- Marcel Azzola
-
Marcel Azzola est un accordéoniste français, né le 10 juillet 1927 à Paris dans Ménilmontant dans le XXe arrondissement de la capitale française.
Sommaire
Biographie
Sa famille est originaire de Pradalunga, un petit village d'Italie, à côté de Bergame. Son père, Giuseppe, exerce le métier de maçon et dirige, le dimanche, un orchestre d'une vingtaine de mandolines. Après la fin de la 1ère Guerre mondiale, son père prend le train à destination de la France afin d'échapper à l'embrigadement des chemises noires mussoliniennes. Ainsi, Giuseppe arrive en 1921 et fait venir son épouse, Angelina, six mois plus tard pour s'installer rue des Amandiers, à Ménilmontant. Giuseppe fait la connaissance de Joseph Colombo et se lie d'amitié avec le père de Joe Rossi qui le motive pour que son fils, Marcel, joue de l'accordéon. En effet, à cette époque, on jouait de cet instrument, le samedi soir, dans les cafés et, ainsi, il pourra gagner sa vie.
Aussi, après avoir commencé par apprendre le violon en compagnie de ses deux sœurs aînées, il commence au bout d'une année à étudier l'accordéon et suit l'enseignement de son « premier vrai professeur » en la personne d'Attilio Bonhommi. Il gagne son premier concours à Suresnes, en 1938, devant un jury composé notamment des Mousquetaires : Médard Ferrero, V. Marceau, Louis Peguri et Adolphe Deprince. A noter qu'il rencontre la grande Fréhel à Pantin lors d'un radio-crochet au cinéma Central où il interprète la czardas de Monti et gagne un service à liqueurs en remportant le premier prix.
Pendant la guerre, il prend des leçons avec Médard Ferrero qui l'initie à la musique classique : Rossini, Albeniz, Bach, Beethoven, Debussy etc... Entre deux leçons, il joue dans un orchestre de l'amicale des Aveugles de Pantin et, particulièrement, un air tiré des Contes d'Hoffmann d'Offenbach qui est fort apprécié par l'assistance.Après la guerre, il découvre le jazz, Gus Viseur, Charley Bazin, Tony Murena et se permet même de jouer pour Django Reinhardt la Toccata et fugue en ré mineur de Bach. Il est le précurseur de l'accordéon classique et du jazz en France et il donne des concerts en trio ou en quartet avec Stéphane Grappelli qui lui fait rencontrer Yehudi Menuhin, Didier Lockwood, Michel Legrand, Toots Thielemans.
En 1947, il représente la France à Lausanne pour la coupe mondiale où il arrive en finale et obtient, trois mois plus tard, le premier prix au concours international de Stradella en Italie. En 1949, il réalise son premier enregistrement avec Mademoiselle de Paris. En 1954, il remporte le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros pour Surprise Party au Mirliton.
Il faut souligner que, dans les années 1950, il se met à accompagner les grands noms de la chanson française comme Boris Vian, Édith Piaf, Tino Rossi, Yves Montand, Barbara, Juliette Gréco, Jean Sablon, Francis Lemarque, Gilbert Bécaud, Jacques Brel (et son fameux « Chauffe, Marcel ! » dans Vesoul). Il est aussi à la tête d'un orchestre de bal composé de Didi Duprat à la guitare, Pascal Groffe à la basse et Jacques Irsa à la batterie. Et il fera de nombreuses tournées. En 1976, Marcel Mouloudji et Marcel Azzola sortent une anthologie de la chanson musette : Et ça tournait. Au début des années 1960, il s'adjoint une chanteuse, Lina Bossati, élève d'Yves Nat et d'Alfred Cortot, qui joue du piano et du violon et il l'engage dans son orchestre avec son mari, Denis Tuveri. Aujourd'hui, il poursuit sa carrière avec Lina Bossati puisqu'ils viennent de sortir un CD/DVD reprenant en grande partie la musique de leur répertoire. Il joue, également, en trio avec Patrice Caratini et Marc Fosset.
Il enregistre une centaine de musiques de films dont Mon oncle, Trafic et Playtime de Jacques Tati ; Le Juge et l'Assassin de Bertrand Tavernier ; Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet ; l'Emmerdeur d'Edouard Molinaro ; les Uns et les Autres de Claude Lelouch ; la Zizanie avec Louis de Funès ; la Veuve Couderc avec Simone Signoret.
Il a, également, participé à de grandes manifestations sportives : trois fois le Tour de France et plusieurs fois les Six jours de Paris.
C'est à la suite de la rencontre du fils d'Ernano Cavagnolo[1], à Villefranche-sur-Saône, Claude, que celui-ci lui fabrique son premier Vedette 5 Compact. C'est à proximité du magasin situé Rue du Faubourg-Saint-Martin que s'installe l'<<Académie des quatre>> pour y faire un centre d'enseignement.
Il milite avec André Astier, Joss Baselli, Joe Rossi, Myriam Bonnin, Christiane et Max Bonnay afin que l’accordéon rentre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris[2].
Il a reçu de nombreux prix, dont une victoire de la musique d’honneur en 2006. Marcel Azzola est aujourd’hui l’un des musiciens les plus respectés. Il a participé au développement de l’enseignement de l'accordéon notamment à l'École Nationale de Musique et de Danse de la Vallée de Chevreuse à Orsay dont le directeur fondateur s'appelait Pierre Yves Le Roux (pianiste français).
Il est fait Chevalier, puis, élevé au rang de Commandeur des Arts et Lettres, par le ministre de la culture française en juillet 2007 pour sa carrière et son rayonnement international.
Références
Source
- Chauffe Marcel - mémoires de Marcel Azzola - l'Archipel (novembre 2006) (ISBN 9782841878536)
Liens externes
- site de Marcel Azzola
- Présentation de Marcel Azzola par la Médiathèque de la Cité de la Musique
- biographie
- L’accordéon sur tous les tons, article de L'Humanité du 28 décembre 2004.
- Marcel Azzola a participé à l’enregistrement de quatre chansons de Guy Thomas (1939) dans l'album "Les vipères" [1]
Catégories :- Accordéoniste français
- Naissance en 1927
- Naissance dans le 20e arrondissement de Paris
- Commandeur des Arts et des Lettres
Wikimedia Foundation. 2010.