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Missile surface-air
Un missile surface-air, ou missile anti-aérien, est un missile destiné à atteindre une cible aérienne en étant tiré depuis le sol (missiles sol-air) ou la mer (missiles mer-air), essentiellement dans un but de défense antiaérienne. Techniquement, les missiles mer-air et les missiles sol-air ont connu des évolutions convergentes qui font que, en 2008, les deux classes ne font plus qu'une seule.
Sommaire
Historique
Conçus à l’origine pour combattre les bombardiers évoluant à haute altitude, les missiles sol-air sont apparus pendant la Seconde Guerre mondiale. L'Allemagne lança plusieurs programmes à partir de 1941 mais qui ne purent aboutir à temps, bien que certains comme le Fliegerfaust furent brièvement essayés. Le seul programme allié pour un engin autopropulsé de ce type, le Brakemine britannique, ne fit guère mieux.
L’apparition, au début des années 1950, de bombardiers stratégiques capables de voler à des altitudes de 13 à 15 000 mètres (B-52, B-58, Tupolev Tu-16, Tupolev Tu-22) fit apparaitre une menace contre laquelle les canons anti-aériens même de gros calibre ne pouvaient plus rien. On vit alors apparaître :
- aux États-Unis les missiles Nike-Ajax (1953) et BOMARC
- au Royaume-Uni les missiles Thunderbird puis Bloodhound
- en URSS la série des SA avec les SA-1 Guild
- en France les missiles Matra R-422 et Parca (prototype)
- en Suisse, le RSC-50 qui fut le premier missile proposé à l’exportation[1].
Mais tous ces systèmes étaient fixes, semi-mobiles, parfois enterrés et étaient plus particulièrement destinés à une défense stratégique contre les bombardiers. Vers 1955 l'US Army mis en chantier un missile de défense de zone et de "théâtre" : le système d'arme Hawk, qui devait être aussi mobile que les batteries de 90 mm en leur temps et pouvoir suivre les armées sur leurs arrières immédiats. Il est bien entendu que "mobile" ne veut pas dire "tirer en roulant". Il revient à l’URSS d’avoir donné une plus grande mobilité tactique aux missiles sol-air de défense de zone à travers les SA-4 Ganef et SA-6 Gainful, tous deux sur affût chenillé.
Dans les années 1960, apparurent les missiles sol-air à courte portée qui doublèrent (avant de les faire quasiment disparaître, sauf dans les forces navales) les canons de moyen calibre comme le 40 mm Bofors et le 40 mm bi-tube montés sur châssis AMX-13 en France.
- le Chaparral aux Etats-Unis
- le Rapier au Royaume-Uni
- le Roland franco-allemand et le Crotale français
- le SA-8 en URSS
Des unités de la Garde nationale des États-Unis furent un moment dotées du Roland monté sur châssis chenillé Chaffee.
À la même époque apparurent les missiles sol-air à très courte portée comme le Redeye portatif américain, le SA-7 soviétique, le RBS-70 suédois le Mistral (francais) et le Blowpipe britannique.
La guerre du Viêt Nam, puis la guerre du Kippour en 1973, prouvèrent l’efficacité de ces missiles contre tous les aéronefs, de la très haute à la très basse altitude.
Durant la guerre des Malouines, les missiles anti-aériens embarqués et au sol britanniques furent une part importante de la défense contre l'aviation argentine avec des resultats mitigés.
Au début des années 1980, l’OTAN engagea une réflexion sur la capacité des missiles sol-air à devenir multi-cibles face aux nouvelles menaces (drone, arme stand-off, missile mer-mer, missile sol-sol tactiques de type Scud). La guerre du Golfe de 1991 valida cette réflexion, qui s’enrichit de la notion de projection des systèmes sol-air pour la protection des forces.
Le MIM-104 Patriot dans sa version originale n'était pas destiné à une fonction antimissile. Ses performances contre les missiles balistiques Scud Irakiens pendant la guerre du Golfe de 1991 furent largement exagérées pour des raisons politiques.
Le Patriot, très modulaire fut depuis profondément modifié (Pac 2 & 3) pour assurer également une mission antimissile.
Durant la guerre d'Irak de 2003, il fut la cause de tir ami abattant un Tornado de la RAF et un F/A-18 de l'US Navy.
Par contre le radar de tir d'une unité Patriot fut à son tour anéanti par un F-16 de l’US Air Force qu’elle avait « accroché » en automatique (tir d’un missile antiradiation)dans un tir preventif. Les missiles développés depuis comme le MEADS américano-germano-italien, les Aster franco-italiens et les S-300 et S-400 russes sont ommi-directionnels et multi-menaces, les avions n’étant plus leur unique cible.
Typologie
Cette classe de missiles se répartit en quatre catégories :
Les missiles à très courte portée
Article détaillé : SATCP.Ce sont des missiles légers (15 à 20 kg pour la munition), tirables à l'épaule, mis en œuvre par deux hommes, comme le Mistral, le FIM-92 Stinger ou le 9K32 Strela-2 par exemple. Leur portée n'excède pas 5 km. Ils sont très rapides (Mach 3 environ). Ils possèdent généralement un système de guidage infrarouge. Certains utilisent un guidage laser, comme le SAAB-70 suédois par exemple.
Ce type de missile commença à se répandre au cours des années 1980 à l'initiative des États-Unis qui équipèrent les rebelles afghans de missiles Stinger pour contrer l'utilisation intensive des hélicoptères par les troupes d'invasion de l'URSS. Ils prouvèrent leur efficacité en rendant le vol à basse altitude particulièrement dangereux. Mais ces missiles circulant désormais sur le marché noir font craindre une utilisation terroriste contre des avions de ligne.
Les missiles à courte portée
Exemples : Roland, Crotale. Leur portée atteint une quinzaine de kilomètres. Leur guidage se fait le plus souvent par radar (à part pour le Short Javelin britannique qui utilise un guidage infrarouge).
Les missiles à moyenne portée
Exemple : SA-6. Leur portée atteint une cinquantaine de kilomètres. Leur guidage se fait exclusivement par radar.
Les missiles à longue portée
Exemples : Hawk, SAM-2, Patriot. Leur portée est supérieure à 100 km. Leur guidage se fait exclusivement par radar.
On peut faire le distinguo dans cette dernière catégorie avec les missiles anti-missile balistique telle le RIM-161 Standard Missile 3
Charge militaire
On distingue plusieurs types d'ogives sur ce type d'armement :
- charge à fragmentation classique
- charges à tiges métalliques (simples ou "liées")
- charge pré-fragmentée à gerbe focalisée (comme sur le Crotale qui explose juste après avoir croisé sa cible en lançant environ 75 % des éclats vers l'arrière)
Liste
Canada
- Adats
- Javelin (mis hors service)
États-Unis
- US Air Force
- US Army :
- FIM-43 Redeye
- FIM-92 Stinger
- LIM-49 Nike Zeus/Spartan
- MIM-14 Nike-Hercules
- Chaparral
- MIM-23 Hawk
- MIM-104 Patriot
- M1097 Avenger
- US Navy :
- RIM-2 Terrier
- RIM-24 Tartar
- RIM-8 Talos
- RIM-66 Standard/RIM-67 Standard
- RIM-116 Rolling Airframe Missile
- RIM-161 Standard Missile 3
Royaume-Uni
France
Inde
- Akash
Israël
Taiwan
- TK-1 Sky Bow I
- TK-2 Sky Bow II
URSS et Russie
- S-25 Berkut (code OTAN : SA-1 Guild)
- S-75 Dvina (code OTAN : SA-2 Guideline)
- Isayev S-125 Neva (code OTAN : SA-3 Goa)
- Lyulev 2K11 Krug (code OTAN : SA-4 Ganef)
- Almaz NPO S-200 Angara (code OTAN : SA-5 Gamon)
- Vympel 2K12 Kub (code OTAN : SA-6 Gainful)
- 9K32 Strela-2 (code OTAN : SA-7 Grail)
- Antey 9K33 Osa (code OTAN : SA-8 Gecko)
- 9K31 Strela-1 (code OTAN : SA-9 Gaskin)
- S-300P (code OTAN : SA-10 Grumble)
- S-300 PMU-2 (Code OTAN : SA-20B)
- Novator 9K37 Buk (code OTAN : SA-11 Gadfly)
- S-300V (code OTAN : SA-12 Gladiator-Giant)
- 9K35 Strela-10 (code OTAN : SA-13 Gladiator-Giant)
- 9K34 Strela-3 (code OTAN : SA-14 Gremlin)
- 9K330 Tor-M1 (code OTAN : SA-15 Gauntlet)
- 9K310 Igla-1 (code OTAN : SA-16 Gimlet)
- 9K38 Buk-M1-2 (code OTAN : SA-17 Grizzly)
- 9K38 Igla (code OTAN : SA-18 Grouse)
- 2K22 Tunguska (code OTAN : SA-19 Grisom)
- Pantsir S-1
- S-400 Triumph
Allemagne
- Idas
- Enzian
- Fliegerfaust
- Wasserfall
Pakistan
- Anza
Japon
- Type 81
- Type 93
Afrique du sud
- Umkhonto
Pologne
Suède
- RBS 70
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- MAWS système de détection de missiles
- Standard Missile
- Liste des missiles
Liens externes
- Missiles surface-air, Marine nationale française
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- Portail de l’aéronautique
Catégorie : Missile surface-air
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