- Jean-Baptiste Louis Frédéric de La Rochefoucauld de Roye
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Jean-Baptiste de La Rochefoucauld de Roye Duc d'Anville Portrait du duc d'AnvilleNaissance 17 août 1707 Décès 28 septembre 1746 (à 39 ans)
à Chibouctou, Acadie
Mort au combatOrigine Royaume de France Allégeance Royaume de France Arme Marine royale française Grade Lieutenant générale des armées navales Années de service 1734 - 1746 Conflits Guerre de succession d'Autriche
Troisième Guerre intercolonialeFaits d'armes Expédition du duc d'Anville Famille Maison de La Rochefoucauld
modifier Jean-Baptiste Louis Frédéric de La Rochefoucauld de Roye, duc d'Anville, né le 17 août 1707 et mort à Chibouctou en Acadie le 28 septembre 1746, est un aristocrate et militaire français du XVIIIe siècle. Il sert dans la Marine royale dans le corps des galères avant de passer dans celui des vaisseaux. Promu lieutenant général des armées navales en 1745 il prend par à la guerre de succession d'Autriche et conduit une expédition malheureuse au secours de Louisbourg. Il meurt des suites d'une crise d'apoplexie le 28 septembre 1746 à l'âge de 39 ans.
Sommaire
Biographie
Origines et famille
Jean-Baptiste Louis Frédéric de La Rochefoucauld de Roye naît le 17 août 1709, dans une illustre maison de la noblesse charentaise dont l'origine remonte au Xe siècle. Il est le fils de Louis de La Rochefoucauld, marquis de Roye, un cousin lointain du duc de La Rochefoucauld et de Marthe Ducasse, fille unique de l'amiral Ducasse, le vainqueur de Carthagène des Indes.
Il épouse Marie-Louise-Nicole de La Rochefoucauld, fille d'Alexandre, duc de La Rochefoucauld. Alexandre n'avait pas de fils, alors il demanda permission au roi et au pape pour léguer son titre à sa fille, pourvue qu'elle marie un autre de La Rochefoucauld. Jean-Baptiste de La Rochfoucauld de Roye est consacré duc d'Anville le 15 février 1732, quelques jours avant son mariage.
Carrière militaire
Il est officier du corps des galères, ensuite transféré dans la Marine royale en 1734. Il est nommé lieutenant générale des armées navales en janvier 1745[1].
Il est pourvu en 1720 de la survivance de la charge exercée par son père, et semble avoir fort peu navigué, bien que l'on constate sa présence à bord d'une galère en 1734. Transféré dans le corps des vaisseaux, il est promu lieutenant général en janvier 1745 alors que vient de reprendre la guerre entre la France et l'Angleterre[2].
La dramatique expédition sur Louisbourg
Article détaillé : Expédition du duc d'Anville.En 1746, une grande expédition est confiée à d'Anville pour reprendre Louisbourg. On était en pleine guerre de Succession d'Autriche. L’année précédente, la grande forteresse qui défendait l’entrée du Canada sur l’île du Cap-Breton avait été prise presque sans combat. La place, mal défendue par 1 500 hommes en révolte s’était laissée surprendre par un débarquement improvisé de 4 000 hommes, monté depuis la Nouvelle-Angleterre. C’était une lourde défaite qui ouvrait les portes du Saint-Laurent aux Anglais[3].
Louis XV et son ministre de la marine, Maurepas décident aussitôt d’envoyer une puissante escadre reprendre Louisbourg : 55 (ou 60) bâtiments portant 3 500 hommes de troupe escortés par 10 vaisseaux, 3 frégates et 3 navires à bombarde, commandés par le duc d'Anville. Le plan, très ambitieux, prévoie aussi de reprendre Port-Royal, l'ancienne capitale de l'Acadie devenue Annapolis[4], et rien moins que de détruire la ville de Boston (!) Mais Brest, qui n'a pas retrouvé le rythme du temps de guerre a beaucoup de mal à armer cette grande escadre qui part très tard dans la saison (22 juin) et se traine dans une interminable traversée de l’Atlantique. L'expédition n'arrive que le 12 septembre 1746, retard largement imputable aux navires marchands, puis elle est bousculée par une terrible tempête qui cause de graves avaries à plusieurs bâtiments, aussitôt contraints de rentrer en France. L'expédition tourne finalement à la catastrophe sanitaire. Le scorbut, puis une toxicose liée à la mauvaise qualité des vivres se déclare et décime les équipages. 800 soldats et 1 500 matelots décèdent en quelques jours. La moitié de l'expédition du duc d'Anville réussit cependant à atteindre la baie de Chibouctou où les Acadiens ravitaillent les soldats et les marins.
D’Anville, emporté par une crise d’apoplexie s'écroule sur le gaillard d'arrière de son vaisseau, le Northumberland. Il est remplacé par M. d'Estourmelles qui tombe à son tour malade, puis se blesse sévèrement. Il doit céder sa place à La Jonquière qui fait une ultime tentative avec 4 vaisseaux et ce qui reste du convoi contre la ville d'Annapolis. Mais la tempête s'en mêle à nouveau alors que l'épidémie poursuit ses ravages : des centaines d'hommes meurent encore de la "peste" après leur arrivée à Chibouctou[4]. La Jonquière décide de rentrer. Les vaisseaux, réduits à l'état d'hôpitaux flottants reviennent en ordre dispersé. L'escadre a été vaincue par la maladie sans même avoir rencontré l'ennemi. Louisbourg restera entre les mains des Anglais jusqu’à la fin de la guerre[5].
D'Anville est inhumé sur l'île Georges, dans la baie de Chibouctou. Sa dépouille sera transportée à Louisbourg en 1748[4].
Mariage et descendance
Le duc d'Anville et Marie-Louise-Nicole ont trois filles et un garçon:
- une fille (*1738),
- Elisabeth Louise (1740-1786), qui marie Louis Antoine Auguste de Rohan-Chabot, Duc de Chabot, Duc de Rohan,
- Louis Alexandre (1743-1792), qui succéda au titre de duc D'Anville en 1746 après la mort de son père et duc de La Rochefoucauld en 1762 après la mort de son grand-père,
- Adélaide Emilie (1745-1765).
Galerie
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Vue du débarquement sur l'île du Cap-Breton en 1745. L'attaque de Louisbourg a été montée depuis la Nouvelle Angleterre. -
Louisbourg assiégée. La forteresse, mal défendue par une garnison en révolte chute rapidement. -
Plaque en l'honneur de l'expédition du duc d'Anville, à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Notes et références
- Duc d'Anville Dictionary of Canadian Biography, University of Toronto/Université Laval, 2000. 1741-1770 (Volume III)
- Etienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002.
- Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil, L'Europe, la mer et les colonies XVIIe-XVIIIème siècle, Carré Histoire, Hachette supérieur, 1997, p. 83.
- Bona Arsenault, Histoire des Acadiens, Bibliothèque nationale du Québec, 1978, Leméac, p. 140
- P. Villiers, J.-P. Duteil, op. cit., p.83.
Sources et bibliographie
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française, Rennes, éditions Ouest-France, 1994
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002
- Jean Meyer et Jean Béranger, La France dans le monde au XVIIIe siècle, éditions Sedes, 1993
- Lucien Bély, Les relations internationales en Europe (XVIIe – XVIIIe siècle), éditions PUF, 1992
- Martine Acerra et André Zysberg, L’essor des marines de guerre européennes, 1680-1790, éditions Sedes, 1997
- Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil, L'Europe, la mer et les colonies XVIIe-XVIIIème siècle, Carré Histoire, Hachette supérieur, 1997.
- Michel Antoine, Louis XV, éditions Hachette, collection Pluriel n° 8571, 1989 17ère édition, 1993 pour l'édition Pluriel.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- connaissance de Versailles, « Jean Baptiste de La Rochefoucauld, duc d'Anville (1707-1746) ». Consulté le 6 avril 2008
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