Sonate avec variations
  • Adagio en mi majeur (1826)
  • La primavera, sonate sans accompagnement
  • Varsovie, sonate
  • La ci darem la mano, variations d’après un air de Mozart (Don Giovanni)
  • Le Carnaval de Venise
  • Variations sur Di tanti palpiti, opus 13 (Rossini)
  • Marie-Louise, sonate
  • Romance pour le chant
  • Cantabile pour violon et piano
  • Polonaise avec variations
  • Le Couvent du mont Saint-Bernard
  • Pezzo per corno, fagotto e orchestra
  • Tarentella
  • Fantaisie vocale
  • Sonate pour violon seul
  • Cantabile et valse
  • Trois duos pour violon et violoncelle
  • Movimento Perpetuo, opus 11
  • Duo pour un violon (combinant archet et pizzicati de la main gauche)
  • Oh ! mamma !, opus 10
  • Soixante variations sur l’air Barucaba (1835)

Ainsi que de multiples œuvres pour violon et guitare :

    • Centone di sonate
    • Cantabile in re maggiore
    • Douze sonate di Lucca
    • Duetto amoroso
    • Entrata d’Adone nella reggia di Venere
    • Douze sonates pour violon et guitare
    • Moto perpetuo
    • Sonata concertata
    • Cantabile e Valtz
    • Variazioni sul Barucabà
    • Sei duetti
    • Carmagnola con variazioni
    • Grande sonata concertata

Versions et interprètes remarquables

Salvatore Accardo et l’orchestre philharmonique de Londres dirigé par Charles Dutoit, ont enregistré l'intégrale des concertos pour violon, qui est souvent considérée comme une référence. D'autres violonistes célèbres comme Vengerov, Hahn, Perlman, Szeryng, ont également enregistré certains concertos (principalement le premier).

Itzhak Perlman a enregistré l’ensemble des Caprices dans des versions remarquables. Alexander Markov, Ivry Gitlis, Ruggiero Ricci, Shlomo Mintz et Salvatore Accardo, également.

Maurizio Preda et Luigi Alberto Bianchi ont enregistré l'ensemble des oeuvres pour violon et guitare de Paganini.

Pour les Sei Sonata op. 2 et op. 3, on retient la version de Eduard Grach et Andrei Garin.

Notes et références

  1. Syndrome de Marfan et Paganini
  2. Voir l'histoire de ce violon sur le site Comune di Genova.
  3. Voir l'histoire de ce violon sur le site Comune di Genova.
  4. "l'art de Paganini au violon" « L’art de Paganini au violon »
  5. Bernard Gavoti, Frédéric Chopin, Éditions Bernard Grasset, Paris, 1974, p.91
  6. video citation Ivry Giltis : http://youtube.com/watch?v=UHSwY5phKtE

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Voir aussi

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