- Louis Botha
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Louis Botha Mandats 1e Premier ministre d'Afrique du Sud 31 mai 1910 – 27 août 1919 Successeur Jan Smuts Biographie Date de naissance 27 septembre 1862 Lieu de naissance Greytown
(Colonie du Natal)Date de décès 27 août 1919 Lieu de décès Pretoria,
(province du Transvaal)Nationalité Sud-Africain Parti politique Het Volk (1904-1911)
Parti sud-africainConjoint Annie Emmett Profession Militaire Religion Calviniste membre de
l'Église réformée hollandaiseRésidence Pretoria modifier Louis Botha (1862-1919) était un fermier boer, un militaire, homme politique et chef de gouvernement d'Afrique du Sud. Député de la république sud-africaine du Transvaal (1897-1900), il est commandant-général des armées de la république durant la seconde Guerre des Boers. Cet afrikaner est ensuite premier ministre de la colonie du Transvaal (1907-1910) avant d'être, de 1910 à sa mort en 1919, le 1er Premier ministre de l'Union d'Afrique du Sud.
Il fut l'homme de la réconciliation et de la cohabitation pacifique entre les anciens ennemis de la seconde Guerre des Boers, de l'alliance loyale avec l’Empire britannique et l'un des pères de l'état sud-africain.
Sommaire
Origines
Louis Botha est né le 27 septembre 1862 près de Greytown au Natal, neuvième d'une fratrie de treize enfants. Descendant d'Allemands de Thuringe venus s'installer au Cap en 1672, son grand-père paternel était un Voortrekker qui avait participé au Grand Trek. Louis Botha fut élevé dans l'État libre d'Orange à partir de 1869 et scolarisé à la mission locale allemande.
Le général boer
Fermier, élu Veldkornet du secteur de Vryheid et membre du parlement du Transvaal en 1897, il fut un partisan de l'apaisement avec les Britanniques, ce qui ne l'empêcha pas de s'engager dans les rangs du kommando de Vryheid au début de la seconde Guerre des Boers et d'être promu général deux ans plus tard. Commandant du front est (aux confins du Transvaal et du Natal) avec Piet Joubert, il participa notamment aux combats de Colenso, Ladysmith et Spioenkop.
Au mois de février 1900, après la mort de Piet Joubert, il est nommé commandant-général des armées du Transvaal. Il avait alors à peine trente-sept ans. Sa prise de commandement avait lieu dans les pires conditions car sur tous les fronts, les Boers reculaient. Il tenta néanmoins de ralentir le rouleau compresseur britannique. Après la chute de Bloemfontein et l'abandon de Pretoria en 1900, avec l'aide de Koos de la Rey et Christiaan de Wet, il réorganisa les kommandos en les dispersant dans leurs districts de recrutement pour qu'ils y mènent des actions de guérilla.
En 1902, il mène les négociations avec les britanniques qui aboutissent à la paix de Vereeniging signée à Pretoria le 31 mai 1902.
L'homme de la réconciliation
Botha se reconvertit dans la politique et avec De la Rey et De Wet entreprend une tournée en Europe pour collecter des fonds afin de reconstruire économiquement le pays. Ils ne récoltent que 125 000 £ et pour convaincre le premier ministre britannique d'augmenter la somme, rédige un article persuasif où il expose tous les avantages qu'aurait l'Empire britannique à aider à la reconstruction des deux pays vaincus. Peu de temps après, le parlement britannique débloque la somme de huit millions de livres pour aider à la reconstruction. Botha obtient également l'amnistie pour les rebelles boers du Cap et du Natal.
Revenu en Afrique du Sud, Louis Botha entreprend de réconcilier les peuples boers et britanniques dans l'intérêt du pays. En 1903, cependant, ses revendications pour la parité de l'afrikaans et de l'anglais sont ignorées tout comme son opposition et ses avertissements à l'importation de main d'œuvre asiatique. En mai 1904, avec Jan Smuts et d'autres vétérans boers, il crée un parti politique afrikaner, Het Volk (le peuple), suffisamment modéré pour séduire un électorat anglophone en prônant la réconciliation nationale et l'autonomie de l'Afrique du Sud.
En 1905, le parti a déjà reçu le soutien de plusieurs hommes d'affaires et peut se permettre de critiquer le système colonial imposé aux anciennes républiques boers. Après la victoire des libéraux au Royaume-Uni en 1905, Botha envoie Smuts à Londres négocier le principe de l'autonomie. En décembre 1906 la colonie du Transvaal et en juin 1907, celle de l'Orange, reçoivent enfin l'autorisation de former leur propre gouvernement. Le 4 mars 1907, Het Volk, qui rallie dorénavant des anglophones, remporte les élections du Transvaal et Louis Botha en devient le premier ministre.
Lors de la conférence impériale, Botha affirma la loyauté des Afrikaners à l'Empire et présenta le diamant Cullinan au roi Édouard VII. Alors que Botha devait faire face aux critiques boers qui l'accusaient d'être plus britannique que boer, le parlement britannique accorda en remerciement une rallonge budgétaire de cinq millions de livres qui permit à Botha de créer notamment une banque agricole d'aide aux fermiers, de développer le chemin de fer et d'introduire une éducation primaire gratuite.
La modération de Botha le conduisit à admettre seulement l'anglais comme langue officielle alors que la question des travailleurs chinois étaient réglée par leur rapatriement en Chine.
Le premier ministre d'Afrique du Sud
En 1910, le parlement britannique vote le South Africa Act le 31 mai 1910 établissant l'Union d'Afrique du Sud. Lord Gladstone demanda à Louis Botha de former le premier gouvernement provisoire de la jeune Union plutôt qu'au premier ministre anglophone du Cap, John X Merriman. Botha doit cet honneur à son prestige et à sa position parmi les Afrikaners, plus nombreux par ailleurs que les britanniques en Afrique du Sud.
Il forme un gouvernement d'union nationale comprenant des Afrikaners et des anglophones et se présente aux élections de septembre 1910 contre Percy Fitzpatrick dans la circonscription de Pretoria-Est. À la surprise générale, Botha est battu. En catastrophe, le député élu à Standerton démissionne pour que Botha puisse se présenter à sa place, être élu et gouverner.
La constitution du dominion n'incluant pas de Déclaration des Droits (Bill of Rights), elle permet la mise en place d'une législation contraignante pour les noirs qui aboutit à leur exclusion territoriale (Native Land Act) et politique, prémices de l'apartheid mis en place en 1948.
En 1911, avec Jan Smuts, Botha forme le Parti sud-africain (South African Party - SAP). En nommant James Barry Hertzog, un ancien général boer, ministre de la justice et des affaires indigènes, Botha s'aliène les anglophones modérés consternés par les déclarations nationalistes et anti-britanniques d'Hertzog ce qui aboutit à la démission du ministre du commerce, le colonel Leuchars. L'adoption de la loi imposant le bilinguisme dans certains services d'état va provoquer la démission de ministres anglophones modérés et une crise politique qui aboutit à la dissolution du cabinet et l'expulsion d'Hertzog du gouvernement. Perçu comme trop conciliant par plusieurs de ses anciens compagnons de combat, Botha essuie une révolte interne de membres de son parti qui claquent la porte et vont créer en 1914 le Parti national dirigé par James Barry Hertzog.
Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Botha engage son gouvernement au côté des alliés britanniques et envoie des troupes envahir le Sud-Ouest africain allemand, ce qui provoque la révolte des boers et la mort accidentelle du général De la Rey tué par la police. La mise au pas de l'insurrection provoque de profonds ressentiments chez les boers et les anciens camarades de combat de Louis Botha.
En 1915, le SAP remporte les élections avec une majorité relative mais son soutien a considérablement faibli dans la communauté afrikaner qui se rallie de plus en plus au parti national. Botha reprend le portefeuille de la défense à Smuts qui, après avoir commandé les troupes en Afrique orientale allemande, est envoyé en Europe au cabinet de guerre britannique.
En 1917, pour s'allier les Afrikaners du Parti National dont les idées républicaines ont le vent en poupe, Botha tente de faire voter la Native Affairs Administration Bill classifiant et ségréguant les africains noirs entre eux en leur octroyant des terres où ils pourront vivre. Cette loi est repoussée par la conjonction des votes des modérés qui jugent la loi irréaliste et injuste et par les nationalistes qui la jugent trop libérale. En 1918, Botha fait face au mécontentement successif des Afrikaners nostalgiques des républiques boers dont ils demandent la restauration, d'éléments unionistes incontrôlés qui tirent sur des afrikaners, et des noirs qui se mettent en grève à Johannesburg.
A la fin de l'année 1918, il se rend à Paris pour procéder personnellement au rapatriement des troupes sud-africaines et se joindre à la conférence de paix à Versailles. En 1919, bien qu'hostile au traité de Versailles dont il dénonce l'intransigeance, il le signe. Alors qu'il en avait demandé l'annexion, Botha ne reçoit que le mandat de gérer le Sud-Ouest Africain sous le contrôle de la future SDN.
De retour en Afrique du Sud, il contracte une pneumonie. C'est à Pretoria quelques jours plus tard qu'il décède d'une crise cardiaque. Le 30 août 1919, il est enterré au cimetière de Rebecca Street.
Hommages
Aujourd'hui de nombreux monuments et noms de rue honorent la mémoire de Louis Botha :
- sa statue équestre à Pretoria dans le parc Louis Botha devant les Unions Buildings.
- une autre statue équestre devant le parlement de Cape-Town.
- des dizaines de noms de rues en Afrique du Sud mais aussi en France (place Botha à Paris dans le 20ème arrondissement, la rue Botha à Corbeil-Essonnes ou les rues du général Botha à Divion et Nantes).
- Jusqu'en 1995, l'aéroport international de Durban porta le nom de Louis Botha Airport.
Bibliographie
- Bernard Lugan, La guerre des Boers, Perrin, France, 1998 (ISBN 2-262-00712-8)
Liens externes
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