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Mosquée al-Azhar
La mosquée al-Azhar, fondée en 970, est une des plus anciennes mosquées du Caire et le siège de l'Université al-Azhar, la deuxième plus ancienne université encore active au monde.
Sommaire
Historique
Dès son arrivée en Égypte, Jawhar ben Abdalah al-Siqilli, le général d'origine sicilienne qui venait de conquérir le pays en 969, pour le quatrième calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah, entama la construction d’une nouvelle capitale, Al-Mansûriyyah, au nord d'al-Fustât, l'ancien fleuron de l'Empire abbasside. Lorsque al-Muizz se rendit sur place pour visiter sa nouvelle conquête, il décida que la capitale s'appellerait Al-Qâhirah (c'est-à-dire « la victorieuse », actuel Le Caire) plutôt qu’Al-Mansûriyyah.
Lorsque Jawhar al-Siqilli, posa la première pierre de la nouvelle capitale, il avait prévu la construction d’une grande mosquée où serait célébrée la prière sous le règne de son maître al-Muizz. Cette mosquée fut d’abord appelée Jâmaâ Al-Qâhirah (la mosquée du Caire). La mosquée d'origine comprenait une cour entourée de trois bas-côtés. Elle avait un seul minaret et occupait la moitié de l’espace qu’elle occupe aujourd’hui. Elle a par la suite été nommée « al-Azhar » pour rendre hommage à Fatima Zahra, la fille de Mahomet. Elle est située au sud du Khan el Khalili, dans le Caire islamique.
Sa construction a commencé le 14 ramadan 359 de l'hégire (21 juillet 970). Elle dura deux ans. La première prière y a eu lieu le 22 juin 972. Après sa construction, al-Azhar fut directement financée par les califes fatimides, et devint la mosquée officielle pour la prière du vendredi. Les habitants des villes à proximité du Caire, comme Misr ou Al-Qatai’ se dirigeaient tous les vendredi vers Al-Azhar pour écouter le sermon (Al-Khutbah), donné par le calife fatimide, et accomplir la prière en congrégation. Par ailleurs, des Égyptiens aisés participaient à son financement en lui léguant une part de leur fortune ou des propriétés privées.
En 988, elle devint également une université où étaient enseignées différentes sciences et la religion. L’éducation à al-Azhar incluait la jurisprudence chiite-ismaélite, la grammaire arabe, la littérature et l’histoire. Elle devient alors le centre de diffusion de la da’wa (propagande) chiite fatimide.
A la fin de la dynastie des Fatimides (VIe siècle de l’hégire - XIIe siècle), la partie couverte de la mosquée a été élargie. Un couloir fut ajouté de chaque côté de la cour intérieure, dont les arcades reposent sur des colonnes de marbre.
Suite à l'occupation de l'Egypte par les troupes françaises, le 22 octobre 1798, pendant que Napoléon Bonaparte était au vieux Caire, un soulèvement est provoqué : la population de la capitale se répand en armes dans les rues, se fortifie sur divers points, et principalement dans la grande mosquée d’El-Azhar. Excités par les cheïkhs et les imams, ces Égyptiens ont juré par leur prophète d’exterminer tous les Français. Tous ceux qu’ils rencontrent, soit dans leurs maisons, soit dans les rues, sont impitoyablement égorgés. Bonaparte n’est point déconcerté par l’orage qui le menace de toutes parts. Il poursuit lui-même les révoltés de rue en rue, et les oblige à se concentrer dans la grande mosquée. Il ordonne à ses canons de foudroyer la mosquée. Les Français en brisent les portes et animés par la fureur et la vengeance, ils massacrent les Égyptiens. Quelques cheïkhs, plusieurs Turcs ou Égyptiens, convaincus d’avoir trempé dans le complot, sont exécutés.
Le 1er Juin 1801, Al-Azhar ferma ses portes sur une Egypte occupée par les Français et exactement une année et un jour plus tard, le 2 Juin 1802, réouvrit pour le service du Vendredi, en la présence du Grand Vizir Ottoman.
Description de la mosquée al-Azhar
Al-Azhar possède aujourd’hui trois minarets. Le premier date de la fin du XVe siècle, pendant le règne de Qaitbay, sultan d’Égypte et de Syrie de 1468 à 1496, qui ajouta également à l’édifice un mihrab. Le second fut construit au début du XVIe siècle, pendant celui de l’avant-dernier sultan mamelouk Kansaouh al-Ghaouri (1501-1516).
L’entrée que l'on peut voir de nos jours date de la période ottomane (1753).
L'imam d'al-Azhar
L'imam de la mosquée égyptienne al-Azhar - actuellement le cheikh Mohammed Tantaoui - se prétend être la plus haute autorité de l' islam acharite en Égypte. Considéré comme un « porte-parole » du gouvernement, dont il est fonctionnaire (il est nommé par le président égyptien). Ses positions ne font pas toujours l'unanimité au sein d'al-Azhar. Imam jusqu'en 1996, le cheik Gad al-Haq Ali Gad al-Haq a par exemple légitimé la peine de mort pour tout musulman qui apostasie[1]. Il émit aussi une fatwa demandant au gouvernement égyptien d'exécuter toutes les personnes qui sont contre l'excision[2].
Notes et références
- ↑ Christophe Ayad, Géopolitique de l'Égypte, Editions Complexe, 2002, 144 p. (ISBN 2870277849), p. 50
- ↑ (en) Geneive Abdo, No God But God: Egypt and the Triumph of Islam, Oxford University Press US, 2002, 240 p. (ISBN 0195157931), p. 173
Annexes
Article connexe
Lien externe
Bibliographie
- M. Zeghal, « Gardiens de l'islam - Les oulémas d'al Azhar dans l'Égypte contemporaine », Paris, Presses de Sciences Politiques, 1996
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