Mast

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Charles Mast

1943 : avec le général de Gaulle à Tunis

Charles Emmanuel Mast, né le 7 janvier 1889 à Paris et mort en 1977 à Paris, à l'âge de 88 ans, est un général de division qui a participé à la libération de l'Afrique du Nord en 1942 et qui fut Résident général de France en Tunisie entre 1943 et 1947.

Sommaire

Avant-guerre

Fils de Michel-Edmond Mast, officier, et de Jeanne Gouat, il est issu d'une famille originaire de Brumath en Alsace. Il compte parmi ses ancêtres des pasteurs protestants du Palatinat ou du Bade-Wurtemberg venus se réfugier en France au XVIIe siècle, dont Andreas Cellarius.

Charles Mast s'est marié, vers 1915, avec Suzanne de Bigault de Casanove, dont Georges Mast (1914-1978), polytechnicien, promotion 1936.

Il divorce et se remarie le 14 mai 1935. Sa seconde femme, Marie-Madeleine Leroy est une très proche amie d'Antoine de Saint-Exupéry[1] .

Avant la Seconde Guerre mondiale, le colonel Mast est l'attaché militaire français à Tōkyō à partir de 1937.

Début Seconde Guerre mondiale

Charles Mast est chef d'état-major du 10e corps d'armée, le 1er juin 1940, général de brigade à titre temporaire, puis général de brigade. Fait prisonnier par les nazis le même mois, il est emprisonné à la forteresse de Königstein. Le 20 septembre 1941, alors qu'il prépare son évasion, il apprend qu'il va être libéré[2].

Mast est alors nommé chef de la Division de Marche d'Alger, puis chef de la Division Nord-Africaine. Soupçonné d'être un opposant au Régime de Vichy, il emprisonné en 1941[3]. Son ami, le colonel Numata, attaché militaire nippon auprès du régime de Vichy, demande sa libération et l'obtient. Charles Mast est à sa sortie de prison chef d'état-major du 19e corps, en 1942 en Afrique du Nord[4].

Le débarquement allié en Afrique du Nord

Débarquement des alliés à Alger

Le général Charles Mast, qui commande la place d'Alger, tient une place éminente dans la préparation matérielle du débarquement[5]. Il est l'un des premiers et des plus importants collaborateurs des services américains pour préparer l'opération. Il rencontre lors d'une réunion clandestine tenue à Cherchell, le 23 octobre 1942, sur la côte, non loin d'Alger, dans la villa Teyssier, le général Mark Wayne Clark, adjoint d'Eisenhower venu secrètement en sous-marin rencontrer divers représentants militaires et civils de la résistance, dont le colonel Jousse, Charles Mast, et Bernard Karsenty, adjoint de José Aboulker.

Le général Mark Wayne Clark, bras-droit d'Eisenhower considère Charles Mast comme le porte-parole de Henri Giraud et le chef des armées françaises en Afrique du Nord[6].

Henri Giraud, contacté par un envoyé américain et par Jacques Lemaigre Dubreuil, accepte de participer à l'opération. Mast, chef d'état-major du corps d'armée d'Alger, sert d'intermédiaire entre Giraud et De Gaulle notamment pour les questions militaires[7]. Il se pose en adversaire de Darlan et d'Alphonse Juin.

Charles Mast prend le commandement de la division de marche de Casablanca, en 1942, puis il est nommé chef des missions militaires en Syrie et Égypte, en 1943.

Résident général de France en Tunisie

Après la prise de Tunis et de Bizerte, Giraud nomme Charles Mast comme résident général de France en Tunisie, le 7 mai 1943[8].

Charles Mast reconnaît le Parti communiste tunisien. En revanche, il refuse le retour du bey destitué, Moncef Bey, qui restait favorable aux nationalistes[9]. Mast veut aussi contrôler le Néo-Destour, dont le chef Habib Bourguiba avait été arrêté à la suite des événements du 9 avril 1938 puis transféré en France après le début de la guerre. Ayant appelé au ralliement des nationalistes tunisiens aux alliés, Bourguiba est finalement libéré ; il regagne Tunis avant de gagner Le Caire.

Charles Mast reste résident général jusqu'au 22 février 1947, date à laquelle il est remplacé par Jean Mons.

L'Indochine française

Le général Mast n'est pas dans un premier temps un partisan de la décolonisation. Son ami, le général Georges Revers, intriguera pour qu'il soit nommé Haut commissaire de l'Indochine française à la place de Léon Pignon. Le gouvernement mettra fin à leurs projets, d'autant qu'ils sont impliqués dans l'affaire des piastres.

Article détaillé : affaire des piastres.

Modèle:Article incompréhensible, quelle chronologie ???

Le 20 février 1947, il est général de division ayant rang de commandant d'armée et appellation général d'armée. De retour en France, Charles Mast entre au Conseil Supérieur de la Guerre. Il est aussi directeur de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). En 1947, il devient Grand officier de la légion d'honneur.

Suite au scandale né de l'affaire des généraux, en 1950, il est désormais général de réserve. Charles Mast ne reste pas inactif. Il fait des affaires[10], écrit des livres comme Histoire d'une rébellion, 8 novembre 1942[11] et répond aux questions des journalistes. Il reste jusqu'à sa mort très pessimiste sur les capacités de défense occidentales en cas d'attaque de l'Europe de l'Ouest par les armées des pays communistes.


Notes

  1. Saint-Exupéry : Sixième époque 1943-1944, tome 6, printemps 1981, Retour au combat, Alger, la disparition le 31 juillet 1944
  2. Joseph Barthélemy écrit dans Ministre de la justice- Vichy 1941-1943 : mémoires que Charles Mast a été libéré du fait l'intervention du maréchal Pétain, ce que confirme Mario Faivre, Le chemin du Palais d'été Alger 1942, p.106.
  3. Selon Le chemin du Palais d'été- Alger 1942, Par Mario Faivre, p. 106, il est encore détenu à la forteresse de Königstein le 20 septembre 1941.
  4. Joseph Barthélemy écrit aussi dans Ministre de la justice- Vichy 1941-1943 : mémoires que Charles Mast a été nommé à ce commandement du fait de ses idées maréchalistes.
  5. Revue française d'histoire d'outre-mer - Page 626, Centre national du livre (France) - France Colonies History Periodicals - 2000.
  6. The Last Hero- Wild Bill Donovan : the Biography and Political Experience of Major General ... Par Anthony Cave, p. 246
  7. Charles De Gaulle- A Biography Par Don Cook, Putnam, 1983, p.158
  8. Proceedings of the United States Naval Institute, United States Naval Institute, p. 880
  9. Kenneth J. Perkins, A History of Modern Tunisia, p. 107
  10. Francis Edward, Accommodation and Resistance- The French Left, Indochina, and the Cold War, 1944-1954, p. 89
  11. Le Cercle du nouveau livre d'histoire

Articles connexes

  • Originaire de Brumath, comme le sénateur Geoffroy Velten, il a un certain nombre d'ancêtres en commun avec lui.
  • Cousin de Wilhelm Hausenstein, premier ambassadeur d'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale


Précédé de :
Jean-Pierre Esteva
Résident général de France en Tunisie
1943-1947
Suivi de :
Jean Mons
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