- Louis-Joseph Luçon
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Louis-Joseph Luçon
Le cardinal Luçon, archevêque de Reims, 1915Biographie Naissance 28 octobre 1842
à Maulévrier (France)Ordination
sacerdotale23 décembre 1856 par le
cardinal Alfred BaudrillartDécès 28 mai 1930 Évêque de l'Église catholique Consécration
épiscopale8 février 1888 par
Mgr Charles FreppelFonctions épiscopales Évêque de Belley (France)
Archevêque de Reims (France)Cardinal de l'Église catholique Créé
cardinal16 décembre 1907 par le
pape Pie XTitre cardinalice Cardinal-prêtre
de S. Maria Nuova(en) Notice sur catholic-hierarchy.org modifier Louis Henri Joseph Luçon, né le 28 octobre 1842 à Maulévrier et mort le 28 mai 1930, était un homme d'Église français, archevêque de Reims, qui fut créé cardinal par le pape Pie X en 1907.
Sommaire
Biographie
Né à Maulévrier (Maine-et-Loire) le 28 octobre 1842, Louis Henri Joseph Luçon fit ses études au séminaire d’Angers et à Rome où il acquit les grades de docteur en théologie et en droit canon en 1875. C’est Mgr Freppel, chef de file du catholicisme intransigeant, qui le remarqua et l’envoya à Rome pour y poursuivre ses études théologiques. Ses sympathies pour l’Action Française ne sont pas un mystère[1]. Louis-Joseph Luçon est ordonné prêtre pour le diocèse d'Angers le 23 décembre 1856. Après avoir été curé dans son pays natal, puis curé-archiprêtre de Notre-Dame de Cholet, nommé évêque de Belley le 8 novembre 1887, il est ordonné évêque le 8 février 1888 et installé le 24 février 1888.
Le 21 février 1906, il est nommé archevêque de Reims. Il arrive le 6 avril. Puis le 16 décembre 1907, il est élevé au rang de cardinal et reçoit la titulature de cardinal-prêtre de Santa Maria Nuova. Il mourut le 28 mai 1930, en plein exercice de son sacerdoce, après avoir assisté à la dévastation puis à la reconstitution de son diocèse. Il fut très aimé de la population et demeure dans le cœur des Rémois comme celui qui les a accompagnés pendant le martyr de leur ville durant la Première Guerre mondiale.
Absent de Reims au moment de l’incendie de sa cathédrale en raison du conclave, il revient le 22 septembre 1914 dans sa ville pour ne plus la quitter jusqu’au 25 mars 1918, date à laquelle les autorités militaires lui imposent l’évacuation. Pendant toute cette période, il partage la vie des Rémois sous les bombes, réconfortant les sinistrés, visitant les soldats blessés dans les hôpitaux et ceux qui combattent dans les tranchées. Chaque vendredi, il accomplit dans sa cathédrale dévastée un chemin de croix par lequel il prend en charge symboliquement le martyre de Reims.
" Votre paroisse aujourd'hui, expliquait-il aux ecclésiastiques de Reims, c'est le régiment, c'est la tranchée, c'est l'ambulance,....Vous y resterez peut-etre; Et nos soldats n'y restent-ils pas ? Ne convient-il pas que la phalange sacerdotale, elle aussi donne le sang pour la Patrie." [2]
Pendant et après la guerre, le cardinal Luçon est devenu, au même titre que sa cathédrale, un de ces symboles de la France blessée que l’on montre aux personnalités étrangères. L’archevêque de Reims joue ce rôle pour des délégations que lui envoie, entre autres, le chef du Service des œuvres françaises à l’étranger, Jean Giraudoux qui salue en lui une grande voix française [3]. À ce titre, Mgr Luçon reçoit fréquemment des Américains, du président Wilson le 26 janvier 1919 au candidat démocrate à la présidence James Cox en 1920, en passant par diverses délégations à qui il faut montrer « les ruines dont nous avons à nous relever » [3]. Le cardinal dispose par ailleurs d’une grande autorité morale dans l’Église de France. Pendant la guerre, il a partagé, avec le cardinal Amette, archevêque de Paris, la présidence d’honneur du Comité catholique de propagande à l’étranger. En novembre 1918, il préside la réunion des évêques des régions dévastées[4] Il faut dire que la province ecclésiastique qu’il dirige comprend, avec les diocèses de Châlons, Reims, Soissons, Beauvais et Amiens, une grande partie de l’ancienne ligne de front. Président de l’œuvre de secours aux églises dévastées, il entre alors dans la dernière phase de sa vie, "celle des restaurations nécessaires" [5] restauration matérielle de son diocèse que les destructions imposent, restauration de la France chrétienne que le nouveau climat politique rend envisageable.
Le cardinal Luçon fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur en 1917 et promu officier en 1922. Ses obsèques sont grandioses. Elles rassemblent beaucoup de monde, en particulier le Maréchal Pétain et André Maginot, ministre de la guerre. Il repose dans le caveau des archevêques sous le maître-autel de la cathédrale de Reims.
Afin d’élever un monument à la mémoire du Cardinal Luçon, un timbre à son effigie, dessiné par Adrien Sénéchal, fut vendu en 1931 par le comité formé par le comte Bertrand de Mun. Ce comité fit ériger, avec les fonds recueillis, l’église Saint-Louis à Reims pour réaliser l’un des derniers vœux du cardinal qui souhaitait faire édifier une chapelle dans le quartier de la Maison-Blanche, un chapelle souvenir lui y est consacrée.
Décorations françaises
Source
- Cet article contient tout ou partie d'un document provenant du site La vie rémoise.
- Eugen Weber, L’Action française, Paris, Fayard, coll. "Pluriel", 1985, p.53 et p. 116
- [1] Le Dieu allemand. T. 6, Denys Cochin
- Lettre de l’office national du tourisme au cardinal Luçon
- Pierre Liautey, Le cardinal Luçon, Paris, Plon, 1934
- Mgr Braudillard, Éloge funèbre de S.E. le Cardinal Luçon, Reims, 1930
Articles connexes
Liens externes
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