- Marie Reynoard
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Marie Reynoard née à Bastia le 28 octobre 1897 et décédée à Ravensbrück (Allemagne) en janvier 1945, est une héroïne de la résistance grenobloise.
Agrégée de lettres, elle enseigne à Cahors puis à Marseille avant d'être nommée en 1936 au Lycée Stendhal de Grenoble.
Malgré une santé fragile qui la contrainte à faire des cures de repos à la montagne, elle s'engage dans la résistance dès 1940 en fondant le mouvement de résistance Vérité. Lors d'un voyage à Marseille, elle rencontre Henri Frenay, dirigeant du Mouvement de libération nationale. Elle réunit les premiers résistants de Grenoble dans son petit appartement du 4 rue Fourier. Dans son salon, fin novembre 1941, en présence d'Henri Frenay et de François de Menthon, les mouvements Vérité et Liberté fusionnent sous le nom de Libération française puis de Combat qui devient aussi le nom du journal clandestin du réseau. Elle prend alors la direction départementale du mouvement Combat.
Marie Reynoard commence par distribuer des tracts provenant de Lyon. Ils sont acheminés par le train, grâce à des voyageurs complices qui les déposent dans un café situé près de la gare, tenu par Louise Collomb. Cette dernière, courageuse résistante, cache également des aviateurs alliés abattus dans la région.
Marie Reynoard recrute des patriotes, va faire de la propagande gaulliste à la sorties des usines et apprend les règles du sabotage. Suite à une trahison, elle est arrêtée le 4 octobre 1942, et emprisonnée à Lyon pour "menées gaullistes". Ses successeurs à la tête du mouvement Combat, Robert Blum et Jean Bistési seront tous les deux tués. Jugée par le tribunal militaire de Lyon, elle est suspendue de ses fonctions puis libérée en janvier 1943, pour raison de santé. À peine libérée, elle reprend ses activités clandestines en abandonnant son pseudonyme de Claude pour celui de Claire Grasset. Ne faisant que de furtives apparitions à Grenoble, elle est arrêtée en mai 1943 à Lyon par un collaborateur de Klaus Barbie à la gestapo.
Elle est déportée au camp de Ravensbrück avec 960 autres femmes en février 1944. Elle va faire l'admiration de ses compagnes de captivité par sa bonté et son dévouement dans les pires circonstances. Cruellement mordue par un chien lancé contre elle par les gardes du camp, elle ne peut être soignée. Ses plaies s'infectent et sous alimentée, elle meurt d'une sépticémie en janvier 1945.
À Grenoble, une plaque commémorative au Lycée Stendhal où elle enseignait est fixée et une avenue porte son nom depuis 1968 ainsi qu'un lycée à Villard-Bonnot.
Notes et références
- Fernand Garnier, Marie Reynoard, Presses universitaires de Grenoble, 1995, ISBN 2 7061 0487 2
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