- Les Glénans
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Pour les articles homonymes, voir Glénan (homonymie).
Les Glénans Contexte général Champs d’action non lucratif Fiche d’identité Fondateur Hélène et Philippe Viannay Forme juridique loi 1901 Fondation 1947 Siège central Paris Président(e) Jean-Pierre GLASSER Secrétaire
général(e)Denis BERHAUT Volontaires 862 (en 2008)[1] Membres 14 442[1] Slogan École de voile, école de mer, école de vie Site web http://www.glenans.asso.fr Notes reconnue d'utilité publique par décret du 18 juin 1974 (J.O. du 28 juin 1974) et agréée par le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports (N° 75.SVF.05.02) modifier Les Glénans est une école de voile, créée en 1947 par Hélène et Philippe Viannay, résistants français, autour de l'archipel des Glénan en Bretagne sud.
C'est la plus grande école de voile d'Europe[2] : chaque année, environ 14 000 stagiaires et 860 moniteurs (dont 800 bénévoles) participent à plus de 110 000 journées de voile, sous la supervision de 70 salariés permanents (renforcés par 30 salariés supplémentaires en saison). Depuis sa création, l'école a formé plus de 360 000 stagiaires. L'école offre des stages dans tous les domaines de la voile : le dériveur, le catamaran, la planche à voile, et surtout la croisière, côtière et hauturière, qui constitue 70% de l'activité.
L'école est une association loi 1901 et est reconnue d'utilité publique depuis 1974.
L'orthographe les Glénans est réservée à l'école de voile, qui a déposé la marque en 1957 auprès de l' Institut national de la propriété industrielle dans une série de catégories se rapportant à l'activité de l'association[3]. L'archipel des Glénan, quant à lui, s'écrit toujours sans "s" ("Glénan" est un pluriel en breton[réf. nécessaire]).
Sommaire
Histoire
Sortir de la guerre
L'association a été fondée afin de permettre aux anciens résistants de réapprendre la vie civile[4]. Les premiers stages se sont déroulés en 1947 sur l'Île du Loc'h, dans l'archipel des Glénan, et se sont rapidement déplacés sur Penfret. Philippe Viannay écrit, dans son autobiographie[5] :
« L'année 1949 fut une année de transition. La famille Bolloré n'avait pas souhaité nous garder sur le Loch. J'en ai su depuis les vraies raisons par Gwenaël Bolloré ; il m'était proche parce que, sous l'Occupation, il avait rejoint à seize ans l'Angleterre en canot pour s'engager dans les commandos et qu'il partageait avec nous l'amour de l'archipel. Une grande-mère avait été choquée que nous rassemblions sur la même île garçons et filles. Pour la Bretagne en tout cas nous étions en ce domaine des précurseurs et la grand-mère ne fut pas la seule personne scandalisée ; surtout quand les croisières commencèrent et qu'il fut évident que les équipages étaient mixtes. »
Les stages ne concernaient pas que la voile initialement, mais, soumis aux contraintes de la vie sur les îles, l'activité de l'association s'est rapidement centrée sur cette activité. Les premiers moniteurs apprennent au contact des pêcheurs. Hélène Viannay raconte[6] :
« Et voilà qu'au début du mois d'août 1948 survint une très forte tempête : l'île fut isolée pendant trois jours, les stagiaires avaient épuisé les vivres, l'émeute menaçait. Des « meneurs » s'étaient révélés, qui vinrent se plaindre à Paris ; ils se retrouvèrent au conseil d'administration. « Tu as des idées, viens nous aider! » avait dit Philippe… et ce fut le véritable début de l'école de voile des Glénans.
La méthode des Glénans était née et perdure à ce jour ; il fallait s'appuyer sur ceux qui révélaient pendant leur stage des qualités d'initiative, d'audace, de générosité, de caractère, bon ou mauvais : ce furent les premiers moniteurs bénévoles. On leur fit confiance, en leur donnant de vraies responsabilités, et ce sont eux qui inventèrent organisation et enseignement, modifiés certes au fil des ans, mais toujours fondés sur le bénévolat. »Une rapide croissance
Le développement est rapide grâce au bénévolat : dans un contexte où la réglementation est peu développée, les responsables confient en effet volontiers des responsabilités aux anciens stagiaires. Un stagiaire doué devient ainsi rapidement moniteur puis responsable d'une île.
En 1954 la région Parisienne est inondée, les Glénans assistent les Ponts-et-Chaussées dans les opérations de secours. Ils obtiennent en remerciement l'autorisation d'installer leur siège social à bord d'un Ponton sur la Seine[6].
Les Glénans diversifient leurs implantations durant les années 1960, structurent leur cursus de formation et publient le Cours de navigation des Glénans, considéré par beaucoup comme la « bible » du nautisme.
Afin de trouver des supports pour son enseignement, l'association a participé à la conception de voiliers d'enseignement. Les premiers bateaux, conçus par Jean-Jacques Herbulot et Philippe Harlé sont vite devenus des classiques : Vaurien (1952), Caravelle (1953), Corsaire (1954), Mousquetaire, Cavale (1966), et plus tard Galiote (1971), Nautile (1971, conçu par Jean-Marie Finot), Glénans 5,7 (1989), Glénans 33 (1994).
Crise et redressement
Au début des années 1980 l'association entre dans une période de crise, sa vision « traditionnelle » et exigeante de la voile ne correspondant plus aux attentes. Un plan de redressement est mis en œuvre, avec de nombreux licenciements. L'acquisition de voiliers modernes, la scission des bases irlandaises (qui deviennent une association indépendante, le Glénans Irish sailing club) ainsi que la diversification des activités (dériveur, catamaran, planche à voile) permettent à l'association de se redresser.
Équipements et sites
Implantations
Si le siège est situé à Paris[7] ( ), l'école de voile a cinq bases en France :
- Archipel des Glénan ( ) depuis 1946 ;
- Île d'Arz ( ) depuis 1969 ;
- Paimpol ( ) depuis 1965 ;
- Bonifacio ( ) depuis 1968 ;
- Marseillan ( ) depuis 1970.
- Baltimore et île de Collanmore (Irlande) depuis 2011.
L'association propose aussi des croisières à l'étranger, comme en Croatie, en Grèce, en Italie (Venise, Gênes), en Angleterre, Écosse, en Irlande, en Islande, en Norvège ou aux Antilles et depuis 2003 des stages transatlantiques.
Flotte
La flotte représente aujourd'hui plus de 470 bateaux dont environ 75 voiliers habitables de croisière. Les bateaux actuellement utilisés sont principalement des RM 1050, Salona 37, Dehler 32, Elan 310, Sun Fast 32, Élan 31, Dufour 325, Sun Odyssey 30, mais on compte aussi quelques autres unités : Django, Bongo 9.6, Dufour 455, Ovni 395, Sun Glénans 45. Le « navire amiral » est sans conteste Sereine, un cotre bermudien de 12 m, classé monument historique.
Apports et spécificités
L'association a joué un rôle important dans la démocratisation de la pratique de la voile en France. Elle a aussi beaucoup contribué au développement de la sécurité en mer en participant au développement des équipements mais surtout en influant sur la pratique de la plaisance[8]. En effet, depuis 1986, l'association impose des règles de sécurité spécifiques, en sus de la réglementation officielle, dans une « charte de sécurité », qui insiste notamment sur :
- le port de la brassière et du harnais ;
- le briefing de sécurité avant le départ en croisière ;
- l'institution de quart de surveillance du plan d'eau ;
- la pratique d'exercices de récupération d'homme a la mer ;
- l'assistance à la conception des bateaux et équipements de sécurité (mouillage, feu à retournement, etc.).
D'autres points particuliers marquent la spécificité des Glénans :
- la plupart des personnes d'encadrement sont bénévoles, comme les moniteurs qui enseignent la voile, les « maîtresses de maison » ou « maître des logis » qui organisent les tâches domestiques et les « matérialistes » qui réparent les bateaux ;
- les moniteurs encadrent sur leur support : sur un stage de dériveur, le moniteur est lui-même sur un dériveur ;
- les tâches de la vie quotidienne (préparation des repas, nettoyage des locaux, etc.) sont assurées par les stagiaires et les moniteurs.
Anciens membres célèbres
De nombreux marins connus ont été stagiaires ou moniteurs aux Glénans, par exemple :
- Vincent Riou, vainqueur notamment du Vendée Globe 2004 ;
- Franck Cammas, détenteur de nombreux titres ;
- Jean-Luc Van Den Heede, record du tour de monde à l'envers ;
- Maud Fontenoy, navigatrice ;
- Jean-Marie Finot, architecte naval ;
- Armel Tripon, vainqueur de la Mini Transat 2003 ;
- Jeanne Grégoire, coureur en Figaro ;
- Eric Carret, équipier de coupe de l'America ;
- Karen Leibovici, coureur du Vendée Globe 2004 ;
- Henri Desjoyeaux, premier moniteur, qui créera ultérieurement (en 1956) un premier chantier de gardiennage et d'entretien de plaisance à La Forêt-Fouesnant, devenu ensuite Port-la-Forêt. Henri Desjoyeaux est le père de Michel Desjoyeaux ;
- Philippe Harlé, architecte naval ;
- Isabelle Joschke, vainqueur de la première étape de la Transat 6.50 Charente-Maritime / Bahia 2007[9] ;
- Jéromine Pasteur, exploratrice[10].
De nombreuses personnalités sont aussi anciens des Glénans, parmi lesquels :
- Michel Rocard, ancien Premier ministre[10];
- Laurent Joffrin, directeur du Nouvel Observateur[11] ;
- Anne Sylvestre, chanteuse[10],[12].
Notes et références
- Les Glénans en chiffres, site officiel. Consulté le 10 octobre 2009
- " Qui sommes nous? > la référence", site officiel des Glénans Source:
- Collectif, Les Glénans, la passion en partage, Paris, Seuil, 2007, 23cm, 192 p. (ISBN 978-2-02-094311-6)
- lire en ligne (consulté le 28 septembre 2010). Le Nouvel Observateur, Gérard Petitjean, La folle équipée des Glénans, article du 20 juillet 2006
- Philippe Viannay 1988
- Collectif, Sillages et autres souvenirs des Glénans, Paris, Seuil, 1993, 22,5cm, 159 p. (ISBN 2-02-020455-X)
- Voir informations de contact sur le site officiel
- Site internet des Glénans Source :
- [1]. Article sur le Monde
- Article de Ouest-France du 13 août 2007
- Article de Ouest-France du 6 janvier 2007
- site internet. Voir entre autres sa chanson "Les Amis d'autrefois", qui fait référence à l'île de Drenec, et son
Bibliographie
- Philippe Viannay, Du bon usage de la France : Résistance, Journalisme, Glénans (pour mémoire), Paris, Ramsay, 1988, 24cm, 441 p. (ISBN 2859566899)
- Collectif, Sillages et autres souvenirs des Glénans, Paris, Seuil, 1993, 22,5cm, 159 p. (ISBN 2-02-020455-X)
- Collectif, Les Glénans, la passion en partage, Paris, Seuil, 2007, 23cm, 192 p. (ISBN 978-2-02-094311-6)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- L'Ouest en mémoire (Ina) - Le centre nautique des Glénans 1958
- Site officiel
- Site du Glénans Irish Sailing Club
- Site de photos d'un chef de bord, des années 80 à nos jours
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