- V. Marceau
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De son vrai nom Marceau Verschueren (son prénom a été son nom d'artiste et il existe une confusion sur le V. qui signifie son nom et non Victor comme l'usage semble l'avoir utilisé) est l'un des plus grands accordéonistes français (réputé pour l'utilisation de la main gauche), né le 29 décembre 1902 à Liévin (Pas-de-Calais) et décédé le 22 octobre 1990 à 87 ans à Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis).
Sommaire
Biographie
Georges, son père, cordonnier et musicien amateur, lui apprend les premiers rudiments de l'instrument. À l'âge de 7 ans, il joue de l'accordéon dans un théâtre de marionnettes et il a très peur de ces grandes poupées suspendues dans les coulisses. Les mineurs du Nord apprécient ce grand garçon qu'ils vont écouter dans les cafés, sur les comptoirs ou dans les gares à l'insu de ses parents. L'argent qu'il récolte sert à faire vivre sa famille.
Il entreprend de sérieuses études musicales et remporte en 1913 (médaille d'or) avec La Marche Indienne d'Adolphe Sellenick le Grand Concours de Denain devant un jury fortement impressionné par le doigté et la virtuosité de Marceau. Il faut préciser que ce concours est réservé aux instruments à vent et à cordes et personne n'avait imaginé que l'accordéon pouvait rivaliser avec ceux-ci.
Après la grande guerre 14-18, il suit les cours du conservatoire de Lille et devient premier concertiste. Sa véritable carrière professionnelle commence en 1925 par la création de son propre orchestre. Pendant quelques années il se produit tous les jours : rue de Béthune à Lille mais, également, à La Taverne Lilloise où il rencontre sa future épouse, Paule, qui l'accompagne durant cinquante ans tout en devenant sa parolière pour tous les morceaux chantés qu'il a composés.
En 1930, il enregistre ses premiers disques chez Odéon et se produit à la radio. Il joue en solo et se lie avec le célèbre fabricant d'accordéons Cavagnolo[1] qui lui fait un instrument en noyer massif doté d'un nombre important de touches et de registres, faisant de l'accordéon un véritable orchestre à lui tout seul (ce qu'il est en réalité lorsque celui-ci est joué avec les deux mains). A Lille, il fait la connaissance d'artistes comme Line Dariel et surtout Léopold Simons, peintre et auteur très connu. Marceau se lance dans la composition et crée la chanson Elle s'appelle Françoise, paroles de Léopold Simons, qui obtient un énorme succès.
En 1933, après avoir quitté le Nord, il fonde les Éditions Marceau au 82 faubourg Saint Martin Paris Xe – adresse légendaire pour beaucoup d'accordéonistes puisque près de huit cents morceaux figurent au catalogue et l'on peut citer les œuvres suivantes : La Marche des accordéonistes Lyonnais, Ça gaze, Aviatic, Majorettes Hit Parade, Accordéon-Parade, etc...
À Paris, il a comme ami l'aquarelliste et illustrateur André Dignimont qui donne à Marceau le virus de collectionneur. Il fait aussi du cinéma et tourne en 1936 avec Deprince dans le film La Belle Équipe de Julien Duvivier (aux côtés de Jean Gabin et Charles Vanel), et en 1937 Le Fraudeur de Léopold Simons.
Malgré le jugement souvent porté sur l'accordéon considéré comme un instrument vulgaire et marginal, il a su lui donner ses lettres de noblesse par son interprétation brillante et son style unique afin qu'il puisse être apprécié, aussi, dans l'univers fermé du milieu artistique. Ainsi, il compte parmi ses amis : Francis Carco, Jean-Gabriel Daragnes, Roland Dorgelès, Maxence Van der Meersch, Pierre Mac Orlan et le grand sculpteur américain Cecil Howard. Marceau joue, très souvent, pour eux dans le célèbre cabaret Montmartois Le Lapin Agile.
Avec Pierre Mac Orlan, il écrit une douzaine de chansons dont la très fameuse La Fille de Londres qui reste un grand succès des années 1950. Pour l'anecdote, Pierre Mac Orlan achète un Cavagnolo pour jouer ses chansons et prend des leçons avec Marceau dont certaines se font par téléphone.
Au début des années 1950, Marceau crée : Les Mousquetaires de l'Accordéon, un quatuor réputé dont les trois autres membres se nomment : Adolphe Deprince, Médard Ferrero et Louis Peguri. Ensemble, ils se produisent dans les cinémas au moment de l'entracte et notamment dans la plus grande salle d'Europe : le Gaumont-Palace.
Marceau prend la direction de l'Union Nationale des Accordéonistes de France (U.N.A.F.) dont il est l'un des fondateurs avec Deprince, Ferrero et Peguri.
Après 70 ans de carrière, il prend sa retraite et participe à de nombreux jurys de concours d'accordéons tout en se consacrant à ses collections d'instruments et à son édition musicale, confiée à son fils Jacques, qui se trouve au 11-13 avenue Nast 93460 Gournay-sur-Marne.
Discographie
- Ses plus grandes interprétations en soliste chez Sony-Musique,
- Marceau: 26 titres dont 18 inédits Les inoubliables de l'accordéon (Collection dirigée par Roland Manoury référence 0777 7880582 3),
- Les inoubliables de l'accordéon (2 CD),
- Extrait de 2 disques ORLY 35500 et PFB 305 P Palmarès de l'accordéon (Aviatic, Marche des accordéonistes Lyonnais, Ça gaze),
- V. Marceau et son orchestre de cuivres (disque 33t. DECCA LPDS 165),
- V. Marceau et son ensemble musette (disque Succès d'hier et d'aujourd'hui, DECCA FS 123616),
- V. Marceau : Ça Gaze et Volupta (1930) Légendes de l'accordéon (GC et Marianne-Mélodie).
Références
- Cavagnolo site dédié à l'entreprise :
Sources
- Mon Père... V. Marceau par Jacques Verschueren paru en mai 1991 dans le Journal de l'accordéon,
- Présentation du CD Les inoubliables de l'accordéon par Roland Manoury
Liens externes
Catégories :- Accordéoniste français
- Naissance en 1902
- Décès en 1990
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