Missile Defense

Missile Defense

National missile defense

Logo de la Missile Defense ayant succédé a l'IDS
Logo de l'agence de la garde nationale des États-Unis en charge de la défense antimissile

La Missile defense, anciennement National missile defense, appelé communément « bouclier antimissile », est un système comprenant des radars et des missiles, et qui a pour but de détecter et de détruire les missiles balistiques ennemis dirigés vers le territoire des États-Unis et de certains de leurs alliés (Japon et OTAN, entre autres). En fonction depuis novembre 2004, le programme s'étend jusqu'en 2012. En 2007, le budget alloué à ce projet s'élève à 9 milliards USD. La Maison Blanche annonce le 18 septembre 2009 une réduction du projet[1].

Sommaire

Histoire

Exoatmospheric Kill Vehicle (EKV), charge utile du missile Ground Based Interceptor conçu par Raytheon

Le projet naît en pleine Guerre froide, alors que Reagan est président des États-Unis. Le 23 mars 1983, celui-ci crée l'Initiative de défense stratégique (IDS), projet surnommé « Guerre des étoiles » qui vise à protéger les États-Unis des missiles nucléaires soviétiques. Mais, à la fin de l'URSS en 1991, le programme perd sa raison d'être et est mis de côté. En 1993, il est officiellement aboli par Clinton.

C'est pourtant sous son mandat que le 23 juillet 1999, Clinton accepte de signer le National Missile Defense Act adopté à la quasi-unanimité par la Chambre et le Sénat des États-Unis ; cette loi indique qu'il entre dans les intentions des États-Unis de construire un bouclier antimissile limité aussitôt que la technologie le permettra.

Le National missile defense, programme semblable au précédent, a cependant un objectif moins ambitieux : défendre le pays contre une offensive mineure (une vague d'une vingtaine d’ICBM et d'une centaine d'ogives), non contre une attaque massive. La seconde démarcation du projet de Reagan est que l'arsenal ne se trouve non pas dans l'espace, mais au sol. Mais les essais ne sont pas concluants et, en janvier 2001, Clinton quitte la présidence en laissant le soin à son successeur de trancher sur l'avenir du projet.

Les attentats du 11 septembre 2001 incitent le président W. Bush à se retirer du traité ABM, qui interdisait le déploiement d'un système global de défense antimissile sur le territoire américain. Le 17 décembre 2002, le gouvernement fédéral américain annonce officiellement la relance du National missile defense sous le contrôle de la Missile Defense Agency, branche du Département de la Défense des États-Unis.

En date de 2008, le programme prévoit une centaine d'antimissiles pour pouvoir intercepter une vague d'une vingtaine de missiles balistiques provenant d'Eurasie et d'« États voyous » tel l'Iran ou la Corée du Nord. Mais, en 2009, le commandant du Space and Missile Defense Command estime raisonnable à s'en tenir aux trente exemplaires qui seront en service à la fin de cette année [2].

Opposition

Deux grandes puissances nucléaires autres que les États spécifiquement désigné par les États-Unis s'estiment visées par ce système d'arme : la Chine[3] et la Russie.

La Russie qui estime que ce programme est dirigé contre elle déploie de façon temporaire en représailles le 10 septembre 2008 2 bombardiers stratégiques Tu-160 au Venezuela[4] et signe avec la Biélorussie le 2 novembre 2008 un accord bilatéral sur la création d’un système commun de défense antimissile[5]. Le 5 novembre 2008, le président russe Medvedev estime durant son adresse annuelle devant l'Assemblée fédérale que « le conflit dans le Caucase a servi de prétexte pour introduire en mer Noire des navires de guerre de l'OTAN et imposer à l'Europe des systèmes de défense antimissile. Cela ne manquera pas d'entraîner des mesures de rétorsion russes », qu'il détaille :

  • Maintien en état d'alerte de la RVSN, stationnée à Kozelsk, au Sud-Ouest de Moscou, dotée de missiles SS-19 Stiletto d'une portée de 10 000 km,
  • Installation possible de missiles de théâtre Iskander, ayant une portée de 300 km, dans l'enclave russe de Kaliningrad et sur la mer Baltique[6].

En février 2009, le président américain Obama écrit à Medvedev pour lui proposer l'arrêt du programme de bouclier. En échange, il réclame l'appui de la Russie sur la demande d'arrêt du programme nucléaire iranien. « J'attends que ces signaux positifs se transforment en propositions concrètes »[7], répondit le Kremlin. La Maison Blanche annonce le 18 septembre 2009 l'arrêt de l'implantation du radar à longue portée en Tchéquie et de la batterie de dix Ground Based Interceptor en Pologne[1].

Le plan de développement

Tir en décembre 2001 du prototype du Boeing Ground Based Interceptor dans le cadre du Ground-Based Midcourse Defense, déclaré opérationnel depuis
Arrivée en 2006 à Pearl Harbor d'une plate-forme radar à bande X devant être déployée dans l'Océan Pacifique
  • L’US Army utilise des radars Cobra Dane sur l'île de Shemya, en Alaska, à la base américaine de Beale, en Californie, et à la base britannique de Fylingdales, au Royaume-Uni construit durant la guerre froide;
  • En novembre 2004, six missiles intercepteurs à longue portée Ground Based Interceptor (GBI) sont déployés sur terre à Fort Greely en Alaska et deux en décembre sur la Vandenberg Air Force Base en Californie ;
  • En 2005, 14 autres missiles antimissiles et des missiles Patriot viennent s'ajouter en Alaska. 20 intercepteurs de missiles de courte et de moyenne portée sont ajoutés sur des navires de l’US Navy équipés du système de combat Aegis ;
  • Un radar mobile d'alerte avancée à bande X AN/TPY-2 Transportable Radar Surveillance/Forward Based X-band Transportable (FBX-T) est déployé en 2005 au nord du Japon sur la base aérienne de Shariki dans la ville de Tsugaru[8] ;
  • Démarrées en 2007, des discussions pour l'installation d'un radar près de Prague en République tchèque aboutissent le 8 juillet 2008 et le Sénat tchèque vote en sa faveur le 27 novembre 2008 en attendant le vote de la Chambre des députés à la fin 2008. De son côté, le 14 août 2008, la Pologne paraphe l'accord sur le déploiement d'une dizaine de missiles intercepteurs GBI. La Russie y voit une sérieuse provocation[9]. Le 17 septembre 2009 l'administration Obama annonce l'abandon du projet du bouclier antimissile en Europe[10] ;
  • En août 2008, 21 GBI sont en service en Alaska et 3 en Californie [11]  ;
  • En septembre 2008, un radar AN/TPY-2 FBX-T est déployé sur la base aérienne de Nevatim au sud-est de Beersheba en Israël [12];
  • À long terme, il est prévu d'ajouter au programme plusieurs destroyers Aegis équipés de radars SPY-1, l'installation du laser COIL sur un Boeing YAL-1 et un grand nombre de satellites de détection, tout cela devant être achevé en 2012.

Les étapes de neutralisation d'un missile

Tir d'un missile mer-air SM-3

Selon le programme, une fois lancé, le missile balistique ennemi est neutralisé en 30 minutes au plus.

  • Le missile ennemi est lancé.
  • Les satellites-espion détectent la menace.
  • L'état-major est alerté.
  • Les destroyers et croiseurs équipé du système de combat Aegis détectent le missile avec leurs radars pour déterminer sa trajectoire et tirent des Standard SM-3.
  • Un Boeing YAL-1 en circuit d'attente tente de détruire le missile en vol avec son laser COIL.
  • Les intercepteurs situés en Alaska, en Californie sont lancés.
  • Si toutes ces mesures ont échoué, des camions-remorques munis de radars et de lanceurs traquent le missile.
  • En cas d'échec, les batteries de missiles sol-air THAAD (Theater High Altitude Area Defense) et les SM-3 basé au sol font feu.
  • Toujours en cas d'échec, ultime tentative de destruction avec les batteries de missiles Patriot PAC-3.
  • Le missile est (idéalement) détruit.

Cout des systèmes

Voici les prix à l'unité des missiles sol-air américains en 2009 [13]:

  • Patriot PAC-3 : 3,3 millions de dollars américain
  • THAAD : 9 millions de dollars
  • Standard SM-3 : 10 millions
  • Standard SM-3 version amélioré : 13 millions à 15 millions de dollars
  • Ground Based Interceptor : 70 millions de dollars

Voir aussi

Commons-logo.svg

Références

  1. a  et b (en) Robert Gibbs et Susan Rice, « Conférence de presse » sur whitehouse.gov, 18 septembre 2009, Présidence des États-Unis. Consulté le 19 septembre 2009
  2. (en)Martin Matishak, « Deployment of U.S.-Based Missile Interceptors Cut Off at 30 » sur http://www.nti.org/index.php, 22 mai 2009, Nuclear Threat Initiative. Consulté le 28 mai 2009
  3. (en) China's Opposition to US Missile Defense Programs sur cns.miis.edu, 2000, James Martin Center for Nonproliferation Studies. Consulté le 6 novembre 2008
  4. (fr)« Venezuela : Déploiements russes massifs de concert avec Chávez », dans Défense et Sécurité internationale, no 41, octobre 2008, p. 10 (ISSN 1772-788X) :
    « Ce qui a rapidement été perçu comme une réponse de la Russie aux déploiements américains dans le port géorgien de Poti cache cependant d'autres réalités. Premièrement, le fait que la Russie cherche à s'opposer aux États-Unis dans une zone où ces derniers tentent, avec la remise en place de la 4e Flotte, de ré-institutionnaliser dans leur architecture de défense. Deuxièmement, le déploiement des Tu-160 fait suite au refus cubain d'abriter des bombardiers stratégiques sur l'île, en représailles à l'accord américano-polonais sur le « bouclier » antimissile »
     
  5. (fr) Regard sur la Biélorussie sur ttu.fr, 29 octobre 2008, Ttu. Consulté le 3 novembre 2008
  6. (fr) ABM: Dmitri Medvedev dévoile son plan de riposte sur rian.ru, 5 novembre 2008, RIA Novosti. Consulté le 6 novembre 2008
  7. USA/Russie - Bouclier antimissile : l'offre d'Obama à Moscou sur lci.fr, 2009, lci. Consulté le mardi 3 mars 2009
  8. (en) Jennifer H. Svan, « Army Shows Off New X-Band Radar in Japan » sur http://www.military.com, 7 juin 2006, Stars and Strips. Consulté le 6 septembre 2009
  9. (fr) Le torchon brûle entre la Pologne et la Russie, Nouvel Obs, 15.08.2008
  10. L'abandon du bouclier antimissile facilitera les relations avec la Russie Dépêche de l'AFP citée par www.cyberpresse.ca le 17 septembre 2009
  11. (fr) Le projet de bouclier antimissile américain, Nouvel Obs, 15.08.2008
  12. (en) Gayle S. Putrich, « EuCom deploys radar, troops to Israel » sur http://www.armytimes.com, 29 septembre 2008. Consulté le 6 septembre 2009
  13. (en) Colin Clark, « Likely Winners From Euro Missile Cut » sur http://www.dodbuzz.com, 17 septembre 2009. Consulté le 16 septembre 2009

Liens externes

Bibliographie

  • Jean-Philippe Baulon, L’Amérique vulnérable ? (1946-1976), Economica, Paris, 2009, (ISBN 978-2-7178-5634-7)
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