- Jean-François Revel
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Jean-François Revel Jean-François Revel par Elsa Dorfman, 1999Nom de naissance Jean-François Ricard Activités Essayiste, journaliste, philosophe, académicien Naissance 19 janvier 1924
MarseilleDécès 30 avril 2006 (à 82 ans)
Le Kremlin-BicêtreLangue d'écriture français Genres essai Distinctions Prix Chateaubriand (1996), officier de la Légion d'honneur, membre de l'Académie française (fauteuil 24) Œuvres principales Ni Marx ni Jésus (1970)
La Tentation totalitaire (1976)
La Connaissance inutile (1996)
Le Voleur dans la maison vide. Mémoires (1997)
Le Moine et le philosophe (1997)Jean-François Revel, de son vrai nom Jean-François Ricard (né le 19 janvier 1924 à Marseille, mort le 30 avril 2006 au Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne) est un philosophe, écrivain et journaliste français.
Sommaire
Biographie
Jean-François Revel naît en 1924 à Marseille, dans une famille d’origine franc-comtoise. Après des études en classes préparatoires au lycée du Parc à Lyon, il intègre l’École normale supérieure en 1943.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean-François Revel s'engage dans la Résistance à Paris sous les ordres d'Auguste Anglès. Une fois sorti de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et agrégé de philosophie, il enseigne en Algérie (encore département français), à l'étranger (au Mexique et en Italie), puis en France, à Lille, jusqu'en 1963. Il se marie une première fois avec Yahne Le Toumelin (peintre française) dont il aura un fils et une fille : Matthieu Ricard, moine bouddhiste, écrivain, porte-parole du dalaï-lama en France, et Ève Ricard, écrivain.
Il se consacre ensuite à sa carrière de journaliste et d'écrivain. Il collabore ainsi de manière très régulière à la revue d'art L'Œil de 1961 à 1967. En 1967, il épouse en secondes noces la journaliste Claude Sarraute, fille de l'écrivain Nathalie Sarraute. Pamphlétaire et essayiste, il collabore à France-Observateur, puis devient à la fin des années 1970 directeur de L'Express, journal qu'il quittera en mai 1981 en signe de solidarité avec Olivier Todd, démissionné par le propriétaire du journal Jimmy Goldsmith. Jean-François Revel a collaboré également comme éditorialiste à des stations de radio : Europe 1 (1989-1992), RTL (1995-1998). À partir de 1982, il est chroniqueur pour le journal Le Point. Socialiste jusqu'en 1970, il rompt avec cette famille politique en publiant son premier essai politique à grand succès, Ni Marx ni Jésus, qui sera traduit dans plus de 20 langues. En 1976, il publie La Tentation totalitaire, puis un an plus tard La Nouvelle Censure.
En plus de la politique et la philosophie[1] (sujet de son premier essai pamphlétaire Pourquoi des philosophes et de son Histoire de la philosophie occidentale. De Thalès à Kant), Jean-François Revel a aussi écrit sur la littérature (Sur Proust, 1960 et 1997), l'histoire de l'art (L'Œil et la connaissance, 1998) et la gastronomie (Un festin en paroles, 1985).
Il est élu le 19 juin 1997 à l'Académie française au 24e fauteuil[2]. La même année, il publie ses mémoires sous le titre Le Voleur dans la maison vide ainsi que Le Moine et le philosophe, un dialogue avec son fils Matthieu Ricard, tiré à 350 000 exemplaires en France et traduit en 21 langues.
Jean-François Revel décède le 30 avril 2006 et est enterré le 5 mai au cimetière du Montparnasse (10e division).
Pensée
En philosophie, l'essentiel de sa contribution tient dans un essai qui connut un très grand succès en 1957, Pourquoi des philosophes. Il y explique comment la philosophie a épuisé son rôle historique qui était de donner naissance à la science. Depuis Kant, la biologie, la physique et plus tard la psychologie se sont détachées de la philosophie qui est devenue un genre littéraire. La discipline qui consistait à tenter de donner une explication globale de la réalité a donc abouti à l'émergence de la science. C'est ce qui conduira Revel à se moquer de l'existentialisme, du bergsonisme, du lacanisme, de Hegel, et de tous ceux qui prétendaient proposer des systèmes globaux d'interprétation du réel à la place des scientifiques. Revel est souvent défini comme un philosophe rationaliste. Ce qui, pour Revel, subsiste dans la philosophie contemporaine, c'est la notion de penseur, non plus en vue d'aboutir à la réalité, mais à partir de la réalité, des faits. On lui doit la théorisation en 1979 du droit d'ingérence.
Après la signature du programme commun du parti socialiste avec les communistes français en 1972, il rompt avec François Mitterrand, à qui il reproche de priver la gauche de toute chance d'accéder au pouvoir en se laissant « phagocyter » par les communistes car un grand nombre des propositions du programme commun émanaient directement du PCF, particulièrement en matière d'édition et d'information. Hostile au gaullisme, il ne cessera de reprocher au parti socialiste ses collusions avec les totalitarismes communistes. À ceux qui lui reprocheront de se rapprocher des libéraux, il répondra que pour lui, la gauche a toujours été libérale, mais que c'est la gauche française qui a cessé de l'être.
Pour Revel, le socialisme n'est viable que dans une économie performante, car l'état-providence ne peut vivre que soutenu par une économie productive. Or, les économies capitalistes libérales ayant prouvé qu'elles étaient les plus efficaces à faire s'améliorer le niveau de vie des sociétés humaines, le libéralisme ne devrait pas être rejeté par la gauche française. (in La tentation totalitaire en 1976).
Il fut un contributeur régulier de la revue Commentaire fondée par Raymond Aron et Jean-Claude Casanova en 1978. Dans les milieux intellectuels, Jean-François Revel a été l'un des principaux critiques français du marxisme, dont le poids l'a amené à s'éloigner de la gauche politique.
Décorations
- Officier de la Légion d'honneur (19)
- Officier de l’ordre de la Croix du Sud du Brésil (19)
- Grand officier de l’ordre de Henri le Navigateur du Portugal (19)
- Commandeur de l'ordre d'Isabelle la Catholique (19)
Principales œuvres
- Pourquoi des philosophes ? (1957)
- Pour l'Italie (1958)
- Le Style du général (1959)
- Sur Proust (1960)
- La Cabale des dévots (1962)
- Contrecensures (1966)
- Ni Marx ni Jésus : de la seconde révolution américaine à la seconde révolution mondiale (1970)
- Descartes inutile et incertain (1976)
- La Tentation totalitaire (1976)
- La Grâce de l'État (1981)
- Comment les démocraties finissent,Grasset, Paris, (1983), ISBN 2-246-28631-X
- Le Rejet de l'État (1984)
- Une anthologie de la poésie française (1984)
- Le Terrorisme contre la démocratie (1987)
- La Connaissance inutile (1988)
- L'Absolutisme inefficace, ou Contre le présidentialisme à la française (1992)
- Le Regain démocratique (1992)
- Histoire de la philosophie occidentale, de Thalès à Kant (1994)
- Le Moine et le philosophe (dialogue avec son fils Matthieu Ricard) (1997)
- Le Voleur dans la maison vide. Mémoires, Plon, 1997, ISBN 2-259-18022-1
- Fin du siècle des ombres (1999)
- La Grande Parade. Essai sur la survie de l'utopie socialiste (2000)
- Les Plats de saison. Journal de l'année 2000 (2001)
- L'Obsession anti-américaine (2002)
Références
- Même si Jean-François Revel pense que le rôle de cette discipline est terminé depuis Kant.
- Discours de réception de Jean-François Revel à l'Académie française
Voir aussi
Biographie
- Pierre Boncenne, Pour Jean-François Revel. Un esprit libre, Plon, 2006.
Liens externes
- Site consacré à Jean-François Revel
- Critique du livre de Jean-François Revel, Pourquoi des philosophes Revue Exergue, mars 2007, sur l'opposition de la pensée allemande, via Jean-Claude Milner, et de la pensée française de Revel.
- Un article d'acrimed consacré à Jean-François Revel
Précédé par
Étienne WolffFauteuil 24 de l’Académie française
1997-2006Suivi par
Max GalloCatégories :- Anticommunisme
- Écrivain français du XXe siècle
- Éditorialiste français
- Journaliste français du XXe siècle
- Nom de plume
- Élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)
- Personnalité libérale française
- Philosophe français du XXe siècle
- Philosophe athée
- Polémiste
- Membre de l'Académie française
- Officier de la Légion d'honneur
- Lauréat du Prix Chateaubriand
- Naissance en 1924
- Naissance à Marseille
- Décès en 2006
- Collaborateur de L'Express
- Collaborateur du Point
- Résistant français
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