- Cyprian Kamil Norwid
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Cyprian Kamil Norwid, né le 24 septembre 1821 et mort le 23 mai 1883, est un poète, écrivain, auteur dramatique, penseur et peintre polonais. Son œuvre a été redécouverte par le mouvement moderniste polonais, dont il est devenu le « wieszcz », le barde-prophète.
Sommaire
Biographie
En 1842, il voyage en Allemagne et en 1843 part étudier la sculpture, la peinture et le dessin à l'Académie des beaux-arts de Florence. En 1845, il s'installe à Rome, où il fait la connaissance de Maria Kalergis avec laquelle il effectue de nombreux voyages en Europe.
En 1849, il s'installe de manière définitive à Paris. Au sein de la grande diaspora des intellectuels polonais, il fréquente entre autres Adam Mickiewicz, Frédéric Chopin, Juliusz Słowacki et Zygmunt Krasiński. Il vit des travaux plastiques, notamment pour l'orfèvre Froment-Meurice. Mais les déboires matériels et sentimentaux le poussent à tenter sa chance aux États-Unis où il reste deux ans, de 1853 à 1854. C'est un nouvel échec et, début 1855, il rentre à Paris. En 1868, il devient membre de la Société des Artistes parisienne.
Ayant longtemps vécu dans des conditions misérables, il devient pensionnaire de l'hospice des Sœurs de la Charité, l'Œuvre Saint-Casimir, créée en 1860 pour accueillir les membres de la noblesse polonaise ayant fui leur pays à la suite de la révolution de 1830. Située au 119 rue du Chevaleret à Paris, il appartenait à l'époque à la ville d'Ivry-sur-Seine. Norwid y demeura de 1877 jusqu'à sa mort en 1883.
Norwid fut inhumé d'abord au cimetière d'Ivry, avant de rejoindre en 1888 le carré polonais de Champeaux situé à Montmorency dans le Val-d'Oise. Ses restes, en fait quelques poignées de terre prélevées dans le caveau collectif qui contient ses cendres, furent transférés en 2001 à la Crypte des Grands poètes (à côté de Adam Mickiewicz et de Juliusz Slowacki) à la cathédrale royale de Wawel à Cracovie.
Postérité
Son œuvre fut redécouverte par le poète, critique et éditeur polonais Miriam (Zenon Przesmycki) en 1897 dans une bibliothèque de Vienne. Il s'agissait du recueil Poezje que Norwid réussit à publier en 1862 chez Brockhaus à Leipzig dans la Collection des poètes polonais.
Sa notoriété n'a fait depuis que grandir, et l'un de ses plus fidèles admirateurs, le pape polonais Jean-Paul II, a contribué encore à populariser ce poète national, cf. Kazimierz Braun, « La part de Norwid dans la totalité de Jean Paul II », Liberté Politique, n° 30/2005. Norwid, considéré par Joseph Brodsky, prix Nobel 1985, comme le plus grand poète du XIXe siècle, apparaît aujourd'hui comme le plus universel des écrivains polonais de cette époque. Sa pensée éclectique constitue une fusion extraordinaire du christianisme et de la philosophie orientale, surtout chinoise. On peut également le considérer comme précurseur de Pierre Teilhard de Chardin. Dans le domaine du langage Norwid s'avère comme le plus révolutionnaire des poètes polonais du XIXe siècle. Son influence sur la poésie de la première moitié du XXe siècle fut immense. Les idées contenues dans son vaste poème mystico-philosophique Promethidion (1851), réédité par Miriam en 1905, où il préconise le retour aux sources mêmes de la polonité, ont influencé tous les domaines de l'art polonais : architecture, arts plastiques, arts décoratifs, artisanat artistique. Son théâtre (Cléopâtre et César, L'Acteur, Dans les coulisses, L'Anneau de la grande dame) redécouvert pour de bon seulement dans les années 1960 le situe parmi les grands précurseurs de la dramaturgie moderne. Étonnant visionnaire qui en janvier 1852 déjà prévoyait la catastrophe de la Première Guerre mondiale (lettre à J.B. Zaleski), Norwid apparaît également comme précurseur de l'Europe unie qu'il concevait comme un exemple de l'union des contraires, idée-clé de sa pensée, où tous les éléments qui décident de sa diversité se complètent et collaborent (Znicestwienie narodu, Disparition de la nation, 1871).
- Mais toi ? - mais moi ? — Faisons jaillir le chant du Jugement,
- Clamons : « Réjouis-toi, lointain héritier !...
- Les pierres sourdes ont gémi, :
- L'idéal... a touché le pavé - - »
- — Extrait du Piano de Chopin, traduction de Christophe Jeżewski et François Xavier Jaujard
Œuvres
- Poèmes
- Bema pamięci żałobny rapsod (1851) (Rhapsodie funèbre à la mémoire de Józef Bem)
- Coś ty Atenom zrobił, Sokratesie (Qu'as-tu fait à Athènes, Socrate) (1856)
- Vade-mecum (1858-1865)
- Assunta (1870)
- Wesele. Powieść (1847) Les noces
- Pompeja (1848 lub 1849)
- Niewola. Rapsod (1849)
- Promethidion (1851)
- Szczesna. Powieść (1854)
- Epimenides. Przypowieść (1854)
- Quidam Przypowieść (1855-1857)
- Fulminant. Rapsod (1863)
- W Weronie (À Verone)
- Rzecz o wolności słowa (1869)
- Prose
- Łaskawy opiekun czyli Bartłomiej Alfonsem (1840)
- Wyjątek z pamiętnika (1850)
- Czarne kwiaty. Białe kwiaty (1856)
- Bransoletka. Legenda dziewiętnastego wieku (1858)
- Cywilizacja. Legenda (1861)
- Ostatnia z bajek (1884)
- Milczenie
- Pamiętnik Podróżny
- Nouvelles
- Ad leones! (1883)
- Stygmat (1883)
- Tajemnica lorda Singelworth (1883)
- Archeologia (1866)
- Dwie powieści (1866)
- Théâtre
- Noc tysiączna druga. Komedia (1850)
- Wanda (1851)
- "Zwolon" (1851)
- Krakus. Książę nieznany (1851, 1861)
- Słodycz (1855 lub 1856)
- Tyrtej-Za kulisami (1865-1869)
- Aktor. Komediodramat (1867)
- Pierścień Wielkiej Damy, czyli Ex-machina Durejko (1872)
- Kleopatra i Cezar (1870-1878/79)
- Traductions en français
- Le Stigmate, traduction de Paul Cazin, Paris, Gallimard, 1932
- Le Piano de Chopin, traduction de Joseph Pérard avec le texte polonais et deux pointes sèches de K. Brandel (Norwid en 1846, dessin par lui-même), Paris, Bibliothèque Polonaise, 1937, 33 p.
- "Prométhidion", traduction de Joseph Pérard, Paris, Bibliothèque polonaise, 1939
- "Choix de poèmes", traduction de Christophe Jeżewski et alli, "Obsidiane", n°22/1983
- "Le Piano de Chopin", traduction de Christophe Jeżewski et François Xavier Jaujard, La Revue musicale n°364/1983
- "Trilogie italienne", traduction de Christophe Potocki, Agnieszka Grudzińska et Monique Jean, José Corti, Paris, 1994
- "Poèmes choisis", traduction de Roger Legras, L'Âge d'Homme, Lausanne, 1999
- "O Szopenie/Sur Chopin", (bilingue) traduction de Christophe Jeżewski et alli, Lodart, Lodz, 1999
- "Lumières du Royaume", traduction de Christophe Jeżewski et alli, Éditions Bénédictines, 2001
- Vade-mecum, traduction de Christophe Jeżewski et alli, avec 34 illustrations de l'auteur, Noir sur Blanc, 2004
- "Cléopâtre et César", traduction de Christophe Jeżewski et Claude Henry du Bord, Cahiers Bleus/Librairie Bleue, 2006
- "Le Piano de Chopin", traduction de Christophe Jeżewski et François Xavier Jaujard, Anima Mundi, 2006
- "Chopin/Szopen" (bilingue), traduction de Christophe Jeżewski et alli, Maison GAL, Varsovie, 2010
Liens externes
- (pl) Les poèmes de Norwid en polonais
- (fr) Émission de France Culture par Antoine Perraud (format RealAudio)
- (fr) Article dans Culture polonaise
Catégories :- Naissance en 1821
- Décès en 1883
- Poète polonais
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