Langue béarnaise

Langue béarnaise

Béarnais

Article "béarnais" dans le Trésor du Félibrige

Le béarnais (bearnés o biarnés en béarnais) est le nom donné au gascon parlé en Béarn.

Sommaire

Réalité et perception du béarnais au fil de l'Histoire

On a longtemps parlé de béarnais et de gascon, comme l'indique le titre du dictionnaire du félibre Simin Palay[1], mais on présente de nos jours le béarnais au sein du gascon[2]. De nos jours il n'est plus dissocié du gascon par les linguistes.

Le béarnais, langue officielle d'un pays souverain

Le Béarn constitua un État souverain de 1347 à 1620. Une forme spécifique, basée sur le parler béarnais de la région d'Orthez, est la seule langue officielle du Béarn depuis les origines de la vicomté jusqu'en 1620, puis concurremment avec le français de 1620 à 1789[3]. Cette langue officielle du pouvoir béarnais est naturellement appelée béarnais et c'est tout naturellement que la reine Jeanne d'Albret, souhaitant répandre la Réforme protestante dans ses États, commande une traduction des Psaumes en béarnais pour son État souverain du Béarn et en gascon pour ses domaines d'Albret, Marsan et Gabardan.

Le linguiste Robert Lafont, parlant du béarnais du XVe siècle, écrira en 1986 : « La langue d’État qui s’établit de cette façon, et qui sera transportée dans les parts non gasconnes du domaine, à Foix et en Navarre transpyrénéenne, est en quelque sorte un occitan typisé de référence forte à une indépendance domaniale. […] On peut penser que cette langue écrite aurait poursuivi son essor au-delà du XVIe siècle, - occitan à l’écart de l’occitan -, sans l’accident dynastique : l’accession d’Henri III de Navarre au trône de France. »[4]

Au XIXe et XXe siècles, le choix et les hésitations des félibres

En 1896, les Félibres du Béarn et de Gascogne fondent une section régionale du Félibrige, l'Escole Gastoû Febus: ils se réclament donc de Frédéric Mistral, et à travers lui et de la langue d'oc.[5]

Dans les premières années de l'Escole Gastoû Febus, le béarnais et le gascon semblent perçus comme deux idiomes très proches, mais distincts. Toutefois, cela n'empêche pas l'écrivain lavedanais Michel Camélat de proposer et d'utiliser le béarnais comme langue littéraire de toute la Gascogne (cf. infra: "le béarnais classique").

Dans les années 1930, Simin Palay est enclin à considérer que le béarnais est une forme locale de gascon (ce que les linguistes appellent un sous-dialecte). En effet, il écrit dans son dictionnaire : "Pour les Béarnais, les parlers bigourdans, armagnacais, de la Lomagne, de l'Astarac, de l'Albret, de la Chalosse et des Landes sont lou gascoû; les Gascoûs, d'ailleurs, considèrent aussi le béarnais comme suffisamment différent de leurs parlers pour justifier une appellation particulière. En réalité, mis à part les termes locaux, tous ces dialectes sont des rameaux d'une même souche" (p. 519); et plus loin: "(Le préfixe in-) passe à en- en gascon" (p. 585), ce terme englobant clairement, dans le contexte, le béarnais[6].

Le point de vue des linguistes: le béarnais n'est pas un concept linguistique

En 1963, le linguiste occitaniste Pierre Bec, spécialiste de la dialectologie du gascon[7], va plus loin : alors que Jean-Vastin Lespy et Simin Palay faisaient du béarnais un dialecte d'un ensemble plus large, lui nie pratiquement l'existence d'un parler béarnais clairement caractérisé du point de vue dialectologique[8].

Par la suite, les cartes linguistiques, quelles soient issues des milieux occitanistes ou de ceux de la linguistique romane, ignorent le béarnais et ne connaissent que le gascon.

La perception populaire du béarnais

À partir de la fin du XIXe siècle, l'usage du mot béarnais pour désigner la langue propre du Béarn n'est plus dans l'usage courant, remplacé par le mot patois qui est péjoratif, à l'origine du moins, et présente l'inconvénient d'englober sous un même terme tous les parlers romans de France.

L'usage du terme patois (en premier lieu, il faut le signaler, de la part des locuteurs eux-mêmes) a reculé à partir des années 80 du XXe siècle, au fur et à mesure semble-t-il que le renouveau des langues régionales réaffirmait la dignité de la langue vernaculaire.

Lors de l'enquête linguistique commandée par le Conseil Régional d'Aquitaine et réalisée en octobre-novembre 2008, les habitants des Pyrénées-Atlantiques, interrogés sur le nom qu'ils donnent à leur langue, ont répondu "béarnais" pour 53 % d'entre eux, "occitan" pour 22 %, "patois" pour 16 % et 5 % seulement gascon[9]. Parmi les 78 % ayant choisi une autre dénomination qu'"occitan", 14 % estimaient que la langue qu'ils parlent "correspond effectivement à ce qu'on appelle l'occitan", 62 % à "une langue qui a ses particularités, mais peut être rattachée à l'occitan" et 15 % seulement à "une langue bien distincte de ce qu'on appelle l'occitan, [qui] ne devrait donc pas y être rattachée"[10].

Cependant, une association constituée en 2002 pour "promouvoir la langue et la culture béarnaise et gasconne", l'Institut béarnais et gascon[11] affirme dans ses publications l'existence d'une "langue béarnaise et gasconne" autonome par rapport au reste de l'occitan, et considère que le statut historique de langue officielle d'un d'état souverain, ainsi que l'adhésion majoritaire des locuteurs à cette appellation, légitiment le terme "langue béarnaise".[12].

Norme graphique du béarnais

La norme graphique du béarnais, comme langue officielle d'une vicomté féodale semi-autonome, puis d'un État souverain, a varié au fil des siècles. À partir de 1620, date de l'annexion du Béarn à la France, l'orthographe du béarnais a subi de plus en plus profondément l'influence de celle du français.

L'œuvre de Lespy

Dans sa monumentale grammaire publiée en 1858[13], Jean-Vastin Lespy, qui travaillait aux archives des Basses-Pyrénées et avait donc accès aux écrits du temps du Béarn souverain, effectua une première normalisation orthographique du béarnais en conciliant la langue de ses contemporains et celle des anciens textes[14]. Lespy semble avoir souhaité aller beaucoup plus loin puisqu'il écrivait: « Si dans les vieux substantifs terminés en or, tels que amor, calor, dolor, flor, pastor, etc., etc., on ne fait pas résonner l'r, et que l'on donne à la voyelle o, ainsi que cela se faisait, le son de ou, on arrivera aux substantifs employés de nos jours: - Amou, calou, doulou, flou, pastou, etc., etc., qui dérivent du latin: - Amor, calor, dolor, flos, floris, pastor, etc., etc. Voilà comment la prononciation finit par enlever aux mots le cachet de leur origine. S'il ne dépendait que de nous, ce cachet précieux serait restitué à tous nos vocables. »[15].

La graphie de l'Escole Gastoû Febus

La graphie de Lespy, très largement adoptée par les Béarnais écrivant leur langue vernaculaire dans la seconde moitié du XIXe siècle, fut modifiée en 1900 et 1905 par l'Escole Gastoû Febus, sur proposition du Pr. Édouard Bourciez, de la Faculté de lettres de Bordeaux, renommé parmi les spécialistes des langues romanes[16].

Le point faible de cette graphie était l'absence de distinction entre le [e] atone final et la voyelle atone issue du -'a'- final latin[17], notés indistinctement e. Or, ces deux voyelles n'ont la même prononciation que dans le parler du Nord-Ouest (Lacq, Orthez, Salies, Sauveterre)[18]. Simin Palay, conscient du problème, imagina pour son dictionnaire une solution originale consistant à marquer le e prononcé [e] (atone) d'un point diacritique situé au-dessous de la voyelle; cette solution restait impraticable dans la grande masse des publications.

Jean Bouzet imagina une autre solution dans ses ouvrages de grammaire[19]: revenir à l'ancienne orthographie a pour la voyelle atone résultant du -'a' final latin[20].

La graphie classique

Jean Bouzet a ensuite participé à l'adaptation au gascon, et par conséquent au béarnais, de la graphie dite classique de l'occitan codifiée par Louis Alibert pour le languedocien[21]. Les règles en ont été ensuite reprises et affinées dans une brochure de Robert Darrigrand[22], puis par les études menées par Gilbert Narioo et Michel Grosclaude au sein de l'association Per Noste fondée par Roger Lapassade. Elle a été employée dans l'importante Grammaire béarnaise publiée par André Hourcade en 1986, avec préface de Robert Lafont (cf. citation supra).

Cette graphie classique, a été et continue d'être promue par Per Noste, mais aussi au sein des Calandretas, de l'enseignement public, et de diverses publications paraissant en Béarn ; elle est aujourd'hui majoritairement présente dans l'enseignement, l'édition et la signalisation officielle[23].

Aperçu de la diversité interne du béarnais

Du point de vue dialectologique, Pierre Bec a dit depuis longtemps (cf. supra) combien il serait difficile de caractériser un type de parlers qui serait propre au Béarn et distinguerait, du point de vue linguistique, ce territoire des territoires gascons voisins (Bigorre, Lavedan, Armagnac, Chalosse, Bas-Adour). On peut dire que sur le plan strictement linguistique, le béarnais comme sous-dialecte du gascon n'existe pas.

Des parlers diversifiés

Les parlers du Béarn ne présentent pas de traits linguistiques qui les distinguerait clairement au sein de l'aire dialectale gasconne. On peut même affirmer le contraire, car le Béarn est traversé par une des grandes isoglosses internes du gascon: celle qui sépare les prononciations [ɔ] (Gascogne orientale) et [ə] (Gascogne occidentale) du -a atone final.

D'une part, on constate des variations internes qui permettent de définir plusieurs parlers béarnais, dont certains font le lien avec les parlers gascons des régions voisines.

En l'état actuel des travaux des linguistes, les parlers béarnais pouvant être individualisés sont :

  • le parler du Nord-Ouest (Orthez, Salies-de-Béarn, Sauveterre-de-Béarn), qui se distingue des autres parlers béarnais par la prononciation [ə] du -'a' atone final, mais aussi du -e atone final, ce qui en fait une zone de transition vers le parler noir.[24]
  • un parler central ou "palois" qui se distingue par la désinence en -in de la troisième personne du pluriel des verbes du deuxième et du troisième groupe;[25]
  • un parler oloronais, qui a la particularité d'employer une forme i ("et") là où les autres parlers emploient e.
  • l'aspois et le barétounais, sans conteste le plus original, est un parler gascon pyrénéen;
  • le parler de la Vallée d'Ossau: cette vallée est la seule dans le domaine du gascon à ne pas posséder un parler appartenant au gascon pyrénéen.
  • un parler du Nord-Est (Vic-Bilh et Montanerés) qui réalise comme une aspiration [s] devant consonne (eslorir, "moisir: [exlu'ri], emploie la forme endà ("pour", ailleurs entà) et prononce [w] le v intervocalique: aver ("avoir") prononcé [a'we] (ailleurs [a'βe]).

Exemples pris à la phonétique

Outre les deux réalisations [ə] et [ɔ] du -a final, à quoi s'ajoute une réalisation [a] dans la région de Pontacq (comme dans le Lavedan limitrophe, on peut mentionner deux autres points.

La réalisation [pã] (généralement réduite à [paː]) de pan (« pain ») oppose les parlers béarnais aux parlers gascons des Landes, traçant ainsi une limite nord pour le « béarnais ». Ce trait est toutefois inopérant à définir un type « béarnais » de parlers, puisqu'à l'ouest et à l'est du Béarn, les parlers du Bas-Adour et les parlers bigourdans et lavedanais voisins présentent la même réalisation [pã] ou [paː] [26].

Quant à la réalisation [ß] ou [w] du -v intervocalique (aver prononcé [a'ße] ou [a'we]), si sa limite correspond grosso modo à la limite Béarn-Bigorre à l'est ([a'ße] étant la prononciation « béarnaise » et [a'we] la prononciation bigourdane, la réalisation [ß] n'est pas caractéristique du seul Béarn puisque cette fois-ci, c'est en direction des Landes, du Bas-Adour et du Lavedan qu'elle déborde de ses limites. En outre, la réalisation [w] est présente dans le parler « béarnais » du canton de Montaner.

Exemple pris dans le domaine lexical

En effectuant une lecture même rapide des cartes de l'Atlas linguistique de la Gascogne[27], on est en peine de trouver une série de mots spécifiquement « béarnais ». Si un mot comme dia, « jour », oppose très nettement les parlers béarnais à ceux des Landes qui emploient le mot pan-occitan jorn, d'une part il se retrouve dans tous les parlers sud-gascons, jusqu'au Val d'Aran[28]; d'autre part la langue administrative du Béarn souverain employait justement jorn et pas dia.

Dans le dictionnaire de Simin Palay, on rencontre beaucoup plus de mots marqués comme spécifiques à la région d'Orthez, au Vic-Bilh, à la Vallée d'Aspe ou à la Vallée d'Ossau que de mots marqués B. (Béarn). Encore ceux-ci ne sont-ils pas forcément usités dans tous les parlers béarnais[29].

Conclusion

Le « béarnais » n'a jamais été classé comme langue spécifique par quelque romaniste que ce soit. Les caractéristiques des parlers béarnais citées ici, fondées sur les travaux cités en notes[30] démontrent à qu'il est impossible d'affirmer l'existence de cette « langue béarnaise ».

L'expression « langue béarnaise » reste donc disponible pour tout locuteur qui souhaite reconnaître à son parler maternel ou appris plus tard la dignité de langue, sans pour autant l'englober dans un cadre géographique, linguistique et culturel plus vaste.

Le béarnais dans la société

La pratique du béarnais en Béarn

Lors de l'enquête linguistique réalisée en octobre et novembre 2009 par la Région Aquitaine, 12 % des personnages interrogées dans le départements des Pyrénées-Atlantiques ont déclaré parler la langue régionale sans difficulté ou assez facilement pour tenir une conversation simple", et 13 % le parler "avec difficulté". Pour 73 % d'entre eux, la langue se transmet au sein de la famille, pour 15 % par les proches, voisins, amis, et pour 6 % durant la scolarité.

Ces pourcentages concernent les communes du Bas-Adour parlant traditionnellement gascon. Pour le seul Béarn, les pourcentages seraient sans aucun doute plus élevés.

Le béarnais dans l'enseignement

En France, une famille qui souhaite que ses enfants acquièrent une connaissance de la langue régionale a trois possibilités:

  1. soit un enseignement extensif à raison de quelques heures par semaine, comme option.
  2. soit un enseignement bilingue (à parité horaire, du moins dans les classes du primaire);
  3. soit un enseignement par immersion (l'enfant, dès la maternelle, est accueilli en langue régionale et effectue ses apprentissages (y compris celui de la lecture et de l'écriture) dans cette langue, le français étant progressivement introduit par la suite.

En ce qui concerne l'enseignement extensif, l'Académie de Bordeaux dont relève l'enseignement secondaire dans son ensemble fait figure d'Académie sinistrée, notamment en comparaison de l'Académie de Toulouse. Depuis une quinzaine d'années, l'occitan n'a cessé de reculer dans les collèges et les lycées. Par contre, un enseignement extensif du béarnais est assuré en primaire par des instituteurs itinérants, cet enseignement relève de l'Inspection Académique des Pyrénées-Atlantiques.

En ce qui concerne l'enseignement bilingue, il est à l'heure actuelle (juillet 2009) présent en maternelle et primaire:

  1. dans huit sites de l'enseignement public: à Asson, Bedous, Bordes, Coarraze, Lagor, Lasseube, Morlaàs et Oloron.
  2. dans un site de l'enseignement catholique, à Igon.

Mais à l'heure actuelle, le suivi en collège de ce type d'enseignement n'est pas assuré par l'Éducation Nationale.

L'enseignement par immersion est assuré par les seules écoles associatives Calandreta, qui sont présentes dans sept communes du Béarn, à Artix, Béost, Lys, Oloron, Orthez, Pau et Poursiugues. Il y a également un collège Calandreta à Pau. Il est à l'heure actuelle hébergé dans les locaux du collège Jean-Monnet.

L'année scolaire 2009-2010 doit voir l'ouverture d'une section bilingue (enseignement public) à Mazerolles et d'une classe Calandreta à Mazères-Lezons.

Par ailleurs, des cours pour adultes sont assurés par le CFP'Òc[31] et par l'Institut béarnais et gascon[32].

Le béarnais dans la presse

Le Béarn est riche en publications entièrement en occitan:

- la revue littéraire Reclams (anciennement Reclams de Biarn e Gascougne) à Pau. Il s'agit d'une revue essentiellement littéraire (Escola Gaston Febus) qui publie des textes dans tous les dialectes occitans. L'association gère aussi une maison d'éditions[33].

- l'hebdomadaire d'information La Setmana, lui aussi rédigé dans plusieurs dialectes à destination de toute l'Occitanie;

- deux mensuels de presse enfantine, Papagai et Plumalhon. Ces manuels sont publiés chacun en deux version, gasconne et languedocienne, à destination des zones respectives;

- País Gascons, rédigé entièrement en gascon et qui a de nombreux lecteurs dans la région d'Orthez et les Landes. - toutefois, toutes ces publications ne sont disponibles que sur abonnement et touchent donc seulement un public d'amateurs.

- Le béarnais est par ailleurs présent dans la presse locale quotidienne: la République des Pyrénées publie deux chroniques hebdomadaires, Vent de Castanha (en graphie classique occitane) et Oéy en Biarn (dans la graphie utilisée par Simin Palay), et (dans cette dernière graphie) l'"Éclair des Pyrénées" publie Causes de Nouste.

Le béarnais à la radio

Deux radios associatives émettent en béarnais:

Le béarnais sur Internet

Divers sites offrent un contenu en béarnais ou sont rédigés en béarnais, comme celui d'André Hourcade (cf. ci-dessus)[34].

Notes et références

  1. Simin Palay, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes, Paris, C.N.R.S., 1974. Le titre reprend celui de la première édition, de 1932.
  2. À notre connaissance, le premier exemple est l'opuscule de Jean Bouzet Du gascon au latin, préface de Léon Bérard, Saint-Vincent-de-Paul, Librairie Bénesse, 193; alors qu'en 1928, le même Jean Bouzet écrivait, dans son ouvrage Manuel de grammaire béarnaise: "Ils y trouveront les formes et les lois essentielles du dialecte béarnais." (souligné par nous)
  3. voir Michel Grosclaude, Le Béarn: témoignages sur mille ans d'histoire, 70 textes historiques des origines à 1979, Per Noste, s. d., Orthez
  4. [Préface de la Grammaire béarnaise d’André Hourcade – Éd. Los Caminaires – 1986 (p. 15)]
  5. Frédéric Mistral est reçu en grande pompe par les félibres béarnais, à l'occasion de la Sainte Estelle de 1911, qui se tient à Pau.
  6. Par exemple, il y a un renvoi à un article de la p. 582 qui ne désigne nullement les parlers non-béarnais, mais l'ensemble de l'aire linguistique concernée par l'ouvrage.
  7. Sa thèse porte sur les interférences entre languedocien et gascon dans le Couserans
  8. "On voit par exemple qu'on oppose traditionnellement béarnais et gascon, alors que celui-ci n'est qu'un sous-dialecte, assez mal caractérisé, de celui-ci. Il est évident que c'est le cadre historico-géographique du Béarn qui a imposé cette vision erronée des faits", écrit Pierre Bec dans La langue occitane, Paris, P.U.F., collection Que sais-je, pp. 33-34, n. 1. Les soulignés sont de nous.
  9. Le pourcentage de réponses "gascon" serait sans doute encore plus réduit si on avait tenu compte du seul Béarn. L'enquête concernait également les communes occitanophones du Bas-Adour
  10. La totalité des résultats de l'enquête linguistique est téléchargeable sur le site du Conseil Régional d'Aquitaine
  11. Définition sur la page d'accueil du site de l'I.B.G: http://www.languebearnaise.com
  12. Voir aussi Gascon: un dialecte spécifique
  13. Jean-Vastin Lespy, Grammaire béarnaise, suivie d'un vocabulaire français-béarnais, Pau, Veronese, 1858
  14. Il décide alors de revenir à des orthographes comme Aussau, Pau, pastourèle, hole).
  15. Cette citation se trouve à la p. 54 de la grammaire de Lespy
  16. Les modifications adoptée concernèrent notamment l'abandon définitif du digraphe ix pour transcrire le son [∫], la suppression du -h étymologique non aspiré (on écrivit désormais oustau, abé, au lieu de houstau, habé; respectivement "maison" et "avoir") et le remplacement du digraphe authentiquement béarnais nh au profit de son équivalent français gn, en raison des difficultés qu'il posait dans des mots tels que inhèr ("enfer"), enhastia ("dégoûter", "canuler") : on écrivit désormais Gascougne au lieu de Gascounhe ("Gascogne")
  17. Voir ci-dessous, "Du point de vue phonétique"
  18. Voir la carte intitulée afinau.gif et celle intitulée enegre.gif sur le site Occitanet
  19. Manuel de grammaire béarnaise, Pau, Escole Gastoû Febus, 1928, et Syntaxe béarnaise et gasconne, Pau, Escole Gastoû Febus, 1963.
  20. "Dans un traité de grammaire qui veut être pris au sérieux, il importe, ça me semble de pouvoir distinguer le masculin (Yan qu'ey prèste, aço qu'ey nouste) du féminin (la taula qu'ey prèsta) et l'indicatif (que tribalhas pla) du subjonctif (que cau que tribalhes miélhe." Lettre de Jean Bouzet citée dans la préface de Marcel Saint-Bézard à la Syntaxe béarnaise et gasconne)
  21. Louis Alibert, Pierre Bec, Jean Bouzet, L'application de la réforme linguistique occitane au gascon, Toulouse, Institut d'Estudis Occitans, 1952
  22. Comment écrire le gascon, Orthez, Per Noste, 1969
  23. En orthographe occitane classique, les mots cités plus haut sont désormais écrits: Pau, Aussau, pastorèla, hòla, ostau, aver, in•hèrn, en•hastiar, Gasconha; les exemples de Bouzet dans la préface de Marcel Saint-Bézard s'écrivent: Jan qu'ei prèste, Aquò qu'ei noste, La taula qu'ei prèsta, que tribalhas plan
  24. cf. § 147 de Jean Bouzet, Manuel de grammaire béarnaise, Billère, Escole Gastoû Febus, 1975
  25. ibid., §§ 73 et 74
  26. Cf. carte des isoglosses in Pierre Bec, La langue occitane, Paris, PUF, collection « Que sais-je? », 1963
  27. J. Séguy et J. Allières, Atlas linguistique de la Gascogne, 2 vol., CNRS, 1971
  28. Tà fòrça gent eth dimars ei eth dusau dia dera setmana, "Pour beaucoup de gens le mardi est le deuxième jour de la semaine", in 450 mots que cau saber entà començar a liéger, escríuer e parlar er occitan dera Val d'Aran, Vielha, Centre de Normalisacion Lingüistica de la Val d'Aran - Conselh Generau d'Aran, 1992
  29. Ainsi, l'entrée de l'article signifiant « tenir » est-elle ainsi rédigée : "téngue (V.-B. Big. G. L.); tié, tiéngue, tiéne (B.); tenì (As. Bar.); tìne (Bay. L.); ti, té (Lav.)" (Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes, p. 947). La mention « B. » regroupe ici pas moins de trois formes, et encore ses trois formes ne suffisent-elles pas à couvrir l'ensemble du Béarn puisque l'auteur en donne une autre marquée « V.-B. » marquée (Vic-Bilh) et une autre marquée « As. Bar. » (Aspe et Barétous).
  30. travaux d'origines très diverses: pré-félibréennes (Lespy), félibréennes (Palay, Bouzet), occitanistes (Bec, Grosclaude)
  31. http://www.cfpoc.com/
  32. http://www.languegasconne.com/
  33. Le site de la maison édition Reclams
  34. Le site d'André Hourcade

Voir aussi

Lien externe

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