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Latin archaïque
Prisca LatinitasPériode République romaine Extinction Ier siècle av. J.‑C. (se perpétue dans le latin classique) Langues filles latin classique Parlée dans République romaine Région Italie Typologie SOV flexionnelle Classification par famille modifier Le terme de latin archaïque désigne la langue latine parlée avant le latin classique, c'est-à-dire avant la première moitié du Ier siècle av. J.‑C..
Sommaire
Constructions philologiques
La langue des origines
Le concept de vieux latin (Prisca Latinitas) est aussi vieux que celui de latin classique, les deux datant de la fin de l'époque républicaine. À cette époque, Marcus Tullius Cicéron remarquait, comme d'autres, que le langage qu'il utilisait tous les jours, celui de la haute société romaine, comprenait des particularités héritées d'une époque révolue : il les appela verborum vetustas prisca[note 1].
Quatre latins d'Isidore de Séville
Durant la période du latin tardif, les grammairiens latinistes et hellénistes prirent conscience des différentes phases par lesquelles la langue latine avait transité. Isidore de Séville rapporte un schéma de classification qui avait pris naissance à son époque, ou avant : les quatre latins : Prisca, parlé avant la fondation de Rome, quand Janus et Saturne dominaient le Latium, stade auquel il rattachait le Carmen Saliare ; Latina, de l'époque du roi Latinus, stade auquel il rattachait la Loi des Douze Tables ; Romana, stade plus ou moins égal au latin classique ; Mixta, mélange de latin classique et vulgaire, aujourd'hui connu sous le nom de bas-latin[note 2]. Ce schéma a persisté sans grand changement longtemps après Isidore.
Période
En 1874, John Wordsworth (en) propose la définition[1] :
By Early Latin I understand Latin of the whole period of the Republic, which is separated very strikingly, both in tone and in outward form, from that of the Empire.
(« Par latin archaïque, nous comprenons le latin de toute la période de la république romaine, qui se distingue nettement, aussi bien dans son ton que dans sa forme extérieure, du latin de la période impériale. »)
Bien que les différences soient nettes et puissent facilement être identifiées par les lecteurs, elles ne sont pas suffisantes pour causer une barrière de langue. Les locuteurs du latin de l'époque impériale ne rapportent pas de difficulté à comprendre le latin archaïque, à l'exception de quelques textes qui doivent dater de l'époque royale, essentiellement des chants. Ainsi la Loi des Douze Tables, qui remonte aux débuts de la République, est compréhensible, alors que le Carmen Saliare, écrit sous Numa Pompilius, n'était pas complètement compris même de Cicéron.
Une opinion concernant le latin archaïque a survécu, dans une œuvre de l'historien grec Polybe. Il évoque « le premier traité entre Rome et Carthage », dont il dit qu'il « remonte au consulat de Lucius Junius Brutus et à Marcus Horatius, les premiers consuls après l'expulsion des rois ». Nous n'avons pas une grande connaissance des premiers consuls, mais Polybe indique que le traité a été rédigé 28 ans après l'incursion de Xerxes Ier en Grèce, c'est-à-dire en l'an -452, à peu près à l'époque des Decemviri, alors que la constitution de la République romaine avait été définie. Polybe parle ainsi de la langue utilisée pour la rédaction du traité : « la langue romaine ancienne diffère tant de la langue moderne qu'elle ne peut que partiellement être comprise, et après beaucoup d'application et par les hommes les plus intelligents[note 3] ».
Il n'y a pas de grande différence entre le latin archaïque tel que parlé dans la plus grande partie de la République et le latin classique, mais il y a une gradation continue.
La fin de la république est considérée comme une date de fin ultime, selon les linguistes postérieurs à Wordsworth. Charles Edwin Bennett (en) en dit[2] :
« Latin archaïque » est nécessairement un terme quelque peu vague.... Bell, dans De Locativi in prisca latinitate vi et usu, Breslau, 1889[3], place la limite finale à -75. il est impossible de donner une date précise, car le latin archaïque ne se termine pas abruptement mais se continue même jusqu'à la période impériale.
La date de -100 fournie par Bennet n'a pas été retenue par la suite[4], mais celle de -75 proposée par Bell est devenue le standard comme indiqué dans des ouvrages majeurs comme le recueil de fragments (littéraires ou épigraphiques) paru chez Loeb[5]. Les textes de latin datant entre -452 et -75 évoluent ainsi de l'état de difficiles à comprendre même par des classicistes expérimentés vers un latin accessible aux gens de lettres.
Corpus
Les plus anciennes œuvres littéraires en latin que nous ayons conservées dans leur intégralité datent du IIIe siècle av. J.‑C. : ce sont des pièces de théâtre du comique Plaute. On dispose également de fragments d'œuvres (p. ex. Odissia de Livius Andronicus, Bellum Poenicum de Naevius) cités par d'autres auteurs (p. ex. Aulu-Gelle).
Aucune inscription ne peut être antérieure à l'introduction de l'alphabet grec en Italie, et aucune datant de cette époque reculée n'a survécu. L'imprécision de la méthode archéologique[précision nécessaire] rend une datation précise impossible, mais les plus anciennes datent probablement des VIIe siècle av. J.‑C. - VIe siècle av. J.‑C.[6]. Cependant, certains textes, conservés de façon fragmentaire dans les œuvres d'auteurs classiques, doivent avoir été composés durant l'époque royale.
Fragments et inscriptions
- Le Chant des Saliens (circa 700 ACN)
- La fibule de Préneste (VIIe siècle av. J.‑C., mais peut-être un artifice du XIXe siècle)
- Le Lapis Niger (circa 550 ACN)
- L'inscription de Duenos (circa 500 ACN)
- Le lapis Satricanus (circa 500 ACN)
- Les fragments conservés de la loi des douze tables (traditionnellement 449 ACN, mais attestés beaucoup plus tard)
- Les épitaphes de Lucius Cornelius Scipio Barbatus (IIIe siècle av. J.‑C.), Lucius Cornelius Scipio (consul en -259) et Publius Cornelius Scipio Africanus Minor
- Le Senatus Consultum de Bacchanalibus (186 ACN)
- Le Carmen Arvale (218 PCN)
Œuvres littéraires
- Livius Andronicus (circa 280/260 ACN - circa 200 ACN)
- Naevius (circa 264 ACN - 201 ACN)
- Plaute (circa 254 ACN - 184 ACN)
- Quintus Fabius Pictor (circa 254 ACN - circa 201 ACN)
- Lucius Cincius Alimentus (circa 240 ACN - circa 190 ACN)
- Ennius (239 ACN - circa 169 ACN)
- Caton l'Ancien (234 ACN - 149 ACN)
- Caecilius Statius (circa 230 ACN - 168 ACN)
- Pacuvius (circa 220 ACN - circa 130 ACN)
- Térence (circa 190 ACN - 159 ACN)
- Gaius Acilius (IIe siècle av. J.‑C.)
- Lucius Accius (170 ACN - 86 ACN)
- Lucilius (180/148 ACN - 102/101 ACN)
- Quintus Lutatius Catulus (circa 150 ACN - 87 ACN)
- Furius Antias (IIe siècle av. J.‑C.)
- Gaius Julius Caesar Strabo Vopiscus (en) (circa 130 ACN - 87 ACN)
- Lucius Pomponius (IIe siècle av. J.‑C.)
- Lucius Cassius Hemina (IIe siècle av. J.‑C.)
- Lucius Calpurnius Piso Frugi (IIe siècle av. J.‑C.)
- Manius Manilius (IIe siècle av. J.‑C.)
- Lucius Coelius Antipater (en) (IIe siècle av. J.‑C.)
- Sempronius Asellio (circa 158 ACN - après 91 ACN)
- Gaius Sempronius Tuditanus (IIe siècle av. J.‑C.)
- Lucius Afranius (IIe siècle av. J.‑C. et Ie siècle av. J.‑C.)
- Titus Albucius (en) (IIe siècle av. J.‑C. et Ie siècle av. J.‑C.)
- Publius Rutilius Rufus (158 ACN - circa 78 ACN)
- Aelius Stilo (circa 154 ACN - circa 74 ACN)
- Quintus Claudius Quadrigarius (IIe siècle av. J.‑C. et Ie siècle av. J.‑C.)
- Valerius Antias (en) (IIe siècle av. J.‑C. et Ie siècle av. J.‑C.)
- Lucius Cornelius Sisenna (en) (circa 120 ACN - 67 ACN)
- Quintus Cornificius (en) (IIe siècle av. J.‑C. et Ie siècle av. J.‑C.)
Orthographe
Article détaillé : Alphabet latin.Le latin archaïque s'écrit essentiellement avec 20 lettres : A, B, C, D, E, F, H, I, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, V, X.
Le G - soit un C modifié - fait certes son apparition pendant la République, mais son usage ne devient réellement courant qu'à partir de l'époque classique. Auparavant, la consonne C recouvrait indistinctement les phonèmes [k] et [g][7] : ce sera encore le cas à l'époque classique pour les prénoms Caius et Cnaeus, respectivement prononcés [gajus] et [gnaeus]. Quant au K, il tend au contraire à être systématiquement remplacé par le C (il n'est généralement plus guère usité à l'époque classique que dans l'abréviation KAL pour KALENDAE, graphie d'ailleurs concurrencée par CALENDAE, les fameuses calendes). Enfin, la profonde vague d'hellénisation qui touche le monde romain dès le IIIe siècle av. J.‑C. finira par imposer l'usage des lettres endogènes Y et Z.
L'humaniste Pierre de la Ramée est l'auteur de la réforme visant à instaurer les lettres j et v, pour les distinguer de i et u, d'où leur nom de lettres ramistes[8].
Certaines différences entre le latin archaïque et le latin classique sont simplement orthographiques ; on pense que la prononciation est essentiellement la même qu'en latin classique.
- consonne unique pour consonnes doubles : Marcelus pour Marcellus
- voyelles géminées pour voyelles longues : aara pour āra
- q pour c devant u : pequnia pour pecunia
- gs/ks/xs pour x : regs pour rex, saxsum pour saxum
- c pour g : Caius pour Gaius
Phonologie
Certaines caractéristiques phonologiques du latin archaïque sont :
- la préservation des désinences casuelles indo-européennes -os et -om originelles (latin classique -us et -um)
- la préservation de la plupart des diphtongues indo-européennes dans les syllabes accentuées, dont /ai/ (plus tard ae, mais la prononciation reste inchangée) ; /ei/ (plus tard ī) ; /oi/ (plus tard ū, ou parfois oe) ; /ou/ (du PIE /eu/ et /ou/ ; plus tard ū).
- l'existence d'un /s/ intervocalique, jusque 350 av. J.-C. environ. Dans de nombreux cas, ce /s/ intervocalique devient /r/ en latin classique, phénomène appelé rhotacisme. Ce rhotacisme a des implications pour la déclinaison : honos, honoris (de honos, honoses) devient par analogie honor, honoris ("l'honneur"). Certains textes en latin archaïque conservent ce /s/ dans cette position, comme le Carmen Arvale : lases pour lares
- de nombreuses suites de consonnes non réduites : iouxmentom (iūmentum, "bête de trait") ; losna (lūna, "lune") < *lousna < */leuksnā/ ; cosmis (cōmis, "doux, gentil") ; stlocum, acc. (locum, "place, lieu").
- /dw/ : duenos (latin classique bonus), dans la fameuse inscription de Duenos ; duellom (latin classique bellum)
- /d/ finaux à l'ablatif (plus tard perdus) et à la troisième personne du singulier[précision nécessaire] des verbes (plus tard dévoisés en t)
Grammaire et morphologie
Noms
Les noms latins sont distingués par le cas grammatical, une flexion du mot par une terminaison (ou suffixe), qui détermine son rôle dans la phrase (sujet, COD, etc.).
Article connexe : Déclinaisons latines.première déclinaison (a)
Les thèmes des noms de cette déclinaison se terminent par -ā et sont typiquement féminins[10].
Un nominatif terminant en -s à quelques masculins indique que la terminaison du nominatif pourrait avoir été -s à l'origine : paricidas vs. paricida, mais le -s a eu tendance à tomber[11]. Au nominatif pluriel, -ī a remplacé le -s originel, comme au génitif singulier[12].
puellā, –āī
fille, jeune fille f.Singulier Pluriel Nominatif puellā puellāī Génitif puell-ās/-āī/-ais puell-om/-āsōm Datif puellāi puell-eis/-abos Accusatif puellam puellās Ablatif puellād puell-eis/-abos Vocatif puella puellai Locatif Romai Syracuseis Au génitif singulier, le -s a été remplacé par le –ī de la seconde déclinaison, la diphtongue résultante -āī s'abrégeant en -ai, et devenant ensuite -ae[13]. Dans quelques cas, le remplacement n'a pas eu lieu : pater familiās. Les explications des terminaisons épigraphiques tardives -aes sont spéculatives. Au génitif pluriel, la terminaison régulière est –āsōm (–ārum en latin classique, par rhotacisme et abrègement du ō final) mais certains noms empruntent -om (-um en latin classique) à la seconde déclinaison[12].
Au datif singulier, le -i final est long[14] ou court[15]. La terminaison devient -ae, -a (Feronia) ou -e (Fortune)[14].
À l'accusatif singulier, le latin abrège une voyelle devant un -m final[15].
À l'ablatif singulier, -d tombe après une voyelle longue[15]. Aux datif et ablatif pluriels, la terminaison -abos descendant de l'indo-européen *–ābhos[16] n'est utilisée que pour les féminins (deabus). Le développement *–ais > –eis > īs est calqué sur celui du –ois de la deuxième déclinaison[17].
Au vocatif singulier, le -a bref originel s'est confondu avec le -a abrégé du nominatif[15].
Le cas locatif ne pourrait s'appliquer à un mot comme puella ; Roma, au singulier, et Syracusae, au pluriel, lui ont donc été subsitués. La désinence du locatif pluriel s'est déjà confondu avec le -eis de l'ablatif.
deuxième déclinaison (o)
Les thèmes des noms de cette déclinaison se terminent par ŏ, qui dérive du degré o de l'alternance vocalique indo-européenne[18]. Le latin classique présente un développement ŏ > ŭ. Les noms de cette déclinaison sont masculins ou neutres.
Les nominatifs singuliers se terminant en -ros ou -ris syncopent le -os[19] : ager, et non ageros. Les nominatifs masculins pluriels suivent deux lignes de développement, chacune laissant une série de terminaisons. Les Romains généralisent la terminaison pronominale indo-européenne *-oi. La séquence est *-oi > -oe > -ei > -e > -ī[20]. Les textes provinciaux généralisent la terminaison indo-européenne du nominatif pluriel *-ōs apparaissant dans la troisième déclinaison[20] : *-ōs > -ēs, -eis, -īs[21], à partir de 190 ACN[22].
campos, –ī
champ, plaine m.saxom, –ā
pierre, rocher n.Singulier Pluriel Singulier Pluriel Nominatif campos camp-oe/-e/-ei/-ī
/-ēs/-eis/-īssaxom sax-ā/-ă Génitif camp-ī/-ei camp-ōm/-ūm saxī sax-ōm/-ūm Datif campō camp-ois/-oes/-eis/-īs saxō sax-ois/-oes/-eis/-īs Accusatif campom campōs saxom sax-ā/-ă Ablatif campōd camp-ois/-oes/-eis/-īs saxōd sax-ois/-oes/-eis/-īs Vocatif camp-e/-us camp-oe/-e/-ei/-ī
/-ēs/-eis/-īssaxom saxǎ Locatif campī/-ei/-oi camp-ois/-oes/-eis/-īs saxī/-ei/-oi sax-ois/-oes/-eis/-īs Au génitif singulier, ī est la terminaison la plus ancienne, alternant plus tard avec ei : populi Romanei, "du peuple romain"[23]. Au génitif pluriel, -om et -um (ou -ōm et -ūm[21]), de l'indo-européen *-ōm, survivent en latin classique dans les noms des pièces de monnaie et les noms de mesures[24]. Ailleurs, le latin classique a -ōrum par analogie avec la première déclinaison -ārum.
Au datif singulier, si la fibule de Préneste est un faux, Numasioi, la seule occurrence de ōi, n'est pas prise en compte et la terminaison doit être ō.
Au vocatif singulier, certains noms perdent le e (terminaison ø), mais pas nécessairement les mêmes qu'en latin classique[25]. Le -e alterne régulièrement avec -us[26]. Le vocatif pluriel était le même que le nominatif pluriel[27]. Exceptées certaines formes au singulier qui étaient identiques au génitif, le locatif a fusionné avec l'ablatif dans toutes les langues italiques antérieures au latin archaïque[28].
troisième déclinaison (c)
La déclinaison consonantique contient des noms masculins, féminins et neutres. Le thème finit par une consonne, excepté dans certains cas spéciaux où il finit par -i. Le thème en -i, qui est un thème vocalique, a partiellement fusionné avec le thème consonantique durant la période pré-latine, et plus encore en latin archaïque[29]. I/y et u/w peuvent être traités soit comme des consonnes soit comme des voyelles, d'où leur dénomination de semi-voyelles. Les déclinaisons à thème mixte sont un mélange entre déclinaisons consonantiques et déclinaisons des thèmes en i-. Les déclinaisons des thèmes consonantiques varient légèrement selon la consonne finale du thème : occlusive-, r-, n-, s-, etc.[30]. Les paradigmes ci-dessous incluent un thème en occlusive (reg-) et un thème en i- (igni-).
rēgs –ēs
roi m.Ignis -ēs
feu m.Singulier Pluriel Singulier Pluriel Nominatif rēg/-s rēg-eīs/-īs/-ēs/-ĕs ign-is/-es ign-eīs/-ēs/-īs/-ĕs Génitif rēg-es/-is/-os/-us rēg-om/-um/-erum ignis ign-iom/-ium Datif rēg-ei/-ī/-ē/-ě rēg-ebus/-ebūs
/-ibos/-ibusign-i/-eī/-ē ign-ibus/-ibos Accusatif rēgem rēg-eīs/-īs/-ēs ignim ign-eīs/-ēs/-īs Ablatif rēg-īd/-ĭd/-ī/-ē/-ĕ rēg-ebus/-ebūs
/-ibos/-ibusign-īd/-ĭd
/-ī/-ē/-ĕign-ebus/-ebūs
/-ibos/-ibusVocatif rēg/-s rēg-eīs/-īs/-ēs/-ĕs ign-is/-es ign-eīs/-ēs/-īs/-ĕs Locatif rēgī rēgebos ignī ignibos Pour la déclinaison consonantique, au nominatif singulier, le -s était directement accolé au thème, mais la combinaison de deux consonnes a produit des nominatifs modifiés[31]. Le nominatif rēgs à la place de rēx est une caractéristique orthographique du latin archaïque ; la lettre x était rarement utilisée seule pour désigner les sons /ks/ ou /gs/, qui étaient plutôt transcrits 'ks', 'cs' ou même 'xs'. Au nominatif surviennent fréquemment des syncopes/apocopes : latin archaïque nominus > latin classique nomen ; hominus > homo ; Caesarus > Caesar[32]. La forme du neutre (qui n'est pas montrée ici) est le nominatif indo-européen sans la terminaison du thème ; par exemple, cor < *cord "cœur"[33].
Les terminaisons du génitif singulier sont -is < -es et -us < *-os[34]. Au génitif pluriel, certaines formes suffixent la désinence au génitif singulier plutôt qu'au thème : regerum < *reg-is-um[35].
Au datif singulier, -ī a succédé à -ēi et -ē après 200 ACN.
À l'accusatif singulier, -em < *-ṃ après une consonne[34].
À l'ablatif singulier, le -d tombe après 200 ACN[21]. Aux datif et ablatif pluriels, les poètes archaïques utilisent parfois -būs[21].
Au locatif, la forme la plus ancienne est identique à celle du datif, mais est assimilée à l'ablatif durant cette période[36].
quatrième déclinaison (u)
senātus, –ūs
sénat m.Singulier Pluriel Nominatif senātus senātūs Génitif senāt-uos/-uis/-ī/-ous/-ūs senāt-uom/-um Datif senātuī senāt-ubus/-ibus Accusatif senātum senātūs Ablatif senāt-ūd/-ud senāt-ubus/-ibus Vocatif senātus senātūs Locatif senāti cinquième déclinaison (e)
Pronoms personnels
Les pronoms personnels sont parmi les mots les plus fréquents dans les inscriptions en latin archaïque. Notez qu'aux trois personnes, la terminaison de l'ablatif singulier est identique à celle de l'accusatif singulier.
ego, moi, je tu, toi, tu suī, lui-même, elle-même, etc. Nominatif ego tu - Génitif mis tis sei Datif mihei, mehei tibei sibei Accusatif mēd tēd sēd Ablatif mēd tēd sēd Pluriel Nominatif nōs vōs - Génitif nostrōm,
-ōrum, -ivostrōm,
-ōrum, -isei Datif nōbeis, nis vōbeis sibei Accusatif nōs vōs sēd Ablatif nōbeis, nis vōbeis sēd Pronom relatif
En latin archaïque, le pronom relatif est un autre concept courant, surtout dans les inscriptions.
queī, quaī, quod qui, quoi Masculin Féminin Neutre Nominatif queī quaī quod Génitif quoius, quoios quoia quoium, quoiom Datif quoī, queī, quoieī, queī Accusatif quem quam quod Ablatif quī, quōd quād quōd Pluriel Nominatif ques, queis quaī qua Génitif quōm, quōrom quōm, quārom quōm, quōrom Datif queis, quīs Accusatif quōs quās quōs Ablatif queis, quīs Verbes
Article connexe : Conjugaison latine.indicatif présent: sum indicatif présent: facio archaïque classique archaïque classique singulier pluriel singulier pluriel singulier pluriel singulier pluriel première personne som, esom somos, sumos sum sumus fac(e/ī)o fac(e)imos faciō facimus deuxième personne es esteīs es estis fac(e/ī)s fac(e/ī)teis facis facitis troisième personne est sont est sunt fac(e/ī)d/-(e/i)t fac(e/ī)ont facit faciunt indicatif parfait: fuī indicatif parfait: fēcī archaïque classique archaïque classique singulier pluriel singulier pluriel singulier pluriel singulier pluriel première personne fuei fuemos fuī fuimus (fe)fecei (fe)fecemos fēcī fēcimus deuxième personne fuistei fuisteīs fuistī fuistis (fe)fecistei (fe)fecisteis fēcistī fēcistis troisième personne fued/fuit fueront/-erom fuit fuērunt (fe)feced/-et (fe)feceront/-erom fēcit fēcērunt/-ēre Bibliographie
- (en) Charles Edwin Bennett, Appendix to Bennett's Latin grammar for Teachers and Advanced Students, 1895 [lire en ligne]
- (en) Charles Edwin Bennett, The Latin language: a historical outline of its sounds, inflections, and syntax, 1907 [lire en ligne]
- (en) Charles Edwin Bennett, Syntax of Early Latin, 1910 [lire en ligne]
- (en) Carl Darling Buck, Comparative grammar of Greek and Latin, 1933
- (en) Frederic de Forest Allen, Remnants of Early Latin, 1880 [lire en ligne]
- (en) Basil Lanneau Gildersleeve, Gildersleeve's Latin grammar, 1900 [lire en ligne]
- (en) Wallace Martin Lindsay, The Latin language: an historical account of Latin sounds, stems and flexions, 1894 [lire en ligne]
- (en) Leonard Robert Palmer, The Latin language, 1954 (ISBN 978-0806121369)
- (en) Henry John Roby, A grammar of the Latin language from Plautus to Suetonius, vol. I, 1872 [lire en ligne]
- (en) John Wordsworth, Fragments and Specimens of Early Latin : with Introduction and Notes, 1874 [lire en ligne]
- (la) Andreas Bell, De locativi in prisca Latinitate vi et usu : Dissertatio inauguralis philologica, 1889, 78 p.
- (en) Eric Herbert Warmington, Remains of Old Latin, Loeb Classical Library, 1935 (ISBN 978-0674993242)
- (en) Michael Weiss, Outline of the Historical and Comparative Grammar of Latin, Beech Stave Press, 2009 (ISBN 978-0-9747927-5-0)
- Alfred Ernout, Morphologie historique du latin, Klincksieck, 2003 (1914) (ISBN 978-2252033968)
- Hubert Zehnacker et Jean-Claude Fredouille, Littérature latine, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige manuels », 2005 (ISBN 2-13-055211-0)
Notes et références
Notes
- ??
- Isidore de Séville, Etymologies, livre IX, I.
- http://www.thelatinlibrary.com/isidore/9.shtml
Latinas autem linguas quattuor esse quidam dixerunt, id est Priscam, Latinam, Romanam, Mixtam. Prisca est, quam vetustissimi Italiae sub Iano et Saturno sunt usi, incondita, ut se habent carmina Saliorum. Latina, quam sub Latino et regibus Tusci et ceteri in Latio sunt locuti, ex qua fuerunt duodecim tabulae scriptae. Romana, quae post reges exactos a populo Romano coepta est, qua Naevius, Plautus, Ennius, Vergilius poetae, et ex oratoribus Gracchus et Cato et Cicero vel ceteri effuderunt. Mixta, quae post imperium latius promotum simul cum moribus et hominibus in Romanam civitatem inrupit, integritatem verbi per soloecismos et barbarismos corrumpens.
- Polybe, Histoires, livre III, XXII.
- http://remacle.org/bloodwolf/historiens/polybe/polybe3.htm
Γίνονται τοιγαροῦν συνθῆκαι Ῥωμαίοις καὶ Καρχηδονίοις πρῶται κατὰ Λεύκιον Ἰούνιον Βροῦτον καὶ Μάρκον Ὡράτιον, τοὺς πρώτους κατασταθέντας ὑπάτους μετὰ τὴν τῶν βασιλέων κατάλυσιν, ὑφ´ ὧν συνέβη καθιερωθῆναι καὶ τὸ τοῦ Διὸς ἱερὸν τοῦ Καπετωλίου. Ταῦτα δ´ ἔστι πρότερα τῆς Ξέρξου διαβάσεως εἰς τὴν Ἑλλάδα τριάκοντ´ ἔτεσι λείπουσι δυεῖν. ἃς καθ´ ὅσον ἦν δυνατὸν ἀκριβέστατα διερμηνεύσαντες ἡμεῖς ὑπογεγράφαμεν. Τηλικαύτη γὰρ ἡ διαφορὰ γέγονε τῆς διαλέκτου καὶ παρὰ Ῥωμαίοις τῆς νῦν πρὸς τὴν ἀρχαίαν ὥστε τοὺς συνετωτάτους ἔνια μόλις ἐξ ἐπιστάσεως διευκρινεῖν.
Références
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- Bennett (1910), p. III
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- Zehnacker, Fredouille (2005)
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- (en) Charles Hall Grandgent, An introduction to vulgar Latin, Boston, D.C. Heath & Co., 1908, p. 89
- Bennett (1907), p. 126.
- (en) Carl Darling Buck, A Grammar Of Oscan And Umbrian: With A Collection Of Inscriptions And A Glossary, Bristol, Pa., Evolution Publishing, 2005, p. 204
- Buck (1933), p. 197
- Buck (1933), pp. 185–193.
- Wordsworth (1874), pp. 67–73.
- Roby (1872), p. 161.
- Buck (1933), p. 185.
- Bennett (1895), p. 117.
- Roby (1872), p. 162.
- Gildersleeve (1900), p. 18.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Old Latin » (voir la liste des auteurs)
Voir aussi
Articles connexes
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