- Kava
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Kava Kava Classification de Cronquist Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Magnoliidae Ordre Piperales Famille Piperaceae Genre Piper Nom binominal Piper methysticum
G.Forst.Classification APG II Ordre Piperales Famille Piperaceae Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsLe kava, kawa, kava-kava ou kawa-kawa, est une plante originaire du Pacifique occidental. Il est connu sous les noms de 'awa à Hawaii, de 'ava aux Samoa et de yaqona aux Fidji. Apparenté au poivre, ce que confirme son goût, son nom scientifique est Piper methysticum. Le kava est utilisé depuis des temps immémoriaux dans la vie religieuse, culturelle et politique de l'ensemble du Pacifique. Ne pas le confondre avec le Kava (Pometia pinnata), petit fruit comestible sphérique vert d'un arbre de la famille des sapindacée originaire des îles du Pacifique.
En Occident, on utilise le kava en infusion pour lutter contre les symptômes du stress, de l'anxiété et de la dépression. À dose non homéopathique, le Kava est néanmoins interdit dans de nombreux pays, tels qu'en France, pour les risques d'atteinte hépatique graves qu'il peut entraîner (voir effets secondaires).
Sommaire
Origine
Le kava, connu depuis plusieurs siècles par les îliens, est en fait la racine du poivrier sauvage (Piper methysticum, pipéracées) qui ne pousse qu'au Vanuatu, à Wallis et Futuna, et dans quelques îles avoisinantes.
Si la plante n'a qu'une apparence chétive, son rhizome est important, pesant souvent 10 kg, et exceptionnellement jusqu'à 15 kg.
Propriétés
Le rhizome du kava possède des propriétés anesthésiantes, myorelaxantes, stimulant[1] et euphorisantes ; un effet anti-dépresseur a été mis en évidence récemment. Le kava est aussi un diurétique. Il est hypnotique à fortes doses[1].
Pharmacologie
Le rhizome contient une résine riche en substances aromatiques non azotées les kawalactones. dont la méthysticine, la kawaïne et d'autres dont les plus actives appartiennent aux dihydro-5,6 kawalactones[1].
Utilisation
Consommation
Le rhizome peut être mâché, râpé, avalé sous forme de gélules en moyenne de 150 à 200mg ou consommé sous forme d'infusion connue sous le nom de « thé au kava », peu à propos compte tenu de son goût aigre et piquant.
Les sensations durent quelques heures pour s'éteindre environ une douzaine d'heures après la prise.
Effets secondaires
L'utilisation du Kava, y compris sous forme thérapeutique, peut être à l'origine d'atteintes hépatiques graves.
En France, face aux suspicions entourant le produit, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a d'abord suspendu en janvier 2002 sa commercialisation et sa distribution pour une année, sauf sous forme homéopathique[2]. Mais après que "68 cas d'atteinte hépatique [aient été] rapportés au plan international chez des personnes ayant consommé des produits à base de kava, dont certains [...] survenus depuis janvier 2002, [...] sa mise sur le marché, à titre gratuit ou onéreux, de la délivrance et de l'utilisation à des fins thérapeutiques [...] et de produits en contenant, sous toutes formes" a été tout bonnement interdite par l'AFSSAPS dans sa décision du 13 mars 2003[3] "en raison de la gravité des cas notifiés et de la suspicion de danger grave pour la santé humaine". L'interdiction ne s'applique néanmoins pas aux médicaments homéopathiques contenant du Kava à des dilutions égales ou supérieures à la 5e dilution centésimale hahnemannienne.
L'usage de kava quelle que soit sa préparation (mâchée, pilée ou en réduit industriellement en poudre) peut également amener à long terme des troubles de la vision et une incoordination motrice[1], pouvant aller jusqu'à un syndrome parkinsonien[4]. Il n'entraîne en principe ni dépendance, ni accoutumance.
En Océanie
Sur place, sa consommation, vieille de plusieurs siècles, est ritualisée et régie par la coutume. Le partager est un signe d'amitié, d'ailleurs un proverbe dit : « On ne peut tuer tout de suite quelqu'un avec qui on vient de boire le kava ».
Dans sa forme traditionnelle, le kava est préparé à partir du rhizome qui est mâché puis recraché sur une feuille de bananier. Laissé quelques heures au soleil, la pâte obtenue est ensuite filtrée avec un peu d'eau et consommée dans la coque d'une moitié de noix de coco évidée.
Une préparation modernisée a été popularisée par les « kava bars » aussi appelés « nakamal », terme désignant à l'origine une case tribale, lieu tabou où se retrouvent les hommes vers 17 h 00 pour consommer le Kava. Dans cette préparation, le rhizome du kava est mis à sécher puis réduit en poudre et conditionnée. Cette poudre est parfois mélangée à de la lécithine (un lipide) lors de la préparation avant consommation. Trempé dans de l'eau, le mélange est passé dans un mixeur, puis filtré. La pulpe dans le filtre est alors pressée puis retrempée plusieurs fois, avant d'être retirée. D'autres ingrédients sont parfois ajoutés, comme de l'eau de coco, du sucre, du lait de soja, du cacao ou de la citronnelle.
Dans les tribus, l'usage du kava est sacré, et interdit aux femmes (dans certaines tribus de Tanna, les femmes peuvent exceptionnellement en consommer), dans des cas définis par le « Man blo Kustom » (littéralement l'homme de la coutume en bichelamar).
L'usage en est identique aux îles Fidji. En Nouvelle-Calédonie, le kava n'est pas traditionnel. Il fut introduit relativement récemment par les Ni-Vanautu qui se sont installés dans l'archipel après l'indépendance de 1980. Néanmoins de nombreux nakamal sont aujourd'hui ouverts.
Dans le reste du monde
Ailleurs que dans le Pacifique, le kava est le plus souvent absorbé soit en gélules, soit, beaucoup plus couramment, sous forme de sachets ou de boites de poudre dont le nom générique et populaire est devenu "Neskava" ou "Neskawa". Les effets de ces "Neskava" sont nettement moins forts que lorsque la boisson est extraite directement de la racine de la plante. Pour se faire une idée de ces effets, très agréables, il faut par conséquent acheter les racines dans le commerce, les broyer avec de l'eau et consommer rapidement, sans excès (deux ou trois louches ou demies noix de coco produisent déjà des effets intéressants, au-delà de six louches, le produit devient somnifère) . Les conclusions médicales sont contrastées, allant d'une interdiction totale à une autorisation sans aucun contrôle.
Notes et références
- Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1)
- [1] Décision du 8 janvier 2002 de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé de l'interdiction pour un an de la commercialisation du Kava hors dosage homéopathique
- [2] Décision du 26 mars 2003 de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé de l'interdiction définitive de la commercialisation du Kava, hors dosage homéopathique
- Life-threatening Parkinsonism induced by kava kava, Mov Disord, 2002;17:193-196 Meseguer E, Taboara R, Sánchez V, Mena MA, Campos V, De Yébenes J García,
Voir aussi
Article connexe
- Description de Dumont d'Urville dans l'article Tanoa Visawaqa, d'une cérémonie du kava (yaqona) aux Fidji en 1838.
Liens externes
- Référence Catalogue of Life : Piper methysticum G. Forst. (en)
- Référence ITIS : Piper methysticum G. Forst. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Piper methysticum (en)
- Référence GRIN : espèce Piper methysticum G. Forst. (en)
- Kava de Vanuatu
- Photo d'une cérémonie yaqona à Fidji
- Kavalogue : le site francophone dédié à l'étude du kava, à son actualité et à la dégustation des différents kavas
- Kavagora : le forum de discussion francophone dédié au kava
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