La haute-chapelle

La haute-chapelle

La Haute-Chapelle

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La Haute-Chapelle
Administration
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Orne
Arrondissement Alençon
Canton Domfront
Code Insee abr. 61201
Code postal 61700
Maire
Mandat en cours
Roger Grippon
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Domfrontais
Démographie
Population 635 hab. (2006)
Densité 33 hab./km²
Géographie
Coordonnées 48° 36′ 20″ Nord
       0° 40′ 12″ Ouest
/ 48.6055555556, -0.67
Altitudes mini. 115 m — maxi. 226 m
Superficie 19,31 km²

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

La Haute-Chapelle est une commune française, située dans le département de l'Orne et la région Basse-Normandie.

Sommaire

Géographie

Histoire

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
 ? actuel Roger Grippon SE Agriculteur
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Le conseil municipal est composé de 15 membres.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
744 644 553 563 574 610
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Trois manoirs, édifiés sur le territoire de la commune de La Haute Chapelle, sont protégés au titre de la législation sur les monuments historiques. Les matériaux principaux, en cette extrémité du Massif Armoricain, en sont le grès schisteux et l'ardoise.

Le manoir de la Chaslerie

Le manoir de la chaslerie
Le manoir de la Chaslerie

Le manoir de la Chaslerie se compose, sur une pente dominant un petit ruisseau, le Beaudouët (affluent de l'Egrenne, qui se jette dans la Varenne, puis la Mayenne, puis la Loire), d'un ensemble pittoresque de bâtiments construits sur un site ancien (près d'une voie romaine), du XVIe au XVIIIe siècles, et de formes très diverses, notamment au niveau des toitures. Il est situé à cinq kilomètres environ au nord de Domfront (département de l'Orne), sur la route de Lonlay-l'Abbaye.


Le manoir de la Chaslerie constitue ce que, dans le bocage normand, on appelle un « village », avec ferme, pressoir avec son « gadage », cave (pour le poiré et le calvados), fournils et puits. Diverses autres dépendances, elles en colombage (démontées depuis 1991 en prévision de leur restauration ultérieure), complétaient les abords. Le manoir proprement dit est bâti autour d'une cour fermée. Le bâtiment principal, à l'est de la cour, est flanqué en diagonale de deux tours coiffées en poivrières ; il porte la date de 1598 ; à l'intérieur, un grand escalier de granit « à mur d'échiffre » dessert le premier étage. À l'ouest de la cour, sont édifiés une tour Louis XIII remarquable par la hauteur de sa verge de cheminée (de l'ordre de quinze mètres), un bâtiment d'écuries et un colombier. Au sud de la cour, la double porte charretière et piétonnière est surmontée d'un élégant dôme « à l'impériale », à courbures inversées, chef-d'œuvre de couverture. Sur l'ensemble des bâtiments sur cour, les cheminées sont décorées de « boules de noblesse », selon une tradition locale censée, du moins sous l'Ancien Régime, éloigner les agents du fisc en rappelant la noblesse des occupants... La chapelle, dédiée à sainte Anne et dont l'intérieur fut richement décoré de peintures murales à trois reprises (à la Renaissance, sous Louis XIV et au XIXe siècle), est bâtie à une vingtaine de mètres au sud du bâtiment principal ; avec ce dernier, différents murs percés de nombreuses meurtrières, murets et trois douves, elle entoure un terrain connu anciennement sous le nom de « Pournouët » (ce qui renvoie au caractère marécageux des terrains en contrebas, à l'est). Une allée de deux kilomètres de long relie le manoir au bourg de la Haute-Chapelle.

Le manoir a appartenu à la famille Ledin (dont les armoiries sont « d'azur fascé, à trois étoiles en chef et un cœur en pointe, le tout d'or ») jusqu'à la Révolution. En termes de féodalité, la Chaslerie relevait de l'abbé et des religieux de Lonlay. L'un des membres de la famille Ledin, gérant les intérêts privés du Ministre Sully à cette abbaye, s'était assez enrichi dans ce rôle pour rebâtir le bâtiment principal en 1598, année de l'Édit de Nantes. La violence de ces temps troublés explique le caractère défensif marqué du manoir. La famille Ledin occupa à diverses reprises la charge de vicomte de Domfront et s'éleva socialement, notamment grâce à des alliances, sans toutefois dépasser, du moins dans l'ordre administratif, des charges locales. Un Ledin avait essayé de faire valoir auprès du généalogiste de la Cour d'Hozier l'ancienneté de sa noblesse, en rapport notamment avec un siège de Domfront en 1382 ; mais d'Hozier n'avait pas confirmé ces prétentions. Il est de fait, cependant, qu'au XVIIe siècle, l'église de Notre-Dame-sur l'Eau, à Domfront, avait été en quelque sorte annexée par la famille Ledin qui y avait fait apposer ses armes à de multiples endroits et déposé les dalles funéraires de nombre de ses membres, y compris un élégant gisant en armure, sculpté dans le calcaire et qui constitue, à ce jour, le seul gisant restant dans le département de l'Orne. Au moment de la Révolution, la famille Ledin était « tombée en quenouille » ; le gendre propriétaire de la Chaslerie, Louis-Marie de Vassy, comte de Brèce et de Pirou, seigneur de La Forêt-Auvray, fut député de la noblesse aux États généraux de 1789 puis émigra, de sorte que la Chaslerie fut vendue comme Bien national. La famille Lévêque, des gens de robe originaires du bourg voisin de Saint-Mars-d'Égrenne, en fit alors l'acquisition et la conserva pendant deux siècles. Les derniers propriétaires de la Chaslerie, M. et Mme Pierre-Paul Fourcade, l'ont achetée en 1991 et en mènent la restauration sous le contrôle de l'administration des Affaires culturelles.

Inscrit, avec l'ensemble de ses dépendances, à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté ministériel de 1926 (pris à l'initiative d'Édouard Herriot), le manoir a été classé parmi les monuments historiques en 1995.

Le public peut visiter gratuitement l'extérieur du manoir tout au long de l'année. L'intérieur peut aussi se visiter, mais par groupes et sur rendez-vous ; le droit d'entrée en est minime.

Depuis 1991, les travaux de restauration ont principalement visé la mise hors d'eaux des habitations et la remise en état des abords, différents murs de soutènement aux alentours, (notamment autour du Pournouët et dans l'avant-cour du manoir) ayant longtemps servi de carrières pour encaisser des chemins agricoles. L'intérieur des bâtiments devrait être dérestauré, réhabilité et restauré progressivement, dans une phase ultérieure de travaux.

À titre de curiosité, l'on signalera ici la restauration des épis de faîtage du manoir, selon les modèles et canons de l'ancienne poterie de GER, qui a cessé de produire au début du XXe siècle.

Le manoir de la Saucerie

Le manoir de la Saucerie

Bâti dans une sorte de bout-du-monde marécageux, le manoir de la Saucerie, classé parmi les monuments historiques en 1955, est aussi remarquable par son histoire que par les vestiges qui en demeurent.

Le fief de la Saucerie fut donné, à la fin du XIIe siècle, à Robert, l'un de ses fidèles serviteurs, par la reine Aliénor d'Aquitaine, veuve d'Henri II Plantagenêt, mère de Richard Cœur-de-Lion, roi d'Angleterre, et grand-mère de Louis IX, roi de France (Saint Louis). Ce serviteur était le saucier de la reine, c'est-à-dire l'officier de cuisine chargé de préparer ou de surveiller la salaison, les saumures et les sauces, une mission de confiance à l'époque ; il exerçait également la fonction de bailli de Domfront, avec des attributions comptables et fiscales. Le château de Domfront appartenait alors au douaire de la reine d'Angleterre et duchesse de Normandie ; la reine y faisait de fréquents séjours.

Après avoir été détenu au XIVe siècle par la famille de Villaine, le fief entra, au XVe siècle, dans la famille Doynel dont un représentant, Madame Élyette Saint Léger (née Doynel de la Saucerie), possède toujours le manoir au début du XXIe siècle. On peut signaler qu'à l'occasion de la Révolution, la Saucerie fut vendue comme Bien national mais que la famille Doynel put en récupérer la propriété au cours du XIXe siècle.

Malgré l'extraordinaire conservation de la porte monumentale, le site seigneurial de la Saucerie a été profondément bouleversé au fil des siècles et reste mal connu. Les vestiges actuels sont surprenants mais ne donnent qu'une vision très partielle de l'ensemble fortifié, encore en place au milieu du XIXe siècle.

Bien qu'aujourd'hui tous les bâtiments seigneuriaux soient inclus à l'intérieur d'un même site fossoyé, l'examen des façades de la porte monumentale montre qu'à l'origine, deux enclos existaient, correspondant à une cour et à une basse-cour.

La porte monumentale constitue à elle seule une unité d'habitation et de défense, un véritable manoir. Sans doute bâtie au XVIe siècle, elle comporte, sur chacune de ses deux principales façades, une porte charretière et une porte piétonne, équipées chacune, à l'origine, d'un pont-levis. L'habitation se développe sur quatre niveaux et trois étages, avec un grand nombre de postes de tir intérieurs pour arbalètes ou armes à feu. L'impression qui s'en dégage est une impression de force, avec quatre échauguettes (à l'origine) et un hourois placé en couronnement au sommet des tours et qui rappelle d'anciens hourds de défense. Les couvertures en bardeaux de châtaigner, en forme de carène de navire renversé surmontées d'un élégant clocheton, sont en cours de restauration. Elles confèrent à l'ensemble une personnalité et un pittoresque incontestables.

Un second manoir, aujourd'hui disparu, fut construit au début du XVIIe siècle à l'arrière de cette porte-châtelet. Il était certainement plus confortable. Certaines de ses pierres, sculptées dans le goût de la Renaissance, ont été réemployées dans le bâtiment d'habitation actuel devant lequel fut creusé l'ancien puits à margelle ouvragée.

Il demeure en outre un colombier en colombages, de forme octogonale.

Le manoir de la Guyardière

Le bâtiment principal, d'aspect simple, se compose d'un gros corps de logis rectangulaire à fronton central classique réalisé en 1830, cantonné à l'arrière par deux pavillons carrés qui ont alors remplacé deux tours rondes. Il est entièrement entouré de belles douves en eaux et protégé par une tour cylindrique du XVIe siècle dans un angle de sa cour d'honneur. Son avant-cour est introduite par deux tourelles circulaires, également du XVIe siècle, qui délimitent une porte voûtée en plein cintre surbaissé.

Le blason qui orne cette porte voûtée présente les armes jumelées de deux familles qui ont successivement possédé ce manoir :

  • à gauche, les Cormier, « de gueules au chevron d'or et aux trois croissants posés deux en chef, un en pointe »,
  • à droite, les Le Herissey, « d'argent aux trois hérissons de sable posés 2 et 1 ».

Une majestueuse allée d'arbres de haute tige, marquée par la tempête de 1999, relie le manoir à la route voisine. Le site de la citadelle et du donjon de Domfront est visible du manoir.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les officiers affectés à la Kommandantur de Domfront avaient établi leur résidence à la Guyardière. Lors des combats de la Libération, un hôpital de campagne y fut installé pendant quelques mois par les Alliés de la Seconde Guerre mondiale.

De nos jours, une fête horticole annuelle, organisée au manoir le deuxième dimanche d'octobre, connaît un succès croissant auprès du public.

Le manoir a été inscrit en 1992 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

Liens externes

  • Portail de l'Orne Portail de l'Orne
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