- Lacour-d'Arcenay
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Lacour-d'Arcenay
Village de LacourAdministration Pays France Région Bourgogne Département Côte-d'Or Arrondissement Montbard Canton Précy-sous-Thil Code commune 21335 Code postal 21210 Maire
Mandat en coursGérard Blandin
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Butte de Thil Démographie Population 130 hab. (2007) Densité 6,4 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 355 m — maxi. 503 m Superficie 20,24 km2 Lacour-d’Arcenay est une commune française, située dans le département de la Côte-d'Or et la région Bourgogne.
Sommaire
Géographie
Lacour-d'Arcenay se situe dans le Morvan.
Histoire
Par une singularité assez ordinaire autrefois, la commune de Lacour d'Arcenay, bien que située assez avant dans la Bourgogne, dépendait du Nivernais et relevait de l'élection et du grenier à sel de Vézelay. Au spirituel, elle faisait partie du diocèse d'Autun et de l'archiprêtré de Quarré-lès-Tombes. L'évêque avait la collation de la cure. Les dîmes, à raison de vingt gerbes l'une, appartenait au curé, et les tierces, de sept l'une, au seigneur.
La commune de Lacour, malgré l'adjonction de celle d'Arcenay, qui lui a été unie en 1860, ne compte encore que 500 habitants ou environ. Son territoire, posé sur la ligne séparative du terrain granitique et du sol calcaire est en partie maigre ou fertile. Le chef-lieu est situé dans une vallée, sur un petit ruisseau, affluent du Serein, et près de vastes forets. L'église, sous le vocable des Saints Innocents, est ancienne mais peu remarquable.
Elle se compose d'un chœur, de deux chapelles latérales, voûtées à nervures, et d'une nef sans caractère, agrandie en 1864. Le nouveau portail, bâti dans le style du douzième siècle, ne manque pas d'élégance. Sur le milieu du toit s'élève un mauvais clocher en bardeaux d'un triste aspect. La chapelle du sud appartenait jadis à la maison de Conyngham. Le presbytère est petit et mal bâti. À côté de la place publique, on voit une maison d'école, construite en 1841 et une croix de pierre qui date de 1407. Le château, précédé d'un longue avenue, fermée d'une grille de fer et communiquant avec cette place, se dresse à l'est et domine de sa masse tout le village. Il est composé d'un principal corps de logis, flanqué de deux ailes qu'entourent des fossés toujours inondés que l'on franchit sur un pont-levis. Les ligueurs le prirent et le ruinèrent au seizième siècle. Au treizième, il se trouvait dans le potager actuel. Tous les sujets de la baronnie, ceux de Juillenay, en partie, du Fourneaux, comme retrayants de cette maison forte, étaient tenus au guet-et-garde, aux réparations des fossés, du pont-dormant, des barrières… S'étant refusés à ce devoir en 1631, ils y furent contraints l'année suivante par un décret du parlement.
Dans un bois voisin, au lieu-dit les Vignes, on a découvert des objets antiques, comme fragments de mosaïque, des colonnes, des tuiles à rebords, des débris de poterie et des médailles, indices certains de l'existence d'une villa romaine.
La terre de Lacour, mouvante du duché du Nivernais, à l'exception d'une partie dite libre qui relevait du marquisat d'Epoisses, était une seigneurie en toute justice, ayant titre de baronnie. Elle appartenait en 1367 à Jean de Sainte-Croix, chevalier qui en donna dénombrement la même année à la chambre des comptes de Nevers. Catherine de Cousant reprit le fief en 1406.
Alix de Lurieux, fille de Humbert, seigneur de Cueille, de Savigny en Revermont … et de Jeanne de Sassenage, la porta, le 2 mars 1424 à Pierre de La Baume, chevalier, sire d'Hilan, du Mont-Saint-Sorlin… Ce gentilhomme fit refaire le terrier en 1445 et mourut peu de temps après. Sa veuve lui survécut de trente ans. À sa mort, en 1475, son fils Guy reprit le fief pour la baronnie de Lacour qu'il laissa à son tour à Marc de La Baume issu de son union avec Jeanne de Mouy, comtesse de Chateauvillain, dame de Selongey et se dit dès lors comte de Montrevel, baron de Lacour, de Thil-en-Auxois, de Grancey, de Milly… Il laissa plusieurs enfants : Joachim qui affranchit en 1539 Guy Sallier, doyen de la collégiale de Saulieu, et François, son frère ; Pierre qui reprit le fief deux ans après ; Anne, mariée le 10 septembre 1526 à noble et puissant Pierre d'Aumont, baron de Couches et de Montaigu, sire de Nolay, de Nanton, de Mussy La Fosse… ; N. qui épousa Jean de Hautenay.
Noble François d'Aidie, chevalier, seigneur de La Quitinière donna dénombrement de la baronnie de Lacour à la duchesse de Nevers et de Mantoue en 1599 et la laissa à Antoine, son fils qui en jouissait en 1614. Cette terre appartenait, quelques années plus tard à Jean de Richeteau, mort en 1636. Ce gentilhomme la transmit à son fils Henri qui mourut lui-même neuf ans après sans laisser de postérité bien qu'il eut épousé successivement Claude de Meun de La Ferté et Jeanne de Noyvin. La baronnie passa alors à Françoise de Richeteau, sa sœur, femme de Gabriel de Ruel, écuyer, seigneur de Montécot, du Plessis, de Fonteny… qui fit aveu à Nevers, en 1645, et accorda à ses sujets le droit de champoyer leurs bêtes chevalines, aumailles et pourceaux dans les bois moyennant un boisseau de froment et d'avoine par feu. Il vendit l'année suivante Jullenay et la métairie du Fourneau, du consentement de sa femme et de Jeanne de Noyvin, sa belle-sœur, à Pierre de Sayve, baron de Thil, et, le 27 mai 1645, la baronnie de Lacour à Claude Espiard, aumônier ordinaire du roi, protonotaire apostolique, abbé de Saint-Pierre de Châlons, chanoine de la Sainte-Chapelle de Dijon…
Le nouveau seigneur traita en 1663 avec les habitants de Juillenay pour le droit d'indire et, six ans après, pour le fournage. Il commença la construction du château qu'il n'eut pas le temps d'achever. Par son testament, en 1668, il institua son héritier universel, son neveu, Claude Espiard, seigneur de Clamerey, de Promenois, de Blanot et de Guise, avec substitution à ses enfants mâles, à perpétuité.
Le légataire avait épousé, le 7 novembre 1657, Marthe Jomey, fille de Pierre, bourgeois de Saulieu dont il eut six enfants. Claude II, l'aîné, baron de Lacour, seigneur de Blanot, s'unit le 19 septembre 1680, à Constance Catin, dame de Genoux-en-Bresse qui lui donna cinq héritiers. Claude-Bernard, l'un d'eux lui succéda en 1711 et repassa Lacour, le 2 juin 1750, à Claude-Bernard-Philibert, son fils, conseiller en parlement, lors de son mariage avec Jeanne-Geneviève Pioret dont il n'eut pas de postérité. À sa mort, sept ans plus tard, la baronnie retourna à son père qui la laissa enfin à Jean-Baptiste-Pierre-Lazare Espiard de Mâcon, son gendre. Jean-Baptiste-Alexandre, fils de ce dernier, la légua en 1839, à Louis de Comeau, son neveu, né du mariage de Sébastien-Joseph avec Eugénie Espiard, lequel avait épousé, la 20 octobre, douze ans auparavant, Azeline de Champflour, fille du maire de Moulins en Bourbonnais, dont il eut deux filles, Louise-Mathilde, l'une d'elles s'est unie au comte Henry de Thy, aujourd'hui possesseur du château de Lacour ; l'autre, Jeanne-Alice, a épousé Louis Guyard de Changey. Les armes de la famille de Comeau sont : d'azur à la fasce d'or, accompagnée de trois comètes, deux en chef et une en pointe.
Le château a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté préfectoral du 29 juin 1993[1].
Droits seigneuriaux attachés à la baronnie de Lacour
Lorsque l'abbé Espiard acheta le domaine de Lacour, au début du XVIIe siècle, un certain nombre de droits seigneuriaux y étaient attachés. On en trouvera ici une copie ainsi que leur transcription. Le principal intérêt de ce document est la description des très nombreux impôts dus au seigneur du lieu et caractéristiques de l'ancien régime.
Voici la transcription de ces documents :
Déclaration Des biens et droits appartenant à la Baronnie et Seigneurie de Lacour d'Arcenay
Déclaration faite par M. Rousseau, notaire à Saint-Thibaut
1. JusticePremièrement, il appartient à la dite Baronnie et Seigneurie, la totale justice, haute, moyenne et basse sur les villages et territoires de Lacour d'Arcenay et de Franceau avec pouvoir d'instituer et de destituer des officiers quand bon semble au Seigneur, savoir, bailly, lieutenance, procureur d'offices, greffier et sergents pour l'exercice de ladite justice qui comprend tous les cas au civil et au criminel.
2. ÉpavesToute épave trouvée au territoire de ladite baronnie, de quelque qualité qu'elle soi, et confiscations appartiennent à ladite seigneurie sans aucune réserve.
3. GuetAppartient à ladite seigneurie et droit de guet et garde, lequel doit être fait par tous les habitants du dit lieu de Lacour, par ceux de Franceau et ceux du Fourneau.
4. ??La dite baronnie et seigneurie de Lacour est allodiale, il lui est dû par les acquéreurs vingt deniers par livre, du prix de leur acquisition et doivent les acquéreurs justifier et exhiber leur contrats d'acquisition dans les quarante jours de la date, à peine de l'amende de trois livres.
5. FeuxAu dit village de Lacour, il y a trente trois feux, croissants et diminuants.
6. PouleChaque feux doit à la dite seigneurie, par chaque an, une poule de coutume, le jour de Quasimodo.
7. BoisseauItem, chaque habitant doit pour chaque an, pour droit de fournage, un boisseau de froment et un boisseau d'avoine le jour de la Saint-André, portables en la maison du receveur.
8. CorvéeChaque habitant ayant charrue doit par an trois corvée de charrue et une de bras, et ceux n'ayant charrue une corvée de bras à la fauchaison ou la moisson.
9. TailleIl est dû annuellement à ladite seigneurie par les habitants et forains possédant fond sur le finage et territoire dudit lieu de Lacour, la somme de… De taille seigneuriale payable… Nota : selon les tailles de l'année 1618, il est dû sur le finage de Lacour 61l4s 2d, par Franceau, il est dû 6l12s8d, en tout 67l 16s 10d
10. ÉgliseAu dit lieu de Lacour, il existe une église paroissiale en laquelle tous les droits honorifiques sont dus au seigneur dudit lieu.
11. MesuresAppartient à ladite seigneurie le droit de mesurer les pots à vin et les boisseaux pour les grains.
12. Mainmorte…(texte manquant) … fonds et héritages sont mainmortables excepté quelqu'un affranchi.
13. MoulinAppartient à ladite seigneurie un moulin que sera spécifié ci-après dans lequel tous les habitants de Lacour et ceux de Franceau doivent aller moudre leurs grains, à peine d'amende.
14. TierceAppartient à ladite seigneurie, sur toutes les terres labourables, du finage et territoire de Lacour, le droit de tierce à raison de sept gerbes l'une excepté en la couture appelée Champs Martin dans laquelle les terres appartenant à Monsieur Dumay provenant de Monsieur Chauveau, la tierce n'y est due qu'à raison de quinze gerbes l'une, et le tout avec déchet (?) et recompte.
TierceEn toute la couture appelée Pommeroy, en ce qui est du finage d'Arcenay, la tierce s'y perçoit à raison de quinze gerbes deux, la moitié des grains provenant de ladite tierce appartient au seigneur de Lacour, l'autre moitié, au seigneur d'Arcenay.
TierceDans les coutures appelées les Jonchas, l'Haste Marey, la Plume et la terre Pirot, qui consistent en tout à environ six journaux et qui sont sur le finage d'Arcenay, la tierce y est due à raison de quinze gerbes les deux, le seigneur de Lacour ne prend aucune part dans cette tierce.
Portion au curéDans toutes les gerbes qui proviennent de la tierce à raison de sept gerbes l'une, le curé de Lacour y prend une part qui est de six gerbes l'une. Dans toutes les gerbes provenant de la tierce à raison de quinze gerbe l'une, ledit curé y prend une part qui est de trois gerbes l'une.
DîmeLes terres du domaine seigneurial de Lacour sur le finage dudit lieu ne doivent la dîme qu'à raison de quarante cinq gerbes l'une avec déchet (?) et recompte.
TierceLes terres dudit domaine sur le finage d'Arcenay, en la susdite couture appelée Pommeroy, on n'y prend la tierce qu'à raison de vingt gerbes l'une.
DîmeLes terres même domaine sur le finage de Juillenay, ne doivent la dîme qu'à raison de vingt gerbes l'une.
BoisseauTous les habitants de Juillenay ayant bétail doivent annuellement pour le parcours à ladite seigneurie de Lacour chacun un boisseau de froment et un boisseau d'avoine le jour de la Saint Martin d'hiver.
NotaIl est encore dû à la seigneurie de Lacour cinq sols et trois carpes de cens, sur l'étang du Crost des Bois possédé par le seigneur de Juillenay, finage dudit Juillenay. Plus cinq sols sur la chogié (?) de l'étang Maurot qui est un moulin possédé par François Guidier, paroisse de Montlay, qui le tient à titre de cens de Monsieur de Chanteau. Et un autre cens de cinq sols sur le pré de Côme Raimbaule, finage de Juillenay, possédé par ……
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1983 mars 2001 Ernest Blandin mars 2001 en cours Gérard Blandin (fils d'Ernest Blandin) Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[2])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2007 110 133 121 81 87 107 122 130[3] Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Sources
- Abbé Jacques-François Baudiau, Le Morvand, Tome III, Nevers, 1866
Références
- Le château de Lacour, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Lacour-d'Arcenay sur le site de l'Insee
- Résultats du recensement de la population - 2007
Voir aussi
Liens externes
- site du château de Lacour-d'Arcenay
- Lacour-d'Arcenay sur le site de l'Institut géographique national
Catégories :- Commune membre du Parc naturel régional du Morvan
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