Marie Leckzinska

Marie Leckzinska

Marie Leszczyńska

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Maria Leszczyńska, par Jean-Marc Nattier (1748)
Maria Leszczyńska, par Alexis Simon Belle

Marie Sophie Leszczyńska[1] (Trzebnica, 23 juin 1703Versailles, 24 juin 1768), princesse de Pologne, reine de France (17251768), fille du roi détrôné de Pologne Stanislas Leszczyński et de Catherine Opalinska.

Sommaire

Biographie

Dates

  • 1703, 23 juin : Naissance à Trzebnica
  • 1725, 5 septembre : Mariage à Fontainebleau avec le roi de France Louis XV
  • 1727, 14 août : Naissance de ses premières filles : Marie Louise Élisabeth († 6 décembre 1759) et Anne Henriette († 10 février 1752), jumelles, surnommées respectivement Madame (en tant que fille aînée du roi) ou Madame Première (puis Madame Infante) et Madame Seconde (puis Madame Henriette, puis Madame)
  • 1729 : Naissance de son fils, le dauphin Louis de France
  • 1738 : Introduit à Versailles le sapin de Noël
  • 1768, 24 juin : Décès à Versailles

Enfants

Maria Leszczyńska avec le Dauphin.

Marie Leszczyńska eut de Louis XV de France dix enfants[2] :

Vie

la Reine Marie Leszczynska.

Seconde fille (l'aînée, Anne Leszczynska, était née en 1699 et morte de maladie en 1718) de Catherine Opalińska et de Stanislas Ier Leszczyński, bref roi de Pologne et Duc de Lorraine et de Bar (seulement à titre viager), Marie-Catherine-Sophie-Félicité Leszczyńska naquit à Trzebnica, en Silésie, le 23 juin 1703.

Marie Leszczyńska a toujours conservé des liens étroits avec son père, qui s'est chargé lui-même de son éducation alors qu'il était en exil.

Née alors que son père avait été placé sur le trône polonais par les armées de Charles XII de Suède, elle le suivit dans ses exils dès l'année suivante. Elle confia à Voltaire qu'elle avait failli être oubliée par les femmes chargées de préparer la fuite du roi: au moment de partir l'une d'elle avisa un tas de linges qui gisait dans la cour et alla le ramasser: c'était la petite Marie dans ses langes...

Exilée d'abord dans la principauté de Deux-Ponts (Zweibrücken), propriété du roi de Suède, puis dans la ville alsacienne de Wissembourg suite à de nombreuses tractations politiques, elle est d'abord pressentie en 1721 par un jeune officier français mais celui-ci n'étant pas au moins duc, son père refuse. On songe alors au prince de Schwarzenberg, noble de Bohême mais celui-ci préfère une candidate plus argenté. Elle est alors convoitée par le marquis de Courtanvaux, mais le roi Stanislas refuse à nouveau un prétendant qui n'est pas duc. Chose plus sérieuse, la marquise de Prie la propose pour être la seconde épouse de son amant duc de Bourbon, veuf de sa cousine Marie-Anne de Bourbon-Conti, alors premier ministre du royaume. Elle pense qu'une jeune princesse sortie du ruisseau ne lui portera pas ombrage mais le projet prend une autre tournure.

Quand Louis XV tombe une énième fois malade en février 1725, le duc de Boubon craint que le duc d'Orléans, fils du défunt régent et son rival ne monte sur le trône.Pour éviter qu'une telle chose se produise, il faudrait que Louis XV ait, au plus vite, une descendance. C'est pourquoi, après avoir dressé une liste des princesses d'Europe à marier, on choisit Marie Leszscynska qui, à 22 ans, est en âge d'avoir des enfants, contrairement à la jeune fiancée du roi, l'Infante-reine Marie-Anne-Victoire d'Espagne, que l'on renvoie.

Marie Leszczynska en habit de sacre. Musée des châteaux de Versailles et de Trianon.

Le roi, orphelin à peine âgé de quinze ans, et son précepteur, le cardinal de Fleury, rival du duc de Bourbon, acceptent cette alliance sans avantage avec cette princesse quasiment vieille fille qui compte déjà vingt deux ans —- soit sept de plus que son futur mari.

Le 2 avril, M. le Duc demande à Stanislas sa fille en mariage au nom de Louis XV.

L'annonce du mariage n'est pas très bien accueillie à la Cour et à l'étranger, où l'on se récrie sur les origines de la famille Leszczyński et sur sa nationalité polonaise. Élisabeth-Charlotte, duchesse de Lorraine et de Bar, sœur du défunt régent et qui pensait asseoir sa fille aînée sur le trône des lys écrit ainsi :

« J'avoue que pour le Roi, dont le sang était resté le seul pur en France, il est surprenant que l'on lui fasse faire une pareille mésalliance et épouser une simple demoiselle polonaise, car (…) elle n'est pas davantage, et son père n'a été roi que vingt-quatre heures. »

Des rumeurs vont même jusqu'à annoncer que la future reine est laide, scrofuleuse, épileptique, ou stérile.

Néanmoins, le 15 août 1725, le duc d'Orléans, premier prince du sang, épouse Marie par procuration dans la cathédrale de Strasbourg, devant le cardinal de Rohan, grand aumônier de France. Pendant son repas, elle est servie par Mademoiselle de Clermont, sœur du duc de Bourbon, un membre de la famille royale. Il faut à Marie un solide bon sens et de la simplicité pour ne pas se laisser étourdir par le destin qui lui échoie.

Marie se fait vite aimer du peuple en distribuant des aumônes sur le chemin de Fontainebleau, en Champagne et en Brie. Le 4 septembre, Marie rencontre Louis XV, et le 5 septembre, ils se marient à Fontainebleau. Le mariage est consommé le soir même, et le roi fera durer la « lune de miel » à Fontainebleau jusqu'en décembre. Marie tombe aussitôt amoureuse du Roi, et lui-même en est, à l'époque, très épris (elle est son premier amour).

Portrait de Marie Leszczynska

On donne à la nouvelle reine le cardinal de Fleury comme grand aumônier, et des serviteurs qui ont veillé sur Louis XV enfant, afin de lui permettre de mieux connaître son mari. Elle lui donne rapidement des enfants, et en grand nombre : 10 en 10 ans (huit filles dont des jumelles et deux fils). Seul l'un des deux garçons, le dauphin Louis-Ferdinand, survivra à l'enfance.

La naissance de Madame Septième (1737) puis une fausse couche l'année suivante marquent la fin du bonheur conjugal du couple royal : Louis XV, vingt trois ans, jeune et plein d'allant, s'ennuie auprès d'une femme d'âge mûr (trente ans était déjà le seuil de la vieillesse à cette époque), fatiguée par ses nombreuses grossesses et plutôt terne. Malgré ses scrupules moraux et religieux, le Roi a déjà pris secrètement sa première maîtresse, la comtesse de Mailly, première des « sœurs de Nesle ».

La reine Marie avait commencé à s'aliéner son époux dès le début de son mariage en se mêlant de politique malgré les mises en garde de son père. N'étant pas née dans une cour, ne connaissant pas encore tout à fait les usages ni l'étiquette de Versailles, elle "convoqua" le Roi dans ses appartements pour lui demander de conserver le ministère à son bienfaiteur, l'impopulaire duc de Bourbon qui risquait la disgrâce. Elle perdit dès cet instant toute influence politique sur son mari (1726).

En 1733, elle soutint les efforts de son père qui tenta de remonter sur le trône de Pologne (guerre de succession de Pologne).

Petit à petit, Louis XV la délaissa complètement, notamment à partir du moment où elle lui refusa l'entrée de sa chambre (1738). Malgré une réconciliation maladroite après la maladie du Roi à Metz en 1744, ce délaissement fut définitif.

Marie Leszczyńska vécut les vingt dernières années de sa vie à Versailles, entourée d'un cercle restreint de courtisans : « La maison de la reine était formée de gens d’esprit, de conditions sociales diverses, sur le modèle des fameux salons parisiens si caractéristiques de l’époque ».

Marie, reine de France, par François Stiémart.

Marie demeura pourtant très attachée à son époux[3] et réussit bien à s'adapter à la vie de Versailles : elle se fit instruire sur les questions de cérémonial et d'étiquette et assuma ses devoirs de représentation lors des fréquentes absences de Louis XV, à la chasse ou ailleurs.

Grande amatrice de musique et de peinture (elle peignait elle-même des aquarelles), elle fut la véritable mécène de la culture à la cour. Elle contribua, avec sa bru Marie-Josèphe de Saxe, à faire venir à Versailles des artistes de renom, comme le castrat Farinelli en 1737, qui lui donna des cours de chant, et le jeune prodige Wolfgang Amadeus Mozart en 1764.

Confrontée à l'adultère du Roi, elle garde discrétion et dignité, entretenant même pendant vingt ans des relations cordiales avec la plus célèbre des maîtresses de Louis XV, la Marquise de Pompadour. Cependant il faut avouer, comme le note Talleyrand, que « ses vertus [ont] quelque chose de triste qui ne port[e] à aucun entraînement vers elle ». Après la désaffection de Louis XV, elle se réfugia dans l'affection pour ses enfants qui tentaient maladroitement de prendre son parti et son père, qui venait la visiter souvent et lui conseillait la patience et la soumission.

Elle obtint de Louis XV, le Roi cherchant peut-être à se faire pardonner, un grand appartement privé (détruit par les aménagements de Marie-Antoinette) où elle put mener une vie plus calme et moins tournée vers l'apparat. Un groupe d'amis se forma autour d'elle, dont le couple de Luynes. Elle disposait d'une cassette de 96 000 livres, somme assez médiocre pour une Reine, à affecter à son divertissement, à ses aumônes et à son jeu. Elle aura fréquemment quelques dettes, dues à sa passion pour le jeu (surtout pour le cavagnole), épongées par Louis XV ou par son père Stanislas.

Elle s'éteignit le 24 juin 1768, à Versailles. Son corps est inhumé à la Basilique Saint-Denis tandis que son cœur repose auprès de ses parents, en l'église Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy.

Reine de France

Précédé par Marie Leszczyńska Suivi par

Françoise d'Aubigné Marquise de Maintenon
(épouse du roi)

Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683) (reine officielle)

Blason France moderne.svg
Marie Leszczyńska
reine de France
1725-1768
Marie-Antoinette d'Autriche

Cousins célèbres

Ewelina Hańska vers 1825 par Holz Sowgen
Anna Mniszech, fille de la Comtesse Hanska par Jean Gigoux.

La Famille Rzewuski : [1]

  • Arrière-petite-cousine de Marie Leszczyńska : Justine Rzewuska , née Justine Rdultowska, (née en 1775, morte en 1836 à Pohrebyszcze), épouse en 1790, Adam Laurent Rzewuski (1760-1825), dont 4 enfants :
  • Anna, comtesse de Mniszech (1828-1915), née comtesse Anna Hańska, fille d'Ewelina Hańska
  • 2. comte Henryk Rzewuski (1791-1866), écrivain, frère d'Ewelina Hańska. Épouse Julia Grocholska (1807-1867), dont :
  • comtesse Maria Rzewuska (1827-1897), épouse en 1845, le comte Adam Hutten-Czapski (1819-1884), dont :
  • comtesse Alexandra Hutten-Czapska, comtesse de Romrod (1854-1941), épouse en premières noces, Alexandre Kolemine (chargé d'affaires russe en Hesse), puis en secondes noces en 1884, le Grand-Duc Louis IV de Hesse et du Rhin (1837-1892)
  • 3. comte Adam Rzewuski, général russe, frère d'Ewelina Hańska, dont :
  • 4. Karolina Sobańska, née Karolina Rzewuska.

Citations

  • « Il vaut mieux écouter ceux qui nous crient de loin : Soulagez notre misère, que ceux qui nous disent à l'oreille : Augmentez notre fortune[4]. »
  • « C'est une chose sotte que d'être reine ! Pour peu que les troubles continuent, on nous dépouillera bientôt de cette incommodité. »
  • « Je n'ai pas besoin de robes quand les pauvres n'ont pas de chemises. »
  • « La miséricorde des rois est de rendre la justice, mais la justice des reines est d'exercer la miséricorde. » À Louis XV, pour demander la grâce d'un déserteur.
  • « Tout le bien d'une mère n'appartient-il pas à ses enfants ? » À son trésorier, qui jugeait ses aumônes excessives.

Notes et références

  1. ou Marie Leszczynska ou Marie Lesczynska
  2. Le prénom usuel de l'enfant est indiqué en italique
  3. « Mon dernier soupir sera des vœux pour lui à jamais » écrit-elle dans son testament
  4. Jeanne-Louise-Henriette Genest, Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, Paris, Baudoin frères, 1823. p. 448.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Michel Antoine, Louis XV, Hachette, coll. « Pluriel », 1997 (1re édition 1989) (ISBN 2012788602)
  • Simone Bertière, La Reine et la Favorite, Marie Leszczynska, Madame de Pompadour, ed. de Fallois, Paris, 2000
  • Jacques Levron, Marie Leszckynska, « Madame Louis XV », ed. Perrin, Paris, 2006
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Inhumation de la Reine Marie LESZCZYNSKA à Evreux (27) dans paroisse Saint Denis le 11 août 1768. BMS 8 Mi 1574 page 11

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