- Môle d'Antonelli
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Mole Antonelliana
Mole Antonelliana Présentation Période ou style XIXe siècle Type Dôme Architecte Alessandro Antonelli Date de construction 1863 Dimensions 167.5 Destination actuelle Musée national du cinéma Géographie Latitude
LongitudePays Italie Région Piémont Commune Turin Géolocalisation sur la carte : Italie Monument - Monuments par pays modifier Pour les articles homonymes, voir Mole.La Mole Antonelliana (Le môle d'Antonelli) est une structure en maçonnerie en forme de dôme de 167,5 mètres de haut, érigée à Turin (Italie), dont la construction commença en 1863. C'est l'un des plus hauts édifices en maçonnerie d'Europe, devenu le monument qui symbolise la ville, à l'instar de la Tour Eiffel pour Paris ou de la Statue de la liberté pour New York. Située via Montebello, au cœur de la ville, elle doit son nom à l'architecte qui l'a conçue, Alessandro Antonelli.
Destinée à l'origine à devenir le lieu culte de la communauté juive de Turin, elle est aujourd'hui devenue — après avoir abrité le Museo Nazionale del Risorgimento Italiano lors de la création de celui-ci en 1908 — le siège du Musée national du cinéma.
Sommaire
Histoire
À l'origine, la Mole Antonelliana devait être une synagogue (d'une hauteur de 47 m) destinée à la communauté israélite turinoise. Celle-ci bénéficiait pleinement des droits civils et de la liberté de culte concédés aux religions non catholiques depuis 1848. La communauté hébraïque voulut faire construire un temple avec une école en annexe, à Turin, qui était, au moment où la construction de la synagogue a commencé, la capitale du nouvel État italien, et confia la réalisation du projet à l'architecte piémontais Alessandro Antonelli (1798-1888).
Le choix d'Antonelli comme architecte ne fut cependant pas des plus heureux : il commença d'entrée à proposer une série de modifications qui devaient porter la hauteur de l'édifice à 113 mètres, bien au-delà des 47 mètres prévus initialement pour le dôme.
Ces modifications, et l'augmentation des délais de construction et des coûts qui s'ensuivirent, n'ont pas plu à la communauté hébraïque, qui décida en 1869 d'arrêter les travaux en faisant poser un toit provisoire. En 1873, un échange intervint avec la ville de Turin, qui lui offrit un nouveau terrain sur lequel fut construite la synagogue actuelle, et qui prit en charge la Mole inachevée dans l'intention de la dédier au roi Victor-Emmanuel II.
Antonelli reprit le chantier, avec une série de nouvelles modifications en cours de travaux qui portèrent la hauteur totale à 146 m, puis 153 m et finalement aux 167 mètres actuels, érigeant ainsi la construction en maçonnerie la plus haute d'Europe.
À sa création le Musée du Risorgimento y est installé initialement puis il est transféré en 1938 au palais Carignan.
Malheureusement, l'édifice a, dès l'origine, souffert de désordres structurels, dus à la dimension relativement étroite de la base et au poids qu'elle devait supporter. Antonelli travailla sur ce chantier jusqu'à sa mort ; l'espèce d'ascenseur actionné par l'intermédiaire d'une poulie, qui permettait à l'architecte presque nonagénaire de monter à plusieurs dizaines de mètres de hauteur pour lui permettre de vérifier personnellement l'avancement des travaux, était devenu légendaire.
Antonelli ne vit cependant pas de son vivant l'achèvement du monument, qui fut terminé par son fils Costanzo, tandis que les décorations intérieures furent réalisées entre 1905 et 1908 par Annibale Rigotti.
La Mole n'a pas eu de chance avec les phénomènes naturels. Déjà, durant sa construction, le tremblement de terre du 23 février 1887 obligea à en renforcer la structure.
Le génie ailé qui avait été posé sur la pointe du monument fut abattu par un orage le 11 août 1904, et fut remplacé par une étoile de près de quatre mètres de diamètre ; on peut encore voir le génie à l'intérieur, et il est souvent identifié comme un ange.
Le 23 mai 1953, un autre orage très violent, accompagné d'une tornade, fit s'écrouler près de 47 mètres de la flèche, qui fut reconstruite en 1961 non plus en maçonnerie, mais sous forme d'une structure métallique revêtue de pierre.
D'autre part, pendant les travaux de consolidation, on décida de stabiliser le bâtiment de l'intérieur à l'aide d'énormes arcs de ciment armé, qui dénaturent complètement l'espace intérieur donnant une impression de claustrophobie, tout à l'opposé de ce qu'avait voulu Antonelli ; des voix s'élevèrent aussi, pour critiquer la trop grande rigidité ainsi donnée à la structure, dont on craignait qu'elle soit dommageable pour le bâtiment car elle réduisait ses possibilités d'oscillation.
Des années soixante aux années quatre-vingt-dix, la Mole fut utilisée comme un « balcon sur la ville », grâce à un ascenseur qui conduisait au sommet du dôme, à 70 m du sol, où se trouve un petit belvédère, ainsi que pour des expositions temporaires, mais l'intérêt de la commune sembla diminuer, beaucoup se demandant quel usage on pouvait bien faire de ce monument.
Siège du Musée national du cinéma
Après quelques années de fermeture, pour restructuration, pendant lesquelles on a rénové l'ascenseur (qui réalise l'ascension en 59 secondes) et éliminé une partie des arcs de soutien en ciment, la Mole Antonelliana a rouvert ses portes et est aujourd'hui devenue le siège du Musée national du cinéma, créé en 1941, et installé à partir de 1956 dans le palazzo Chiablese.
Inauguré en juillet 2000, après la spectaculaire rénovation de l'architecte François Confino, qui a transformé le monument symbole de la ville en un musée à l'organisation verticale sur cinq niveaux unique au monde, le Musée national du cinéma présente des appareils optiques pré-cinématographiques (lanternes magiques), des pièces provenant du tournage des premiers films italiens et d'autres reliques, dans une présentation très suggestive.
Le Musée national du cinéma présente, sur son site internet, un « hyperfilm » offrant une « hypervision » à travers son espace, de l'extérieur de la Mole à l'intérieur du musée, dans lequel l'ascenseur panoramique permet au spectateur d'effectuer, tout au long des cinq niveaux du musée, une « vertigineuse ascension », qui s'achève au Tempietto, le belvédère surplombant la ville à 70 mètres de hauteur.
La Mole, qui fut l'une des premières constructions illuminées au moyen de petites flammes alimentées au gaz de ville vers la fin du XIXe siècle, présente, depuis 1998, sur une face du dôme, une installation — conçue à l'occasion de la redéfinition de l'illumination extérieure et de la naissance de la manifestation « Luci d'Artista » (Lumières d'artiste) — de l'artiste contemporain Mario Merz, Il volo dei numeri (l'envol des nombres), avec le début de la suite de Fibonacci qui s'élève vers le ciel.
Influence culturelle
- La Mole Antonelliana est représentée sur le verso de la pièce italienne de 0,02 centimes d'euro.
- La Mole a inspiré le logo officiel des Jeux olympiques de Turin en 2006, sur lequel elle figure de manière stylisée.
- À l'occasion des championnats du monde d'escrime 2006, organisés à Turin du 30 septembre au 7 octobre 2006 un timbre d'usage courant a été émis le 29 septembre 2006 par la Poste italiane, sur lequel figure, à côté d'une scène de combat d'escrime le profil de la Mole Antonelliana, choisie la ville pour symboliser la ville de Turin.
- A l'intérieur de la Mole Antonelliana a été tourné une grande partie du film Dopo Mezzanotte de Davide Ferrario, dans lequel la Mole joue un rôle symbolique.
- Un croquis de la Mole Antonelliana apparaît comme symbole de fermeture dans le film de Hayao Miyazaki Porco Rosso.
- Une croyance, répandue parmi les étudiants de l'université de Turin, amène ceux-ci à éviter de se rendre sur la terrasse panoramique de la Mole, en faisant valoir que cela pourrait entraver le bon achèvement de leurs études universitaires.
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Mole Antonelliana ».
Liens internes
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Liens externes
- Fiche de données sur la Mole Antonelliana sur le site d'architecture « Structurae.de »
- Hyperfilm présentant les espaces du Musée national du cinéma dans la Mole Antonelliana
- Photos de la Mole Antonelliana
Notes et références
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