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La Croix

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 La Croix
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Pays France France
Langue(s) Français
Périodicité Quotidien
Genre Généraliste
Prix au numéro 1,30 euro
Diffusion 105 216 ex. (2007)
Date de fondation 1880
Ville d’édition Paris

Directeur de publication Bruno Frappat
Directeur de la rédaction Dominique Quinio
Rédacteur en chef Michel Kubler, François Ernenwein, Dominique Gerbaud, Guillaume Goubert, Jean-Luc Macia, Florence Couret
Propriétaire Groupe Bayard Presse
ISSN -

La Croix

La Croix est un quotidien français catholique, propriété du groupe Bayard Presse depuis 1880.

Sommaire

Du mensuel au quotidien

Lorsque paraît en 1880 le premier numéro de La Croix, le journal est un mensuel. Il devient un quotidien le 16 juin 1883. Si le père Emmanuel d’Alzon (1810-1880), fondateur des assomptionnistes et des oblates de l’Assomption, est à l’initiative de cette publication, le véritable promoteur en est le père Vincent-de-Paul Bailly.

Lorsque les augustins de l’Assomption comprennent qu’avec la formule du mensuel, ils ne peuvent atteindre le nombre requis de lecteurs, ils décident de convertir La Croix en un quotidien et de vendre celui-ci comme une feuille à un sou.

La Croix réussit à fédérer certains courants catholiques en cherchant à se placer au-dessus des partis et des options politiques mais, durant l’affaire Dreyfus, elle est violemment antidreyfusarde et antisémite. En 1890, La Croix affirme être « le journal catholique le plus anti-juif de France ». « Il arrive quelquefois que des historiens omettent dans cette citation le mot “catholique”. La Croix répliquait ainsi à une polémique d’origine catholique insinuant que des juifs jouaient un rôle important dans sa rédaction » écrit Noël Copin dans son livre Je doute donc je crois (Flammarion - Desclée de Brouwer, 1996).

Le 25 janvier 1900, la congrégation des assomptionnistes est légalement dissoute par Waldeck-Rousseau et la maison d’édition de La Croix, La Bonne Presse, est rachetée par l’industriel catholique Paul Feron-Vrau[1] qui prend alors sa direction. Il œuvre alors au développement de La Bonne presse et à l’organisation de la diffusion du journal.

Le renouveau

Pendant plusieurs années, La Croix paraît sous deux formats. Le premier est celui d’un périodique de petit format destiné à la clientèle populaire, le second celui d’un journal grand format destiné à un public plus exigeant et plus cultivé. En 1927, le père Merklen, issu d’une grande famille alsacienne, étant devenu le rédacteur en chef, La Croix ouvre ses colonnes aux questions sociales. C’est elle qui est à l’initiative de la création de l’Action catholique et c’est grâce à elle que la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) est rattachée à l’Église de France. Il s’agit d’un tournant idéologique du journal, jusque-là liée à la tradition catholique conservatrice, qui passe progressivement du statut de quotidien religieux à celui de quotidien d’information générale.

La Seconde Guerre mondiale voit La Croix se replier sur Bordeaux puis sur Limoges. Le journal ne cessera de paraître que tardivement, le 21 juin 1944. Il ne sera autorisé à reparaître que le 1er février 1945.

C’est le père Gabel qui préside à la relance du journal. Rédacteur en chef à partir de 1949, il introduit de nouvelles rubriques, comme le sport, le cinéma, la mode ou le théâtre. Le 1er février 1956, La Croix paraît pour la première fois sans le crucifix qui orne la « une » du journal depuis sa création. Durant cette période, le journal se montre ouvertement favorable aux prêtres-ouvriers et s’engage activement contre la torture en Algérie.

Sous la direction du jeune père Antoine Wenger, rédacteur en chef de 1957 à 1969, La Croix soutient le concile Vatican II (1962-1965) qui ouvre l’Église catholique aux réalités et aux défis de la modernité (reconnaissance du pluralisme, de la place primoridale de la conscience individuelle, des droits de l’homme et de la liberté religieuse) et fait quitter au catholicisme toute nostalgie de la chrétienté : renouveau de la compréhension de la Rélévation, retour aux sources bibliques, nouvelle figure de l’Église, moins hiérarchique, encouragement du dialogue œcuménique avec les chrétiens protestants et orthodoxes et du dialogue interreligieux… Le journal, au diapason avec l’Église de France, fera beaucoup pour faire connaître et développer les intuitions du Concile.

En mars 1968, elle sort sous un format tabloïd. En janvier 1972, elle devient La Croix-l’Événement. Le choix de ce nouveau titre dénote une volonté de la rédaction de montrer que le journal n’est pas seulement un journal religieux, mais un quotidien comme les autres, attentif aux phénomènes de société. Il conserve une audience nationale fidèle puisque 87% des ventes se font par abonnement mais la faiblesse de la diffusion et la modestie des ressources publicitaires entraînent des déficits d’exploitation qui sont couverts par les bénéfices des autres publications du groupe Bayard presse (Le Pèlerin, Notre Temps, diverses publications pour enfants, dont Pomme d’Api ).

Un journal centenaire

Pour fêter son centenaire en 1983, La Croix-l’Événement se dote d’une nouvelle maquette, beaucoup plus attrayante, ouvre de nouvelles rubriques et voit arriver au mois de juin 1983 comme rédacteur en chef, directeur de la rédaction Noël Copin. Il le restera jusqu’à son départ en retraite à la fin de l’année 1994. Le nombre de ses lecteurs continue toutefois de diminuer.

C’est à cette époque que le journal choisit de ne garder que son nom originel, La Croix, et de réaffirmer son identité catholique.

En 1995, une nouvelle impulsion est donnée par Bruno Frappat, nouveau directeur de la rédaction de La Croix et ancien directeur de la rédaction du Monde. Alors que l’ensemble de la presse est confrontée à une désaffection du lectorat, le passage au matin, le 11 janvier 1999, a permis à La Croix d’augmenter ses ventes avec une diffusion payée de 103 404 exemplaires en 2005 contre 87 891 exemplaires en 2001 (chiffres OJD).

Par ailleurs le groupe Bayard développe une double stratégie. D’une part, il investit dans la modernisation de La Croix avec l’introduction de la rédaction électronique et le démarrage, en 1987, d’une banque de données en texte intégral du quotidien. D’autre part, le groupe accentue sa diversification : il accroît sa présence sur le marché de la presse enfantine et de la documentation catholique par la création de nouveaux titres. Il se lance également dans la coproduction d’émissions télévisées pour les enfants et l’internationalisation de certains titres, Notre temps par exemple.

En 2000, l’éditorialiste Michel Kubler déclare son opposition à Dominus Iesus. En 2005, Dominique Quinio devient directrice de la rédaction du journal.

Le 21 novembre 2006, le journal se modernise en proposant une nouvelle formule (évolution de la maquette, sur le plan graphique et dans l’organisation des rubriques). Le site Internet du quotidien, www.la-croix.com, est lui aussi renouvelé.

Le journal se dit très attaché au concile Vatican II. De plus, il critique parfois les éléments conservateurs au sein de l’Église, ce qui révèle quelquefois des controverses.

Collaborateurs connus

Bibliographie

  • Hugues Beylard, Paul Féron-Vrau ; au service de la presse, Paris, Ed. du Centurion, 1961.
  • André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Tome IV Lille-Flandres, Paris, Beauchesne, 1990 (notice biographique de Paul Féron-Vrau).
  • Alain Fleury, « La Croix » et l’Allemagne. 1930-1940, Paris, Le Cerf, 1986.
  • Émile Poulat, René Rémond, Cent ans d’histoire de La Croix, Paris, Ed. du Centurion, coll. « Chrétiens dans l’histoire », 1988.

Liens externes

Notes et références

  1. (1864-1955) Riche industriel du textile du Nord, homme d’œuvres à l’instar de son parent par alliance Philibert Vrau dont il a hérité, il met sa fortune au service de la presse catholique et de l’Action libérale populaire. En marge de La Bonne presse, il fonde en 1904 le groupe de presse catholique La Presse régionale.
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