Irina Pavlovna

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Princesse Irina Pavlovna Paley et Hohenfels-Dame; princesse Romanovskaya et comtesse de Monbrison

Irina Pavlovna Paley, en russe : Ирина Павловна Палей née comtesse Irène von Hohenfelsen, puis titrée princesse Paley en 1915, dite Irène en famille, née le 21 décembre 1903 à Paris, décédée le 15 novembre 1990 à Paris. Elle était de nationalité française.

Famille

Fille du grand duc Paul Alexandrovitch et d'Olga Valerianovna Paley, (titrée princesse Paley).

Mariages et descendance

Le 31 mai 1923, elle épousa son cousin le prince Fiodor Aleksandrovitch de Russie (1898-1968), fils du grand-duc Aleksandr Mikhaïlovitch de Russie dit « Sandro » et de son épouse la grande-duchesse Xenia Aleksandrovna de Russie.

Un seul enfant naquit de cette union :

• Mikhaïl Fiodorovitch de Russie (1924-2008).

Divorcée, la princesse Irina Pavlovna Paley épousa à Paris le 11 avril 1950 le comte Hubert Conquéré de Montbrison (1892-1981).

Une fille naquit de cette union :

• Irène Fiodorovna Romanova (1934-), le 23 décembre 1955, elle épousa André Jean Pelle (1923-?) (divorcée en 1959), (descendance - Alain Pelle (1956-). Elle épousa Victor-Marcel Soulas (1938-) le 26 décembre 1962).^[1]

Biographie

Irina Pavlovna Paley avec ses parents, son frère, le prince Vladimir Pavlvovitch Paley et sa jeune sœur, la princesse Natalia Pavlovna Paley (1911)

La princesse Irina Pavlvona Paley naquit le 21 décembre 1903 à Paris.

Enfance

Le mariage de ses parents célébré sans l'autorisation de Nicolas II de Russie provoquera le courroux du tsar. La stricte loi régissant la famille impériale de Russie contraint l'empereur à exiler son oncle préféré. De 1898 à 1913, le couple et leurs trois enfants résideront dans une belle propriété de Boulogne, située dans les environs de Paris (aujourd'hui cours Dupanloup). Irina Pavlovna grandit entourée de ses parents, de son frère, le prince Vladimir Pavlovitch Paley qu'elle aima tendrement et dont le souvenir resta à jamais gravé dans son cœur, de sa sœur Natalia Pavlovna Paley. Aux beaux jours, afin de profiter des bienfaits de l'air marin, la famille se déplace à Biarritz.

En 1913, Nicolas II de Russie accorda son pardon à son oncle et lui demanda de rentrer à Saint-Petersbourg avec son épouse et ses trois enfants. A son arrivée dans la capitale de la Russie impériale, à Tsarskoïe Selo, près des Palais Ekaterininsky et le Aleksandrovky, le grand-duc fit construire une demeure. Les travaux se terminèrent en 1914.

Révolution russe

Au lendemain de l'éclatement de la Révolution de février 1917, après plusieurs incursions d'anciens soldats de l'armée impériale dans le palais du grand-duc, la grande-duchesse Maria Pavlovna de Russie, enfant issu du premier mariage du grand-duc Paul Alexandrovitch et de la défunte grande-duchesse Alexandra de Grèce conseilla à son père de s'installer dans une demeure plus discrète. Craignant un embrasement de la situation politique en Russie, Maria Pavlovna de Russie conseilla à son père de fuir à l'étranger avec sa famille, mais le grand-duc refusa d'abandonner le tsar.^[2] Après la Révolution d'Octobre 1917, ils son assignés à résidence par les Bolcheviks, le grand-duc Pavel Aleksandrovitch et ses enfants sont pris au piège, aucune fuite à l'étranger n'est plus possible. Arrêté en 1918, le grand-duc Pavel Aleksandrovitch est arrêté, détenu à la forteresse de Saint-Pierre et Paul à Saint-Petersbourg, il sera assassiné le 29 janvier 1919, sa dépouille ne sera jamais retrouvée. Son fils, le prince Vladimir Pavlovitch Paley sera exilé en Oural et assassiné le 18 juillet 1918, sa dépouille repose peutêtre dans un cimetière orthodoxe à la frontière sino-russe.^[3] La veuve du grand-duc se retrouva seule avec ses deux filles dans un Petrograd devenu trop dangereux.

Craignant pour la sécurité de ses filles, la princesse Olga Valerianovna Paley prend la décision de leur passer la frontière russo-finlandaise. Aidée dans son projet par la grande-duchesse Maria Pavlovna de Russie, demi-sœur d'Irina Pavlovna et de Natalia Pavlovna. Pendant ce trajet les séparant du grand-duché de Finlande, les deux princesses furent accompagnées par un officier de l'ex-armée impériale de Russie. Les deux jeunes filles traversèrent le lac Ladoga pris par les glaces, des gardes frontières balayent l'immensité glacée de leurs projecteurs, la lumière se rapprochant des deux princesses, le soldat les enveloppe d'un tissu blanc de sorte qu'elles ne font plus qu'une avec le paysage blanchi par la neige. Après trente-six heures de marche dans un froid glacial, épuisées, Irina Pavlovna et sa jeune sœur atteignent Helsinki. Elles recevront les soins nécessaires à leur état de santé dans un dispensaire de cette ville.^[4] Après l'assassinat de son époux, la princesse Olga Valerianovna Paley quittera la Russie pour rejoindre ses filles à Helsinki.

Exil

Le prince Vladimir Pavlovich Paley, frère de la princesse Natalia Pavlovna Paley

Accompagnée de ses deux filles, la princesse Olga Valerianovna Paley quitta la Finlande et s'établit dans sa propriété de Boulogne dans la région parisienne. Mais la pauvre princesse, déjà brisée par le chagrin après la perte de son époux et de son jeune fils n'est pas au bout de ses peines. Les factures du palais de Tsarkoïe Selo construit par le défunt grand-duc en 1913 ne furent pas toutes réglées. Les créanciers exigèrent de la princesse d'Olga le règlement de la totalité des factures et le règlement de sommes déjà réglées. Elle vendit sa propriété de Boulogne et s'installa avec ses filles rue de la Faisanderie. Avec le produit de la vente de la maison de Boulogne, la princesse Olga Valerianovna Paley fit construire une petite villa à Biarritz sur la côte basque.

La princesse Irina Pavlovna Paley est devenue une belle jeune fille mais une tristesse l'habite sans cesse. Les deux sœurs maîtrisent parfaitement la langue française, Irina Pavlovna tout en restant fidèle à sa terre natale s'intègre parfaitement à la France du début du XXème siècle. Cette fidèlité à la Russie eut pour origine la perte de son père et de son frère, sa vie prit fin avec la mort des ces deux êtres si chers à son cœur. A chaque instant de sa jeune vie elle ravive la mémoire de ses chers disparus. Lorsqu'elle est triste, la jeune princesse récite les poèmes écrits en français par son frère.

Irina Pavlvona Paley aimait à rappeler comment marchant dans le jardin avec elle et sa sœur, son père lui confia ce qu'avait été son second mariage pour lui :

« Il nous a parlé longuement de tout ce qu'il devait à notre mère, tout ce qu'elle lui avait apporté, qu'il n'avait jamais connu un tel bonheur dans sa vie auparavant, et sur tout ce qu'elle avait été pour lui. Il a parlé pendant qu'il marchait, et cela lui a permis de surmonter sa réserve et sa timidité intense. Se doutait-il alors qu'il n'avait plus beaucoup de temps à vivre? Je suis tenté de le croire et de penser qu'il nous a demandé de prendre soin de notre mère, quand il ne pourrait plus être avec elle »^[5]

La mère d'Irina Pavlvona lui légua son caractère énergique et son sens aigu de l'organisation.

Fiodor Aleksandrovitch de Russie et la princesse ont coutume de se retrouver soit à Paris soit à Biarritz. Lentement, La princesse Irina Pavlovna Paley s'éprend du beau Fiodor, ce prince fut doté d'un physique à la Gary Cooper et d'un corps d'althlète. ^[6] Selon la description de l'époque, le grand-duc était « irrésistiblement beau et brave homme »^[7]

Mariage d'Irina Pavlovna Paley et de Fiodor Aleksandrovitch de Russie

Le prince Fiodor Alexandrovitch de Russie (1898-1968) premier époux de la princesse Irina Pavlovna Paley et père du prince Mikhaïl Fiodorovitch de Russie

Le 21 mai 1923, en la cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre Nevski de la rue Daru à Paris, la princesse Irina Pavlovna Paley épousa le grand-duc Fiodor Aleksandrovitch de Russie. Au début de leur mariage, le jeune couple résida à Biarritz. Au début de leur union, une certaine complicité s'installa entre les deux époux. En public, ils ne manisfestent aucun geste d'affection. Leur union sera ainsi faite, quelques dissenssions au sein d'un couple où règne une parfaite complicité. Avec les années, ce ménage où la relation amoureuse fut absente, s'installa une certaine fraternité entre les deux époux.^[8] Un grand évènement ravit toute la famille Romanov exilée, la naissance, le 4 mai 1924 à Paris du petit Mikhaïl Fiodorovitch de Russie, cet enfant descendant de deux membres de la famille Romanov fut le premier enfant exilé à naître après la Révolution russe.^[9]

Entre l'éducation de son fils et les associations d'aide aux exilés russes

Avec sa mère, la princesse Irina Pavlovna Paley consacra beaucoup de temps au soutien des exilés russes, elle s'occupa également de l'éducation de son fils. Ordinairement dans la famille Romanov, l'éducation des garçons incombe au père, mais le grand-duc Fiodor Aleksandrovitch, en grandissant n'a pas mûri, il a gardé son âme d'enfant, à la pédagogie il préfèra les jeux avec son fils.

Le début des années 1930 vit la séparation des deux sœurs. Natalia Pavlvovna Paley devint une icône de la mode, elle intègre le Tout-Paris de l'époque. Après le décès de sa mère survenue le 2 novembre 1929, Irina Pavlvona Paley se consacra seule aux associations d'aide aux exilés russes instaurées par sa mère en 1920. La princesse s'éloigna de plus en plus de son époux puis finalement le couple se sépara. Le grand-duc Fiodor Aleksandrovitch de Russie partit pour les États-Unis, puis décu par le mode vie des américains revint vivre auprès de sa mère, la grande-duchesse Xenia Aleksandrovna de Russie. A la même époque, la princesse rencontra le comte Hubert Conquéré de Montbrison dont elle partagea la vie dans sa propriété du sud-ouest. Le comte lui apporta son soutien dans la gestion des assosciations caricatives venant en aide aux exilés russes. Le prince Mikhaïl Fiodorovitch de Russie a grandi, interne dans une pension, sa mère lui écrivit chaque semaine des lettres affectueuses, dans ses lettres, elle lui fera prendre conscience de son appartenance à la famille Romanov, qu'il est l'ascendant d'Alexandre II de Russie, son arrière-grand-père maternel et d'Alexandre III de Russie, son grand-père paternel. Grâce à sa mère, il prendra conscience d'« être un vrai Romanov »^[10] De sa relation avec le comte Hubert Conquéré de Montbrison, hors mariage naquit le 7 mai 1934 la princesse Irina Fiodorovna Romanova. Lee 22 juillet 1936 fut prononcé le divorce entre la princesse Irina Pavlovna Paley et le grand-duc Fiodor Aleksandrovitch de Russie.

Décès du grand-duc Fiodor Aleksandrovitch de Russie

La princesse Natalia Pavlovna Paley, sœur cadette de la princesse Irina Pavlovna Paley

Jusqu'au décès du grand-duc Fiodor Aleksandrovitch de Russie, la princesse Irina Pavlvona Paley maintint avec son époux des relations amicales.^[11] En 1946, Fiodor Aleksandrovitch de Russie souffre de la tuberculose, due à une pneumonie dont les médecins anglais n'ont pas mesurée assez la gravité. Afin d'améliorer la santé du grand-duc et lui apporter une meilleure alimentation, la princesse Irina Pavlvovna de Russie, sa belle-sœur Irina Aleksandrovna de Russie et son époux le prince Felix Feliksovitch Ioussoupov organisèrent le voyage de retour en France du grand-duc Fiodor Aleksandrovitch. Cette même année, époque d'après-guerre où la capitale française manquait de tout, en Gare du Nord, le grand-duc couché sur une civière est descendu du train. La maladie dont souffrait le grand-duc avait produit un effet dévastateur sur ce corps d'althlète. Miné par la tuberculose, le grand-duc mesurant un mètre quatre-vingt-dix-sept ne pesait plus que quarante deux kilos. D'après leur diagnostic, les médecins confièrent à la princesse Irina Pavlvona Paley et au couple Ioussoupov, que la grande détresse physique du grand-duc provoquerait sa mort à brève échéance. Malgré tout, il fut installé dans maison de l'arrière-Pays Basque. Pendant vingt années, le grand-duc vécut dans cette petite maison entouré de l'affection de son épouse, des Ioussoupov et de son fils. Il décèdera à Ascain le 30 novembre 1968.

Second mariage de la princesse Irina Pavlovna Paley

Le 11 septembre 1950, à Paris, la princesse Irina Pavlvona Paley épousa Hubert Conquéré de Montbrison, elle se convertira à la foi presbytérienne, religion du comte, avec ses deux enfants elle vécut une vie heureuse.

Le 7 mai 1951, Irina Pavlvona Paley fut titrée Princesse Romanovskaya par le grand-duc Vladimir Kirillovitch de Russie. ^[12]

Le décès de sa sœur le 27 décembre 1981, sera ressentie par la princesse Irina Pavlvona Paley comme une immense douleur. A la fin de sa vie, elle sera atteinte de surdité.

Décès

Après soixante-trois ans de vie d'exilée, La princesse Irina Pavlovna Paley décéda le 15 janvier 1990 à Paris, son fils, le grand-duc Mikhaïl Fiodorovitch de Russie acompagnera sa mère dans les derniers instants de sa vie.

Notes et références

Sources

• Nicolas II de Russie de Henri Troyat
• Mémoires d'exil de Frédéric Mitterand Robert Laffont Paris 1999 ISBN 2-221-09023-3
• Cyrille Boulay : Légendes royales - Dans l'intimité des Cours d'Europe ISBN 963-547-931-X, 30-45

Liens internes

• Alexandre II de Russie  : (Grand-père paternel)
• Mariya Aleksandrovna : (Grand-mère paternelle)
• Nicolas Ier de Russie (Arrière-grand-père paternel)
• Aleksandrovna Fiodorovna : (Arrière-grand-mère paternelle)
• Louis II de Hesse et du Rhin : (Arrière-grand-père paternel)

Liens externes

forum.alexanderpalace.org Photographies de la princesse Irina Pavlvona Paley.

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