- Lavage broncho-alveolaire
-
Lavage broncho-alvéolaire
Le lavage broncho-alvéolaire est une méthode d'aide au diagnostic médical, développée par Finley et Reynoids, consistant à injecter dans les bronches et les alvéoles pulmonaires une solution (50 à 250 ml) de liquide physiologique stérile à 37°C, ou un agent mucolytique. On récupère ensuite ce liquide ce qui permet d'effectuer certains examens à la recherche d'infections ou d'autres pathologies.
Ce mode exploratoire des poumons a été recommandé fin août 2006 par les CDC des États-Unis pour le diagnostic du virus H5N1 dit de la grippe aviaire.Sommaire
Modalités de l'opération
L’opération se fait sous endoscopie (fibroscopie).
Un anesthésique local est pulvérisé dans le nez et/ou la bouche pour faciliter l’introduction (par la bouche ou le nez) d’un tube souple de moins de 5 mm de large, stérilisé, muni d'un système optique (fibre et caméra).
Le fibroscope est doucement descendu entre les cordes vocales, puis dans la trachée et dans les bronches. Des pulvérisations d’analgésiques par le tube du fibroscope en facilitent la descente en atténuant les réflexes de toux et de déglution. Une fois le bronchofibroscope bloqué dans une bronche segmentaire ou sous-segmentaire, l'injection se fait en 10 à 12 minutes environ et en plusieurs fois (5 injections de 50 ml). Le liquide est ensuite aspiré (20 à 60 % de la quantité injectée est récupérée). Le tout prend 10 à 30 mn durant lesquelles un contrôle continu du taux de saturation du sang en oxygène et du rythme cardiaque sont fait à l'aide d'un saturomètre fixé à l’extrémité d’un doigt.Le patient doit être détendu, confortablement installé et être à jeun depuis au moins 6 heures et ne pas avoir fumé depuis 48 heures ni fumer dans les heures qui suivront. Un patient anxieux peut se voir proposer un médicament relaxant, voire une anesthésie plus complète qui nécessite alors la présence d’un médecin anesthésiste. Un cathéter est préparé dans une veine du bras pour injecter si nécessaire, un calmant ou un corticoïde, pour diminuer le stress et la toux. Les prothèses dentaires sont ôtées de la bouche le temps de l'examen. Chez un malade très affecté, un support de ventilation non invasive peut être associé à l’examen, qui peut même être pratiqué sous ventilation artificielle invasive. Le patient ne doit ni manger ni boire dans les 2 heures suivant l’examen, pour éviter d'avaler « de travers » en raison de l'anesthésie qui perturbe le réflexe de déglutition. Et il doit savoir qu’un médicament relaxant ou une neuroleptanalgésie diminuent sa vigilance (ne pas conduire ni pratiquer d’activité dangereuse).
En cas de suspicion d'agents pathogènes dangereux (ex : Grippe aviaire, SRAS, maladie nosocomiale..), le praticien doit être particulièrement bien protégé des gouttelettes susceptibles d’être émises (toux, éternuement..). De manière générale, il doit aussi veiller à ne pas contaminer son prélèvement par des microbes présents dans la bouche, le nez ou la salive du patient.
Utilité
Le liquide est examiné puis analysé en laboratoire.
On en étudie l'aspect, la nature et la composition biochimique pour d’évaluer par exemple la présence de facteurs tumoraux, d'éventuels signes ou preuves de changements ou anomalies biochimiques et inflammatoires, afin d'évaluer le besoin ou les effets d’une thérapie sur le tissu de poumon interstitiel, ou des problèmes toxicologiques, etc. On y étudie aussi le nombre et la qualité des objets présents dont :
- cellules,
- particules,
- bactéries (ex : Nocardia, mycobactéries (tuberculose, atypiques), legionella, mycoplasma pneumoniae..)
- virus (ex : herpès, cytomégalovirus, grippe (dont H5N1 ou autre sous-type hautements pathogènes), VRS)..
- champignons (ex : aspergillus, cryptococcus, candida..),
- parasites (ex : toxoplasmose, Pneumocystis carinii, strongyloïdes), etc),
L’examen peut également révéler des indices de pathologies dont l’origine n’est pas infectieuses ; - infiltration néoplasique diffuse (présence de néoplasie|cellules néoplasiques) - hémorragie intra-alvéolaire (sidérophages) - pneumopathie d'hypersensibilité (lymphocytose marquée, mastocytes, éosinophiles) - protéinose alvéolaire (aspect laiteux, détection de protéines) - histiocytose X (excès de cellules de Langerhans / corps de Birbeck) - pneumonie à éosinophiles - asbestose, bérylliose, silicose.. - sarcoïdose (prédominance lymphocytes T avec rapport CD4 / CD8 élevé)
C’est un mode d’investigation qui complète la radiographie de l'arbre pulmonaire.
Un échantillon de tissu bronchique (biopsie), peut être prélevé par une petite pince introduite dans le canal du fibroscope.
Effets secondaires
La méthode est invasive, mais généralement bien supportée par le patient.
Les effets secondaires sont rares et peuvent être :- Allergie aux anesthésiques (exceptionnellement).
- Saignement de nez qui s'arrête presque toujours spontanément ;
- En cas de biopsie ; saignement des bronches qui s'arrête presque toujours spontanément.
Si des crachats sanglants perdurent ou sont abondants, le patient doit prévenir son médecin. - Majoration de la difficulté à respirer (mesures préventives avant l'examen)
- Infections transmises par le fibroscope, éventuellement nosocomiale ;
le risque en est quasi-nul grâce aux protocoles de désinfection. - Toux réflexe qui cesse quelques jours après l'examen ou peut être soulagée par corticothérapie.
- Fièvre et toux éventuelles, quelques heures après le lavage, régressant généralement spontanément.
Tabagisme, grossesse, allergies aux médicaments et anesthésiques (ex ; utilisés par le dentiste), maladie respiratoire ou cardiaque, maladies du sang, hémorragies fréquentes (propension aux saignement de nez), prise antérieure d'anticoagulant ou d'aspirine ou de Ticlid® ou d'un autre anti-agrégant plaquettaire, port d’une prothèse dentaire, adénome de la prostate ou glaucome doivent être signalés au médecin, de même que tout symptômes de type grippaux (toux, fièvre, tremblements..)
Alternatives et/ou compléments
- L'aspiration endotrachéale (AET), qui consiste à aspirer du mucus à fins d'analyse par la sonde d'intubation du malade, est proposée quand les méthodes invasive sont contre-indiquées, mais avec un risque important de contamination par la flore bucco-salivaire.
- Une petite brosse stérile peut être introduite dans la sonde pour récolter des cellules de la paroi des bronches.
Articles connexes
Liens internes
Liens externes
- Portail de la médecine
Catégorie : Biologie en pneumologie
Wikimedia Foundation. 2010.