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Lucien Petit-Breton
Lucien Petit-Breton Informations Nom Petit-Breton Prénom Lucien Date de naissance 18 octobre 1882 Date de décès 20 décembre 1917 Pays France Principales victoires
- Tours de France 1907 et 1908
- Paris-Tours 1906
- Milan-San Remo 1907
- Paris-Bruxelles 1908
- Tour de Belgique 1908
- Tour de Catalogne 1909
- 7 étapes du Tour de France
- 1 étape du Tour d'Italie
modifier Lucien Mazan, dit Lucien Petit-Breton, né le 18 octobre 1882 à Plessé ( Loire-Inférieure) et mort le 20 décembre 1917 à Troyes (Aube) est un cycliste français. Mort pour la France.
Sommaire
Biographie
Clément Mazan, son père, exerce avec talent et succès à Plessé, en Loire Inférieure, la profession d'horloger bijoutier. En 1880, Il se présente aux élections législatives où il essuie un cinglant revers. Un tel échec est difficile à supporter dans une petite ville de province où les réputations se font et se défont de bouche à oreille. Il perd rapidement une importante partie de sa clientèle. C'est à cette époque que l'Argentine recherche des gens qualifiés, artisans particulièrement. Fin 1882, il s'embarque avec sa femme Désirée pour Buenos Aires créant un nouveau magasin dans la même profession. Les enfants Mazan, Paul (né en 1879) et Lucien (1882) sont confiés à la garde d'une tante Félicité, sœur de Désirée. Deux ans plus tard, Désirée revient les chercher et toute la famille est réunie à Buenos Aires. La famille s'agrandit. Paul et Lucien ont un frère Anselme (1884) et deux sœurs Adrienne (1886) et Gabrielle (1888). Par nécessité les enfants Mazan furent élevés "à la dure", mis au travail dès leur plus jeune âge. À 14 ans, Lucien travaille en qualité de groom au Jockey club, le plus grand hôtel de Buenos Aires.
Lucien Mazan se passionne dès son plus jeune âge, pour les exploits de coureurs cyclistes et les randonnées Bordeaux-Paris, Paris-Brest-Paris 1891 et dévore les magazines de sport. Il achète une bicyclette et se lance aussitôt dans la compétition cycliste, sur piste particulièrement où il remporte rapidement de beaux succès. Pour cacher cette pratique sportive à son père qui la désapprouve fermement, il se fait appeler « Breton ». Il devient champion d'Argentine sur piste, puis sur route en 1899 et se construit une solide réputation : coureur batailleur, combattant, très apprécié du public.
En 1902, il débarque à Paris, quelques jours seulement avant l'inauguration d'un nouveau vélodrome Buffalo de Neuilly , décidé à venir tenter sa chance en France. À l'époque, le cyclisme se pratique principalement sur les très nombreux vélodromes que compte la France.
Un autre coureur s'appelant « Breton », il décide, afin d'éviter toute confusion, de se faire appeler « Petit Breton », pseudonyme qu'il transmettra à son fils. Ce qui n'empêche pas le public de le surnommer également "L'Argentin » ou « L'élégant Argentin » en raison de la beauté de son style et de son élégance vestimentaire !
Il débute chez les professionnels en 1902 et gagne sur piste le Bol d'Or en 1904 avant d'établir l'année suivante un nouveau record du monde de l'heure avec 41,110 km réalisé au vélodrome Buffalo de Paris. Vainqueur de Paris-Tours en 1906, de la première édition de la classique Milan-San Remo en 1907, il gagne également deux Tours de France en 1907 et 1908, enlevant deux étapes sur la Grande Boucle 1907, cinq en 1908. Lucien Petit-Breton est le premier cycliste à remporter deux fois le Tour de France.
C'est en l'église de Vallet (Loire-Inférieure), capitale du Muscadet, qu'est célébrée, le 24 novembre 1908, l'union de Lucien Petit-Breton et de Marie-Madeleine Macheteau, la fille cadette d'un chapelier.
Il meurt sur le front en 1917 dans un accident automobile. Lucien est au front depuis bien des mois lorsque ce matin du 20 décembre 1917, Marie-Madeleine quitte son domicile de Boulogne-sur-Seine. Elle est joyeuse, ayant enfin obtenu un laisser-passer des autorités militaires lui permettant de rendre visite à son mari, cantonné à Piney, petite localité près de Troyes. Arrivée en gare de cette ville, une voiture militaire l'attend "Veuillez prendre patience, lui dit-on, votre mari est en service commandé, mais ne devrait pas tarder à rentrer". Lucien a pour mission d'assurer des liaisons postales et de véhiculer des officiers. Il est parti au volant de l'automobile vers 14 heures, un officier à bord. L'on n'ose dire à son épouse qu'il devrait déjà être de retour. L'attente se poursuit, l'inquiétude commence à poindre, laissant rapidement place à l'angoisse. À 22 heures, un officier s'incline devant Marie Madeleine, la priant de la suivre. Ensemble, ils regagnent Troyes, en voiture, et l'officier ne peut dissimuler la vérité : "Votre mari a été victime d'un accident sur la route, madame, il a été transporté à l'hôpital" et il termine par cette formule cruellement banale laissant le champ libre aux pires suppositions: "on pense que son état est grave... mais pas désespéré". Après une errance insupportable dans les couloirs et les chambres de l'hôpital militaire de Troyes, nul n'étant renseigné avec précision, Marie-Madeleine est enfin mise en présence de son mari. Allongé sur un lit, torse nu, le buste entouré d'un épais bandage, Lucien a cessé de vivre. Vers 18 heures, au retour de sa mission et dans l'obscurité naissante, il aperçoit, venant en sens inverse, une charrette tirée par un cheval. Malheureusement, le cheval marche sur la partie gauche de la route, livré à lui-même, le paysan ivre s'étant endormi. Se produit alors un double évènement, cause de la collision. Lorsqu'il aperçoit la charrette, Lucien actionne sa trompe, provoquant le réveil du paysan. C'est au moment où Lucien entreprend de croiser par la gauche que le cheval, fouetté par son conducteur, oblique sur la droite. La collision de plein fouet est inévitable. Lucien a le buste enfoncé par le volant et la tête projetée contre le tableau de bord. Il décède instantanément. - Extrait du livre de Roger Bastide, Petit-Breton, Denoël, coll. "La belle époque du cyclisme", Paris, 1985). Ainsi disparaît Lucien Petit-Breton. Sa dépouille repose au cimetière de Pénestin (Morbihan).
Parmi les 1 310 000 morts recensés durant le conflit mondial, l'on déplore également deux autres anciens vainqueurs de Tour de France: François Faber et Octave Lapize, respectivement vainqueurs en 1909 et 1910.
Ses deux frères, Paul et Anselme, ainsi que son fils Yves, furent également de bons coureurs cyclistes. Yves Petit-Breton fut également directeur sportif de l'équipe de l'Ouest au Tour de France 1948.
Palmarès
Un palmarès d'il y a 100 ans ne peut s'interpréter qu'en le ramenant au contexte de l'époque, tant les courses sont différentes. Comment comparer le Tour de France actuel avec des étapes courtes, souvent très nerveuses, couru sur de belles routes avec des vélos de 7 kilos, avec le Tour de l'époque et ses vélos pesant le double pour de longues étapes, sur des routes pas toujours goudronnées, parfois seulement empierrées, en montagne particulièrement. Si le tour 1903 se dispute en 6 étapes d'environ 400 km chacune, les années suivantes les étapes deviennent plus nombreuses mais plus courtes. Lors du premier tour victorieux de Petit Breton, les distances quotidiennes sont tout de même les suivantes: 272, 398, 259, 309, 311, 345, 345, 303, 299, 269, 391, 321, 415, et 262 km (109 partants, 33 arrivants, moyenne générale du vainqueur 28,470 km/h) - Extrait d'un article d'André Vincent, collectionneur, rendant hommage à Lucien Mazan, dit Petit-Breton à l'occasion du centenaire de sa première victoire dans le Tour de France cycliste, 1er janvier 2007. Il reste en course jusqu'en 1914 et participe à son ultime Tour de France où il abandonne après neuf étapes. La Grande Guerre met un terme définitif à sa carrière.
- Record du monde de l’heure : 41,110 km au Vélodrome Buffalo de Paris (1905)
- Record du monde des 20 km : 28' 59" 4 (1905)
- Record du monde des 10 km : 14' 04" 4 (1905)
- Tour de France : 1907, 1908
- Bol d'Or : 1904 (852 km en 24 heures) (2e: 1902)
- Paris-Tours : 1906 (3e: 1912)
- Milan-San Remo : 1907
- Paris-Bruxelles : 1908
- Tour de Belgique : 1908 (vainqueur de 4 étapes)
- Tour de Catalogne : 1909
- Tour de Tarragone : 1909
- Buffalo-Cup : 1909
- 7 victoires d’étapes sur le Tour de France
- 1 victoire d’étape sur le Tour d'Italie
- 2e sur Bordeaux-Paris : 1912
- 2e sur Paris-Hesdin : 1907
- 3e du championnat de France sur route : 1910
- 3e de Paris-Menin : 1912
Résultats sur le Tour de France
- Tour de France 1905 : 5e du classement général
- Tour de France 1906 : 4e du classement général (vainqueur dans la catégorie des poinçonnés, ceux qui ne changeait pas de vélo ni de roues sur ennuis mécaniques)
- Tour de France 1907 : Vainqueur classement général et de deux étapes
- Tour de France 1908 : Vainqueur classement général et de cinq étapes
- Tour de France 1910 : Abandon (7e étape)
- Tour de France 1911 : Abandon (1e étape)
- Tour de France 1912 : Abandon (2e étape)
- Tour de France 1913 : Abandon (14e étape)
- Tour de France 1914 : Abandon (9e étape)
Résultats sur le Tour d’Italie
- Tour d'Italie 1910 : Abandon
- Tour d'Italie 1911 : Abandon et vainqueur d’une étape
Bibliographie
- Jean-Paul Ollivier, Histoire du cyclisme breton, de Petit Breton à Bernard Hinault, éditions Jean Picollec, 1981.
- Roger Bastide, Petit-Breton, Denoël, coll. "La belle époque du cyclisme", Paris, 1985
- Brigitte et Gilles Delluc, 2003 : Petit-Breton, un champion cycliste à Périgueux, "Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord", 130, p. 365-372.
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