Locomotive d'or

Locomotive d'or

Claude Nougaro

Claude Nougaro
Claudenougaro060607.JPG
Dernier concert au Paris Jazz Festival en juin 2003

Naissance 9 septembre 1929
Toulouse, France France
Décès 4 mars 2004 (74 ans)
Paris, France France
Profession(s) Chanteur
Peintre
Poète
Genre(s) Variété, jazz
Années actives 1958 - 2004
Site Web www.nougaro.com

Claude Nougaro est un chanteur et poète français de variétés et de jazz (9 septembre 1929 à Toulouse - 4 mars 2004 à Paris). Il s'essaya également à la peinture et au dessin.

Sommaire

Biographie

Fils de Pierre Nougaro, chanteur d'opéra, et de Liette Tellini, professeur de piano italienne (et premier prix de piano au conservatoire)[1], Claude Nougaro naît à Toulouse le 9 septembre 1929, près du boulevard d’Arcole. Il est élevé par ses grands-parents dans le quartier des Minimes. Son grand-père Alexandre, planton au Capitole, et sa grand-mère Cécile, sage-femme, chantent tous les deux dans une chorale[2]. À douze ans, il écoute Glenn Miller, Édith Piaf, Bessie Smith et Louis Armstrong sur la TSF qui, entre autres, l'inspire à suivre cette voie. En 1947, il échoue au baccalauréat, et débute alors à Paris dans le journalisme (en écrivant pour divers journaux, dont Le Journal des Curistes à Vichy et L'Echo d'Alger). En parallèle, il écrit des chansons pour Marcel Amont (Le Barbier de Belleville, Le Balayeur du roi) et Philippe Clay (Joseph, La Sentinelle). Il rencontre sur place Georges Brassens, qui devient son ami et son mentor, et il écrit de la poésie romantique et aussi humoristique.

Il fait son service militaire en 1949, à Rabat, au Maroc.

C'est une Garonne

Il envoie des textes à Marguerite Monnot, compositeur d'Édith Piaf, qui les met en musique (Méphisto, Le Sentier de la guerre). Il commence à chanter pour gagner sa vie en 1959 dans un cabaret parisien, le Lapin Agile, à Montmartre.

En 1958, il décida de chanter lui-même ses œuvres, avec un premier album sorti chez Président, écrit et enregistré avec son partenaire d'écriture Michel Legrand. Le succès ne se manifestera néanmoins qu'en 1962, début des glorieuses années Philips : Une Petite Fille et Cécile ma fille (dédiée à sa fille, née en 1962 de sa femme Sylvie, rencontrée au Lapin Agile). Ces chansons le firent immédiatement connaître du grand public, bien qu'il ait déjà commencé à percer en participant aux concerts de Dalida. En ce début d'années 1960, il introduit de nouveaux rythmes dans la chanson française et compose de nombreuses chansons au tempo yéyé et aux textes provocateurs (« Plus encore que dans la chambre, je t'aime dans la cuisine. Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine…). » Il poursuit sa collaboration avec Michel Legrand (Le Cinéma, Les Don Juan) et écrit également avec le compositeur Jacques Datin (Cécile Ma Fille, Une Petite Fille). Ses chansons Je Suis Sous ou, plus tard, Tu verras font référence à l'alcool.

Un accident de voiture l'immobilise plusieurs mois en 1963. L'année suivante, il part en voyage au Brésil, et chante dans des salles prestigieuses : l'Olympia, le Palais, le Théâtre de la Ville à Paris. D'ailleurs son fils Pablo naitra d'une union avec une très belle Brésilienne.

La mort de son ami Jacques Audiberti en 1965 lui fait écrire un hommage en chanson, Chanson pour le maçon. C'est à cette époque qu'il entame durablement sa collaboration avec le pianiste de jazz Maurice Vander, qui deviendra son principal partenaire musical (arrangeur, pianiste et co-compositeur). Il surnomme Maurice Vander « Le Coq », et c'est en référence à ce pianiste qu'il écrit et chante, plus tard Le Coq et la Pendule. Outre Vander et Legrand, Nougaro saura s'entourer de la fine fleur nationale (Eddy Louiss, Pierre Michelot, Michel Colombier, Michel Portal, Aldo Romano, Didier Lockwood, Michel Gaudry, Bernard Lubat, Richard Galliano, André Ceccarelli...) et internationale (Ornette Coleman sur Gloria, Marcus Miller, Trilok Gurtu,...).

Les évènements de Mai 68 lui inspirent un torrentiel Paris Mai, plaidoyer pour la vie, qui sera interdit d'antenne, bien qu'il soit farouchement opposé à la politique. Il enregistre la même année son premier album live à l'Olympia : Une soirée avec Claude Nougaro.

Sa chanson Toulouse est un vibrant hommage à sa ville natale, Toulouse.

Sa carrière se poursuit alors de façon régulière, ponctuée de succès : le Jazz et la Java, Tu verras (adaptation française de O que será de Chico Buarque de Holanda), l'Île de Ré, Armstrong ou Petit Taureau. En 1971, il retrouve Michel Legrand pour la bande originale du film La Décharge / La Ville Bidon du réalisateur Jacques Baratier, ami d'Audiberti. En ces années 1970, il collabore également avec le compositeur-arrangeur Jean-Claude Vannier (Un Grain De Folie, Dansez Sur Moi, Plume d'Ange, Insomnie...). Il quitte Philips pour Barclay en 1975. Après un album jugé décevant au niveau des résultats (Bleu Blanc Blues) en 1985, sa maison de disques ne renouvelle pas son contrat. Il décide de revendre sa maison avenue Junot (18ème) et Nougaro part alors pour New York, en quête d'inspiration, écrit et enregistre sur place un disque financé par WEA (le producteur exécutif est Mick Lanaro, vieux complice): Nougayork, dont le succès retentissant fut une surprise ironique.

Il est récompensé en 1988 par les Victoires de la musique du meilleur album et du meilleur artiste, et de 1993 à 1997, il sort trois nouveaux albums.

Sa santé se dégrade à partir de 1995, année où il subit une opération du cœur ; en 2003, il ne peut se produire au Festival du Verbe à Toulouse en raison de son état de santé. De 1998 à 2004, il se consacre plus à des concerts et des festivals, sans oublier de participer à un album pour aider les enfants souffrant du sida.

En 2002 il se produit dans toute la France avec un spectacle parlé, où il reprend plusieurs de ses textes (Victor, Plume d'ange...) sans musique. Son interprétation fait l'objet d'un DVD Les fables de ma fontaine.

En 2003 et 2004 il prépare un album pour le label jazz Blue-note mais ne peut pas achever ce disque La note bleue qui sort en 2004.

Après avoir subi de nouvelles interventions chirurgicales début 2004, il meurt en mars, à 74 ans, des suites d'un cancer.

Ses obsèques ont été célébrées à Toulouse, en la basilique Saint-Sernin. Une partie de ses cendres a été dispersée dans la Garonne. Un jardin municipal, un collège, une salle de concert de la ville ainsi qu'une station du métro portent aujourd'hui son nom.

Ses chansons s'inspirent entre autres du jazz américain, dont il reprend de nombreux titres (Charles Mingus, Thelonious Monk, Wayne Shorter, Louis Armstrong, Dave Brubeck, Sonny Rollins, Neal Hefti), mais aussi de musiques du Brésil (Antônio Carlos Jobim, Gilberto Gil, Baden Powell de Aquino, Chico Buarque) : voir la liste des chansons françaises inspirées par la musique brésilienne. Il restera un amoureux du jazz, des mots et de la langue française qu'il mord à belles dents.

Sélection discographique

Récompenses

Précédé par Claude Nougaro Suivi par
Johnny Hallyday
Victoire de la musique de l'artiste interprète masculin
1988
Francis Cabrel

Quelques chansons célèbres

  • Le Cinéma (1962)
  • Le Jazz et la Java (1962)
  • Une petite fille (1962)
  • Cécile ma fille (1963)
  • Je suis sous ... (Marie-Christine) (1964)
  • A bout de souffle (1965)
  • Bidonville (1966)
  • Armstrong (1967)
  • Toulouse (1967)
  • Quatre boules de cuir (1968)
  • Paris Mai (1968)
  • Dansez sur moi (1973)
  • Tu verras (1978)
  • Il faut tourner la page (1987)
  • Nougayork (1987)
  • Fleur bleue (2003)

Livres

  • Sur paroles, Flammarion, (1997)
  • Le jazz et la java, J'ai Lu, (1998)
  • L'ivre de mots (2002)
  • L'Ivre d'images, Le Cherche Midi, (2002)
  • Fables de ma fontaine (2003)
  • C'est dit, Gallimard, (2006)

Notes et références

  1. Les Nougaro, L'Express du 25 avril 2002, Pascal Alquier
  2. Biographie 1929/1952, site officiel, (page consulté le 9 octobre 2009).

Voir aussi

Commons-logo.svg

Bibliographie

  • Christian Laborde, Nougaro, la voix royale, Hidalgo, 1989
  • Alain Wodrascka, Claude Nougaro, l'alchimiste des mythes, Nizet, 1997
  • Stéphane Deschamps, Claude Nougaro à fleur de mots, Hors collection, 2001
  • Annie et Bernard Reval, Claude Nougaro, états d'âme, France Empire, 2002
  • Alain Wodrascka, Nougaro souffleur de vers, Didier Carpentier, 2002
  • Maurice Vander, Claude Nougaro, Armstrong, Guinguette, 2003
  • Christian Laborde, L'homme aux semelles de swing, éditions Fayard, 2004
  • Jacques Perciot, Claude Nougaro, percussioniste du verbe, Didier Carpentier, 2004
  • Christian Laborde, Mon seul chanteur de blues, La Martinière, 2005
  • Laurent Balandras, Les manuscrits de Claude Nougaro, en 2 volumes : 1929/1987, Du son qui fait sens ; 1987/2004, Il faut tourner la page, Textuel, 2005
  • Jacques Barbot, Nougaro : une biographie, Anne Carrière, 2007
  • Dany Gignoux et Hélène Nougaro, Nougaro : comme s'il y était, Privat, 2007

Liens externes

  • Portail du jazz Portail du jazz
  • Portail de Toulouse Portail de Toulouse
Ce document provient de « Claude Nougaro ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Locomotive d'or de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • locomotive — [ lɔkɔmɔtiv ] n. f. • 1834; de locomotif 1 ♦ Engin, véhicule de traction servant à remorquer les trains. ⇒ machine ; locomotrice, motrice. Locomotive à vapeur, à moteur diesel, électrique. Atteler une locomotive à un train. Abrév. fam. (1878)… …   Encyclopédie Universelle

  • Locomotive — Lo co*mo tive, n. A locomotive engine; a self propelling wheel carriage, especially one which bears a steam boiler and one or more steam engines which communicate motion to the wheels and thus propel the carriage, used to convey goods or… …   The Collaborative International Dictionary of English

  • Locomotive — Lo co*mo tive, a. [Cf. F. locomotif. See {Locomotion}.] 1. Moving from place to place; changing place, or able to change place; as, a locomotive animal. [1913 Webster] 2. Used in producing motion; as, the locomotive organs of an animal. [1913… …   The Collaborative International Dictionary of English

  • locomotive — (adj.) 1610s, pertaining to movement, from Fr. locomotif, from L. loco from a place (ablative of locus place; see LOCUS (Cf. locus)) + L.L. motivus moving (see MOTIVE (Cf. motive)). The noun meaning railroad engine is from 1829, short for …   Etymology dictionary

  • locomotive — [lō΄kəmōt′iv] adj. [< LOCO + LL motivus, moving] 1. of locomotion 2. moving or capable of moving from one place to another; not stationary 3. designating or of engines that move under their own power [locomotive design] n. an engine that can… …   English World dictionary

  • Locomotive — Locomotive, so v.w. Dampfwagen …   Pierer's Universal-Lexikon

  • Locomotive — Locomotive, Dampfmaschine, welche sich selbst und damit auch andere ihr angehängte Gegenstände fortbewegt, der Dampfwagen auf Eisenbahnen; indeß gehören auch die Schiffsdampfmaschinen zu den L.n. Die Eisenbahn L. ist auf einem Wagen angebracht,… …   Herders Conversations-Lexikon

  • locomotive — index moving (in motion) Burton s Legal Thesaurus. William C. Burton. 2006 …   Law dictionary

  • locomotive — ► NOUN ▪ a powered railway vehicle used for pulling trains. ► ADJECTIVE ▪ relating to locomotion …   English terms dictionary

  • Locomotive — A locomotive is a railway vehicle that provides the motive power for a train. The word originates from the Latin loco from a place , ablative of locus , place + Medieval Latin motivus , causing motion , and is a shortened form of the term… …   Wikipedia

  • Locomotive — Exemple de Locomotive à vapeur Exemple de …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”