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Musée de l'Homme
Musée de l'Homme
Informations géographiques Coordonnées Pays France Localité Paris Informations générales Date d'ouverture 1937 Collections Anthropologie, préhistoire Informations visiteurs Visiteurs / an Adresse Palais de Chaillot
17, place du Trocadéro
75116 ParisSite officiel www.mnhn.fr modifier Le Musée de l'Homme est un musée national dont la vocation est de présenter l'Humanité dans sa diversité anthropologique, historique et culturelle, dépendant du Muséum national d'histoire naturelle et se trouvant au Palais de Chaillot à Paris.
En 2006, seules les expositions permanentes de Préhistoire et d'Anthropologie physique subsistent, ainsi qu'une partie des structures de recherche. Toutes les collections ethnographiques ont été déplacées au Musée du quai Branly, où seule est exposée une sélection de pièces exotiques présentant des qualités esthétiques. Le Musée est fermé pour rénovation.
Sommaire
Historique
Le Musée de l'Homme est issu du Musée d'ethnographie du Trocadéro, fondé en 1878 par Ernest Hamy. Sa première collection est un don par l'explorateur Alphonse Pinart d'environ 3 000 objets américains achetés en grande partie à Eugène Boban et 250 objets océaniens. De l'ancien Musée d'ethnographie, il hérite les collections historiques exceptionnelles constituées dès le XVIe siècle et provenant de cabinets de curiosités et du Cabinet Royal. Ces collections ethnographiques s'enrichissent au cours du XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui grâce aux expéditions et missions scientifiques à travers le monde, auxquelles viennent s'adjoindre les dons ou les dépôts de voyageurs et de collectionneurs privés.
Le Musée de l'Homme proprement dit a été créé par Paul Rivet à l'occasion de l'Exposition universelle de 1937. Il occupe la majeure partie de l'aile Passy du Palais de Chaillot (Paris 16e) et il réunissait jusqu'en 2004 les plus importantes collections françaises concernant la définition, la vie et l'histoire de l'Homme. Rivet avait installé dans ce bâtiment, non seulement les collections du Musée d'ethnographie du Trocadéro, mais aussi les collections d'anthropologie physique et de préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle, précédemment conservées au Jardin des Plantes. Il créait ainsi une structure entièrement novatrice, regroupant dans le même lieu l'ensemble des collections consacrées à l'espèce humaine, un centre d'enseignement de l'Université de Paris (l'Institut d'ethnologie fondé en 1925 avec Marcel Mauss et Lucien Lévy-Bruhl, dont Georges Condominas a été l'un des étudiants), un grand laboratoire de recherche associant anthropologie, ethnologie et préhistoire, et enfin une très importante bibliothèque.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs membres du personnel ont formé le Groupe du musée de l'Homme, réseau de résistance particulièrement actif.
Une rénovation du Musée de l'Homme est en cours de préparation. Le Musée est fermé pour des travaux de rénovation depuis le 23 mars 2009, a priori jusqu'en 2012.
Une commission officielle commanditée par le Ministère de la Recherche et présidée par l'archéologue Jean-Pierre Mohen a esquissé les grandes lignes du programme, qui a été publié en 2004 (Le nouveau Musée de l'Homme, Paris).
Mission
Le Musée de l'Homme a pour objectif de réunir en un seul lieu tout ce qui concourt à situer et à définir l'être humain :
- l'Homme dans sa chaîne évolutive (Préhistoire) ;
- l'Homme dans son unité et sa diversité (Anthropologie biologique) ;
- l'Homme dans son expression culturelle et sociale (Ethnologie).
Cette triple fonction faisait du Musée de l'Homme non seulement un lieu unique en France, mais aussi une référence à travers le monde. Le déplacement des 300 000 pièces de la collection d'ethnologie au Musée du quai Branly a fortement diminué la portée des expositions permanentes. Il a suscité de nombreuses polémiques, dans la mesure où les choix muséographiques de la nouvelle structure auraient plus été dictés par des critères esthétiques que scientifiques. Les vitrines permanentes du Musée de l'Homme comptaient plus de 15 000 pièces, reflétant les richesses artistiques mais aussi techniques et culturelles des peuples des cinq continents. Le Musée du quai Branly ne présente au public que 3 500 objets, sans contextualisation culturelle, choisis pour leurs qualités esthétiques et leurs origines exotiques (Afrique, Océanie, Amériques). Ainsi, dans le nouveau musée, les Inuits ne sont représentés que par un simple peigne, et les premières nations du Québec par deux ceintures tissées. Les kayaks, les traîneaux, les vêtements qui traduisent les capacités d'adaptation des peuples de l'Arctique restent dans les réserves alors qu'ils étaient exposés au Musée de l'Homme. Les peuples européens seront représentés séparément au MUCEM, ce qui instaurera une discontinuité injustifiée au sein des cultures humaines.
Actuellement, le musée se cherche une nouvelle identité. Faisant référence au tableau de Gauguin, D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, Jean-Pierre Mohen et son équipe tentent d'arranger la mission du Musée, sans toutefois parvenir à lui donner un sens muséologique fort. On trouvera dans le futur Musée, l'Homme au travers de son évolution biologique, de son adaptation au milieu, de l'élaboration d'une culture (par le vecteur de la parole notamment) qui définit les grands traits de l'humanité. Enfin, il s'agira d'évaluer la pression de l'homme sur son environnement, et les conséquences de ces évolutions, au présent, au futur.
Structures de recherche
Organisme de recherche sous co-tutelle du ministère de l'Éducation nationale, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, le Musée de l'Homme regroupait jusqu'à la réforme de 2001 trois laboratoires du Muséum national d'histoire naturelle : les laboratoires d'Anthropologie biologique, de Préhistoire et d'Ethnologie. Depuis, de nouvelles unités de recherche appartiennent aux départements Préhistoire et Hommes, natures, sociétés, qui se déploient à la fois au Musée de l'Homme et au Jardin des Plantes. Les thèmes principaux sont l'adaptation de l'espèce humaine à ses environnements, la préhistoire mondiale, l'art pariétal, l'anthropologie biologique et l'écologie humaine, la génétique des populations humaines et l'histoire des peuplements, et l'adaptation culturelle au milieu. Deux nouveaux laboratoires d'analyse viennent d'y être installés, l'un de génétique humaine et l'autre de minéralogie (pour la caractérisation des matériaux lithiques préhistoriques). En son sein, s'expriment les quatre vocations du Muséum : la conservation des collections, la recherche fondamentale, l'enseignement supérieur et la diffusion des connaissances. Il regroupe plusieurs unités mixtes du CNRS et il propose des formations de 2e cycle dans le cadre du Master du MNHN.
Outre ses activités de recherches en sciences de la nature ou en démographie, le musée compte un département Hommes, natures et sociétés qui s'est enrichi, en 2006, de la création de l'Institut Émilie du Châtelet (du nom de la mathématicienne et femme de lettres, marquise du Châtelet) qui se consacre au « développement et à la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre » sous la direction de la professeure Françoise Barret-Ducrocq, spécialiste des études féministes.
Bibliothèque et photothèque
Au moment de la construction du musée de l'Homme, Yvonne Oddon intervient sur les plans de la bibliothèque pour y imposer les standards américains en matière d'architecture de bibliothèque et surveille elle-même l'avancée des travaux en logeant sur place. Elle insiste par exemple pour que la bibliothèque occupe l'étage supérieur et qu'elle soit dotée d'une terrasse dominant la Seine. La bibliothèque n'ouvre que partiellement le 1er juillet 1938 avant de fonctionner normalement dans ses nouveaux locaux un an plus tard. Elle compte alors 300 000 volumes et un nouveau poste de bibliothécaire est financé par David David-Weill. Une photothèque s'installe également au musée de l'Homme et rassemble la documentation photographique à partir du noyau de photos du Laboratoire d'anthropologie du Muséum. Elle s'étoffe au fil des images rapportées des différentes missions. Yvonne Oddon et Thérèse Rivière œuvrent à une double indexation des photographies selon un plan de classement thématique mis au point en 1938.
Après la guerre, où la bibliothèque joue un rôle important dans le mouvement de résistance du groupe du musée de l'Homme, la bibliothèque reçoit des fonds importants comme les fonds Paul Broca, Paul Topinard, Constantin Brailoiu, Henri Breuil, Alexandra David-Neel, Eugène Caillot, Gaétan Gatien de Clérambault, Jeanne Cuisinier, Henri Frey, Léonce Joleaud, Harper Kelley, Louis Marin, Jules Marcou, Marcel Mauss, Jacques Millot, Jacques et Georgette Soustelle, Guy Stresser-Péan, Paul Tchernia. En 1975, la bibliothèque du musée de l'Homme acquiert la bibliothèque Roger Bastide, ethnographe du Brésil. À la fin des années 1980, Paul-Emile Victor dépose à la bibliothèque du musée de l'Homme un fonds constitué des documents ethnographiques sur les Inuits qu'il a produit à l'occasion de ses expéditions au Groenland entre 1934 et 1937 (notes de terrain, manuscrits de publications, lettres et télégrammes, fiches descriptives des objets déposés au musée de l'Homme, 2 000 photographies et 355 dessins).
La création du musée du quai Branly bouleverse les collections de la bibliothèque. La partie ethnographique des collections et la photothèque rejoignent la médiathèque du musée du quai Branly, laissant à la bibliothèque du musée de l'Homme les collections de préhistoire et de paléographie. En 2006, le Muséum national d'histoire naturelle s'est vu réattribuer le centre d'acquisition et de diffusion de l'information scientifique et technique (CADIST) de préhistoire et paléoécologie humaine, ce qui a permis le retour au musée de l'Homme du fonds documentaire de 23 000 volumes concernant la préhistoire et l'anthropologie biologique, et qui, joint au fonds de la Société préhistorique de France, en fait un centre de référence important, reconnu comme « pôle associé » de la Bibliothèque nationale de France. Les archives du Musée de l'Homme restent conservées dans ce centre de documentation.
La bibliothèque a rouvert en novembre 2007[1]. Grâce à une salle de lecture de 50 places proposant 5 000 livres en libre accès, il peut à nouveau accueillir des chercheurs. Les fonds sont riches de 400 000 monographies et plus de 700 titres de périodiques.
Directeurs et scientifiques du Musée de l'Homme
- Paul Rivet (1876-1958), médecin de formation, il fonda un grand musée anthropologique, le Musée de l'Homme
- Maurice Leenhardt (1878-1954), spécialiste du peuple kanak de Nouvelle-Calédonie
- René-Yves Creston (1898-1964), directeur du département de l'Arctique dans les années 1930
- André Leroi-Gourhan (1911-1986), spécialiste de la préhistoire
- Jacques Soustelle (1912-1990), vice-president en 1938
- Claude Lévi-Strauss (né en 1908), directeur-interim en 1949-1950
- Henri Victor Vallois (1889-1981), directeur en 1950.
- Bernard Dupaigne, directeur du laboratoire d'ethnologie
- Zéev Gourarier (né en 1953), directeur depuis 2003.
Notes et références
- ↑ Véronique Heurtematte, « Ecce homo », dans Livres Hebdo, no 717, 18 janvier 2008, p. 72.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Martin Blumenson, Le Réseau du Musée de l'Homme : les débuts de la Résistance en France (trad. de l'anglais par Jean-Pierre Carasso), Seuil, Paris, 1979, 284 p. (ISBN 2-02-005211-3)
- Michel Leiris, « Du musée d’Ethnographie au musée de l’Homme », in La Nouvelle Revue française, 1938, p. 344-345.
- Michel Leiris, « Le musée de l’Homme, où l’art et l’anthropologie se rencontrent », in Réalités, n° 182, 1966, p. 57-63.
- Benoît de L'Estoile, Le goût des autres : de l'Exposition coloniale aux arts premiers, Flammarion, Paris, 453 p. (ISBN 978-2-0821-0498-2)
Filmographie
- L'Aventure du Musée de l'Homme, réalisé par Philippe Picard et Jérôme Lambert, avec la participation de Georges Balandier, Gilbert Rouget, Geneviève Calame-Griaule, Georges Condominas, Jean Rouch et Germaine Tillion, France 5, BFC Productions, Paris, 2002, 53' (VHS)
- Hommage à l'Afrique : les adieux à la galerie Afrique du Musée de l'Homme, réalisé par Frédéric Dubos, avec des interventions de Jean Rouch, Jacques Faublée, Edmond Bernus, Claude Tardits, Gilbert Rouget, Nicole Boulfroy, Serge Bahuchet, Geneviève Calame-Griaule (et al.), sur une idée de Marie-Paule Ferry, Société des africanistes, filmé le 25 février 2003, à l'occasion de la fermeture de la galerie Afrique du Musée de l'Homme, 33' (VHS)
Liens externes
- Musée de l'Homme
- André Langaney et Jean Rouch, « " L’humain " menacé », L'Humanité, 8 mars 2001.
- Réseau de Résistance du musée de l'Homme - Site du musée Boris Vildé
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