Anne Antoine d'Aché

Anne Antoine d'Aché
Anne Antoine d'Aché comte d'Aché
Naissance 23 janvier 1701
à Marbeuf
Décès le 11 février 1780 (à 79 ans)
à Brest
Origine Royaume de France Royaume de France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant général des armées navales
Vice-amiral du Levant
Années de service 1717 - 1770
Conflits Guerre de succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Commandement Flotte du Levant
Distinctions Grand'croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis
Famille Famille d'Aché
Blason Famille fr d'Aché.svg

Chevronné d'or et de gueules

Anne Antoine, comte d’Aché, seigneur de Marbeuf, né à Marbeuf (Haute-Normandie) le 23 janvier 1701 et mort à Brest le 11 février 1780, est un officier de marine et aristocrate français du XVIIIe siècle. Il termine sa carrière avec le grade de vice-amiral de la flotte du Levant.

Sommaire

Biographie

Origines et famille

Anne Antoine d'Aché est issu de la famille d'Aché, une famille de la noblesse normande, apparentée au vice-amiral de Tourville, leurs terres de Serquigny et de Marbeuf sont situées à Beaumont-le-Roger, près d'Évreux. La famille d'Aché a donné au royaume de France quatre officiers généraux, dont Guillaume d'Aché de Serquigny (v. 1647 - 1713), chef d'escadre[1].

Il est le fils de François Placide d'Aché (ou d'Achey) et de Louise Le Blanc du Roullet.

Carrière militaire dans la Marine royale

Jeunesse et débuts

Garde-marine le 17 août 1717, il fait ses premières campagnes en Méditerranée, participant au bombardement de Tripoli (1728).

Guerre de succession d'Autriche

Article détaillé : Guerre de succession d'Autriche.

Durant la guerre de Succession d'Autriche, il participe aux opérations dans la Manche et dans l’Atlantique. Promu capitaine de vaisseau le 10 octobre 1743, il prend part à la désastreuse expédition du duc d’Anville vers l’Acadie (1746)[2].

Guerre de Sept Ans

Le Saint-Louis de l'escadre de d'Aché attaqué par le Pitt dans les eaux voisines de Pondichéry en 1758 ou 1759. Le combat est indécis. (Tableau de Lawson Dunn)
Sur l'immense théâtre d'opération de l'océan Indien, d'Aché réussit avec une petite escadre à ravitailler deux fois Pondichéry, mais sans pouvoir sauver la ville.
Article détaillé : Guerre de Sept Ans.

Lorsque se déclenche la guerre de Sept Ans, il est nommé chef d'escadre en 1756 grâce à la protection du duc de Penthièvre, amiral de France. Il reçoit le commandement d'une division navale qui doit conduire aux Indes le nouveau gouverneur Lally-Tollendal en compagnie d'un renfort de 4 000 hommes. Il appareille en mai 1757 avec un vaisseau de guerre suivit de huit navires armés de la Compagnie des Indes. Il lui faut sept mois de traversée – alors que la normale était de quatre à six – pour arriver à l’île de France, où il s’attarde plus que de raison.

Il livre, le 29 avril 1758, un très difficile combat au large de Gondelour pour accéder à Pondichéry. Il repousse néanmoins l'escadre de Pocock et peut débarquer les renforts ce qui permet aux Français, dans un premier temps, de pouvoir prendre victorieusement l'offensive. Il livre un deuxième combat difficile au même chef anglais le 3 août devant Negapatam, puis se retire sur l'Isle de France à l'approche des tempêtes de la mousson d'hiver[3]. Ce retrait, dicté par les conditions climatiques, lui est souvent reproché car il prive Lally-Tollendal de soutien naval pour s'emparer de Madras.

On lui reproche aussi de rester trop longtemps stationné à ile de France. Sa division navale y reste en effet un an, mais il n'en est que très partiellement responsable, car la Compagnie des Indes, qui équipe les navires, a toutes les peines du monde à rassembler le ravitaillement et les renforts nécessaires. Ce n'est qu'en septembre 1759, alors que la situation militaire en Inde est déjà très compromise pour les Français, qu'il arrive à Pondichéry avec 4 vaisseaux de ligne et 7 navires de la Compagnie. Il repousse encore une fois, le 10 septembre, lors d'un dernier combat, les vaisseaux de Pocock, et réussit à débarquer les hommes et l'argent qu'attend Lally-Tollendal. Il doit cependant, comme l'année précédente, quitter les lieux (27 septembre) à cause de l'arrivée de la mousson d'hiver, même si son départ semble avoir été précipité par un désaccord avec Lally-Tollendal. Ce départ scelle le destin des établissements français de l'Inde, désormais coupés de la métropole.

Il rentre en France en mars 1761, peu de temps après la chute et la destruction de Pondichéry. D'Aché est un bon marin qui a été blessé sérieusement dans les trois combats difficiles livrés à des vaisseaux anglais supérieurs en puissance de feu[4]. Il a par deux fois accompli sa mission, c'est-à-dire apporter des renforts à Pondichéry, même si on peut lui reprocher un certain manque d'imagination tactique. En rentrant en effet sur l'Ile de France, base située à deux mois de navigation, il s'est éloigné du théâtre des opérations alors qu'il y avait la possibilité d'hiverner à Aceh (Sumatra), à trois semaines seulement de voile des côtes indiennes. La possibilité d'utiliser ce mouillage bien connu des capitaines de la Compagnie des Indes ne semble pas avoir été envisagé par d'Aché, alors qu'il permettait de faire pièce à l'utilisation par les Anglais de Bombay, rare port indien à l'abri de la mousson d'hiver. Il faudra attendre Suffren, lors de la guerre suivante, pour que cette option permettant à une escadre française d'opérer presque en permanence sur les côtes indiennes soit retenue. Mais d'Aché n'est pas Suffren...

Rentré en France, d'Aché se joint aux accusateurs de Lally-Tollendal qui est condamné à mort tandis que d’Aché est fait lieutenant général des armées navales (1761), grand'croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis (1761) et vice-amiral de la flotte du Levant (24 août 1770). Il ne navigue plus cependant. Mis en disponibilité, il termine ses jours à Brest.

Mariage et descendance

Il avait épousé, le 24 novembre 1738 en l'église Saint-Louis de Brest, dans l'évêché de Léon en Bretagne, Marguerite Guyomar, fille de Jean Guyomar et de Marguerite de Trémic.

Articles connexes

Notes et références

  1. Michel Vergé-Franceschi, p. 21
  2. Connaissance de Versailles, « Jean Baptiste de La Rochefoucauld, duc d’Anville (1707-1746) ». Consulté le 6 avril 2008
  3. Jean-Pierre Duteil, Patrick Villiers, L'Europe, la mer et les colonies au XVIIème-XVIIIème siècle, éditions Hachette, Carré Histoire, 1997, p.105-106 et André Zysberg, La Monarchie des Lumière, Nouvelle histoire de la France moderne, éditions du Seuil, Point Histoire, p.273-274.
  4. Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002.

Bibliographie

  • Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières. 1715-1789, Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2003 (ISBN 2221048105)
  • André Zysberg, La monarchie des Lumières, 1715-1786, Nouvelle Histoire de la France moderne, Point Seuil, 2002.
  • Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil, L'Europe, la mer et les colonies XVIIe-XVIIIe siècle, Carré Histoire, Hachette supérieur, 1997.
  • Michel Vergé-Franceschi (sous la direction de), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002.
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002. 
  • Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Editions, 2011. 
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Vice-Amiral de France du Levant
1770-1780
Charles-Alexandre Morel, comte d'Aubigny