- Jeunesse communiste révolutionnaire
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La Jeunesse communiste révolutionnaire est une ancienne organisation de jeunesse trotskiste (1966-1969), liée au PCI et ancêtre de la Ligue communiste (LC), puis de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
Sommaire
Création
La JCR est fondée le 2 avril 1966 à partir du secteur Sorbonne-Lettres de l'Union des étudiants communistes (UEC), exclu en 1965 par le PCF pour avoir refusé de soutenir la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1965.
Ces militants, dont Alain Krivine était l'animateur principal, étaient proches des idées du Parti communiste internationaliste (PCI), alors section française de la IVe Internationale.
La JCR regroupe alors deux courants :
- un courant communiste,
- un courant socialiste, les Étudiants socialistes unifiés (ESU), lié au PSU[réf. nécessaire].
Activités
La JCR intervient essentiellement dans les comités contre la guerre du Viêt Nam, dans le mouvement antifasciste (s'opposant aux activités d'Ordre nouveau) et dans les Comités d'action lycéens.
La JCR s'identifie aux révolutions coloniales (Cuba, Viêt Nam, Bolivie, etc.) et la compréhension de la dialectique des trois secteurs de la révolution mondiale : révolution anti-coloniale au Viêt Nam et en Amérique latine, mouvements étudiants et luttes ouvrières en Europe, luttes antibureaucratiques à l’Est (Tchécoslovaquie)[1]. Cet internationalisme les conduit à une opposition aux bureaucraties soviétique et chinoise et à considérer que leur politique s’inscrit dans la lignée de ceux qui, dans le mouvement communiste, se sont opposés au stalinisme : l’opposition de gauche trotskiste.
Cet internationalisme s’accompagne de la critique de l’orientation parlementaire modérée, de luttes pour une « démocratie avancée » du PCF.
Mai 68
La JCR aborde Mai 1968 dopée par ses activités dans la lutte contre la guerre du Viêt Nam et son soutien aux mouvements anti-coloniaux[1]. Des militants JCR participent à la constitutions du Mouvement du 22 mars à Nanterre.
Dès fin 1967 - printemps 1968, il y a une conjonction entre les luttes des jeunes travailleurs (Saviem, Rhodiaceta) et les mobilisations étudiantes. Mai 1968 débute avec les manifestations en solidarité, contre la « police » dans le mouvement étudiant de la Sorbonne jusqu'au 10 mai. Puis viennent les barricades où les militants JCR sont très présents. Le 13 mai 1968, la grève générale est décrétée avec occupation des usines.
En Mai 68, les militants de la JCR jouent un rôle important et des personnages comme Alain Krivine ou Daniel Bensaïd restent intimement liés à cette période. La JCR sort très renforcée du mouvement de Mai, passant de 350 militants avant les évènements à un millier de militants, mais elle est dissoute, avec le PCI, par décret gouvernemental le 12 juin 1968 selon la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées.
Après la dissolution
Période de transition
Dissoute, la JCR continue à exister autour des « Cercles Rouges », qui organisent la diffusion du journal Rouge, à partir du 18 septembre 1968.
Mai 1968 est un important mouvement étudiant et social en France. Il possède une dimension sociale, économique et politique qui ébranle le gaullisme et les données morales du pays. Le débat au sein de la JCR est de savoir si Mai 1968 correspond à une « crise pré-révolutionnaire ». La JCR considère qu'il s'agit d'une situation où la question du pouvoir est posée mais sans pouvoir être résolue[2].
Elle possède une vision de Mai 1968 inspirée par la révolution russe avec l'analogie 1905/1917. Elle considère que Mai 1968 avait été une « répétition générale ». La conclusion qu'elle en tire est « qu'il manque le Parti ».
Fondation de la Ligue communiste
En réponse à la dissolution, la JCR considère que son internationalisme « conséquent » doit la conduire à la IVème Internationale. Ainsi en avril 1969, elle fusionne avec le PCI pour former la Ligue communiste, qui devient la section française de la IVème Internationale.
La Ligue communiste sera à son tour dissoute le 23 juin 1973 par décret suite à l'attaque contre le meeting du mouvement d'extrême droite Ordre Nouveau à la Mutualité. Une nouvelle reconstitution eut lieu le 10 avril 1974 sous la dénomination de Front communiste révolutionnaire, qui se transforme, lors d'un congrès en décembre 1974, en Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
La JCR a donné son nom en 1979 à l'organisation de jeunesse de la LCR, baptisée les Jeunesses communistes révolutionnaires, en mémoire de la JCR.
Voir aussi
Articles connexes
- Ligue communiste
- Ligue communiste révolutionnaire
- Jeunesses communistes révolutionnaires
- Quatrième Internationale - Secrétariat unifié
- Trotskisme en France
- Marxisme
Notes et références
- Serge Cosseron, Dictionnaire de l'extrême gauche, p.173
- Daniel Bensaïd et Henri Weber, Mai 1968 : une répétition générale ?, Maspero, 1968.
Catégories :- Organisation trotskiste en France
- Mouvement de jeunesse de parti politique
- Ancienne organisation trotskiste
- Ancien parti communiste en France
- Organisme fondé en 1966
- Événements de mai 1968
- Organisation dissoute selon la loi du 10 janvier 1936
- Parti politique disparu en 1969
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