- Vassili Joukovski
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Vassili Andreïevitch Joukovski (en russe : Василий Андреевич Жуковский ; ISO 9 : Vasilij Andreevič Žukovskij), né le 29 janvier 1783 à Michenskoïe (oblast de Toula), mort le 12 avril 1852 à Baden-Baden en Allemagne, fut un poète, critique et académicien russe. Il est considéré comme l'importateur du romantisme dans la poésie russe, influençant des écrivains comme Lermontov et Pouchkine.
Sommaire
Jeunesse
Étudiant à l'université d'État de Moscou, il reçut l'influence de mouvements romantiques étrangers, notamment le Sturm und Drang allemand, mais surtout de Nikolaï Karamzine, introducteur du sentimentalisme en Russie et directeur de la revue Le Messager Européen, où Joukovski publie sa première œuvre en 1802, une traduction libre d'Elegy Written in a Country Churchyard de Thomas Gray qui propagea définitivement le style sentimentaliste en Russie et fut de ce fait le point de départ du romantisme russe.
En 1808, il prend la tête de la revue sur la demande de Karamzine (très occupé par la rédaction des 12 volumes de l'Histoire de l'État russe) et continue à répandre le romantisme mystique dans tout le pays. En 1815, il créa le Cercle Arzamas ayant pour but la promotion du style romantique européen en Russie, dans la foulée de Karamzine. Ce club avait d'ailleurs pour membre un certain adolescent nommé Alexandre Pouchkine qui devint un ami de longue date avec Joukovski.
Œuvres majeures
Joukovski est considéré comme le poète russe de référence pendant la décennie 1810-1820, avant l'avènement de Pouchkine. En 1812, lors de l'invasion de Napoléon, il se fit connaitre par ses chants patriotiques écrits au front, notamment Un Barde dans le camp des Guerriers russes. Il composa aussi les paroles de l'hymne de la Russie impériale, « Que Dieu sauve le Tsar » inspiré de ses influences anglo-saxonnes.
En 1820, au moment de la parution de sa première œuvre majeure Rouslan et Ludmila, Alexandre Pouchkine reçut l'adoubement de Joukovski qui lui offrit un portrait dédicacé comme suit : Au disciple victorieux, de la part du tuteur vaincu. Il continua néanmoins à traduire des ballades anglaises et allemandes, comme Lenore de Gottfried August Bürger à laquelle il procura un mètre nouveau, l'hexamètre dactylique. Il fut aussi un grand amateur de Friedrich von Schiller et s'essaya à quelques adaptations de ses ballades et un drame, Jungfrau von Orleans, basée sur la vie de Jeanne d'Arc. L'herméneutique russe eut donc pour précurseur Joukovski, qui par ce biais influença notamment Dostoïevski par l'étude approfondies des sentiments et de la psychologie des personnages des œuvres qu'il adaptait.
En 1826, il devint le tuteur du tsarévitch Alexandre II de Russie et il toucha à la politique en défendant des mouvements comme celui des décembristes. En 1833, il rédige les paroles du chant Molitva russkikh qui devient ensuite l'hymne russe.
À la mort de Pouchkine, en 1837, il fut le publicateur de ses œuvres inachevées et les sauva de la censure. Il contribua à l'ascension du jeune Nicolas Gogol dans les années 1840, instaurant définitivement ce qui fut appelé le « romantisme russe ».
Il voyagea ensuite à travers toute l'Europe, comme le fit Karamzine en son temps. Correspondant avec les héritiers du Sturm und Drang, dont Goethe, il continua à adapter librement des œuvres et fut le précurseur du ballet russe lorsqu'il utilisa un hexamètre original dans la traduction d'Undine de Friedrich de La Motte-Fouqué.
Il mourut à l'âge de 69 ans en Allemagne et est enterré près du monastère Alexandre-Nevski à Saint-Pétersbourg.
Postérité
L'écrivain Henri Troyat a retracé dans son roman Le chant des insensés, paru en 1993, la destinée de ce poète déchiré entre sa proximité avec le pouvoir impérial et ses amitiés pour les écrivains russes libéraux de l'époque.
Lien externe
Catégories :- Poète russe
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