Claude Rodier

Claude Rodier
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Claude Rodier
Photo-clauderodier.jpg
Naissance 21 juillet 1903
Saint-Éloy-les-Mines, (63)
Décès 11 novembre 1944 (à 41 ans)
Camp de Ravensbrück (Allemagne)
Origine Drapeau de France France
Allégeance France Libre
Arme MUR d’Auvergne
Grade Sergent-chef
Années de service 1940 - 1944
Conflits Seconde Guerre mondiale
Famille Pierre Virlogeux, Jean Virlogeux, Marc Virlogeux

Claude Rodier, épouse de Pierre Virlogeux,ancienne élève de l’Ecole Normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, agrégée de physique, enseignante, Sergent-chef des MUR (Mouvements unis de la Résistance) d’Auvergne, née le 21 juillet 1903 à Saint-Éloy-les-Mines, (Puy-de-Dôme, Auvergne) et morte le 11 novembre 1944 au camp de Ravensbrück (Allemagne).

Sommaire

Biographie

Ses origines et sa formation

Claude Rodier naît le 21 juillet 1903 à Saint-Éloy-les-Mines, (Puy-de-Dôme, Auvergne) dans une famille d'enseignants laïcs et républicains. Ses ancêtres ont travaillé dans la mine et l'un de ses grands-pères est mort dans une grande catastrophe minière qui endeuilla les Combrailles à la fin du XIXe siècle.

Elève brillante, elle intègre en 1921 l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres[1] où les suit particulièrement les cours du physicien Paul Langevin. Elle en sortira, en 1923, comme « plus jeune agrégée de France » en Physique.

Avant la Seconde Guerre mondiale

Après avoir enseigné quelque temps à Pamiers, elle rejoint Riom où est nommée professeur au Lycée de Jeunes Filles.

Elle épouse le 28 août 1926, à Clermont-Ferrand, Pierre Virlogeux, jeune ingénieur céramiste. De son union avec celui-ci, naissent deux fils : Jean (1927-2006) et Marc (1934-2008).

En 1929, elle accompagne son mari dans la création de son entreprise « Les Grès Flammés ». Elle mettra au service du laboratoire de celle-ci, ses compétences en physique et en chimie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

En 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, elle est approchée par l'Ambassade des États-Unis, qui, au regard de son cursus en physique atomique, lui propose d'immigrer en Amérique du Nord. Confiante dans l'avenir de la France, soucieuse de l'entreprise de son époux et à cause de la présence d'enfants en bas-âge, elle ne donnera pas suite à cette proposition.

En 1940, suite à la débâcle et aux manques dus aux prisonniers de guerre, elle reprend son métier d'enseignante au Lycée de Jeunes Filles de Riom.

Entrée en résistance

Il est assez rare de pouvoir documenter l'« entrée en Résistance » d'une personne. S'agissant de Claude Rodier, celle-ci est documentée (mais dans l'attente de la parution des mémoires du fils d'acteurs de cette évolution, en cours de rédaction, deux personnages importants resteront anonymes).

De fait, cette « entrée » a lieu dès 1940, quand la débâcle et l'exode, conduit l'Université de Strasbourg à trouver refuge à Clermont-Ferrand.

En accueillant un couple d'enseignants des Vosges et d'origine juive, dont la femme était condisciple de Claude Rodier à l'Ecole normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, et le mari, en contact, depuis le début de la Guerre, avec les services secrets britanniques, le chemin était tracé.

Si l’affiliation originelle aux réseaux du Special Operations Executive (SOE) - et plus particulièrement aux Réseaux Buckmaster (SOE en France) - est avérée[2], un doute existe sur le nom exact du réseau dont Pierre Virlogeux était membre. Tout porte à croire qu'il s'agissait du Réseau Alibi, d'autres riomois, dont le maire de Riom (1965-1971), ancien résistant, ancien déporté au camp de Buchenwald, lié à la famille famille Virlogeux, acteur des hommages rendus par la Ville, Guy Thomas, fut un membre attesté[3].

Reconnaissance

brève description pouvant remplacer l'image
Monument Pierre Virlogeux et Claude Rodier

Après la guerre, la municipalité de Riom fit rebaptiser l'avenue qui conduisait du centre ville à la gare SNCF « Riom-Châtelguyon », « avenue Virlogeux ». Au long de cette avenue, fut érigé le monument en hommage à Claude Rodier et Pierre Virlogeux fait d'une pierre taillée en forme de menhir, sur un socle en carreaux de grès flammés, portant en son centre un médaillon, réalisé par Pierre Virlogeux, représentant Claude Rodier de profil, et surmonté d'un buste "auto-portrait" de Pierre Virlogeux.

Le jardin public du XIXe siècle qui borde cette avenue fut également renommé « square Virlogeux ».

Dernier hommage de la municipalité de Riom, le lycée public construit sur l'emprise de la Caserne d'Antherron où se suicida Pierre Virlogeux et où son corps fut caché par les seides du SD de Clermont-Ferrand fut baptisé « lycée Pierre et Claude Virlogeux ».

Famille

  • Pierre Virlogeux
Article détaillé : Pierre Virlogeux.
  • Jean Virlogeux (1927-2006)

En 1940, comme éclaireur de France, il participe, à Riom, à l'accueil des réfugiés. En 1943, il tente, avec un camarade, de rejoindre le maquis. Sous l'autorité de son père, il participe aux actions de résistance (messager, réceptions de parachutages...).

Le 8 février 1944, Jean Virlogeux vient tout juste de fêter ses 17 ans. Après son arrestation, il est violemment "secoué", notamment par Ursula Brandt. Transféré à la caserne du 92e RI à Clermont-Ferrand, il y commencera un parcours qui, comme déporté NN, le conduira à Compiègne-Royallieu (avec un séjour en région parisienne pour désarmer des bombes du bombardement de la gare de triage de La Chapelle), au camp de Neuengamme, au Kommando de Fallersleben ("ouvrier électricien" aux usines Volkswagen), pour être enfin libéré par les troupes de la 82nd Airborne, le 2 mai de 1945 au camp de Wöbbelin-Ludwiglust. 1m75, 37kg[4].

  • Marc Virlogeux (1934-2008)

Il a 7 ans lorsqu'il est arrêté avec ses parents et son grand-père. Compte tenu de leurs âges, lui et son grand-père seront libérés dans la soirée du 8 février 1944. Il ne reverra jamais ses parents et restera dans l'ignorance de leurs sorts jusqu'à la Libération, pour son père, jusqu'à la libération des camps de concentration pour sa mère. Il en restera marqué pendant toute sa vie[5].

Notes et références

  1. A la mémoire des Sévriennes mortes pour la France. 1939-1945. 8 portraits hors-texte de Camille Charvet (née Kahn) ; Marie Talet ; Marcelle Pardé ; Marie Reynoard ; Claude Virlogeux (née Rodier) ; Marguerite Flavien (née Buffard) ; Madeleine Michelis ; Andrée Dana, Paris, Imp. Guillemot, Paris, 1946,
  2. en attente des références figurant dans les Archives du Fort de Vincennes
  3. L'Auvergne des années noires, Gilles Lévy, Editions de Borée, 2000, page 55
  4. http://cvirlo.jimdo.com/jean-virlogeux/biographie/15-mois-aux-mains-de-la-gestapo-et-des-ss/ 15 mois aux mains de la Gestapo et des "SS""
  5. Témoignage de Marc Virlogeux

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Claude Rodier de Wikipédia en français (auteurs)

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