- Le Grand Condé
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Louis II de Bourbon-Condé
Louis II de Bourbon-Condé Surnom Le Grand Condé Naissance 8 septembre 1621
ParisDécès 11 décembre 1686 (à 65 ans)
FontainebleauOrigine Français Allégeance Royaume de France Conflits Guerre de Trente Ans
Guerre de la Fronde
Guerre de Dévolution
Guerre de HollandeFaits d’armes Bataille de Rocroi
Bataille d'Alerheim
Siège de Dunkerque
Bataille de Lens
Bataille de SeneffeDistinctions Duc d'Enghien
Prince de Condé
Duc de Bourbon
Duc de Montmorency
Duc de Châteauroux
Duc de Bellegarde
Duc de Fronsac
gouverneur du Berry
Comte de Sancerre
Comte de Charolais
Pair de France
Premier prince du sangFamille Maison de Condé Image : Le Grand Condé
par le peintre flamand David Teniers le JeuneLouis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé, premier prince du sang, connu d'abord sous le titre de duc d'Enghien, (né à Paris le 8 septembre 1621, mort à Fontainebleau le 11 décembre 1686) prince de Condé, duc de Bourbon, duc d'Enghien, duc de Montmorency, duc de Châteauroux, duc de Bellegarde, duc de Fronsac, gouverneur du Berry, comte de Sancerre (1646-1686), comte de Charolais (à partir de 1684), pair de France, premier prince du sang. Général français pendant la guerre de Trente Ans, il fut l'un des meneurs de la Fronde des princes.
Sommaire
Famille
Fils du prince Henri II de Bourbon-Condé et de Charlotte Marguerite de Montmorency, baronne de Châteaubriant et de Derval, qui fut aimée par le roi de France Henri IV et sera la marraine de Louis XIV,
Les trois premiers fils d'Henri II de Bourbon et de Charlotte Marguerite de Montmorency étant morts en bas âge, Louis reçut le titre de « duc d'Enghien ». Il fit de solides études chez les Jésuites, à Bourges et à l'âge de 17 ans, gouverna le duché de Bourgogne pour son père.
Pour des raisons politiques[1], il épousa le 11 février 1641 Claire-Clémence de Maillé-Brézé, âgée de seulement 13 ans, fille d'Urbain de Maillé (1597-1650[réf. souhaitée]) et de Nicole du Plessis de Richelieu[2]. Il en eut, entre autres, deux fils :
- Henri-Jules de Bourbon (futur prince de Condé - Paris, 29 juillet 1643–1er avril 1709)
- Louis, (Bordeaux, 20 septembre 1652–id., 11 avril 1653)
Biographie
Il montra dans la carrière militaire un génie précoce. Après de brillants débuts militaires, il reçut en 1643, à l'âge de 21 ans, le commandement de l'armée de Picardie, sous les ordres du maréchal de L'Hôpital. Il s'agissait de barrer la route à l'armée espagnole du roi Philippe IV d'Espagne sortie du Comté de Flandre pour envahir la France.
Le 19 mai, cinq jours après la mort de Louis XIII, Enghien remporta héroïquement l'éclatante victoire de la bataille de Rocroi, brisant ainsi la réputation d'invincibilité des tercios espagnols.
Il fut ensuite envoyé sur le Rhin, aux côtés du vicomte de Turenne. En 1644, il battit les Allemands à Fribourg. Il remporta avec Turenne la bataille de Nördlingen en 1645 contre Franz von Mercy (Guerre de Trente Ans). En 1646, à la mort de son père, il devint 4e prince de Condé.
Il prit Dunkerque en 1646. Moins heureux en Catalogne, il ne put prendre Lérida; mais il remporta bientôt après en Comté d'Artois la victoire de Lens sur l'archiduc Léopold Ier du Saint-Empire qui amena la paix avec l'empire germanique en 1648.
Pendant les troubles de la Fronde, il adopta une attitude ambiguë. Il avait d'abord défendu la cour de l'enfant roi Louis XIV régenté par sa mère Anne d'Autriche et par le Cardinal Mazarin, premier ministre, puis pris parti contre Mazarin.
Son soutien à la reine mère Anne d'Autriche permit d'abord la signature de la paix de Rueil. Néanmoins, en 1649, par rivalité avec Mazarin, il se tourna vers la Fronde.
Le 18 janvier 1650, lui, son frère le Prince de Conti Armand de Bourbon et son beau-frère le duc de Longueville furent jetés en prison et subirent une détention de treize mois.
Le 7 février 1651, devant l'union des Frondes, Mazarin s'enfuit et libéra les princes. Condé prit la tête de la Fronde des princes, malgré la majorité de son grand cousin, Louis XIV. Il négocia avec le roi Philippe IV d'Espagne et le Lord Protecteur anglais, Oliver Cromwell.
Il leva des troupes, marcha sur Paris. Contre lui, Louis XIV âgé de 14 ans réussit à gagner Turenne qui prit la tête des troupes royales et défit le prince à la Bataille de Bléneau le 7 avril 1652, à Étampes en mai puis au faubourg Saint-Antoine à Paris.
La duchesse Anne Marie Louise d'Orléans de Montpensier (la Grande Mademoiselle) fit tirer le canon sur les troupes royales pour permettre à son cousin de se réfugier dans Paris.
Condé gagna ensuite le Comté de Flandre passa du côté espagnol et prit part en 1658 à la bataille des Dunes, où Turenne triompha. Le traité des Pyrénées de 1659 lui assura le pardon royal, proclamé à Aix-en-Provence, peu avant le mariage de Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse d'Autriche.
La guerre s'étant rallumée entre la France et l'Espagne, Condé retrouva un commandement dans les armées du roi et prit le Comté de Bourgogne (actuelle Franche-Comté) aux Habsbourg d'Espagne en trois semaines en 1668.
Le 21 avril 1671, il reçoit durant trois jours Louis XIV alors âgé de 33 ans et les 3000 membres de la Cour de Versailles dans son Château de Chantilly où il fait donner une fête fastueuse et des banquets somptueux organisés par François Vatel pour se réconcilier avec le roi et obtenir sa grâce et ses faveurs , ce qu'il obtient, le roi ayant besoin de son soutien.
Il combat à nouveau aux côtés des armées royales de Turenne lors de la guerre de Hollande, en 1672 ou il bat le prince d'Orange Guillaume III d'Angleterre à la Bataille de Seneffe en 1674, puis passe en Alsace pour défendre cette province contre Raimondo Montecuccoli, généralissime des armées de l'empire germanique après la mort de Turenne en 1675.
Le roi le reçoit en grande pompe en haut du grand escalier de marbre au milieu de toute la cour. Condé, perclus de rhumatismes, a de la peine à monter et fait un peu attendre Louis XIV. Alors qu'il présente des excuses, le roi lui dit avec politesse : "Mon cousin, quand on est chargé de lauriers comme vous, on ne peut marcher que difficilement."
Il finit sa vie dans son château de Chantilly, entouré de musiciens et de poètes, cultivant les lettres et conversant avec Racine et Boileau. Son fils Henri Jules de Bourbon lui succéda comme 5e prince de Condé.
Toute sa vie, Louis de Condé avait été l'âme du parti libertin. Voltaire lui reproche comme un signe de sénilité sa conversion au parti dévot les deux dernières années de sa vie[3]. En effet, signe non-équivoque de cette conversion, Jacques-Bénigne Bossuet prononça sur son cercueil une oraison funèbre- un chef-d'œuvre du genre. (Oraison funèbre de très haut et très puissant prince Louis de Bourbon)
Notes et références
- ↑ le duc d'Enghien était alors amoureux d'une autre jeune fille qui entra dans les ordres
- ↑ (sœur du cardinal de Richelieu)
- ↑ Cf. « Le Siècle de Louis XIV », conclusion du chap. XI.
Source partielle
- « Louis II de Bourbon-Condé », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
Voir aussi
Bibliographie
- Voltaire, « Le siècle de Louis XIV » (1751)
- Joseph-Louis Ripault Desormeaux, Histoire de Louis de Bourbon, Paris 1766-1768, 4 volumes in-12.
- Katia Béguin, Les princes de Condé. Rebelles, courtisans et mécènes dans la France du grand siècle, éd. Champ Vallon, Seyssel, 1999, 463 p.
- Dominique Paladilhe, Le Grand Condé : Héros des armées de Louis XIV, Pygmalion, 2008 (ISBN 978-2756400082)
Filmographie
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