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Musée Dobrée
Le palais Dobrée.Informations géographiques Pays France Ville Nantes Adresse 18, rue Voltaire Coordonnées Informations générales Date d’inauguration 1899 Collections Œuvres du Moyen Âge jusqu'au XXe siècle, Archéologie Informations visiteurs Site web Le musée Dobrée Géolocalisation sur la carte : Nantes
modifier Situé quartier Graslin, à la périphérie immédiate du centre bourgeois de Nantes et tout près du Muséum d'histoire naturelle, le musée Dobrée est un bâtiment à l’architecture originale et aux riches collections.
Voulu par le mécène Thomas Dobrée (1810-1895), il appartient au conseil général de la Loire-Atlantique. En janvier 2010, un projet de restructuration et de modernisation du musée a été adopté par le Conseil général en vue d'une réalisation à l'horizon de 2015[1],[2].
Sommaire
Le palais Dobrée
Issu d'une ancienne famille huguenote originaire de Normandie, établie à Guernesey au XVIe siècle, dont les membres étaient devenus négociants et armateurs sur le port de Nantes, Thomas Dobrée abandonne les affaires à vingt-huit ans pour collectionner les œuvres d'art. À partir de 1862, il se consacre à l'édification de son « palais », destiné à accueillir les dix mille objets d'art qu'il passe sa vie à traquer. Ses collections sont particulièrement riches en livres précieux (incunables, impressions bretonnes anciennes), en manuscrits à peintures, en autographes, en monnaies et médailles, en arts graphiques (notamment les graveurs allemands et néerlandais). Mais elles comprennent aussi une importante collection de sculptures, de peintures et d'objets d'arts décoratifs du Moyen Âge à la fin du XIXe siècle.
Construit dans le périmètre immédiat du manoir médiéval du duc de Bretagne Jean V (datant du XVe siècle), le palais Dobrée affecte un style néoroman cher à Viollet-le-Duc, bien qu'il soit l'œuvre commune des architectes Simon, Boismen, Chenantais et Le Diberder, sur le dos desquels Thomas Dobrée était en permanence.
Par acte passé devant notaire le 8 août 1894, Thomas Dobrée lègue palais et collections au département de Loire-Inférieure ; la donation prévoit que le Département pourra transférer son musée d'archéologie dans le manoir de la Touche, mais stipule de séparer l'accès aux collections archéologiques de celui du palais Dobrée : c'est toujours le cas aujourd'hui. Le conseil général accepte cette donation et décide que le futur musée s'appellera Musée Thomas Dobrée. Dès 1896, les collections archéologiques sont installées. En 1974, une extension des bâtiments s'impose et une construction moderne est établie dans un angle du jardin. C'est là que sont présentées les collections de l'ancien Musée d'archéologie (notamment la collection égyptienne), les bâtiments « historiques » restant dévolus aux collections de Thomas Dobrée.
Les bâtiments annexes
Le manoir de la Touche ou manoir de Jean V (XVe et XIXe siècles)
Vers 1425-1440, l'évêque Jean de Malestroit fit édifier une résidence d'été, composée de ce manoir de la Touche, de son grand puits (orné au XIXe siècle siècle par Thomas Dobrée) et de la chapelle épiscopale Saint-Gabriel. Le tribunal suprême de l'évêque de Nantes y siégea en 1440 à l'occasion du procès de Gilles de Rais, plus tard assimilé au personnage de Barbe-Bleue des contes de Charles Perrault. L'édifice porte aussi le nom de « manoir Jean V », car ce duc de Bretagne, grand-oncle de la duchesse Anne de Bretagne, y mourut en 1442.
Après avoir été la résidence des évêques de Nantes, il abrita le séminaire des prêtres irlandais de Nantes[3], du XVIIe siècle siècle à la Révolution. Au même moment, trois évêques exilés, Messeigneurs Barry, O'Keefe et Comerford[3], de la communauté des irlandais de Nantes habitent la ville.
Ce manoir du XVe siècle siècle a été remanié au XIXe siècle siècle après son acquisition par Thomas Dobrée, qui l'a légué au département pour y accueillir le musée d'archéologie. Une inscription en breton sur la tour dite « des Irlandais » témoigne de la soif de connaissance qui porta Thomas Dobrée toute sa vie : « Ann dianaf a rog ac'hanoun » (en breton moderne : « An dianav a rog ac’hanon », c'est-à-dire : L’inconnu me dévore).
Portail et bénitier de la chapelle Saint Gabriel (XVe siècle)
La chapelle Saint-Gabriel, dite des Irlandais, avait été édifiée au XVe siècle siècle (vers 1425-1440) pour servir de chapelle épiscopale à la résidence des évêques de Nantes. Elle se situait à l'emplacement du musée Dobrée. Thomas Dobrée en ordonna la démolition, qui fut exécutée en 1866 et 1867. Il souhaita en préserver le portail et le bénitier, qui furent déplacés au pignon ouest du manoir de la Touche. La console, destinée à porter la statue de la niche centrale, est ornée des armes de l'évêque Jean de Malestroit, martelées sans doute à la Révolution. Une partie des pierres de la chapelle servit à réaliser les assises du puits situé au nord du manoir.
La collection égyptienne
La collection égyptienne de Nantes est le fruit de dons, de dépôts et de legs divers qui l'enrichissent depuis près de deux siècles. Elle a connu une histoire mouvementée, déménageant plusieurs fois et changeant d'affectation au cours des décennies.
Les premiers objets égyptiens sont donnés en 1819 par le célèbre voyageur archéologue et naturaliste nantais Frédéric Cailliaud (1789-1869). Puis, par testament, ce même Cailliaud lègue au musée d'archéologie une quarantaine d'objets rapportés de ses voyages en Égypte. Ces objets rejoignent le musée à sa mort en mai 1869. De ces premières acquisitions, il existe deux catalogues imprimés, établis en 1856 et 1869 par Fortuné Parenteau. En 1882, l'égyptologue Emmanuel de Rougé en dresse un inventaire qu'il présente à la Société nationale des Antiquaires de France.
Au début du XXe siècle, un autre musée nantais, le Musée des Arts décoratifs (abrité dans le château des ducs) bénéficie d'une attribution par le musée Guimet d'un lot de tissus et d'objets mis au jour par Albert Gayet à Antinoë lors de ses campagnes de fouilles particulièrement fructueuses de 1907-1908.
En 1924, le musée du Louvre consent un dépôt d'environ 300 œuvres à ce musée. Juste retour des choses : parmi ces objets certains proviennent de la première collection Frédéric Cailliaud, vendue en 1824 au Cabinet des médailles de la Bibliothèque du roi (future Bibliothèque nationale de France) et donnée par cet établissement au Louvre en 1907. Dans le dépôt du Louvre de 1924, se trouve également un beau lot de pièces provenant des fouilles françaises à Éléphantine et à Assiout.
En 1962, la collection égyptienne du musée des arts décoratifs est transférée au musée Dobrée où elle rejoint d'autres collections archéologiques, dont le fonds Cailliaud.
Galerie
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Collectif, Thomas Dobrée, 1810-1895. Un homme, un musée (catalogue), Nantes, Musée Dobrée et P., Somogy, 1997, 328 p., iconographie en couleur.
Article connexe
Liens externes
- Le musée Dobrée sur www.loire-atlantique.fr
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